Lourdes : Les évêques réunis pour agir contre les violences sexuelles dans l’Église

Publié le 28 Mars 2023

20Minutes.fr avec l’AFP nous montre ce mardi 28 mars 2023 que les évêques vont tenter de répondre par des actes au rapport Sauvé publié en octobre 2021. Ils se retrouvent pour cela à Lourdes à partir de ce mardi avec pour objectif de prendre des mesures de fond contre les violences sexuelles dans l’Église.

 

Les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) ont rendez-vous dans la cité mariale avec 75 laïcs, qui ont remis à l’épiscopat un rapport préparatoire de 270 pages contenant plusieurs propositions de réformes, fruit d’un travail de 18 mois. «Nous attendons des décisions courageuses» et «suivies d’effet», a pour sa part prévenu Alix Huon, membre du collectif de laïcs Agir pour notre Église, très attentif à ces sujets. Les propositions portent sur la formation des séminaristes, «l’accompagnement des évêques ou des prêtres» dans leurs fonctions, l’accompagnement des «mis en cause» dans les agressions sexuelles, ou encore le «partage de bonnes pratiques devant des cas signalés». Elles seront examinées et éventuellement amendées en ateliers mardi et mercredi. Les évêques en retiendront certaines et se prononceront par vote, jeudi et vendredi matin.

 

Parmi les propositions, plusieurs prônent de «renforcer» la place des laïcs et notamment celle des femmes au sein des instances de l’Église ou dans la liturgie, afin, notamment, de limiter l’entre-soi, facteur de risque de dérives. «On souhaite, comme dans les entreprises, des évaluations régulières de l’exercice de la mission des prêtres et des évêques», précise Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers. Des mesures visent en outre à lutter contre leur «solitude» dans la gestion des affaires et la prise de décision. Deux recommandations sont novatrices, mais nécessitent l’accord du Vatican : un groupe de travail suggère de «solliciter le Saint-Siège» sur la possibilité d’autoriser une femme à devenir diacre (qui assiste le prêtre lors de célébrations) et d’expérimenter l’ordination, comme prêtres, d’hommes mariés. Mgr Wintzer défend cette dernière idée mais juge peu probable que ces mesures soient reprises par les évêques, dont la plupart restent «attachés au cadre» actuel.

 

Il s’agit d’une deuxième étape, après la publication du rapport choc de la Commission Sauvé sur l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église catholique depuis 70 ans. Lors d’une première étape, en novembre 2021, la CEF avait reconnu la responsabilité de l’institution et le caractère «systémique» des actes pédocriminels. Et voté le lancement d’une instance de réparation pour les victimes. La session d’automne 2022 de la CEF s’était apparentée à un grand déballage : la conduite «répréhensible» de l’ancien archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard, avec une adolescente, avait été révélée. Depuis, une enquête a été ouverte puis classée sans suite, en raison de la prescription des faits.

 

vaticannews.va (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-03/assemble-pleniere-cef-lourdes-france-eglise.html) nous montre aussi que dans son discours d’ouverture, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF), a tracé les lignes directrices de cette Assemblée plénière de printemps. Dès le premier jour, une première séquence (sur trois au total), aura lieu avec les groupes de travail dédiés à la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église. Comme l’indique la CEF sur son site internet, les neuf groupes mis en place en février 2022, soit 75 personnes, ont synthétisé leur réflexion, ainsi que des propositions et recommandations pour éviter de futures violences sexuelles. «Ils ont travaillé avec ardeur, sans compter leurs heures. Ils et elles sont presque tous là en ce jour pour achever avec nous cette phase de notre travail.», a salué le président de la CEF dans son discours prononcé le mardi 28 mars. Les propositions faites par ces groupes de travail ne doivent pas impressionner par leur nombre, a averti Mgr de Moulins-Beaufort, «nous avons là un trésor à assimiler dans les mois et les années qui viennent». Selon le rapport de la Ciase (la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) publié en octobre 2021, 330 000 mineurs ont été victimes d’abus sexuels dans des contextes ecclésiaux dont 216 000 victimes d’abus commis par une personne consacrée (prêtre, religieux, diacre ou religieuse), en France depuis 1950.

 

Autre «grand travail» de cette Assemblée plénière, la réforme des structures. Une réforme nécessaire selon l’archevêque de Reims, «Le constat qu’après une quinzaine d’année, notre organisation actuelle, quoi qu’il en soit des grands services qu’elle a rendus et qu’elle rend, et qu’y ont rendu et y rendent tant de personnes compétentes et engagées, connaît aussi des limites, manque parfois de souplesse, montre des points d’usure…». Par ailleurs, cette réforme des structures répond à un besoin urgent d’équilibre budgétaire, «notre situation s’est fragilisée et, malgré la fin des confinements, pour des raisons internes à la vie ecclésiale et pour des raisons d’économie générale, se fragilisera encore dans les années à venir», a averti Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Un équilibre budgétaire également essentiel pour assurer la continuité des engagements à l’égard des victimes de violences et agressions sexuelles, ou d’abus de pouvoir au sein de l’Église de France. Cette réforme sera discutée lors de la deuxième journée de l’Assemblée plénière, le mercredi 29 mars. Enfin, lors de cette Assemblée plénière, les évêques et cardinaux éliront les délégués au synode sur la synodalité, quatre membres de la CEF et deux suppléants. Ces noms seront ensuite présentés au pape François qui les nommera, ou non.

 

En France, la Convention citoyenne sur la fin de vie achèvera ses travaux dimanche 2 avril, les 184 citoyens tirés au sort feront alors part de leurs conclusions sur l’aide active à mourir, quelles formes peut-elle prendre et quels seraient les critères combinatoires. Une synthèse qui sera ensuite remise au président de la République. Un thème qui s’est invité à la plénière des évêques, à six jours de cette échéance, le Conseil permanent de la CEF, profitant d’être réuni à Lourdes, a partagé un communiqué intitulé «L’aide active à vivre, un engagement de fraternité», rappelant la position de l’Église de France sur la fin de vie : «Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.» Ainsi, les évêques français espère que le débat actuel sur la fin de vie sera l’occasion d’un «progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays.». «Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée.», notent-ils également. 

 

Cependant, les principales conclusions de la Convention sont d’ores et déjà connues : une forte majorité (plus de 75 %) s’est prononcée en faveur d’une ouverture vers l’«aide active à mourir» mais les opinions des conventionnels restent partagées sur la forme que celle-ci doit prendre – euthanasie, suicide assisté ou les deux au choix – et les critères qui y donneront accès, en fonction de l’âge, de la maladie, du pronostic vital engagé ou de la nature de souffrances réfractaires endurées. Et au lendemain de leur dernière session de travail, les 184 participants à la Convention sur la fin de vie devraient être reçus à l’Élysée, le lundi 3 avril, en milieu d’après-midi. Une manière de montrer que le dossier sera alors entre les mains du chef de l’État (https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Fin-vie-Convention-recue-Emmanuel-Macron-3-avril-2023-03-27-1201260896).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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