Le pape François étend les restrictions sur les messes latines

Publié le 21 Février 2023

Hernán Reyes Alcaide, correspondant au Vatican, nous montre sur religiondigitail.org ce mardi 21 février 2023 qu’à travers une nouvelle lettre, le pape François a une fois de plus donné l'exemple du leadership contre les secteurs conservateurs : il a non seulement confirmé la validité mais aussi élargi les restrictions à la messe en latin qu'il avait instaurées en 2021 avec «Traditionis custodes» mais désormais, en plus, elle oblige les évêques du monde entier à informer Rome avant de délivrer l'autorisation de célébrer en latin.

 

Comme le Vatican l'a rapporté aujourd'hui, le pape François a confirmé que les dispenses pour "l'utilisation d'une église paroissiale ou l'érection d'une paroisse personnelle pour la célébration de l'Eucharistie en utilisant le Missale Romanum de 1962" et "l'octroi d'une licence aux prêtres ordonnés après la publication du Motu proprio Traditionis custodes pour célébrer avec le Missale Romanum de 1962". Dans la lettre de ce mardi, dans un geste fort d'autorité centralisatrice, il est rappelé que «tel qu'établi à l'article 7 du Motu proprio Traditionis custodes, le Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements exerce l'autorité du Saint-Siège en les cas précités, en veillant à l'observation des dispositions». Le texte publié aujourd'hui par le Bureau de Presse du Saint-Siège maintient ainsi toute la puissance du décret de 2021 avec lequel le pape François critiquait les manières des secteurs conservateurs de l'Église en restreignant la possibilité pour les évêques du monde entier de célébrer des messes en latin, une symbolique fief des traditionalistes de l'Église et a réaffirmé les principes progressistes du Concile Vatican II.

 

Par le motu proprio "Traditionis custodes", le pape a alors décrété et réaffirmé aujourd'hui que les groupes conservateurs ne devaient pas exclure la légitimité de la réforme liturgique, les préceptes du Concile Vatican II et du Magistère des Pontifes et se réservaient le droit aux occasions spéciales la possibilité de célébrer la messe en latin admise dans le Missel romain de 1962, sept ans avant le Concile. Selon le pape, la possibilité d'être gouverné par les missels et les rites avant la réforme liturgique de 1969 était «une possibilité utilisée pour augmenter les distances, durcir les différences, construire des oppositions qui blessent l'Église et entravent son chemin, l'exposant au risque de division».

 

Dans la lettre de 2021, la responsabilité de réglementer la célébration selon le rite préconciliaire défendu par les traditionalistes incombait à l'évêque de chaque diocèse. "Il est de sa compétence exclusive d'autoriser l'utilisation du Missale Romanum de 1962 dans le diocèse, selon les directives du Siège apostolique", a alors déclaré Jorge Bergoglio. Aujourd'hui, cependant, la version 2.0 de la norme stipule que les évêques doivent en tout cas informer Rome avant de donner des approbations. "Si un évêque diocésain a accordé des dispenses dans les deux cas précités, il est tenu d'en informer le Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, qui évaluera les cas individuels", précise-t-il. La restriction à la messe en latin avait été l'un des emblèmes des conservateurs, qui allaient même jusqu'à attribuer à Benoît XVI récemment décédé un malaise face à la décision rejetée par le pape François lui-même.

 

Le cadre de la décision de 2021, selon le pape, est qu'avec la généralisation du Missel de 1962, le désir d'unité a été "gravement méprisé", et les concessions offertes avec magnanimité ont été utilisées "pour augmenter les distances, durcir les différences, construisent des oppositions qui blessent l'Église et entravent son chemin, l'exposant au risque de division". Le pape a regretté les abus dans les célébrations liturgiques "des deux côtés", mais aussi pour "une utilisation instrumentale du Missale Romanum de 1962, de plus en plus caractérisée par un rejet croissant non seulement de la réforme liturgique, mais aussi du Concile Vatican II , avec l'affirmation infondée et insoutenable qu'elle trahissait la Tradition et la "vraie Église"."

 

Le nouveau rescrit, qui intervient après la rencontre du pape le 20 février avec le cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, souligne non seulement que le bureau de Roche a pleine autorité dans de tels cas, mais que si un évêque diocésain a accordé des dispenses pour qu'une église paroissiale soit utilisée pour la messe en latin ou pour les prêtres ordonnés après juillet 2021 pour le célébrer, qu'ils sont tenus d'informer le bureau de Roche, qui évaluera ces questions au cas par cas. Le nouveau rescrit, qui intervient après la rencontre du pape avec Roche le 20 février, souligne non seulement que le discastère de Roche a pleine autorité dans de tels cas, mais que si un évêque diocésain a accordé des dispenses pour qu'une église paroissiale soit utilisée pour la messe en latin ou pour les prêtres ordonnés après juillet 2021 pour le célébrer, qu'ils sont tenus d'informer le bureau de Roche, qui évaluera ces questions au cas par cas. Et cela remet au pas un certain nombre d'évêques américains qui ces derniers mois ont cité une disposition du Code de droit canonique de l'Église, arguant qu'elle permet aux évêques locaux d'offrir une dispense lorsqu'elle est jugée nécessaire pour le bien de leur diocèse. La dernière clarification du pape réitère que de telles décisions doivent être approuvées par le dicastère du culte du Vatican (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/pope-francis-reaffirms-authority-vaticans-worship-office-limit-latin-mass).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article