Publié le 20 Octobre 2021

katholisch.de nous montre ce mercredi 20 octobre 2021 que du point de vue du cardinal Dominik Duka, le processus synodal mondial de l'Église catholique initié par le pape est aussi une préparation à un futur concile. C'est ce qu'a écrit l'archevêque de Prague dans un récent «Mot sur l'ouverture de la préparation synodale en 2021». Les conciles antérieurs n'ont pas toujours eu lieu dans des «situations favorables»; il a souvent «semblé qu'ils ne pouvaient pas accomplir leur tâche», comme au concile tridentin au XVIe siècle ou au concile Vatican I (1869-1870). Néanmoins, les assemblées ecclésiastiques avaient «rempli leur tâche et défini certaines priorités et orientations».

 

Au début du synode mondial, Duka a rappelé que le Collège des cardinaux avait traité «certains aspects d'une réforme nécessaire de la vie de l'Église» avant le conclave de 2013. Après le synode amazonien, le pape François «est arrivé à la conclusion qu'il fallait préparer l'Église à certains changements». C'est pourquoi on s'engage maintenant dans cette voie. Duka a également évoqué les expériences importantes de l'«assemblée plénière», c'est-à-dire le synode national pluriannuel de l'Église catholique en République tchèque au tournant du millénaire. De 1997 à 2005, une «étape courageuse et unique» a été franchie, pour laquelle à cette époque il n'y avait «aucun soutien dans des activités similaires de l'Église dans d'autres pays».

 

Dans le processus synodal mondial actuel, une courte période de "pratiquement un seul semestre" est prévue pour les délibérations au niveau national, selon Duka. "Vous êtes donc confronté à un très gros travail exigeant". L'archevêque de Prague a expliqué que "certaines déceptions ne sont pas à exclure", car l'Église et sa vie sont dispersées dans le monde entier et progressent non seulement au même rythme au sein des grands espaces culturels, mais aussi dans un grand nombre de régions.

 

Un gros problème de l'«assemblée plénière» en République tchèque était qu'au tournant du millénaire, la «route vers la liberté» n'était pas encore achevée. Dans le nouveau processus synodal global, d'autre part, l'Église avance «dans les étapes nécessaires de réforme de la conception structurelle et économique avec laquelle on se débat dans l'archidiocèse comme dans les paroisses», a souligné le cardinal.

 

Le pape François a ouvert le processus synodal il y a une semaine et demie à Rome. Le week-end, il a également été ouvert dans les diocèses allemands. De nombreux évêques se sont exprimés à ce sujet dans des services religieux et des paroles pastorales et ont appelé à la participation. Le synode mondial des évêques est prévu à Rome en 2023, qui conseillera sur les sujets recueillis et formulera des propositions de réforme au Pape.

 

Des cardinaux ne cachent plus leurs espoirs avec ce synode mondial et plus particulièrement celui d’une réforme profonde de l’Église, tout en sachant que certaines déceptions arriveront, tout en sachant que cela pourrait déboucher sur un concile qui serait salutaire pour régler les questions sensibles.

 

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Publié le 19 Octobre 2021

L'Obs avec l’AFP  nous montre dans son article du 17 octobre 2021 que l’image à part donné par le célibat imposé aux prêtres à partir du Moyen Âge a contribué à en faire une figure d’autorité, ce dont ont profité des agresseurs sexuels.

 

Le rapport Sauvé a réveillé le débat sur le célibat des prêtres : s’il n’est pas responsable des violences sexuelles, cet engagement a contribué au fil des siècles à donner au prêtre l’image d’un «homme à part», favorisant ainsi les abus de pouvoir, expliquent plusieurs chercheurs. Une semaine après le séisme provoqué par la publication du rapport, qui a jeté une lumière crue sur la pédocriminalité dans l’Église catholique de France depuis 70 ans, les questions se multiplient sur le rôle de l’institution et de ses représentants. L’une porte sur le célibat.

 

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, l’a assuré d’emblée : «Il n’y a clairement pas de lien de causalité entre le célibat et les abus sexuels.» Elle a notamment démontré qu’un tiers des violences sexuelles commises depuis 1950 l’ont été par des laïcs, donc non soumis au célibat sacerdotal. En revanche, selon la commission, «l’exigence de célibat contribue à (...) faire» des prêtres «des hommes ’à part’, voire des ’surhommes’», peut-on lire dans l’une des annexes du rapport. Avec à la clé le «risque» d’une «survalorisation de la personne du prêtre».

 

«Les pédophiles vrais, essentiellement attirés par des enfants prépubères, représentent 10-15% des agresseurs» dans l’Église, relève auprès de l’AFP Marie-Jo Thiel, médecin et professeure d’éthique et de théologie. Dans les autres profils d’agresseurs, de nombreux facteurs entrent en jeu, dont la question, centrale, de la domination, ajoute Marie-Jo Thiel, dont les publications ont aiguillé les travaux de la Ciase. Or, «il y a un lien historique entre célibat (ecclésiastique) et pouvoir», souligne-t-elle.

