Les nombreux "mais" du cardinal Kasper au Chemin synodal allemand
Publié le 22 Juin 2022
José Lorenzo pour Agencia nous montre ce mercredi 22 décembre 2022 que des réformes sont nécessaires, mais l'Église ne doit pas devenir «une masse qui peut être pétrie et modelée selon la situation». C'est l'avertissement que le cardinal Walter Kasper (89 ans) a lancé dimanche dernier, 19 juin, lors d'une conférence sur le projet de réforme de la Voie synodale de l'Église catholique en Allemagne.
L'ancien président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens a noté qu'un synode doit écouter ce que l'Esprit Saint a à dire à l'Église aujourd'hui sur "les corrections que nous devons apporter et la direction que nous devons prendre", mais a ajouté, "il peut n'y a pas de réponses idéologiquement prédéterminées à ces questions qui s'imposent à la majorité".
En ce sens, il a souligné dans sa conférence que même la convocation d'un Conseil synodal permanent de l'Église catholique allemande, réclamée par beaucoup, ne serait «pas un renouvellement, mais une innovation sans précédent» et que, à bien des égards, «il veut assimiler les points de vue humains à l’Évangile».
Kasper a souligné comme le «péché originel» du projet du Chemin synodal allemand le fait que, «dès le début, la lettre du pape et sa proposition de partir de l'Évangile et de la mission fondamentale de l'évangélisation et qu'ils choisiront leur propre chemin avec en partie différents critères».
Le cardinal allemand n'a pas hésité à assurer, comme le rapporte l'agence KNA, que "certaines des déclarations faites jusqu'à présent dans le dialogue sur la réforme n'étaient pas compatibles avec l'Évangile" et a critiqué les tentatives de changer la position de l'évêque comme "pierre angulaire de l'ancienne Église". Sauf que la pierre angulaire est Jésus dans les évangiles, pas les évêques.
«Quiconque touche à cette colonne brise le cou de l'Église», a-t-il affirmé, assurant que les évêques pourraient «de facto cesser d'exercer la tâche et l'autorité qui leur sont confiées s'ils y renoncent volontairement dans un acte d'engagement personnel et déclarent que ils suivent les décisions du Synode ou du futur Conseil synodal». "À terme", a-t-il conclu, "un tel engagement équivaudrait à une démission collective des évêques". C’est une vision bien cléricale, alors que ce synode allemand cherche à se défaire du cléricalisme.
NCRonline.org (https://www.ncronline.org/news/vatican/abuse-victim-seeks-damages-retired-pope-benedict-xvi) nous apprend aussi que l'agence de presse catholique allemande KNA a rapporté que la victime avait accusé le pape Benoît XVI - qui, en tant que Joseph Ratzinger a été archevêque de Munich et de Freising de 1977 à 1982 - d'avoir "approuvé de manière responsable" la nomination d'un prêtre comme ministre pastoral dans une paroisse bavaroise, il y a 40 ans, même si l'homme était connu pour être un agresseur.
L'action en justice vise à établir que le pape à la retraite était en partie responsable du scandale des abus par le biais d'une soi-disant "action déclaratoire", a rapporté le radiodiffuseur public Bayerischer Rundfunk le 22 juin. Le demandeur prétend avoir été abusé par l'ancien prêtre Peter H. L'avocat du demandeur veut -un tribunal civil de déclarer que Benoît XVI doit indemniser la victime pour les dommages causés par l'abus, puisque l'archidiocèse de Munich et Freising avait été au courant des infractions de H. L'ancien pape a toujours nié cette connaissance et a affirmé qu'il n'était pas impliqué dans la décision d'employer le clerc.
L'avocat a fondé le procès sur un décret canonique sur l'affaire H. de 2016 et sur l'étude d'un cabinet d'avocats munichois de 2022. Il fait valoir que le décret indiquait que les responsables de l'église en charge à l'époque avaient commis un manquement à leurs devoirs. Le rapport du cabinet d'avocats a également établi que les archevêques de Munich étaient en partie responsables des cas d'abus, a affirmé l'avocat.
Enfin, en ouvrant la Rencontre mondiale des familles, organisée à Rome, le pape voulant que les familles soient «des lieux d’accueil», a comparé mercredi 22 juin, l’Église au bon Samaritain qui prend soin de l’Homme blessé «et l’aide à reprendre la route». «Je voudrais que l’Église soit précisément cela pour vous !», a lancé le pape François devant 4500 personnes (https://www.la-croix.com/Religion/Le-pape-Francois-exhorte-familles-etre-accueillantes-2022-06-22-1201221476).
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