Les condoléances du Pape François pour le décès de Mgr Bettazzi

Publié le 18 Juillet 2023

vaticannews.va nous monte qu’à la suite du décès de l'ancien évêque d'Ivrea, le pape François a envoyé un télégramme publié le 18 juillet dans lequel il fait mémoire «d'un grand amoureux de l'Évangile» et d'un «intrépide témoin du Concile II».

 

Le Pape François a fait part de sa peine dans un télégramme publié mardi 18 juillet à la suite du décès de Mgr Luigi Bettazzi, l'ancien évêque d'Ivrea (Piémont, Italie), décédé le 16 juillet à l'âge de 99 ans. «Le Saint-Père souhaite adresser l'expression de sa proximité spirituelle à sa famille et à tous ceux qui pleurent la disparition du prélat tant aimé et apprécié par ceux qu'il a rencontrés au cours de son long et fructueux ministère», peut-on lire dans ce message signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège. Le pape se souvient de lui comme «d'un grand amoureux de l'Évangile», «qui s'est distingué par sa proximité avec les pauvres, devenant un signe prophétique de justice et de paix à des moments particuliers de l'histoire de l'Église, ainsi qu'un homme de dialogue et un point de référence pour de nombreux représentants de la vie publique et politique de notre pays», poursuit le télégramme pontifical. Dans son message de condoléances, l’évêque de Rome rend aussi hommage à un «intrépide témoin du Concile». Il transmet sa bénédiction apostolique aux fidèles du diocèse de Bologne dont Mgr Bettazzi fût l’évêque auxiliaire, ainsi que ceux du diocèse d'Ivrea.

 

Comme le montre vaticannews.va (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-07/italie-eveque-concile-mort-justice-paix.html), né à Trévise le 26 novembre 1923, ordonné prêtre 23 ans plus tard, Mgr Bettazzi avait obtenu une licence en théologie à l'Université pontificale grégorienne de Rome, puis une licence en philosophie à l'Université Alma Mater de Bologne. Dans l'archidiocèse de Bologne, il avait été évêque auxiliaire du cardinal Giacomo Lercaro et avait participé à ses côtés au Concile Vatican II -dont Mgr Lercaro avait été l'un des protagonistes- en participant aux sessions finales de l'assemblée en 1963. Le 16 novembre 1965, quelques jours avant la clôture du Concile, il descend avec une quarantaine de Pères conciliaires -principalement latino-américains- dans les catacombes de Domitille à Rome pour y célébrer une Eucharistie demandant la fidélité à l'Esprit de Jésus. À la fin, tous les évêques signent le fameux pacte dans lequel ils exhortent les «frères dans l'épiscopat» à mener une «vie de pauvreté», une Église «servante et pauvre», comme le suggérait Jean XXIII. Mgr Bettazzi a rappelé ce moment historique lors d'une récente interview avec les médias du Vatican : «C'était une réunion occasionnelle, promue par le collège belge. Nous étions 42 dans les catacombes, j'étais le seul Italien, mais nous avons fait signer d'autres personnes et 500 signatures d'évêques sont parvenues au Pape. Il y en aurait peut-être eu encore plus si nous les avions cherchées. L'important est de s'occuper des pauvres. Nous avions dit que l'évêque devait vivre plus simplement, en termes de logement et de moyens de transport. Il doit être proche des pauvres et des travailleurs manuels, de ceux qui souffrent et qui sont en difficulté, contrairement à la tendance que nous avions à être proches des riches et des puissants».

 

Élu président du mouvement Pax Christi Italie en 1968, Mgr Bettazzi en devient le président au niveau international dix ans plus tard. Il sera au fil des ans l'un des visages de l'engagement de l'Église pour la paix, participant notamment à la marche vers Sarajevo en 1992, en pleine guerre civile de l'ex-Yougoslavie. De la paix, il en est devenu un prophète et un porte-parole, avec ses appels continus à l’objection fiscale, à la réduction des dépenses militaires, en passant par son soutien à «l’éducation à la paix» (https://www.cath.ch/newsf/deces-de-mgr-bettazzi-un-des-derniers-peres-du-concile-vatican-ii/). En 1985, il avait reçu le prix international de l'Unesco pour son soutien à "l'éducation à la paix". Au cours de sa longue vie, Luigi Bettazzi a remporté des prix et signé de nombreuses publications importantes, tant dans le domaine religieux que social. Il a mené aussi plusieurs initiatives aux côtés des travailleurs d’entreprises italiennes. Il fut un fervent partisan du dialogue : avec les croyants, les non-croyants, les autres confessions chrétienne et communautés religieuses. «Ainsi, j’ai témoigné des valeurs de ce Concile Vatican II qui n’était pas une ‘révolution’ parce que ‘la révolution signifierait tout changer’, mais une ‘forte évolution’, a-t-il indiqué dans une interview à Vatican News, à l’occasion du 60e anniversaire du Concile (https://www.cath.ch/newsf/deces-de-mgr-bettazzi-un-des-derniers-peres-du-concile-vatican-ii/).

 

En 2018, en fauteuil roulant et sous un soleil de plomb, il était à Molfetta à la messe du pape François en visite pastorale dans les lieux de Don Tonino Bello. Avec une lueur dans ses yeux bleus caractéristiques, il a déclaré aux journalistes présents qu’il avait pu serrer la main de ce pape argentin, dont l’enseignement a poursuivi la ligne du Concile, a-t-il affirmé, comme l’un des derniers participants. Mgr Luigi Bettazzi appréciait surtout la synodalité, comme prolongement de cet «élargissement de la collégialité» voulu par les pères de Vatican II qui n’est pas une dévalorisation de la hiérarchie mais une revalorisation du «peuple de Dieu» et de la «responsabilité de chaque baptisé dans la vie de l’Église» (https://www.cath.ch/newsf/deces-de-mgr-bettazzi-un-des-derniers-peres-du-concile-vatican-ii/).

 

Enfin, Mgr Luigi Bettazzi dans un article de deux pages présenté comme des “Réflexions sur l’avortement” et intitulé “Posterius”, l’adverbe latin qui signifie “plus tard”, publié dans le numéro du 15 avril 2022 de “Rocca”, la revue de la “Pro Civitate Christiana” d’Assise, la voix historique du catholicisme progressiste et pacifiste, est le premier à reconnaître que la thèse qu’il soutient en vient à “subvertir la conception de l’avortement de la part de l’Église”. Autrement dit la thèse selon laquelle on ne deviendrait une “personne humaine” seulement “après le quatrième/cinquième mois” de grossesse et que donc, avant cette date, l’avortement ne serait plus un homicide ni même un péché, s’il est effectué avec de bonnes raisons (https://www.diakonos.be/settimo-cielo/avortement-libre-jusquau-cinquieme-mois-un-eveque-et-un-theologien-expliquent-pourquoi/).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article