Espagne : l’Église dit opérationnel son mécanisme de réparation pour les victimes d’abus sexuels
Publié le 27 Février 2025
la-croix.com (avec AFP) nous montre que l’Église catholique espagnole a annoncé jeudi 27 février 2025 avoir mis en place son mécanisme d’indemnisation des victimes d’agressions sexuelles commises par des religieux. «Le plan de réparation intégrale aux victimes d’abus est opérationnel (…) Les cas présentés par des congrégations, des diocèses ou directement par des victimes sont déjà pris en charge», a déclaré le secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), Francisco García Magán, lors d’une conférence de presse dans le Comité permanent de la Conférence épiscopale espagnole s'est réunie les 25 et 26 février. Au cours des sessions, les évêques espagnols ont prié en particulier pour la santé du pape François. Cependant, Monseigneur Francisco César García Magán a admis lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion que la Conférence épiscopale n'a pas envoyé de message au pape, mais a exprimé par le biais d'un message sur les réseaux sociaux qu'elle souhaitait accompagner le Saint-Père par ses prières (https://www.omnesmag.com/fr/nouvelles/monseigneur-garcia-magan-nous-ne-sommes-pas-en-pre-conclave/).
Il n’a toutefois pas précisé depuis quand la question du PRIVA (Plan de Reparación Integral a las Víctimas de Abusos sexuales) a également été abordée. était opérationnel, et a assuré ignorer combien d’indemnisations avaient déjà été accordées, dans la mesure où la commission chargée de les octroyer «travaille de manière autonome». Lorsqu’elle aura un an d’existence, «cette commission rendra compte de son travail, et jusqu’alors, il n’y aura pas d’autres informations», a conclu le prélat. La commission avait entamé ses travaux à la fin de l’année dernière, d’après la presse. Sous la pression du gouvernement de gauche espagnol et du Défenseur du peuple (Ombudsman), qui a coordonné une première enquête sur les agressions sexuelles contre des mineurs perpétrées par des religieux, l’Église catholique a approuvé en juillet dernier la création d’un mécanisme pour dédommager les victimes. Plusieurs associations d’aide aux victimes avaient alors dénoncé le fait d’avoir été tenues à l’écart par l’Église lors de l’élaboration de son plan de réparations.
Par ailleurs, le prélat a indiqué que l’Église poursuivait ses négociations avec le gouvernement sur la création d’un fonds étatique pour dédommager les victimes, une proposition déjà incluse dans un plan approuvé par l’exécutif en avril 2024. Mais la CEE refuse de participer au fonds s’il n’est pas ouvert à toutes les victimes mineures d’abus sexuels dans le pays, et pas uniquement aux victimes de l’Église. Après des années de dénégation, l’Église catholique espagnole avait fini par accepter en 2022 d’enquêter sur les abus sexuels en son sein. Le rapport du Défenseur du Peuple, mandaté par le Parlement espagnol, a estimé à 200 000 le nombre de mineurs victimes d’agressions sexuelles de la part de religieux catholiques depuis 1940 en Espagne, un chiffre qui montait même à 400 000 en comptabilisant les agressions commises par des laïques travaillant pour l’Église. Mettant en doute ces chiffres, la CEE a commandé un audit auprès d’un cabinet d’avocats qui a fait état de 1057 «cas enregistrés» dans ses différents diocèses, mais de seulement 358 «prouvés» ou «vraisemblables».
La Commission permanente a commencé à définir les orientations pastorales pour la période 2026-2030, avec le président Mgr. Luis Argüello en proposant des idées préliminaires. Les propositions faites seront reflétées dans un premier projet qui sera présenté lors de la prochaine Assemblée plénière, prévue du 31 mars au 4 avril. En revanche, les orientations pastorales actuelles, contenues dans le document "Fidèles à l'envoi missionnaire", resteront en vigueur jusqu'à la fin de l'année 2025. La réunion a également abordé l'application en Espagne du document final du Synode "Pour une Église synodale : communion, participation et mission", avec un résumé présenté par Mgr Francisco Conesa, qui était le père du Synode. Comme les orientations pastorales, ce thème sera étudié lors de la prochaine Assemblée plénière (https://www.omnesmag.com/fr/nouvelles/monseigneur-garcia-magan-nous-ne-sommes-pas-en-pre-conclave/).
La Commission a également discuté de l'organisation de l'événement œcuménique commémorant le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, qui comprendra la publication d'une déclaration invitant à renouveler la foi de Nicée. Le projet de texte de cette déclaration sera examiné par les évêques lors de l'assemblée du mois prochain. La Conférence épiscopale travaille également à la commémoration du centenaire des apparitions de la Vierge à Sœur Lucie à Pontevedra. À cette fin, l'archevêque de Santiago, Monseigneur Francisco José Prieto, et le directeur du Secrétariat pour les laïcs, la famille et la vie, Luis Manuel Romero, préparent des propositions pastorales et organisent des réformes dans le sanctuaire où ont eu lieu les apparitions. D'autre part, la directrice du Bureau des causes des saints, Lourdes Grosso, a présenté à la Commission un projet sur la sainteté dans les Églises particulières, basé sur la lettre du pape François du 16 novembre 2024. Dans ce document, le Saint-Père encourage la célébration des saints, bienheureux, vénérables et serviteurs de Dieu de chaque Église particulière (https://www.omnesmag.com/fr/nouvelles/monseigneur-garcia-magan-nous-ne-sommes-pas-en-pre-conclave/).
À la fin de l'intervention de M. García Magán, lors de la série de questions, les journalistes ont de nouveau soulevé la controverse des thérapies de conversion dans le diocèse. La réponse du secrétaire général a été que la Conférence épiscopale "est contre les thérapies de conversion, mais n'approuve pas non plus les thérapies d'affirmation comme solution exclusive". En ce sens, l'évêque a déclaré qu'il était essentiel de "différencier l'accompagnement spirituel de la thérapie". Enfin, interrogé par plusieurs journalistes sur le pape, les rumeurs de démission et la possibilité d'un prochain conclave, le secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole a assuré que "nous ne sommes pas du tout dans une période pré-conclave" et a encouragé les personnes présentes à continuer de prier pour le souverain pontife (https://www.omnesmag.com/fr/nouvelles/monseigneur-garcia-magan-nous-ne-sommes-pas-en-pre-conclave/).
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