Les évêques confient à Cremades un audit externe sur les abus dans l'Église espagnole
Publié le 21 Février 2022
Jesús Bastante nous montre ce lundi 21 février 2022 nous montre que les évêques espagnols se déplacent et, après des mois de demandes de différentes régions, cèdent et annoncent un "audit indépendant de la Conférence épiscopale espagnole" pour évaluer "les allégations d'abus sexuels au sein de l'Église catholique espagnole".
Un audit que l'épiscopat espagnol a commandé à Cremades & Calvo Sotelo, et qui se présentera, en effet, demain au siège du cabinet, le président du CEE, Juan José Omella, et Javier Cremades. Beaucoup des membres du cabinet (son propre président) sont des personnalités proches de l'Opus Dei. "Le bureau professionnel - lit-on dans la note - ouvrira un canal indépendant pour recevoir d'éventuelles plaintes, examinera les procédures judiciaires visant à punir les pratiques criminelles et offrira sa collaboration aux autorités pour aider à clarifier les faits et établir un système de prévention qui réponde aux besoins sociaux demandes à cet égard."
Rien n'est indiqué sur la participation de la Conférence épiscopale aux commissions d'enquête, ni si ledit audit se référera au passé, ou seulement aux cas actuellement actifs, comme cela s'est produit dans le cas du rapport commandé par le bureau du procureur général de l'État et qui n'ont laissé que 68 cas d'abus liés à l'environnement religieux. Ni s'ils accueilleront des associations de victimes, ni s'il y aura indemnisation.
Cependant, l'association Infancia Robada a accueilli avec "incrédulité et indignation" la nouvelle du contrat d'audit externe que la hiérarchie ecclésiastique va signer avec le cabinet Cremades & Calvo Sotelo, pointant son lien avec l'Opus Dei comme nous le montre aussi religiondigital.org ce lundi (https://www.religiondigital.org/espana/Cuatrecasas-cuestiona-Cremades-Iglesia-Meter-hurtado-omella-abusos_0_2425857402.html). L'institution a déploré que la hiérarchie ecclésiastique "offense à nouveau les victimes en vendant quelque chose qui ne l'est pas". "Nous voyons avec indignation comment la hiérarchie ecclésiastique démontre qu'elle n'a aucune volonté de réparer, d'assumer des responsabilités et de les purger", a-t-il dit à l'Efe, demandant à la société civile et aux pouvoirs publics "de se tenir fermes sur la barricade contre ce type de décision qu'ils faire ressortir la négation absolue et la minimisation".
De son côté, Miguel Ángel Hurtado, victime d'abus dans l'Église, a prévenu ce lundi que le fait que la Conférence épiscopale «bouge enfin» et commande un audit sur les accusations de pédophilie ne dispense pas l'État de son obligation de mener une enquête officielle sur ces faits. S'adressant à Efe après avoir appris la décision de la Conférence épiscopale espagnole (CEE) de charger le cabinet d'avocats Cremades & Calvo Sotelo d'effectuer un audit indépendant, Hurtado a souligné que l'État a «l'obligation» de garantir que les institutions qui travaillent avec des enfants Ce sont des espaces sûrs et il doit fournir un modèle officiel pour enquêter sur les cas d'abus dans le passé.
"Le fait que la CEE, avec 3 ou 4 ans de retard, bouge enfin, n'enlève rien à la nécessité pour l'État d'agir en promouvant une enquête officielle pour une raison simple, les abus sexuels ne se produisent pas seulement dans l'Église catholique, ils se produisent également dans d'autres établissements", explique Hurtado. Et il explique que "si le privilège est donné à l'Église d'enquêter sur elle-même et de décider quelle est la manière appropriée de traiter les cas, ce privilège devra également être accordé à d'autres institutions touchées par des abus comme le monde du sport ou les Témoins de Jéhovah."
Hurtado, qui a subi des abus sexuels par un moine de l'abbaye de Montserrat (Barcelone) à l'âge de 16 ans, attend de voir l'efficacité de cet audit et prévient que chaque évêque est autonome dans son diocèse et peut décider s'il veut y participer ou non. De plus, rappelons que les ordres religieux -qui sont ceux qui gèrent les écoles dans lesquelles la plupart des abus sur mineurs ont eu lieu - ne dépendent pas de la CEE et n'ont pas dit s'ils allaient ou non se joindre à cet audit.
Il indique cependant qu'il existe plusieurs exemples d'enquêtes menées par des cabinets d'avocats qui ont très bien fonctionné, comme celle commandée par l' archidiocèse de Munich, qui a enquêté sur des cas d'abus dans ce diocèse pendant 50 ans et était "si indépendante qu'il ne lui a pas serré la main pour dire que les preuves montraient que Benoît XVI avait dissimulé des cas d'abus sexuels. C'est l'exemple le plus clair d'une bonne enquête externe par un cabinet d'avocats dont l'objectif n'est pas de blanchir une institution, mais plutôt de clarifier les faits et de purger les responsabilités", a-t-il déclaré.
Enfin, on apprend sur religiondigital.org que différentes sources ont souligné que le PSOE, Unidas Podemos, PNV, ERC et EH Bildu seraient sur le point de parvenir à un accord pour donner la priorité à la commission dirigée par le Médiateur, tant qu'il y aura une responsabilité devant la Chambre basse (https://www-religiondigital-org.translate.goog/espana/reacciones-politicos-podemos-ciudadanos-alegria-psoe-auditoria-obispos-abusos-espana_0_2425857401.html?_x_tr_sl=es&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc).
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