Comment le pape François traite-t-il ses critiques aux États-Unis ?

Publié le 17 Septembre 2023

katholisch.de nous montre ce dimanche 17 septembre 2023 que Mgr Joseph Strickland est combatif. Le chef archi-conservateur du diocèse de Tyler au Texas a déclaré au «Religion News Service» qu’il ne quitterait pas simplement son siège d’évêque. Le portail «The Pillar» avait auparavant alimenté les spéculations sur un licenciement imminent, citant une réunion confidentielle au Vatican. "En principe, je ne peux pas me retirer d'un mandat que le pape Benoît XVI m'a donné", a poursuivi Strickland, avant d'ajouter : "Bien sûr, le mandat peut être révoqué par le pape François".

 

Il y aurait certainement une raison à cela. Strickland est le représentant le plus virulent d’un groupe d’évêques conservateurs américains connus pour leurs critiques publiques à l’égard du pape sortant. Pour le moment, ils travaillent principalement sur le Synode mondial prévu à Rome en octobre. Selon Strickland, le plan diffuse un «mauvais et mauvais message». Les sujets de préoccupation sont toujours les questions relatives au rôle des femmes, au traitement des minorités sexuelles, à l'admission des divorcés remariés à l'Eucharistie, ainsi qu'à l'avortement et au changement climatique. Une destitution de l'évêque du Texas enverrait également un signal drastique aux autres traditionalistes qui comptent parmi les opposants au pape argentin. Fin août, une déclaration confidentielle faite par le pape François lors de sa visite au Portugal a été divulguée, ce qui ne laisse aucun doute sur le fait qu'il a sur son radar le frein aux réformes : «Il y a une attitude réactionnaire très forte et organisée aux États-Unis, qui souligne également un lien émotionnel. Je veux rappeler à ces gens qu'une attitude rétrospective est inutile.» Le pape François n'a pas voulu citer de noms. Mais ce n'est qu'en juin que le diocèse de Tyler, à Strickland, a fait l'objet d'une enquête formelle de la part des autorités épiscopales du Vatican. Il y a quelques jours, le pape a rencontré son chef Robert Prévost et le nonce à Washington, Christophe Pierre. Selon certaines informations, Pierre avait déjà ridiculisé Strickland en privé lors de la réunion des évêques américains de l’automne 2021. Sans succès durable.

 

Une décision dans l’affaire Strickland ne serait pas le premier signal clair adressé aux critiques américains du pape. La destitution du cardinal Raymond Leo Burke, autrefois influent de la curie, est probablement encore fraîche dans l’esprit de la plupart des évêques américains. Burke reste néanmoins un porte-parole du camp conservateur. Il a récemment écrit l'avant-propos d'un ouvrage critique intitulé "Le processus synodal est une boîte de Pandore". Le sponsor du projet est la Société américaine pour la défense de la tradition, de la famille et de la propriété privée. Dans le livre, les auteurs José Antonio Ureta et Julio Loredo de Izcue règlent leurs comptes avec le Synode mondial. La conclusion est que le pape François veut «détruire la Sainte Mère l’Église» avec l’aide des forces néo-modernistes et de gauche. Le livre a également été envoyé aux participants du synode et aux congrégations du Vatican, qui devaient apparemment être quelque peu réceptifs au message. Lors du vol de retour de Mongolie, le pape François a directement commenté le pamphlet et accusé les auteurs de motivations idéologiques.

 

Aux États-Unis, un autre agitateur important qui préfère critiquer le pape est Michael Voris, directeur du site Internet "Church Militant". Semblable au nationaliste chrétien Nick Fuentes, il représente la frange extrême du catholicisme de droite aux États-Unis. Le présentateur en chef de la chaîne de télévision catholique EWTN, Raymond Arroyo, et l'entrepreneur californien Tim Busch s'inscrivent davantage dans le courant dominant des traditionalistes américains critiques à l'égard du pape.

 

John Carr, professeur à l'Université catholique de Georgetown à Washington, estime que les personnes mentionnées sont en fin de compte concernées par le pouvoir ecclésiastique, politique et économique : "Le pape François est perçu comme une menace pour le statu quo dans tous les domaines".

 

À l'issue de la prière de l'Angélus place Saint-Pierre, ce dimanche, le pape François a évoqué son prochain voyage à Marseille, les 22 et 23 septembre, rapporte La Croix. La ville a été qualifiée de "port d’espérance" par ce dernier. Il a notamment invité à relever "ensemble" le défi migratoire, "qui n'est pas facile", mais "essentiel au futur de chacun". Il a notamment fait allusion, selon le quotidien, à l'arrivée massive de migrants sur l'île de Lampedusa ces derniers jours. Le pape a conclu en exhortant les fidèles à accompagner de leurs prières l’événement et en remerciant les autorités religieuses et civiles de Marseille, cité cosmopolite "appelée à être un port d’espérance". Il a enfin salué les habitants de la ville, dans l’attente de les rencontrer en personne (https://www.bfmtv.com/marseille/avant-sa-venue-a-marseille-le-pape-francois-appelle-la-ville-a-etre-un-port-d-esperance_AN-202309170306.html).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

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