«L'Église doit avoir honte» : le pape François face aux scandales d'agressions sexuelles en Belgique

Publié le 27 Septembre 2024

RFI.fr nous montre ce vendredi 27 septembre 2024 que le pape François est en Belgique depuis jeudi 26 septembre, un «voyage apostolique» qui se termine dimanche par une messe où 39 000 personnes sont attendues. Sous l'orage, le pape François a atterri à Bruxelles (Belgique), dans la soirée du jeudi 26 septembre, après une escale de quelques heures au Luxembourg. Le souverain pontife de 87 ans s'est montré souriant et facétieux. "J'ai vu la baisse du taux de natalité. S'il vous plaît, faites plus d'enfants, c'est l'avenir", a-t-il déclaré. Le pape François a aussi dénoncé la réapparition de fractures et d'inimitiés en Europe (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/eurozapping-en-belgique-le-pape-francois-denonce-la-reapparition-de-fractures-en-europe_6805060.html).

 

Il a rencontré ce vendredi matin les autorités belges, dont le Premier ministre Alexander De Croo et le roi Philippe ont tous deux évoqué les scandales qui ont secoué l’Église de Belgique, tels que des abus sexuels et adoptions forcées. «L'Église doit assumer son passé, les mots ne suffisent pas aujourd'hui, des mesures concrètes doivent être prises», estime le Premier ministre, le roi ajoutant que «l’Église doit poursuivre ses efforts pour la réparation de l’irréparable». Une situation qui s’apparente à un crime, selon le pape. «C'est la honte que nous devons tous prendre en main aujourd'hui face aux événements dramatiques de la maltraitance des enfants. C'est un fléau auquel l'Église s'attaque avec détermination et fermeté, en écoutant et en accompagnant les blessés. L'Église doit avoir honte, demander pardon et essayer de résoudre cette situation avec une humilité chrétienne et mettre tout en œuvre pour que cela ne se reproduise plus», assure le souverain pontife.

 

Les victimes d'abus sexuels présentes n'ont pas applaudi à l'arrivée du pape François à Laeken. L'image est parlante. Ensuite, elles ont écouté attentivement le Saint-Père déclarer que ces agressions sont une honte et que l'Église doit demander pardon. Certains ont été agréablement surpris que l'on ait prêté attention aux victimes. D'autres sont beaucoup moins satisfaits des propos du pape. Ils estiment qu'il n'a pas été suffisamment loin. Du côté du Centre d'Action Laïque, on prend acte des paroles du pape. Mais ce sont des actes qui sont attendus : "1. Accompagner de manière radicale les victimes dans leur reconstruction. 2. De prévenir pour qu'il n'y ait plus ces violences sexuelles au sein de l'institution. 3. De punir et de mettre de côté ces prêtres pédophiles", déclarait le directeur adjoint du centre d'études du Centre d'Action Laïque. Si le chemin pour le pardon et la réconciliation est encore long, le message du pape a bien été entendu par les victimes (https://www.rtl.be/actu/belgique/societe/les-victimes-dabus-sexuels-reagissent-aux-excuses-du-pape-francois-pour-certains/2024-09-27/article/715816).

 

Il doit également s'entretenir avec une quinzaine de victimes d’agressions par des membres du clergé belge pour une discussion à huis clos. Celles-ci attendent une prise de position et des mesures concrètes. «Jamais vous ne vous êtes adressé à nous», ont lancé plusieurs victimes au souverain pontife dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien belge Le Soir début septembre. Après des décennies de silence, elles réclament un processus de réparation financière, une « réflexion de fond » sur le célibat des prêtres et un «renforcement du travail de libération de la parole». Le pape François a promis une tolérance zéro sur le sujet. Il a par exemple levé le secret pontifical sur les violences sexuelles du clergé. Mais en Belgique, la question reste très sensible. L’ancien prêtre Rik Devillé, fer de lance de la dénonciation des abus du clergé dans le Royaume, a déclaré ce vendredi matin «ne rien attendre» de la visite du pape, déplorant le petit nombre de victimes autorisées à le rencontrer et demandant plutôt des actions concrètes contre les responsables. Tandis que le primat de Belgique, Luc Terlinden, a été sommé de s’expliquer sur le choix très malencontreux d’une musique composée par un prêtre accusé de violences sexuelles pour accompagner la messe papale de dimanche. Option qui a depuis été abandonnée.

 

Enfin, dans le cadre solennel de la salle des diplômes du siège historique de l’université catholique de Louvain, l’actuelle KU Leuven, le pape François a rencontré les professeurs de cet établissement parmi les plus prestigieux d’Europe et qui célèbrera l’an prochain son 600e anniversaire. Il les a encouragés à élargir les frontières de la connaissance et de promouvoir une culture qui ne soit pas sectaire mais qui se mette «dans la pâte du monde, y apportant un bon levain.», et les invitent à demeurer les «protagonistes de la création d’une culture de l’inclusion, de la compassion, de l’attention aux plus faibles et aux grands défis du monde» (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2024-09/pape-ku-leuven-universitaires-voyage-belgique-migrants.html).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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