 

L’Église catholique commence à imposer le célibat à ses prêtres au Moyen Âge avec la réforme grégorienne afin notamment de «rehausser le statut des prêtres», affirme à l’AFP Josselin Tricou, auteur du livre «Des soutanes et des hommes», une enquête sur la masculinité des prêtres catholiques. L’objectif de l’institution est alors de placer les prêtres «en dehors de la domination masculine» de l’époque, en leur interdisant également le port d’arme, poursuit le chercheur, qui a participé aux travaux de la Ciase. Dans le regard des fidèles, ils deviennent ainsi «des personnes ressources, en dehors de la domination masculine. Mais dans la réalité, ce sont bien des hommes et ils sont, à ce titre, positionnés comme les autres comme dominants dans les rapports sociaux», dit-il.

 

Au cours des siècles, leur rôle se renforce. Le prêtre devient avec «son sacrifice» une figure d’autorité et incarne personnellement l’Église. Une position privilégiée qui sera utilisée par des agresseurs pour passer à l’acte, rapportent de nombreuses victimes. Le célibat, en plaçant théoriquement la personne au-dessus de tout soupçon, devient une cage dorée pour des agresseurs, mais aussi pour d’autres hommes ne se reconnaissant pas dans la sexualité hétérosexuelle. Mais «pour certains prêtres, cette prohibition (de toute sexualité) génère un clivage interne car ils se rendent bien compte que c’est difficile pour eux de respecter cette chasteté», observe Josselin Tricou.

 

Un clivage à l’origine de souffrances personnelles et d’un silence roi, renforcé par le fait que «pour l’Église, toute pratique sexuelle de la part des prêtres est déviante». Et ce tabou, «ce silence autour de la sexualité des prêtres, a un effet indirect sur l’absence de dénonciation» des penchants pédophiles ou des crimes sexuels, ajoute le chercheur. «Dans notre société il est déjà très difficile de se rendre compte qu’on a une attirance pour des enfants et d’en parler pour demander de l’aide. Alors pour les prêtres pour qui la sexualité est taboue, c’est encore plus difficile», dit aussi Walter Albardier, psychiatre responsable du Centre de ressources pour intervenants auprès d’auteurs de violences sexuelles (CRIAVS) d’Île-de-France. Interpellée sur ces difficultés, l’Église a revu ces dernières années sa position et initié un accompagnement à la sexualité dans les séminaires. Mais ce dernier reste encore inégal, observe Marie-Jo Thiel.

 

Enfin, le pape François a reçu le témoignage courageux d'une survivante et a souhaité que le cardinal O'Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le partage avec tous les prêtres et séminaristes. Dans les pages de la lettre imprégnées d'amertume et de souffrance, cette femme qui raconte ce qu'elle a vécu «également au nom des autres victimes», et dont son stress post-traumatique est particulièrement vif dans le cadre de l’Église, à tel point qu'elle a toujours peur de voir un prêtre et ne peut même pas aller à la messe, exprime sa douleur de ne plus pouvoir se sentir en sécurité dans l'Église, et elle supplie les séminaristes «de protéger l'Église» et de devenir de «bons prêtres» (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-10/lettre-victime-abus-sexuels-cardinal-o-malley.html).

 

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Publié le 18 Octobre 2021

francetvinfo.fr avec l’AFP nous montre que le Premier ministre Jean Castex a été reçu lundi 18 octobre 2021 dans la matinée au Vatican par le pape François. Ils ont tous deux évoqué l'épineuse articulation entre la dénonciation de faits criminels et le "secret de la confession" après les révélations retentissantes sur les violences sexuelles dans l'Église catholique en France. À l'issue de cette rencontre, le chef du gouvernement a réaffirmé en conférence de presse que "la séparation de l'Église et de l'État, ce n'est en aucun cas la séparation de l'Église et de la loi".

 

"On a évoqué évidemment la situation de l'Église en France, le rapport Sauvé", a déclaré Jean Castex à l'issue de l'audience, au cours de laquelle les deux hommes ont échangé en espagnol. "Son discours consiste à dire que c'est courageux de la part de l'Église de France d'avoir fait son travail. Il fait confiance à l'Église de France pour tirer les conclusions. Il se réjouit qu'il n'y ait pas de déni." "Ce n'est pas un scoop : l'Église ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession. Mais il faut à tout prix trouver les voies et moyens pour concilier cela avec le droit pénal, le droit des victimes, a ajouté le chef du gouvernement. [Le pape] en a tout a fait conscience. C'est un travail au long cours."

 

La visite de Jean Castex était prévue de longue date. Elle a pour but de célébrer le centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Mais ce rendez-vous a été bousculé par l'actualité après la publication le 5 octobre des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), qui évalue à 216 000 le nombre d'adultes ayant fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles pendant leur minorité de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020.

