À Bruxelles, le pape François demande aux évêques de ne rien «couvrir» des abus sexuels dans l’Église

Publié le 29 Septembre 2024

«Je demande aux évêques de ne pas couvrir les abus» et «de condamner les agresseurs et de les aider à guérir de cette maladie», a lancé le pape François dimanche 29 septembre lors d’une grande messe au stade national de Bruxelles, au terme d’une visite qui a mis en évidence l’écart grandissant entre une partie des catholiques belges et Rome, en particulier sur la place des femmes dans l’Eglise comme nous le montre LeMonde.fr avec l’AFP. «Le mal ne peut pas être caché, le mal doit être révélé au grand jour, qu’il soit connu… que l’agresseur soit jugé, qu’il soit laïc ou évêque», a-t-il ajouté, des propos accueillis par trois salves d’applaudissements dans les tribunes. «Je pense aux histoires de nombreux jeunes que j’ai rencontrés» a lancé le pape dans son homélie, affirmant avoir «entendu les souffrances» des dix-sept victimes de violences sexuelles qu’il a rencontrées vendredi sur fond de fortes attentes. «Il n’y a pas de place pour les abus» a-t-il renchéri.

 

Au cours de sa visite de trois jours, la première d’un pape en Belgique depuis Jean-Paul II en 1995, le pape François a par ailleurs été interpellé à propos de l’accueil des personnes LGBT + ou encore de la place des femmes dans l’Eglise, autant de thèmes qui ont mis en lumière les fortes attentes des catholiques belges face à une doctrine jugée par certains trop passéiste. Samedi, sa réponse sur la place des femmes a parfois suscité déception et incompréhension au sein de l’Université catholique de Louvain, qui a fustigé dans un communiqué «une position réductrice». «Je ne comprends pas pourquoi les femmes ne pourraient pas devenir prêtres. C’est quelque chose qui a été instauré parce que c’était ancré dans la société, à ce moment-là, mais maintenant, on a évolué», a confié à l’Agence France-Presse Alice Vanwijnsberghe, étudiante de 18 ans originaire de Leuven, venue à la messe après avoir assisté à un festival avec 6000 jeunes catholiques. Elle reconnaît toutefois que le sujet est «délicat et compliqué», «parce que souvent, ça peut aussi créer un schisme dans l’Église».

 

RFI.fr (https://www.rfi.fr/fr/europe/20240929-le-pape-fran%C3%A7ois-lance-un-message-de-paix-pour-le-liban-lors-de-sa-messe-en-belgique) nous montre aussi que sous les applaudissements, le pape a aussi lancé un message de paix pour le Proche-Orient. «Trop de personnes continuent de mourir jour après jour», a-t-il déclaré sous les applaudissements. Dans les gradins, Joëlle, d’origine libanaise, a les larmes aux yeux. Sa famille brandit le drapeau du pays du cèdre. «On est là pour prier et pour la paix surtout. Et je suis contente que le pape ait pensé à nous. Il a dit cela dans son discours. Je suis contente également qu'il y ait beaucoup de Libanais qui ont participé», se réjouit-elle.

 

Enfin, rtl.be nous montre dans son article (https://www.rtl.be/actu/belgique/societe/le-pape-cree-la-surprise-et-annonce-quil-va-initier-le-processus-de/2024-09-29/article/716290) que le pape François a annoncé ce dimanche, alors qu'il présidait une messe dans le stade Roi Baudouin à Bruxelles, qu'à son retour à Rome, il initierait le "processus de béatification" du cinquième roi des Belges (1930-1993), qualifié d'"homme de foi". Cette annonce a surpris, même si le pape avait déjà déclaré samedi qu'il souhaitait que la cause de béatification de celui qui régna sur la Belgique de 1951 jusqu'à sa mort en 1993 "progresse". Le souverain pontife avait tenu ces propos alors qu'il se recueillait sur la tombe du roi Baudouin dans la crypte royale à Laeken. Cet intérêt pour le Roi Baudouin ne date cependant pas d'hier puisque dès le décès du Roi Baudouin, certains avaient déjà évoqué cette idée, notamment le cardinal Daneels qui disait que "certains rois étaient plus que des rois". 

 

Selon un communiqué du Vatican, le pape François avait également salué le "courage" de Baudouin lorsque ce dernier a choisi de "quitter sa place de Roi pour ne pas signer une loi meurtrière", une référence claire à la loi dépénalisant partiellement l'avortement. Le 30 mars 1990, le roi Baudouin avait adressé une lettre au gouvernement, annonçant qu'il ne signerait pas la loi qui dépénaliserait bientôt partiellement l'avortement. Le texte avait été voté quelques jours plus tôt au parlement. Le monarque arguait dans sa missive que cette disposition était contraire à sa foi. Ce refus avait ouvert une crise institutionnelle inédite en Belgique, le gouvernement devant trouver dare-dare une solution. Une astuce constitutionnelle avait finalement été trouvée : la Constitution contient un article qui organise l'impossibilité de régner du Roi. Pendant 36 heures, le gouvernement avait dès lors repris les pouvoirs du souverain et signé la loi sur l'interruption volontaire de grossesse. Le Roi avait ensuite repris ses fonctions. Cette déclaration du pape avait fait bondir le Centre d'action laïque, qui a dénoncé une "provocation, le jour même de la journée internationale pour le droit à l'avortement".

 

Ce «voyage apostolique»  de trois jours du pape François en Belgique a surtout été une occasion de plaidoyer, côté belge, pour demander à l’Église de mieux lutter contre la pédocriminalité, de réviser sa vision de la femme, d’intégrer les LGBTQ + et de «s’ouvrir au genre».

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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