Les victimes françaises de religieux pédophiles ne rencontreront pas le pape François

Publié le 27 Novembre 2023

Stéphane Grammont nous montre dans france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/ ce lundi 27 novembre 2023 que c'est un rendez-vous manqué. En partie. Arrivée à Rome ce dimanche, les membres ligériens et bretons des victimes du père Girard des années 50 à 70 ont appris que le pape François ne pourrait les recevoir. Sa santé s'étant détériorée, il a annulé cette audience.

 

"Nous souhaitons un prompt rétablissement au pape François, mais nous sommes dépités". Ce dimanche soir, à l'arrivée à l'aéroport de Rome, Michèle Le Reun-Gaigné ne cachait pas sa déception en apprenant que le pape François ne pourrait la recevoir. Elle fait partie de la délégation de Bretons et de Ligériens, tous victimes de religieux pédocriminels lorsqu'ils enseignaient dans les établissements de la communauté des frères Gabriel, à Loctudy, au Guilvinec et à Issé.

 

Mort en 1979, le frère Gabriel Girard aurait fait plus de 170 victimes dans toute la France, notamment dans les écoles où il enseignait. Avant leur voyage au Vatican, plusieurs victimes ayant fréquenté l'une des ces écoles, à Loctudy (Finistère), à une vingtaine de kilomètres de Quimper, se sont confiées à nos reporters. "Moi, il m'a appelé à son bureau, j'ai pensé que c'était pour m'aider, m'expliquer. Mais non, ça a été tout de suite l'agression", raconte Raymonde Vilar-Daoulas à BFMTV. "Il était très très gentil avec les parents et nous avions même hâte de le recevoir parce qu'on en disait le plus grand bien", se rappelle de son côté Michèle Le Reun-Gaigné. Les exactions du père Gabriel Gérard étaient connues de l'Église dès les années 1950. Mais dans cette ville où le catholicisme et ses institutions tenaient une place centrale, il était à l'époque impossible de mettre en cause le prêtre (https://www.bfmtv.com/societe/religions/le-pape-francois-allege-son-agenda-a-cause-d-une-grippe-sa-rencontre-avec-des-victimes-d-abus-sexuels-annulee_AN-202311270390.html).

 

Aujourd'hui, c'est au sein d'une association que ces victimes brisent le silence. Elles veulent notamment que l'Église dénonce les prêtres auteurs d'abus sexuels à la justice, une demande qu'elles comptaient transmettre au pape François. "On ne va pas être forcément très tendre parce que l'Église a quand même fait des choses pas bien du tout. On va s'exprimer et lui demander de nous suivre dans nos actions", expliquait Michèle Le Reun-Gaigné avant l'annonce de l'annulation (https://www.bfmtv.com/societe/religions/le-pape-francois-allege-son-agenda-a-cause-d-une-grippe-sa-rencontre-avec-des-victimes-d-abus-sexuels-annulee_AN-202311270390.html).

 

Grosse déception aussi pour Jean-Pierre Fourny, ancienne victime qui attendait beaucoup de cette rencontre avec le pape François. "Jamais, je n'aurais pensé un jour vivre ça, jamais". L'idée avait été lancée depuis plusieurs mois, et a été appuyée par l'évêque de Nantes, monseigneur Laurent Percerou. "On aurait voulu exprimer nos peines, on voulait qu'il nous entende", tonne Jean-Pierre Fourny (https://www.francebleu.fr/infos/societe/loire-atlantique-des-victimes-d-abus-sexuels-dans-l-eglise-devaient-etre-recues-par-le-pape-5184641).

 

Le pape François, suite à une inflammation pulmonaire, a vu ces derniers jours sa santé se dégrader. Il a dû annuler la plupart de ces audiences, a fait savoir le Vatican. "On espère voir le premier nonce, celui qui est, en quelque sorte, le porte-parole du Saint-Père" a indiqué Gilles Preuzé, le président de l'association de victimes d'abus sexuels AMPASEO.  Ils se présenteront finalement ce mardi devant la commission pontificale pour la protection des mineurs, présidée par l'archevêque de Boston, O’Malley, qui ne sera pas présent.

 

Pendant des années, Gilles Peuzé, un camarade de Jean-Pierre Fourny, a, lui aussi, mis de côté cette histoire d'abus sexuels, son histoire. "C'était enfoui en nous, très profondément. Aujourd'hui, notre parole est libre, et la honte a changé de camp. Elle est de l'autre côté, chez les hommes d'Église". Les anciennes victimes souhaitent la reconnaissance des abus de toute une institution, mais aussi de faire de la prévention. "Les générations futures n'ont pas à subir ce que nous avons subi. Et même chez les anciennes victimes, il y en a encore beaucoup qui gardent le silence. Il faut libérer la parole", affirme Gilles Peuzé (https://www.francebleu.fr/infos/societe/loire-atlantique-des-victimes-d-abus-sexuels-dans-l-eglise-devaient-etre-recues-par-le-pape-5184641).

 

Ce devait être la première audience papale de victimes françaises de religieux pédo-criminels. Une délégation d'une vingtaine de personnes, qui voulaient témoigner de leurs souffrances, mais également de leur foi. La délégation souhaitait aussi demander au pape de reconnaître officiellement l'existence de leur association Ampaseo, l'Association pour la Mémoire et la Prévention des Abus Sexuels dans l'Église catholique de l'Ouest. Elle regroupe aujourd'hui toutes les paroles de personnes maltraitées, au parcours de vie parfois brisés, et invite les victimes qui n'ont pas encore témoigné sur leur propre histoire à franchir le pas (https://www.francebleu.fr/infos/societe/loire-atlantique-des-victimes-d-abus-sexuels-dans-l-eglise-devaient-etre-recues-par-le-pape-5184641).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

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