Fin de vie : les textes sur l'aide à mourir et les soins palliatifs largement adoptés par les députés en première lecture à l'Assemblée nationale

Publié le 27 Mai 2025

Yann Thompson, Valentine Pasquesoone, et Laure Cometti nous montrent dans le Direct de francetvinfo.fr qu’après deux semaines de débats en première lecture, les députés ont adopté largement avec 305 voix pour et 199 à l'issue d'un scrutin solennel la proposition de loi sur l'aide à mourir, mardi après-midi, permettant à cette réforme sociétale majeure, en gestation depuis plusieurs années, de franchir une étape décisive pour cette réforme mise en chantier en 2022. Ils ont aussi approuvé à l'unanimité un texte plus consensuel sur les soins palliatifs, avec 560 voix pour. "Cette loi, c'est tout sauf la fin des soins palliatifs", a déclaré ministre de la santé Catherine Vautrin à l'Assemblée, face aux craintes d'un investissement insuffisant en faveur des soins palliatifs. Vivement contesté par la majorité des élus de droite et d'extrême droite, mais aussi par une partie du centre et de la gauche, le texte sur l'aide à mourir a finalement recueilli un large soutien. C'est un fait rare à l'Assemblée : les députés n'avaient pas reçu de consigne de vote officielle issue de leur groupe. Même si les grands clivages partisans étaient connus, chaque élu bénéficiait donc d'une liberté de vote ou d'abstention, sans qu'il puisse lui être reproché de trahir son camp. Le Premier ministre a exprimé ses doutes, sur BFMTV, affirmant qu'à ce stade, s'il était député, il "s'abstiendrait" de voter le texte sur l'aide à mourir, sur lequel il a toujours des "interrogations".  

 

«Merci mes chers collègues d’avoir fait de ce débat parlementaire un beau débat parlementaire et d’avoir voté une belle loi républicaine qui porte en son cœur les valeurs de liberté, égalité, fraternité», a déclaré juste après le rapporteur général du texte, le député (Charente-Maritime, divers gauche) Olivier Falorni, qui est engagé depuis de nombreuses années pour qu’un tel droit soit créé. «Je pense à tous les malades et tous leurs proches. Il y a des jours dont on sait qu’on ne les oubliera jamais. Je n’oublierai jamais cette journée», a-t-il poursuivi ému, et étant applaudi par les députés de gauche et du bloc central (https://www.lemonde.fr/societe/live/2025/05/27/en-direct-fin-de-vie-le-vote-de-l-assemblee-nationale-sur-la-proposition-de-loi-relative-aux-soins-palliatifs-a-debute_6608812_3224.html). Il appartient désormais aux sénateurs de se pencher sur ces deux textes, sans doute cet automne. La ministre de la santé Catherine Vautrin espère qu’elle puisse être entérinée avant la présidentielle de 2027. Et Emmanuel Macron salue «une étape importante» après le vote des deux textes par l’Assemblée nationale «dans le respect des sensibilités» (https://www.lemonde.fr/societe/live/2025/05/27/en-direct-fin-de-vie-le-vote-de-l-assemblee-nationale-sur-la-proposition-de-loi-relative-aux-soins-palliatifs-a-debute_6608812_3224.html).

 

Les partisans de l’aide à mourir saluent un «vote historique». «L’heure est à la joie pour celles et ceux d’entre nous qui perçoivent l’espoir d’une fin de vie maîtrisée, épargnée des souffrances inapaisables et des agonies inutiles», a salué Jonathan Denis, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). «Mais l’heure n’est pas au triomphalisme, tant le temps qui s’ouvre aujourd’hui, avant la promulgation de la loi, sera encore trop long pour celles et ceux qui souffrent», a-t-il ajouté. Claire Thoury, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et présidente du Comité de Gouvernance de la Convention citoyenne qui a planché en amont sur la fin de vie, a salué «un moment historique sur le plan démocratique» (https://www.lemonde.fr/societe/live/2025/05/27/en-direct-fin-de-vie-le-vote-de-l-assemblee-nationale-sur-la-proposition-de-loi-relative-aux-soins-palliatifs-a-debute_6608812_3224.html).

 

Tandis que les opposants y voient une «transgression majeure» comme les soignants de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ont déploré un «changement fondamental de la mission des soignants». «Ce texte sur l’aide à mourir ne répond pas à des situations d’exception, mais instaure une nouvelle norme du mourir», a déclaré sa présidente, Claire Fourcade. La SFAP a néanmoins salué l’adoption de la proposition de loi sur les soins palliatifs en jugeant qu’elle comporte des «innovations utiles».  La conférence des évêques de France (CEF) qui a l’instar des représentants des autres confessions, est opposée au texte sur le droit à mourir, a redit « sa vive inquiétude ». Les évêques français jugent que l’adoption définitive de ce texte législatif «mettrait profondément à mal le pacte social et le modèle de soins français». Et les ex-militants de La Manif pour tous devenus Le Syndicat de la famille ont dénoncé «la suppression de l’interdit de tuer» perçue comme «une transgression majeure» (https://www.lemonde.fr/societe/live/2025/05/27/en-direct-fin-de-vie-le-vote-de-l-assemblee-nationale-sur-la-proposition-de-loi-relative-aux-soins-palliatifs-a-debute_6608812_3224.html).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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