"Finalement, je n’irai pas voir le pape" : Alain Cheval, victime d’abus sexuel, adresse une lettre à François

Publié le 24 Septembre 2024

rtbf.be nous montre  ce mardi 24 septembre 2024 que lors de sa visite en Belgique, le pape François a prévu de rencontrer, en toute discrétion, 15 personnes victimes d’abus sexuels au sein de l’Église. Il y a six mois, Alain Cheval avait marqué son intérêt à être reçu par le souverain pontife, lui qui avait témoigné sur notre plateau des abus subis lorsqu’il était enfant. Aujourd’hui il a changé d’avis, préférant lui adresser une lettre en "tu" : "Je t’interpelle en tant qu’être humain, en tant que citoyen du monde." Qu’attend-il aujourd’hui du pape ? Rien, dit-il. "Il faut que lui se réveille, qu’il prenne des mesures. Moi, je n’attends rien personnellement. Pour moi, le mal a été fait, je suis un survivant. On ne pourra pas me guérir. Mais si on peut empêcher ou prendre en charge les prochaines victimes, c’est pour cela qu’on se bat aujourd’hui."

 

Et l’homme blessé de prendre la plume, dans une sorte de lettre ouverte à Jorge Mario Berboglio : "Aujourd’hui, tu viens en visite dans mon pays, dans ma ville et pire, tu oses venir en un lieu de sévices pour quelques-uns de cette légion, rendre hommage aux bourreaux […] ; j’ai été tenté de venir te voir, […], je pensais te demander des comptes, mais au final, je me suis rendu compte que ça ne m’aidera d’aucune façon. […] Je ne peux pas te tenir responsable d’actes commis par tes hommes de main ; nombre de mes compagnes et compagnons souhaitent t’écrire une lettre, je les soutiens, bien entendu, mais ne fonde rien dessus, j’ai par trop l’impression d’un enfant qui écrit sa lettre à St Nicolas."

 

L’obsession d’Alain Cheval aujourd’hui est que l’Église prenne en charge rapidement les victimes, sans attendre des dizaines d’années. Il estime que le pape est "à côté de la plaque". Et craint que ce débat tombe dans l’oubli. S’il a renoncé à rencontrer  le pape François, Alain Cheval ne cesse aujourd’hui de témoigner et de travailler sur lui-même, un besoin irrépressible de faire remonter ce qu’il a vécu. "J’en ai besoin". À l’époque, à la fin des années 70, les plaintes déposées n’ont abouti à rien. Et après des années de silence, "c’est seulement aujourd’hui que je peux entamer des démarches", nous dit-il, fataliste.

 

À la fin de sa lettre, Alain Cheval interpelle le pape : "Il ne s’agit plus de demandes, mais bien d’exigences, d’actes et non de paroles, aussi belles seront-elles. Agis, reconnais, prends position, c’est ton devoir en tant qu’homme, en tant que big boss de cette entreprise destructrice qu’est ton église." Alain Cheval espère que son courrier sera lu, que son témoignage fera bouger les lignes. Que ce qui lui est arrivé, à lui et aux autres victimes, soit pris en compte dans chaque église du pays.

 

La rencontre prévue entre le pape et les victimes d’abus sexuels est prévue entre le 26 et le 29 septembre, sans plus de précision. Parmi eux Jean Marc Turine, 78 ans aujourd'hui, qui a été victime d'abus sexuels au sein de l'église quand il était enfant. Il en a fait un livre et il rencontrera le pape François lors de sa venue en Belgique fin de semaine, et il n'est pas stressé à cette idée, et des excuses ne changeront rien à ce qu'il ressenti. Il s’est livré sur l'époque de ses abus par le père C qui le convoquait selon ses humeurs, ses caprices, sa libido..., et  en plus d'avoir abusé de lui sexuellement, le "Père C" l'humiliait publiquement, où il dit avoir "ressenti la mort". Encore aujourd'hui, il semble très affecté parce qu'il a vécu dans son enfance (https://www.rtl.be/actu/belgique/societe/le-ressenti-cest-la-mort-jean-marc-turine-viole-par-un-pretre-durant-son-enfance/2024-09-24/article/714377).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

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