Euthanasie : à Rome, les évêques français déplorent l’ouverture de «la boîte de Pandore»

Publié le 23 Mai 2024

Loup Besmond de Senneville (à Rome) nous montre dans la-croix.com qui nous montre dans son article du mercredi 22 mai 2024 qu’en visite à Rome, la présidence de la Conférence des évêques de France a exprimé, mercredi 22 mai, ses inquiétudes sur l’adoption, en commission, du projet de loi sur l’«aide active à mourir» par les députés. Selon Mgr Vincent Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), «les verrous qui ont sauté et les dérives qui s’annoncent». «On nous avait annoncé un projet équilibré, avec de la place pour les soins palliatifs, et on se rend compte qu’on a ouvert la boîte de Pandore», a poursuivi l’archevêque de Tours.

 

Il a également craint l’effet de l’adoption d’une telle loi sur «le monde de la santé», déjà «très fragilisé», et qui pourrait selon lui être confronté à une aggravation de la pénurie du personnel. «On n’a pas envie de se donner dans un métier pour donner la mort aux gens», a estimé l’archevêque. Avec l’autre vice-président de l’épiscopat français, Mgr Dominique Blanchet, et son président, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Mgr Jordy, a fait part de cette préoccupation à Mgr Paul Gallagher, «ministre des affaires étrangères» du pape, lors d’une rencontre le 22 mai. «Le pape prend le sujet au sérieux», a également commenté Mgr de Moulins-Beaufort. L’archevêque de Reims et président de la CEF a indiqué la volonté des évêques de vouloir «enrichir le débat». Les responsables de l’Église en France réfléchissent ainsi à plusieurs «initiatives» contre le projet de loi. «Ce qui est important, c’est de prendre au sérieux les inquiétudes évoquées par les soignants», a-t-il ajouté. Interrogé sur de possibles appels à la manifestation, Mgr de Moulins-Beaufort a répondu que les évêques français ne se situaient pas «dans le rapport de force».

 

Les députés ont approuvé vendredi 17 mai 2024 en commission le projet de loi ouvrant pour la première fois en France une «aide à mourir» pour certains patients, après avoir modifié au cours des débats un des critères d’éligibilité, qui fait craindre à certains une rupture de l’équilibre de la loi. Le critère selon lequel les malades doivent avoir leur «pronostic vital engagé à court ou moyen terme» pour accéder à l’aide à mourir a été remplacé par la notion d’affection «en phase avancée ou terminale», contre l’avis du gouvernement mais avec l’approbation du rapporteur général Olivier Falorni, membre du groupe MoDem. Les députés ont écarté l’ouverture du droit à mourir pour les mineurs, tout comme la possibilité pour les patients qui ne pourraient pas manifester leur volonté d’être euthanasiés sur la foi de leurs directives anticipées. Le texte gouvernemental comporte également un volet sur les soins palliatifs. Les députés ont réussi à faire adopter contre l’avis du gouvernement un amendement en faveur d’un «droit opposable» à bénéficier de ces soins, alors qu’une personne sur deux n’y a pas accès aujourd’hui (https://www.ouest-france.fr/societe/fin-de-vie/fin-de-vie-les-deputes-approuvent-en-commission-le-projet-de-loi-creant-une-aide-a-mourir-3317d8db-8d32-49c9-94fe-b0937bd81935).

 

Autre sujet évoqué par les représentants des évêques français au cours de leur visite romaine : les élections européennes du 9 juin. «Les élections européennes nous inquiètent comme souvent, parce que nous craignons qu’elles ne soient pas un vote sur l’Europe mais sur une autre forme de mécontentement, plus ou moins clair», a indiqué l’archevêque de Reims. Interrogé sur les sondages prédisant un très fort score de l’extrême droite à l’issue du scrutin, le président de la CEF a rappelé que les évêques ne souhaitaient pas donner de «consignes de vote». «Nous voulons nous adresser à des citoyens responsables, a poursuivit Mgr de Moulins-Beaufort. Mais nous voulons insister sur le fait que nous sommes tous responsables de nos votes. Ce sont des choix dont nous aurons à rendre compte un jour. On ne peut pas voter seulement avec ses tripes.»

 

Pendant ce temps, la tête de liste PS/Place publique Raphaël Glucksmann lance jeudi à Paris, en présence du socialiste néerlandais Frans Timmermans, un «appel à la résistance contre l'extrême droite européenne». Cet «appel de Paris», soutenu par «plusieurs sociaux-démocrates européens», vise à rappeler «nos principes fondamentaux : nous ne lâcherons rien sur l'extrême droite. Il n’y aura pas d’alliance ni de collusions possibles», a expliqué l’eurodéputée Aurore Lalucq, très critique de Valérie Hayer au moment où les alliés néerlandais de Renaissance ont conclu un accord de gouvernement avec l'extrême droite de Geert Wilders. «Nous rebâtirons des digues, là où Renaissance joue non pas un duel avec l'extrême droite, mais un duo», a ajouté Mme Lalucq (https://www.sudouest.fr/politique/elections-europeennes-un-debat-attal-bardella-ce-jeudi-soir-glucksmann-lance-un-appel-contre-l-extreme-droite-19828261.php?csnt=18fa6b63db1).

 

Enfin, pour le conseiller papal le cardinal Jean-Claude Hollerich, un nouveau fascisme est déjà une réalité en Europe, où les économies ont connu une stagnation, cela crée des peurs, et dans un monde complexe, le populisme fournit des explications simples qui trouvent un écho auprès de ceux qui craignent de perdre leur identité. "Il est déjà ici", a déclaré l'archevêque de Luxembourg dans l'interview du journal "La Croix" jeudi à Rome. Concernant le faible taux de participation attendu aux élections européennes et le phénomène généralisé de repli sur la nation, le cardinal a prévenu : "Nous nous sommes habitués à l'Union européenne". Nous ne sommes plus conscients de ses avantages ni de la volonté politique qui la sous-tend." La démocratie est précieuse et doit être soutenue, a déclaré Hollerich (https://www.domradio.de/artikel/papstberater-warnt-vor-faschismus-und-gleichgueltigkeit).

 

Merci ! 

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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