À Québec, le pape demande à nouveau pardon aux Autochtones
Publié le 28 Juillet 2022
Louis Gagné nous montre dans son article du mercredi 27 juillet 2022 sur ici.radio-canada.ca que quelques heures après être arrivé à Québec pour la deuxième étape de son «pèlerinage pénitentiel» en sol canadien, le pape François a réitéré mercredi sa demande de pardon auprès des peuples autochtones pour les souffrances que leur ont infligées des membres de l’Église catholique. Il a vivement dénoncé les politiques d’assimilation et d’affranchissement, lesquelles incluent les écoles résidentielles, un "système déplorable [...] qui a séparé tant d'enfants de leurs familles". "Diverses institutions catholiques locales y ont été impliquées. C’est pourquoi j’exprime ma honte et ma douleur et qu’avec les évêques de ce pays, je renouvelle ma demande de pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones", a déclaré le souverain pontife lors d’un discours prononcé en espagnol, sa langue maternelle, à la citadelle de Québec.
Malgré les demandes répétées de nombreux survivants des pensionnats pour Autochtones et de leaders des Premières Nations, le chef du Vatican n’a pas demandé pardon au nom de l’Église, mais pour le mal commis par certains de ses adeptes. Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a admis être resté sur sa faim après avoir écouté le discours du pape. "Ça me laisse carrément sur mon appétit. Encore une fois, c'est la responsabilité de certains chrétiens et non de l'Église catholique comme institution. Ça, pour moi, c'est extrêmement important, et je pense qu'on va très certainement trouver une façon de revenir là-dessus. Écoutez, il reste encore trois jours à cette visite historique", a réagi M. Picard en entrevue à Radio-Canada. L'allocution du pape François était retransmise sur des écrans géants installés sur les plaines d’Abraham, où une foule moins nombreuse qu’attendu s’était rassemblée.
L’avion transportant le souverain pontife s’est posé à l’aéroport international Jean-Lesage de Québec à 14 h 43, soit une vingtaine de minutes plus tôt que prévu. À sa sortie de l’appareil, le chef du Vatican a été accueilli par plusieurs dignitaires, parmi lesquels des représentants des principaux ordres de gouvernement, dont le premier ministre du Québec, François Legault, et le ministre fédéral de la Santé et député de Québec, Jean-Yves Duclos. La grande cheffe du gouvernement de la Nation crie, Mandy Gull-Masty, et le grand chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent, sont également allés à sa rencontre, tout comme le maire de Sainte-Anne-de-Beaupré, Jacques Bouchard. Atteint de la COVID-19, le maire de Québec, Bruno Marchand, n’a pu se rendre à l’aéroport. Une voiture de fonction a ensuite emmené le chef du Vatican dans un salon de l’aéroport pour assister à une cérémonie d’accueil à laquelle participaient notamment Hélène Mollen et Anthonia Paul, deux survivantes des pensionnats pour Autochtones issues des communautés innues d’Ekuanitshit et de Pessamit.
Après la cérémonie, le pape a pris le chemin de la citadelle de Québec. Deux zones d’observations avaient été aménagées pour permettre à la population de suivre le cortège papal, l’une dans le secteur de la route de l’Aéroport et l’autre sur la Grande Allée Est, au centre-ville. À son arrivée à la Citadelle, vers 16 h 50, le chef de l’Église catholique a été accueilli par la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, et le premier ministre canadien, Justin Trudeau. Après son allocution, le souverain pontife devait prendre un bain de foule sur les plaines d’Abraham à bord de la papamobile. Si l’avion transportant le pape a atterri à Québec quelques minutes plus tôt que prévu, celui ayant à son bord les leaders autochtones invités à la Citadelle et des membres du comité organisateur de la visite papale a eu du retard. Cette situation a chamboulé la programmation de la première journée du pape à Québec. Le discours à la Citadelle et le parcours déambulatoire sur les Plaines, entre autres, ont commencé avec un peu plus d’une heure de retard sur l’horaire prévu.
