Bénédiction des couples homosexuels : le Vatican répond aux critiques
Publié le 29 Décembre 2023
Loup Besmond de Senneville (à Rome), nous montre dans son article pour la-croix.com le jeudi 28 décembre 2023 que dans un entretien accordé au quotidien espagnol ABC le 27 décembre, le cardinal Victor Fernandez se défend contre les attaques de plusieurs épiscopats, notamment en Afrique, mais aussi dans l’est avec les évêques hongrois qui rejettent également la possibilité de bénir les couples non mariés et homosexuels (https://www.katholisch.de/artikel/49895-auch-ungarns-bischoefe-gegen-segnung-homosexueller-paare), mais aussi dans certaines parties de l'Amérique latine à l’exemple du cardinal uruguayen Daniel Sturla qui s'est prononcé contre une bénédiction des couples homosexuels (https://www.katholisch.de/artikel/49873-kardinal-aus-uruguay-lehnt-segnung-homosexueller-paare-ab) après la publication d’un texte autorisant les prêtres à bénir les couples «irréguliers», comme les couples de divorcés remariés ou formés de personnes de même sexe après s’être exprimé une première fois sur le site américain The Pillar.
Ce document, insiste le cardinal, ne change en rien l’enseignement de l’Église sur le sacrement du mariage. «Le thème central du document est la valeur des bénédictions “non liturgiques”, “non ritualisées”», précise-t-il. En ajoutant : «Ce n’est la ratification de rien du tout.» Ces bénédictions données à des couples «irréguliers», comme les divorcés remariés ou les couples de même sexe, «ne sont que la réponse d’un pasteur à deux personnes demandant l’aide de Dieu. Et dans ce cas, le pasteur ne pose pas de conditions». Le cardinal Fernandez prend l’exemple d’un prêtre rencontrant, au cours d’un pèlerinage, un couple de divorcés remariés ou formé de personnes de même sexe. «Les bénir, ce n’est pas accepter un mariage, ce n’est pas non plus une approbation de la vie qu’ils mènent, ce n’est pas non plus une absolution. C’est un simple geste de proximité pastorale qui n’a pas les mêmes exigences qu’un sacrement.»
Le préfet du dicastère pour la doctrine de la foi analyse la levée de boucliers contre son texte : «Ce qu’ils soulèvent, développe-t-il, c’est l’inconvénient de réaliser des bénédictions dans leurs contextes régionaux qui se confondraient facilement avec une légitimation d’une union irrégulière.» Puis, il poursuit : «À cela s’ajoute qu’en Afrique il existe une législation qui pénalise le simple fait de se déclarer gay d’une peine de prison, imaginez une bénédiction.» Sur le continent, l’homosexualité est en effet interdite dans trente-deux pays. Une législation répressive qui a souvent le soutien plus ou moins explicite des évêques catholiques locaux. «En réalité, c’est à chaque évêque local de faire ce discernement dans son diocèse ou en tout cas de donner des orientations complémentaires», ajoute le cardinal argentin, qui fut aussi, lorsqu’il était encore évêque de La Plata, la plume d’Amoris Laetitia, l’exhortation publiée en 2016 par le pape François après les deux Synodes sur la famille.
Cependant, la critique de la ligne du Vatican sur les bénédictions des couples «irréguliers» n’est pas partagée par tout le monde puisque le cardinal indien Oswald Gracias considère le document «Fiducia supplicans» du dicastère de la foi sur la bénédiction non liturgique des «couples en situation irrégulière» comme une «confirmation de notre spiritualité et un don», car Jésus n'a jamais refusé une bénédiction et "C'est l'idée de base", a déclaré Gracias, proche conseiller du pape François, au portail américain "Crux" ce vendredi (https://katholisch.de/artikel/49936-kardinal-gracias-verteidigt-segnung-homosexueller-paare), et l'archevêque de Rijeka en Croatie, Mate Uzinić, dans une interview accordée au portail Internet italien "La Voce" (mercredi)voit dans la récente déclaration du Vatican le désir d'être une Église aux portes ouvertes où chacun peut trouver l'acceptation et l'amour (https://katholisch.de/artikel/49940-kroatischer-erzbischof-lobt-vatikan-dokument-zu-segnungen).
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