Le Vatican blanchit un cardinal canadien soupçonné d’agression sexuelle

Publié le 21 Mai 2024

20Minutes.fr avec l’AFP nous montre ce mardi 21 mai 2024 que Gérald Cyprien Lacroix ira peut-être au paradis… Le Vatican a annoncé mardi sa décision de blanchir ce cardinal canadien, soupçonné d’agression sexuelle dans son pays, sur la base d’un rapport commandé par le pape à un ancien juge québécois. «Ce rapport ne permet pas d’identifier quelque geste d’inconduite ou d’abus de la part du cardinal», affirme le Vatican dans un communiqué. «Une procédure canonique plus poussée n’est pas envisagée» contre ce proche conseiller du pape François, ajoute le Vatican.

 

Âgé de 66 ans, ce prélat est soupçonné «d’attouchements» sur une mineure, dans le cadre d’une action collective qui vise plus d’une centaine de membres du diocèse de Québec. Selon le document judiciaire, celui qui est archevêque de Québec depuis 2011 et cardinal depuis 2014,  est aussi l’un des neuf membres du C9, le conseil des cardinaux mis en place par le pape François pour l’assister dans le gouvernement de l’Église, qui se réunit régulièrement au Vatican, aurait procédé à des «attouchements» sur une mineure au moment des faits reprochés, entre 1987 et 1988.

 

De son côté, le pape François avait demandé à l’ex-juge André Denis «de conduire une enquête portant sur les faits, les circonstances et l’imputabilité du délit allégué» dans une lettre en français datée du 8 février adressée au juge. Le magistrat, retraité de la cour supérieure du Québec, a notamment dirigé la commission chargée d’enquêter sur le religieux français Joannes Rivoire, 93 ans, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada dans les années 1960.

 

Il avait accepté la mission en précisant que le rapport serait «soumis au pape François» pour décider de la suite à donner. Il a conclu son enquête préliminaire le 6 mai 2024 et ses conclusions ont été communiquées au Saint-Père «les jours suivants», a précisé le Vatican. Le juge a rappelé que la plaignante a refusé de le rencontrer et lui fournir une déposition, ce qui a limité sa cueillette d'information. «J'ai dû me rabattre sur la revue de presse de janvier 2024 émanant en grande partie du cabinet d'avocats de la demanderesse». Le juge dit avoir consulté les archives et des membres du Diocèse de Québec et l'Institut Séculier Pie X, où a évolué le cardinal Lacroix (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2074355/cardinal-lacroix-abus-sexuel-enquete-pape-resultats).

 

"Je n'y ai rien trouvé qui pouvait m'aider à identifier quelques éléments relatifs à l'acte reproché au Cardinal Lacroix dans l'action collective, ni en 1987-1988, ni depuis que le cardinal est en mission presbytéral jusqu'à ce jour au Diocèse de Québec", indique-t-il. Les faits reprochés "ne cadrent pas" avec les recherches, précise le juge Denis. "Si je ne peux affirmer que sa dénonciation est infondée, je ne peux certes pas l’avaliser sur la foi des faits révélés par mon enquête", ajoute-t-il. L'homme a récolté la version des faits du cardinal, qu'il a jugé "posé, spontané et crédible". "Monseigneur Lacroix a collaboré à mon enquête de toutes les façons que j'ai jugé utiles et affirme qu'il n'a jamais posé les actes qu'on lui reproche", ajoute le juge à la retraite (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2074355/cardinal-lacroix-abus-sexuel-enquete-pape-resultats).

 

«Jamais, à ma connaissance, je n’ai posé de gestes inappropriés envers qui que ce soit, qu’il s’agisse de personnes mineures ou adultes», avait affirmé fin janvier le prélat, se disant «très affecté par l’étendue des dégâts qu’occasionnent ces allégations non fondées». Il avait annoncé «un retrait temporaire» pour «permettre de mieux évaluer les prochains pas à faire», mais est resté membre du C9. Depuis l’élection du pape François en 2013, d’autres cardinaux ont été mêlés à des accusations d’agressions sexuelles. La lutte contre les violences sexuelles dans l’Église constitue l’un des chantiers du pontificat du pape François, qui défend une politique de «tolérance zéro» face à la multiplication des scandales et reconnaît régulièrement que l’Église doit «faire plus» contre ce fléau.

 

Cependant, dès l'annonce de l'enquête, Me Alain Arsenault, avocat en droit civil et responsable de l'action collective à l'égard du diocèse, avait rejeté la procédure entamée par le Saint-Siège, la qualifiant de viciée. «Ça été le choix de notre cliente de participer au processus civil au Québec et de ne pas participer au processus du Vatican et de son système», a réagi l'avocat. Même si le juge Denis avait recommandé la tenue d'un procès canonique, Me Arsenault ne croit pas que la plaignante aurait eu droit à un procès juste et équitable. "Ce n'est absolument pas ça", prévient l'avocat, rappelant que de telles procédures avaient eu des conséquences néfastes sur les plaignants dans le passé. Les résultats de l'enquête n'ont aucune influence sur le recours collectif, précise l'avocat (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2074355/cardinal-lacroix-abus-sexuel-enquete-pape-resultats).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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