Le pape François réitère son désir de visiter l'Ukraine, même s'il admet que "c'est compliqué"
Publié le 24 Juillet 2022
Cristina Cabrejas nous montre dans religiondigital.org ce dimanche 24 juillet 2022 que le pape François, qui a entamé aujourd'hui son voyage de six jours au Canada, a assuré lors du vol qui l'emmène dans ce pays qu'il partait avec «l'esprit» de faire un «voyage pénitentiel» pour s'excuser auprès des peuples autochtones pour les abus qu'ils souffert dans les pensionnats pendant les soi-disant processus d'assimilation, et a également réitéré son désir de se rendre en Ukraine.
Comme le montre RFI.fr (https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20220724-le-pape-fran%C3%A7ois-en-visite-au-canada-pour-demander-pardon-aux-populations-autochtones), Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats, subventionnés par l'État, mais administrés en majorité par l'Église catholique. Ils y ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture et souvent victimes de violences, parfois sexuelles. Le but à l'époque, de concert avec les autorités canadiennes qui souhaitaient récupérer les terres des autochtones, était d'arracher les enfants à leurs parents, de « tuer l'Indien dans le cœur des enfants », et d'en faire de «bons petits Canadiens».
Jusqu'à 6000 enfants y laisseront la vie. «La plupart des enfants décédés sont morts de maladie épidémique. Dans un des pensionnats, jusqu'à 69% des enfants mouraient», précise Marie-Pierre Bousquet, professeure en anthropologie, directrice du programme en études autochtones à l'Université de Montréal. Un «génocide culturel» selon une commission d'enquête nationale, dans un pays où la découverte l'année dernière de plus de 1300 sépultures anonymes près des pensionnats de Kamloops et de Marieval, dans l'ouest du pays, a créé une onde de choc et incité les autorités à déclarer une «Journée de la réconciliation». Mais des milliers d'entre eux attendent désormais qu'il renouvelle sa demande de pardon sur le sol canadien, où cette visite – qui a pour devise «Marcher ensemble» – suscite un immense espoir. «Le plus important est ce qui va se passer dans le cœur des survivants, et en termes de sensibilisation pour le reste des citoyens», pointe Marie-Pierre Bousquet.
Quelques minutes après le décollage de l'avion, le pape François, marchant appuyé sur une canne, s'est rendu à l'arrière de l'avion pour saluer les 78 journalistes voyageant avec lui et les a remerciés pour leur travail et leur compagnie lors de ce voyage au cours duquel il visitera Edmonton, Québec et Iqaluit. "C'est un voyage pénitentiel, nous le faisons dans cet esprit", a déclaré le pape François, qui a privilégié les rencontres avec les autochtones à Maskwacis, à une centaine de kilomètres au sud d'Edmonton, puis le souverain pontife célèbrera une messe dans un stade de 60 000 places à Edmonton avant de se rendre au lac Sainte-Anne, site d'un important pèlerinage annuel, alors que les rencontres avec les autorités n'auront pas lieu avant mercredi à Québec du 27 au 29 juillet, où il rencontrera le Premier ministre Justin Trudeau et célèbrera une messe au Sanctuaire national de Sainte-Anne-de-Beaupré, l'un des principaux lieux de pèlerinage d'Amérique du Nord, et le 29 juillet, le jésuite argentin se rendra à Iqaluit (Nunavut), ville du grand Nord canadien qui regroupe le plus grand nombre d'Inuits du pays, où il rencontrera des anciens élèves de pensionnats, avant de repartir à Rome (https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20220724-le-pape-fran%C3%A7ois-en-visite-au-canada-pour-demander-pardon-aux-populations-autochtones).
Il a profité de l'occasion, puisqu'aujourd'hui la prière de l'Angélus ne sera pas célébrée à Saint-Pierre, pour expliquer que ce dimanche l'Église célèbre la journée dédiée aux grands-parents et a exhorté les jeunes à toujours les approcher pour connaître leurs racines, car "ils ce sont eux qui transmettent les traditions". Il a également demandé «de ne pas se cacher» et de mettre en avant les anciens religieux car ce sont eux qui ont «toute la sagesse» et a souligné l'importance que les novices puissent être avec eux.
Malgré ses problèmes de genou, le pape a voulu saluer un à un les journalistes et a marché à l'aide de sa canne dans les couloirs de l'avion. Lorsqu'on lui a demandé s'il n'était pas trop fatigué en faisant le tour de l'avion et s'il n'aurait pas été mieux s'il était assis pendant les salutations, le pontife argentin a répondu qu'il pouvait le faire petit à petit.
Les journalistes l'ont interrogé sur l'éventuel voyage en Ukraine et le pape François a assuré qu'il aimerait y aller et qu'il "verra", mais a admis "que l'organisation est compliquée". Le secrétaire d'État aux Relations avec les États, Paul Richard Gallagher, a assuré dans une récente interview que le pape François pourrait se rendre à Kiev dès le mois d'août, bien que d'après les réponses du pape cette circonstance semble lointaine.
Au 150e jour de guerre, les combats se poursuivent dans le Donbass où plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dont deux Américains. Au sud du pays, les forces ukrainiennes tentent de reprendre du terrain et peuvent compter sur de nouvelles aides militaires en provenance des États-Unis. Des missiles russes ont visé le port d'Odessa, sur la mer Noire, faisant plusieurs blessés, a annoncé l'Ukraine, et la Russie dit avoir frappé des "infrastructures militaires" alors que l'Ukraine affirme qu'un dépôt de céréales a été touché (https://www.tf1info.fr/international/en-direct-guerre-ukraine-russie-frappes-russes-sur-odessa-kiev-accuse-poutine-de-cracher-a-la-face-du-monde-suivez-les-informations-du-dimanche-24-juillet-2227362.html).
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