«L’euthanasie n’est pas nécessairement un mal en tant que tel»

Publié le 29 Septembre 2023

Stéphanie dans son article pour news.dayfr.com du jeudi 28 septembre 2023 que ce mercredi 4 octobre, à Rome, s’ouvrira le synode (une large réflexion) sur l’avenir de l’Église. De nombreuses questions, dont celle de la hiérarchie de l’Église, y seront abordées. Évêque d’Anvers, Mgr Bonny appelle à une plus large décentralisation du pouvoir au sein de l’institution catholique pensant qu’il «faut donc réfléchir à une méthodologie qui permettra d’articuler les différentes responsabilités dans l’Église», car on peut plus attendre que toutes les réponses s’appliquent partout de la même manière et soient décidées depuis Rome».

 

Pour ce dernier, «La possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés, ainsi que la possibilité de confier telle ou telle responsabilité aux femmes. Mais aussi la capacité de répondre à certaines questions éthiques ou familiales : bénir les unions homosexuelles qui s’inscrivent dans la fidélité et l’amour mutuel (c’est ce que souhaitent les évêques de Belgique), proposer des réponses adaptées aux demandes d’euthanasie.» Et il juge aussi que «Le cardinal Danneels n’avait ni les bonnes attitudes ni les bonnes intuitions pour écouter les victimes d’abus sexuels».

 

Pour l’euthanasie, Mgr Bonny soutient que «Toutes les questions méritent des réponses adaptées à une situation : un jugement moral doit toujours être prononcé en fonction de la situation concrète, de la culture, des circonstances, du contexte.» Et sa réponse sur la question Pour de savoir si l’euthanasie n’est pas forcément une mauvaise chose ?, il dit : «Non, pas nécessairement en tant que tel.»

 

Il avance aussi que «Nous serons toujours en faveur des soins palliatifs et nous prônons constamment le respect de la vie, mais je regrette que, depuis le Vatican, la Congrégation pour la doctrine de la foi affirme que l’euthanasie est toujours un mal intrinsèque, quelles que soient les circonstances. C’est une réponse trop simple qui ne laisse aucune place au discernement. On s’opposera toujours à la volonté de certains de mettre fin à la vie trop prématurément, mais il faut reconnaître qu’une demande d’euthanasie d’un jeune homme de 40 ans n’est pas équivalente à celle d’une personne de 90 ans confrontée à une maladie incurable. Il faut apprendre à mieux définir les concepts et à mieux distinguer les situations.»

 

Pour lui, «Il faut toujours se référer à la Bible, mais rien de plus difficile que de l’interpréter et de l’appliquer à une situation particulière sans tomber dans le fondamentalisme. Dieu compte sur notre intelligence pour comprendre pleinement sa parole.» Et sur la loi belge en matière d’euthanasie, il pense que «Ce n’est pas à un évêque de juger la loi. Je considère plutôt son application sur le terrain, et force est de constater que nous craignons tous que cette application soit trop libérale et qu’il y ait trop de dérapages : que les demandes soient acceptées trop rapidement sans qu’une solution alternative soit recherchée. . Mais la réponse à ce changement ne peut pas être un carton rouge contre toute euthanasie.»

 

"L'Église n'a pas voulu ou n'a pas pu le voir, mais elle aurait dû le voir", a reconnu aussi mardi soir dans l’émission "De afspraak" (VRT) l'évêque d'Anvers Johan Bonny à propos des abus sexuels qui ont eu lieu en son sein pendant des années nous montre Anne François pour vrt.be et Belga (https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2023/09/27/l-eveque-bonny-reagit-au-documentaire-godvergeten-leglise-aur/). Ces violences étaient une "tache aveugle coupable", a-t-il regretté, interrogé à l'issue de la diffusion de la dernière séquence du documentaire 'Godvergeten' de la chaîne Canvas. Il dénonce un manque d’autorité de la part de l’ancien cardinal Godfried Danneels dans ce dossier et l’absence de réaction du Vatican alors que les cardinaux belges demandent depuis des années que Mgr Roger Vangheluwe soit laïcisé, en raison des abus qu’il a avoués.

 

Enfin, l'évêque d'Anvers a appelé à des "réformes systémiques" au sein de l'Église catholique, notamment en ce qui concerne la participation des femmes et des laïcs, mais aussi la co-responsabilité. Mais selon Johan Bonny, Rome reste encore toujours sourde à cet appel, formulé notamment par l’Église catholique d’Allemagne à la suite des cas d’abus sexuels.

 

Comme le montre rtbf.be (https://www.rtbf.be/article/violences-sexuelles-au-sein-de-leglise-leveque-danvers-se-dit-partisan-dune-commission-denquete-parlementaire-11262874) l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny, s’est également déclaré mercredi partisan de la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles commises dans l’Église. "Je suis absolument favorable à ce que nous examinions cette question dans une société démocratique", a-t-il affirmé lors du journal télévisé de la chaîne de télévision privée flamande VTM. "Nous sommes un État de droit et ce problème s’est posé au sein de l’Église. Nous avons tout à gagner de la transparence et de la participation démocratique", a déclaré l’évêque. "Ils (les parlementaires) peuvent enquêter sur tout ce qui s’est déjà passé. Beaucoup de choses se sont déjà passées. La commission parlementaire d’il y a dix ans dispose également d’une commission de suivi, qui peut enquêter sur tout, en toute sécurité", a-t-il expliqué.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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