Les Foyers de charité veulent faire la vérité sur leur histoire

Publié le 15 Janvier 2025

Étienne Pépin sur RCF.fr nous montre le 15 janvier 2025 que les Foyers de charité, fondés en 1936 par le père Georges Finet sous l’inspiration de Marthe Robin, lancent une commission d’étude pluridisciplinaire un an après la démission de la première commission pour faire toute la lumière sur leur histoire, marquée par de nombreux abus et dérives, ont annoncé les co-délégués pontificaux Laurent Landete et Christine Foulon pour «Mettre à disposition de tous une histoire partagée, grâce à des regards extérieurs; comprendre comment de telles dérives ont pu avoir lieu dès les débuts des Foyers et pendant des décennies; identifier les leviers à même de supprimer les facteurs de ces abus.» (https://www.la-croix.com/religion/nous-sommes-determines-a-faire-la-verite-lancement-d-une-commission-detude-sur-les-foyers-de-charite-20250114).

 

Les missions données à cette commission indépendante sont de faire la vérité sur une fondation sur laquelle il y a beaucoup de questions qui se posent, et cela appelle à analyser et explorer toute la fondation ainsi que le rôle des fondateurs, et pour Laurent Landete, "Il ne faut rien s'interdire et aller dans tous les sens. Être en tout point le plus ajusté à la vérité mais aussi à ce que l'Église nous propose en termes ecclésiologiques, en termes théologiques." Laurent Landete précise que la commission va également aborder, en termes de droit des personnes et des associations, la situation des Foyers de charité. "L'objectif de cette commission, c'est d'aller explorer tous les recoins, si j'ose dire, en ouvrant toutes les archives possibles et en laissant la parole à tous pour que la vérité émerge." La commission, composée de six membreshistoriens, juristes, sociologues, théologiens – a pour mission d’explorer l’histoire des Foyers de charité depuis leur fondation jusqu’aux années 2000, avec une place centrale donnée aux victimes d’abus, quels qu’ils soient. L’un des membres, l’historien Florian Michel, avait déjà participé à la commission d’étude sur l’Arche, qui avait remis en janvier 2023 un rapport de 900 pages faisant la lumière sur les abus et l’emprise perpétrés par Jean Vanier et Thomas Philippe. Si la commission est financée par la Fondation des Foyers, qui tient la bourse de l’œuvre, le délégué pontifical assure de sa «totale indépendance» (https://www.la-croix.com/religion/nous-sommes-determines-a-faire-la-verite-lancement-d-une-commission-detude-sur-les-foyers-de-charite-20250114). "Il faut pouvoir accompagner les personnes, d'abord les écouter, écouter ceux qui ne l’auraient pas encore été et mettre tout en œuvre pour qu'une réparation juste soit opérée pour chacune des situations, quelle qu'elle soit."

 

Les travaux de la commission devraient s’achever en octobre 2026 par la remise et la publication d’un rapport. Parallèlement à cette commission, les délégués pontificaux ont commencé leur travail de réforme. Plusieurs grands chantiers sont en cours, concernant le processus de gouvernance, l’accompagnement des victimes ou encore la formation. Jusqu’à récemment, la formation dans les foyers était quasi inexistante. Un déséquilibre renforçant la possibilité d’emprise des pères de Foyers sur les autres membres. Face à cette grave lacune, la nouvelle direction a décidé de «mettre en place un programme de formation global et continu» à tous les niveaux, aussi bien pour d’éventuels nouveaux entrants que pour les membres plus anciens, prêtres, responsables de foyers ou encore conseils d’administration. Dans cet objectif de formation, se pose la question du statut des œuvres du père Georges Finet, mis en cause pour abus sexuels sur des jeunes femmes mineures, souvent dans le cadre de la confession. Avec en arrière fond également l’ombre de Marthe Robin, déclarée vénérable par l’Église catholique en 2014, mais accusée en 2020 de «fraude mystique» dans un ouvrage retentissant du carme Conrad de Meester (https://www.la-croix.com/religion/nous-sommes-determines-a-faire-la-verite-lancement-d-une-commission-detude-sur-les-foyers-de-charite-20250114).

 

Dans ce contexte, le procès en béatification de Marthe Robin est actuellement "en pause." Aujourd’hui, les Foyers de charité comptent près de 900 membres répartis dans 68 foyers à travers le monde. Entre 2016 et 2022, la communauté a compté 103 départs, tout en accueillant 116 nouveaux membres, dont la moitié en Afrique. Laurent Landete en tire les conséquences : "Dans un avenir proche, il faudra certainement fermer des foyers, notamment en France." Aujourd’hui, les nouvelles entrées ne sont pas gelées, avec la possibilité seulement d’engagements temporaires d’une durée de trois ans. Une décision prise «pour ne pas décourager les membres», selon Laurent Landete. «Notre horizon, c’est de préparer une assemblée générale en mobilisant les foyers», ajoute sœur Christine Foulon. Une prochaine étape qui pourrait avoir lieu au plus tôt en 2026. Christine Foulon est également en première ligne pour «écouter, accompagner les victimes, et trouver des réparations pour chacune d’entre elles». «Ce sont souvent des situations très anciennes, avec beaucoup de colère, de souffrance exacerbée», ajoute-t-elle. Une vingtaine de victimes d’abus sexuels se sont tournées vers la Commission reconnaissance et réparation (CRR), créée à la suite du rapport de la Ciase, à laquelle les Foyers ont adhéré en 2022. Seize dossiers ont déjà abouti. Pour les autres, victimes d’abus spirituels ou psychologiques, une médiation peut s’avérer nécessaire. La cellule d’écoute, créée en 2017, est toujours ouverte (https://www.la-croix.com/religion/nous-sommes-determines-a-faire-la-verite-lancement-d-une-commission-detude-sur-les-foyers-de-charite-20250114).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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