Documentaire : «Femmes prêtres, vocations interdites» sur Arte, l’ordination des femmes en question
Publié le 12 Avril 2025
Christel Juquois dans la-croix.com nous montre un documentaire très militant, diffusé sur Arte ce samedi 12 avril 2025 et disponible sur arte.tv jusqu’au 9 août, défend l’accès des femmes à la prêtrise dans l’Église catholique et dénonce le refus et les silences de l’institution sur la question.
Elles seraient déjà dans le monde 300 femmes prêtres catholiques, dont une vingtaine d’évêques, sans que leur ordination soit reconnue par le Vatican. La réalisatrice belge Marie Mandy a suivi le combat de celles qui, après s’être senties “appelées” par Dieu et avoir parfois cru à une “erreur de casting”, ont courageusement assumé une vocation qui les expose à l’excommunication. Si elles ont transgressé l’interdit posé par le Vatican, c’est autant pour s’accomplir personnellement que pour faire bouger les lignes (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/). Ce documentaire militant pour la cause des femmes dans l’Église donne la parole à quelques-unes d’entre elles, à des théologiennes, ainsi qu’à une journaliste catholique, Jacqueline Straub, dont la vocation s’est révélée lorsqu’elle avait 15 ans. La caméra la suit au Vatican, où elle interroge trois cardinaux du plus conservateur au plus ouvert sur les raisons du refus de l’Église catholique d’ordonner des femmes. Sont invoqués notamment la tradition, le fait que Jésus n’aurait admis à ses côtés que des hommes et la ressemblance iconographique : les femmes ne pourraient représenter le Christ, car elles ne lui ressemblent pas physiquement. Autant d’arguments battus en brèche par l’aréopage de théologiennes interviewées dans ce documentaire (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).
Les femmes prêtres et évêques qui s’expriment sont toutes issues des Sept du Danube, comme on les appelle. Celles-ci ont été «ordonnées» le 29 juin 2002 par un «évêque catholique en situation canonique réglementaire» (en réalité schismatique, excommunié dès 1998). Excommuniées en août 2002, mais considérant que «la transgression est le seul moteur possible» du changement dans l’Église catholique, elles ont continué à célébrer et à ordonner d’autres femmes. Les théologiennes interrogées affichent une ligne féministe très offensive. Quant aux cardinaux interviewés par Jacqueline Straub, ils s’en tiennent aux arguments de Jean-Paul II, interdisant définitivement en 1994 l’accès des femmes aux ministères ordonnés. Non sans humour, Natalia Imperatori, théologienne au Manhattan College, pointe cette incohérence en soulignant que l’Église catholique ordonne pourtant des prêtres asiatiques, africains et européens, alors que Jésus ne l’était pas (https://www.programme-television.org/news/tv/documentaires/femmes-pretres-vocations-interdites-arte-pourquoi-les-femmes-ne-peuvent-elles-pas-etre-pretres-4739810). Point sur lequel le pape François n’est pas revenu malgré des manifestations des Roman Catholic Womenpriests (l’association des femmes prêtres catholiques romaines) et des timides initiatives pour féminiser la curie (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).
“Comportez-vous en femme respectable.” Telle a été la réponse du pape François à Jacqueline Straub quand, au milieu de la file de fidèles venus recevoir sa bénédiction, elle l’a exhorté à ordonner des femmes prêtres. Journaliste et théologienne suisse, la jeune femme se sent appelée au sacerdoce, et écrit depuis quinze ans aux souverains pontifes successifs pour plaider sa cause et celle des femmes. Française installée en Espagne, Christina Moreira, elle, s’est passée de la permission du Vatican. Dans la lignée des “Sept du Danube”, elle est devenue prêtre en 2015. En binôme avec son mari (et confrère), elle exerce son sacerdoce dans une petite communauté espagnole à La Corogne. Estimant que “Dieu n’a jamais prêté attention au genre” et engagée contre les discriminations raciales, l’Afro-Américaine Myra Brown anime de son côté une paroisse de 1500 fidèles, à Rochester (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).
«L’égalité est dans le baptême», console l’Église. Mais malgré une ouverture à des postes clés voulue par le pape François, la prêtrise reste un pré carré d’hommes. Des exégètes ont pourtant montré l’existence oubliée de rites d’ordinations de diaconesses. Et l’effacement d’une certaine Junia, femme apôtre mentionnée dans les textes anciens, devenue «Junias», un homme, par la suite… «Dieu n’a jamais prêté attention au genre», affirme Myra Brown, prêtre à Rochester (États-Unis). Malgré les blocages, ces femmes combattantes gardent espoir. Et elles appellent «la théologie féministe» à «investir toutes les disciplines, pour tout relire». Et faire bouger les lignes (https://www.ouest-france.fr/medias/television/sur-arte-un-brillant-documentaire-sur-le-combat-des-femmes-pretres-pour-legalite-f3be8750-15e6-11f0-a9e1-03ede7a28dd6). Derrière l’ordination des femmes se profile une révolution plus vaste devant mener vers une Église égalitaire, ouverte au mariage des prêtres et bannissant toute forme de discrimination (https://www.ouest-france.fr/medias/television/sur-arte-un-brillant-documentaire-sur-le-combat-des-femmes-pretres-pour-legalite-f3be8750-15e6-11f0-a9e1-03ede7a28dd6).
Merci !