Aux États-Unis, un prélat «anti-François» à la tête des évêques
Publié le 21 Novembre 2022
Henrik Lindell nous montre dans lavie.fr ce lundi 21 novembre 2022 qu’en assemblée générale à Baltimore (Maryland) du 14 au 17 novembre 2022, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis a élu de nombreux responsables réfractaires à la ligne d’ouverture prônée par le pape, connus pour leurs attitudes et propos très clivants au sein de l’Église et en dehors comme l'archevêque d'Oklahoma City, Paul Coakley, plutôt que le cardinal de Newark Joseph Tobin, au poste de troisième officiel du groupe pour les deux prochaines années, un des nombreux évêques américains qui ont publié des déclarations de soutien en 2018 à l'ancien ambassadeur du Vatican, l'archevêque Carlo Viganò après que le diplomate a publié un manifeste cinglant et a appelé le pape François à démissionner (https://www.ncronline.org/news/us-bishops-elect-coakley-vigan-supporter-no-3-official).
Le nouveau président, Timothy Broglio, est connu pour ses positions anti-LGBT. Dans l’Église états-unienne, ce prélat de 70 ans fait partie de ces nombreux évêques réputés «anti-François» – une réputation qu’il doit notamment à sa proximité avec le cardinal Angelo Sodano, l’ancien secrétaire d’État au Vatican, dont il a été le chef de cabinet de 1990 à 2001, qui s’opposait aux orientations sociales des évêques latino-américains (dont un certain archevêque Bergoglio…), et qui couvrit les crimes sexuels de Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. En 2018, Broglio a soutenu un aumônier de l'US Air Force qui, dans une homélie, a blâmé les prêtres homosexuels "efféminés" pour les abus sexuels du clergé. Pendant la pandémie de coronavirus, Broglio a soutenu les exemptions de vaccins pour les militaires pour des motifs d'objection religieuse (https://www.ncronline.org/news/us-bishops-elect-broglio-archbishop-military-services-new-president).
Les évêques «pro-François» ont été écartés. Cependant, la sélection de l'évêque Joseph Bambera, de Scranton, Pennsylvanie, pour présider la commission des affaires œcuméniques et interreligieuses était un signe d'espoir, et l'évêque Barry Knestout de Richmond, Virginie, sera très compétent en tant que président de la commission de la protection des enfants et des jeunes. L'archevêque Charles Thompson d'Indianapolis sera également bon au Comité sur l'évangélisation et la catéchèse (https://www.ncronline.org/opinion/ncr-voices/us-bishops-decline-irrelevance-will-continue).
Il est clair qu'une majorité dans le corps des évêques préfère toujours une mentalité de culture guerrière, malgré le manque d'efficacité d'une telle stratégie dans l'Eglise et la société. Le discours de Lori en tant que présidente pro-vie était intitulé "Présentation sur les problèmes et les opportunités de la vie suite à la décision Dobbs" - quelques jours seulement après les élections américaines de mi-mandat au cours desquelles toutes les initiatives anti-avortement ont échoué, dans les États bleus et rouges, malgré des dépenses massives de la part des diocèses dans ces États. Pendant ce temps, la fréquentation des messes est en baisse dans les paroisses et un grand nombre de jeunes se dirigent toujours vers les sorties. Malgré les tentatives du pape François d'être une Église plus accueillante, les évêques américains semblent être coincés dans la même ancienne façon de faire les choses (https://www.ncronline.org/opinion/editorial/editorial-bishops-culture-warrior-choice-mistake).
Merci !