En Hongrie, le pape François appelle à accueillir des demandeurs d'asile sans distinction

Publié le 29 Avril 2023

fr.euronews.com avec l’AFP  nous montre que le pape François, inlassable défenseur de "l'ouverture aux autres", est allé à la rencontre de réfugiés ce samedi 29 avril 2023, au deuxième jour de sa visite en Hongrie, pays d'Europe centrale qui érige des murs à ses frontières.

 

Le jésuite argentin de 86 ans, à la santé fragile, a donné le ton à son arrivée à Budapest vendredi : il a mis en garde devant le Premier ministre nationaliste Viktor Orban contre "la rigidité", les "fermetures" et la tendance "au repli". Un millier de réfugiés et personnes pauvres ont pu suivre les déclarations du pape, au sein de l'église néo-gothique Sainte-Elisabeth de Budapest, du nom d'une princesse hongroise reconnue sainte par le Vatican, ayant renoncé à sa vie de luxe pour se consacrer aux démunis. Des migrants issus de pays non-européens tels que l'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan ou Nigeria étaient présents pour l'occasion. Le pape a remercié les catholiques du pays d'avoir accueilli les nouveaux arrivants après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, tout en leur rappelant que l'engagement chrétien de charité doit également s'étendre aux non-croyants. Au cours de son allocution, le pape s'est inspiré de l'héritage de sainte Elisabeth, la sainte du XIIIe siècle du pays qui était la fille d'un roi et qui a consacré sa vaste richesse au soin des pauvres et des malades. Avant sa rencontre avec les réfugiés, le pape a visité en privé un établissement qui s'occupe de quelque 70 jeunes handicapés visuels et moteurs que mère Teresa avait visité en 1986 (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/francis-meets-ukrainian-refugees-hungary-urges-support-non-christians).

 

Le conflit en Ukraine voisine s'impose comme le fil rouge de cette visite du souverain pontife, la deuxième en moins de deux ans en Hongrie. À rebours de son discours habituel, le gouvernement hongrois aime vanter l'hospitalité offerte aux réfugiés ukrainiens, saluée par le pape François en avril 2022 à l'occasion d'une audience au Vatican avec M. Orban. "Merci pour la façon dont vous avez accueilli, non seulement avec générosité mais aussi avec enthousiasme, de nombreux réfugiés d'Ukraine" a déclaré le souverain pontife, qui prône toutefois un accueil sans distinction de nationalité ou de religion. Depuis le début du conflit, plus de deux millions d'Ukrainiens ont foulé le sol hongrois mais seulement 35 000 ont réclamé le statut de "protection temporaire" mis en place par l'Union européenne (UE), d'après des données du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés. C'est bien moins par habitant que d'autres pays voisins de l'Ukraine, comme la Pologne ou la Roumanie. De fait, la position ambiguë de Viktor Orban à l'égard du conflit n'incite guère les réfugiés ukrainiens à s'attarder en Hongrie. Refus d'envoyer des armes à Kyiv et maintien de liens étroits avec le Kremlin : le dirigeant nationaliste va à contre-courant de la solidarité affichée par l'UE et l'Otan.

 

Après ses réunions du matin, le Vatican a annoncé que le pape François avait tenu une réunion privée à la nonciature du Vatican à Budapest avec le métropolite Hilarion de l'Église orthodoxe russe. De 2009 à 2022, il a été le chef des relations extérieures de l'Église du patriarche orthodoxe russe Cyrille, en fait le ministre des Affaires étrangères de l'Église. Il a été démis de ses fonctions en juin 2022 après ce que l'on pense généralement être des tensions avec Kirill au sujet de sa gestion de la guerre en Ukraine.  Le Vatican a noté que la réunion avait duré 20 minutes, mais n'a pas fourni de compte rendu des discussions entre les deux dirigeants d'Église (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/francis-meets-ukrainian-refugees-hungary-urges-support-non-christians). 

 

La situation est encore plus dure pour les autres nationalités, sur fond de déliquescence du système d'intégration. Loin de l'accueil bienveillant inconditionnel prôné par le souverain pontife, Viktor Orban brandit sa défense de "la civilisation chrétienne" pour repousser les migrants. Sous son égide, la Hongrie a bâti des clôtures à ses frontières et restreint le dépôt des demandes d'asile aux ambassades à l'étranger, une politique qui lui a valu plusieurs condamnations de la Cour de justice de l'UE. L'an dernier, seules 18 personnes ont obtenu le statut de réfugiés, un chiffre dérisoire qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans l'UE. En mai 2020, la justice européenne avait estimé que les demandeurs d'asile étaient retenus sans motif valable dans des camps situés dans ces zones situées à la frontière avec la Serbie. Cela avait conduit le gouvernement hongrois à fermer ces camps controversés, ouverts en 2015.

 

Le pape a clôturé la journée dans un stade où étaient quelque 11 000 jeunes, les encourageant à surmonter l'égoïsme et à travailler pour le bien commun (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/francis-meets-ukrainian-refugees-hungary-urges-support-non-christians), et par une traditionnelle rencontre avec des jésuites locaux. Pour son 41e voyage international depuis son élection en 2013, le pape François, deuxième pape à visiter la Hongrie après Jean Paul II, présidera dimanche une messe en plein air derrière le Parlement, qui devrait attirer des milliers de catholiques de tout le pays (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/francis-meets-ukrainian-refugees-hungary-urges-support-non-christians).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

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