Le cardinal à la retraite Burke affirme que le synode a causé un «préjudice grave» à l'Église catholique

Publié le 23 Août 2023

NCRonline.org nous montre ce mercredi 23 août 2023que le processus synodal en cours dans le monde et au Vatican inflige «un préjudice évident et grave» à l'Église catholique, a écrit le cardinal américain à la retraite Raymond L. Burke dans une lettre publiée comme avant-propos d'un livre.

 

"La synodalité et son adjectif, synodal, sont devenus des slogans derrière lesquels une révolution est à l'œuvre pour changer radicalement la compréhension que l'Église a d'elle-même, en accord avec une idéologie contemporaine qui nie une grande partie de ce que l'Église a toujours enseigné et pratiqué", a déclaré le cardinal dans la lettre à José Antonio Ureta et Julio Loredo de Izcue, auteurs de "The Synodal Process Is a Pandora's Box." La lettre de Burke, datée du 16 juin, félicite Ureta et Loredo pour l'édition italienne du livre. Les auteurs sont membres de la Société pour la défense de la tradition, de la famille et de la propriété et la traduction anglaise du livre avec l'avant-propos de Burke a été publiée fin août par la Société américaine pour la défense de la tradition, de la famille et de la propriété. Le livre est une compilation de 100 questions et réponses censées montrer comment les réformes du Synode des évêques du pape François et sa vision d'une Église «synodale» menacent de «démolir la Sainte Mère l'Église». Le secrétariat général du synode au Vatican n'avait fait aucun commentaire sur le livre ni sur la lettre du cardinal au 23 août.

 

Le pape François a lancé le processus actuel pour le Synode des évêques en 2021 avec des séances d'écoute aux niveaux local, national et régional dans le monde entier. L'assemblée synodale se réunira au Vatican en octobre et à nouveau en 2024 pour discuter des moyens de travailler «Pour une Église synodale : communion, participation, mission». Remarquant comment les Églises orthodoxe et catholique orientale ont maintenu une structure synodale, le pape François a déclaré que l'Église catholique universelle doit redécouvrir la synodalité et la récupérer d'une manière qui favorise une participation réelle, une communion efficace et la responsabilité de la mission de tous les baptisés.

 

Les catholiques ont toujours déclaré que l'Église était «une, sainte et apostolique», a déclaré le cardinal. Désormais, il «doit être défini par la synodalité, terme qui n'a pas d'histoire dans la doctrine de l'Église et pour lequel il n'existe pas de définition raisonnable». Décrivant le «chemin synodal» de l'Église catholique allemande comme un processus qui a semé la confusion, les «erreurs» et la division, le cardinal a déclaré qu'avec la prochaine assemblée synodale au Vatican, «il est à juste titre à craindre que la même confusion, les mêmes erreurs et la même division» sera visitée par l'Église universelle. En fait, cela a déjà commencé à se produire grâce à la préparation du synode au niveau local.

 

Cependant le chemin synodal  représente une manière de faire qui devrait inspirer d’autres Églises locales. Qu’il ne fasse pas l’unanimité, qu’il ait suscité de fortes critiques, en Allemagne, dans d’autres pays et jusqu’à la Curie romaine, au point d’agiter la menace fantasmée d’un schisme, est le signe qu’il se joue là quelque chose d’essentiel. Il s’est imposé à la suite de la révélation des affaires de pédocriminalité des clercs et de leur gestion problématique par l’institution. Les évêques ont donc décidé d’entamer une démarche de réflexion en y associant étroitement les laïcs. Si la décision finale revient aux évêques, toutes les questions ont été librement débattues selon des modalités qui associent à parité laïcs et évêques, femmes et hommes. Si les questions abordées sont marquées par le contexte allemand, elles reflètent des attentes qui se manifestent dans d’autres Églises européennes, comme l’a montré la rencontre de Prague (6-12 février 2023). L’un des fruits significatifs de ce chemin synodal est la proposition de le poursuivre d’une autre façon. La décision a été prise de constituer une Commission synodale, tout aussi paritaire, afin de continuer la réflexion sur la vie de l’Église (https://www.cairn.info/revue-etudes-2023-4-page-5.htm).

 

«Seule la vérité du Christ, telle qu'elle nous est transmise dans la doctrine et la discipline immuables et immuables de l'Église, peut résoudre efficacement la situation en révélant l'idéologie à l'œuvre, en corrigeant la confusion mortelle, l'erreur et la division qu'elle propage, et en inspirant les membres de l'Église à entreprendre la véritable réforme qui est une conversion quotidienne au Christ vivant pour nous dans l'enseignement de l'Église, sa prière et son culte, et sa pratique des vertus et de la discipline», a écrit le cardinal. Cela ne viendra pas de l’enseignement rigide de l’Église que veut le cardinal, car comme l’a fait savoir le pape François le 20 août 2023 si nous «voulons imiter le Christ; nous sommes invités à être ouverts au changement».

 

Burke a été évêque du diocèse de La Crosse, Wisconsin, de 1995 à 2004, archevêque de Saint-Louis de 2004 à 2008 et préfet de la Signature apostolique au Vatican de 2008 à 2014. Burke ne fait heureusement pas partie des plus de 450 cardinaux, évêques, prêtres, religieux et laïcs dont la participation à l'assemblée synodale a été annoncée en juillet. Ce n’est pas chez lui qu’on trouvera un homme proches des plus pauvres et expérimentant des choses nouvelles comme le souhaite le pape François.

 

Le cardinal Burke n’a pas fait le constat qu’à fait le cardinal Martini : «nous pourrions au moins chercher des hommes libres et attentifs à leur prochain, comme l’ont été Mgr Romero et les martyrs jésuites du Salvador. Où sont les héros qui pourraient nous inspirer ? En aucun cas nous ne devrions nous en tenir aux limites de l’institution», et «L’Église doit reconnaitre ses propres erreurs et s’engager sur un chemin radical de changement, à commencer par le Pape et les évêques. Les scandales de pédophilie nous poussent à entreprendre un chemin de conversion» (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/linterview-posthume-du-cardinal-martini-laquonbsplrsquoeacuteglise-a-200-ans-de-retardnbspraquo-756.php).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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