Pour le pape François, le "concile synodal" tombe au mauvais moment

Publié le 24 Janvier 2023

domradio.de nous montre ce mardi 24 janvier 2023 que lundi soir, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a annoncé dans une déclaration personnelle qu'il y avait eu un échange de lettres entre cinq évêques allemands et le Vatican. Le thème : Le "Conseil synodal".

 

Selon la décision de l'Assemblée générale du Chemin synodal, cet organe devrait à l'avenir discuter et décider des questions importantes pour toute l'Église catholique en Allemagne. Dans ce "conseil" national, les évêques seraient minoritaires - tout comme ils le sont actuellement dans les assemblées plénières de la voie synodale. Cinq évêques, dont quatre de Bavière (Hanke, Oster, Voderholzer et Meier), et l'archevêque de Cologne (Woelki), avaient officiellement demandé au Vatican s'ils devaient ou devaient être autorisés à participer à un tel organe : Dans un conseil qui finalement des évêques, réduisant ainsi leur souveraineté en tant que dirigeants des Églises locales. Ce dernier a déclaré que la Voie synodale "n'a pas le pouvoir d'obliger les évêques et les fidèles à adopter de nouvelles formes de gouvernement et de nouvelles orientations doctrinales et morales". Cependant, parce que la lettre était encore relativement générale à l'époque et ne portait pas de signature, le Présidium du Chemin synodal ne l'a pas vraiment prise au sérieux.

 

Les cinq interlocuteurs voyaient les choses différemment. Et ils ont reçu de Rome une réponse qui ne laissait rien à désirer en termes de clarté : «Nous voudrions préciser que ni le chemin synodal, ni aucun organe créé par lui, ni une conférence épiscopale n'ont compétence pour établir le 'Conseil synodal' au niveau national, diocésain ou établi au niveau paroissial». La lettre veut apparemment aussi mettre un terme à d'autres "tentatives d'évasion" possibles sur la Voie synodale : au lieu de l'assemblée synodale, qui n'a aucun statut contraignant en droit canonique, la conférence épiscopale elle-même aurait pu être d'accord avec une majorité des deux tiers à sa propre déresponsabilisation par un futur conseil synodal  Et pour qu'il soit clair qu'il ne s'agit pas d'une simple expression d'opinion de trois cardinaux de Rome, la ligne suivante dit : «Le Saint-Père a approuvé la présente lettre in forma specifica et a ordonné sa transmission. Cette formule du droit canonique signifie que le texte de Rome est juridiquement contraignant.»

 

Dans les premières réactions, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, et la présidente du ZdK, Irmestätter-Karp, n'ont pas été découragés. Ils ont déclaré qu'ils voulaient s'en tenir au plan, si nécessaire même sans la participation des évêques qui se sentaient obligés de ne pas participer par la directive de Rome. Par conséquent, il n'est pas exclu que le Conseil synodal commence effectivement dans un avenir prévisible avec une poignée de sièges symboliquement laissés libres pour les évêques absents.

 

Pour le pape François, cette dispute arrive à un moment inopportun. Il a lancé un processus de consultation mondiale, à l'issue duquel la transformation de l'Église mondiale catholique unifiée en forme de pyramide, dirigée depuis Rome, pourrait se tenir. Les opposants conservateurs à ce projet ambitieux - comme l'ancien préfet de la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller - préviennent qu'une telle constitution synodale conduira inévitablement à une "protestantisation" de l'Église catholique. Le pape veut cependant développer son propre modèle de synode, spécifiquement catholique, qui combine harmonieusement hiérarchie, évêché sacramentel et participation laïque sans conflits de votes.

 

Si les réformateurs en Allemagne font désormais passer un organe directeur dominé par des associations de laïcs sur le modèle des assemblées synodales de Francfort, l'eau est sur les moulins des critiques conservateurs du pape à Rome. Ils peuvent pointer du doigt le «dysfonctionnement» allemand et dire : «Vous pouvez aller aussi loin si vous empruntez des voies synodales.» Depuis la mort de Benoît XVI. Le pape François au sommet de l'Église est de plus en plus critiqué par les conservateurs. Ce n'est pas un hasard s'il s'éloigne désormais résolument d'une idée trop protestante d'un point de vue romain.

 

Le différend sur la modernisation de l'Église catholique en Allemagne a donc atteint son paroxysme après une lettre de Rome publiée lundi soir, mais c’est dommage car Rome aurait pu prendre pour base le Chemin synodal allemand pour base de son processus synodal, car le besoin d'un avenir dans lequel se repositionner après le scandale des abus est plus que nécessaire et sensée.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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