L’Express.fr (https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/au-quebec-le-pape-celebre-une-nouvelle-messe-de-reconciliation_2177762.html) nous montre enfin ce jeudi 28 juillet 2020 que le souverain pontife est arrivé en papamobile à Sainte-Anne-de-Beaupré, au Québec, en saluant la foule de nouveau principalement constituée d'Amérindiens. "Nous aussi, face au scandale du mal et au Corps du Christ blessé dans la chair de nos frères autochtones, nous sommes plongés dans l'amertume et nous ressentons le poids de l'échec", a déclaré le pape. "Pourquoi tout cela est-il arrivé? Comment cela a-t-il pu se produire dans la communauté de ceux qui suivent Jésus?", s'est encore interrogé le souverain pontife.
À l'intérieur du sanctuaire, juste devant l'autel et à quelques mètres du pape François au début de la messe, des manifestants ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Annulez la doctrine", en référence aux édits papaux du 15e siècle qui autorisaient les puissances européennes à coloniser les terres et les peuples non chrétiens. L'inscription n'était toutefois présente que sur le côté de la banderole opposé au pape, et elle a été calmement retirée peu après. Cette visite est "un message d'espoir", confie à l'AFP Desneiges Petiquay, 54 ans, de la réserve de Manawan, qui porte autour du cou un foulard orange en hommage aux enfants autochtones disparus. Elle s'est levée à 4h du matin pour arriver tôt et être au premier rang devant l'église, où sont disposés des écrans géants. "Ce pape sait qu'on existe ici, il nous reconnaît. J'ai lu sa biographie, pour moi c'est un bon pape. Hier, je l'ai vu de près, ça m'a touché ici", dit-elle en mettant la main sur le cœur.
Selon le diocèse de Québec, 70% des billets distribués gratuitement pour assister à l'événement ont été réservés aux communautés autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), auxquelles le pape a renouvelé sa demande de pardon pour le drame des pensionnats pour enfants entre la fin du 19e siècle et les années 1990. "Personnellement, ce n'était pas suffisant", estime pour sa part Abigail Brooks, 23 ans, membre de la Saint Mary's First Nation de la province du Nouveau-Brunswick. Elle espère d'autres actions pour montrer que l'Église veut une vraie réconciliation.
La province francophone de Québec compte le plus grand nombre de catholiques au Canada, mais l'affluence est malgré tout inférieure aux attentes depuis le début de la visite, dans un contexte d'une Église en perte de vitesse. Dans l'après-midi, le pape, âgé de 85 ans, prononcera une homélie à la cathédrale Notre-Dame de Québec, en présence de représentants religieux. Vendredi, pour la dernière étape, il s'arrêtera quelques heures à Iqaluit (Nunavut), dans l'archipel arctique.
Enfin, pendant ce temps, selon les médias, une porte-parole de l'équipe d'organisation du voyage papal a déclaré qu'une déclaration sur la "doctrine de la découverte" était en cours d'élaboration. Les évêques du Canada, le Vatican et d'autres experts se sont penchés sur le sujet. Il est vrai que ces documents n'ont plus aucune autorité légale ou morale. Cependant, parce qu'ils ont également été incorporés dans les lois et la jurisprudence des puissances coloniales et des gouvernements ultérieurs, ils veulent les traiter. Alors que les médias continuent de le rapporter, les membres de la délégation papale ont clairement indiqué que le Vatican ne prévoyait pas de se réconcilier avec l'histoire des pensionnats indiens. Mais est ouvert à de nouvelles idées. L'archevêque de Québec, le cardinal Gérald Lacroix, a promis que "les résultats attendus ne peuvent pas arriver du jour au lendemain". Ils ont exigé "beaucoup de patience et des gestes sincères d'acceptation". Chaque pas vers la réconciliation demande renoncement, humilité, compréhension et ouverture à la vie et à la culture des autres (https://www.katholisch.de/artikel/40387-kanada-erwartet-konkrete-papst-aussagen-zur-kolonialgeschichte).
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