 

En France, le débat s’est aussi noué autour du secret de la confession, que le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Emmanuel de Moulins-Beaufort, avait jugé «supérieur aux lois de la République», avant de rétropédaler et d’évoquer une «formulation maladroite».  Le Vatican lui-même marche sur des œufs : d’un côté, un formulaire de signalement de délit a été mis à disposition de tout ecclésiastique en juillet 2020 ; de l’autre, le Saint-Siège a confirmé la primauté du secret de la confession, le confesseur étant simplement encouragé à «tenter de convaincre le pénitent» d’alerter des personnes en mesure, elles, de saisir la justice (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/18/jean-castex-a-rome-pour-rencontrer-le-pape-francois_6098784_823448.html).

 

Mais le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) a fait bouger les lignes comme le montre Jordi Pacheco sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/mundo/Nicolas-Betticher-Papa-Falta-cambiando_0_2387161269.html). Sur le site de la paroisse de Bruder Klaus, à Berne, on peut lire la lettre ouverte que son curé, l'abbé Nicolas Betticher, a adressée au pape François après le scandaleux rapport Sauvé sur les abus sur mineurs dans l'Église française. Comme l'explique le portail cath.ch, la lettre a une approche pleinement participative, c'est pourquoi elle sera également présentée aux fidèles à l'issue des messes dans le but de les faire commenter le texte. Pour la souscrire ou la réfuter. Lorsqu'un certain nombre de signatures sera atteint, elles seront envoyées au pape.

 

Interrogé sur le débat sur les abus en France, Betticher s'étonne qu'il y ait au moins 330 000 cas d'abus et qu'il ne se passe rien. «Les évêques et les catholiques acceptent simplement le scandale. Comment est-il possible que des catholiques descendent dans la rue contre le «mariage pour tous», mais restent silencieux face au fait que tant d'enfants et de jeunes ont été blessés ? Ce qui manque, c'est un signal fort qui dit 'ça suffit !'», souligne le prêtre de 60 ans. "Et il n'est pas possible - ajoute-t-il - que le président de la Conférence épiscopale française puisse dire : ‘S'il vous plaît, donnez-nous de l'argent pour indemniser les victimes des fautes commises par les évêques, dont certains sont encore en fonction.’ Ceci est absurde. Pour les victimes, c'est une gifle». Malgré la récente inauguration du Synode 2021-2023 et l'engagement du pape François envers ce ver des bois qui plane sur l'Église, Betticher est convaincu qu'«il manque un signe que quelque chose est vraiment en train de changer». «J'ai annoncé dans mon homélie que j'écrirais une lettre au Pape. Cela ne peut pas continuer».

 

De l'avis de Betticher, la crise des abus est si profonde que même le processus synodal lui-même est éclipsé. «Nous ne pouvons pas parler de foi, d'Évangile et d'écoute de l'Esprit Saint de manière crédible si nous n'abordons pas d'emblée la question du pouvoir. Pour cela, cependant, nous avons besoin d'un signal du Pape qu'il veut non seulement écouter, mais qu'il veut vraiment introduire une séparation des pouvoirs dans l'Église. Un évêque ne peut pas être le juge suprême, le chef d'état-major suprême, le chef stratège, et surtout, un bon pasteur et père spirituel. C'est une erreur systémique qui blesse les évêques eux-mêmes. La situation juridique doit être revue d'urgence», conclut avec force le prêtre.

 

La crise des abus n’est plus à prendre à la légère, elle demande une véritable réforme structurelle et non plus des promesses, le pape doit agir pour répondre à la souffrance des victimes.

 

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Publié le 17 Octobre 2021

Comme le montre cath.ch le pape François a incité les chrétiens , lors de la prière de l’Angélus le 17 octobre 2021 Place Saint-Pierre devant une importante foule, à passer de la mentalité de prestige, une «maladie de l’esprit», a mis en garde le pontife, et ce même si elle se dissimule derrière de bonnes intentions, à celle de service rappelé à cette occasion que «l’épiscopat est le nom d’un service, non d’un honneur», car «le Christ invite à descendre de son «piédestal» pour servir les autres», et «Ils sont nombreux ceux qui ont besoin d’être aidés en cette période de pandémie», a indiqué le pape François, réclamant de la compassion.

 

Tout le monde ne semble pas investi sur la recherche du service comme le montre cath.ch (https://www.cath.ch/newsf/liechtenstein-mgr-haas-refuse-de-participer-au-processus-synodal/). Alors que le pape François a lancé officiellement le Synode sur la synodalité lors d’une messe solennelle célébrée en la basilique Saint-Pierre le 10 octobre 2021, en Suisse comme dans le monde entier, le processus synodal est entamé dès le 17 octobre. Mais Mgr Wolfgang Haas, archevêque de Vaduz, ne veut pas y participer et déclare : «Je suis d’avis que dans notre petit archidiocèse, nous pouvons nous abstenir pour de bonnes raisons de mener à bien une procédure aussi complexe et parfois même compliquée, qui sous nos latitudes, court le risque de devenir idéologique». Et Mgr Haas estime que les discussions et les débats ne sont pas nécessaires dans son archidiocèse. Il considère que les relations étroites dans les paroisses permettent un contact mutuel rapide et simple entre pasteurs et laïcs, «de sorte qu’un échange intellectuel et spirituel a été et est toujours possible».

 

Cette décision a suscité de vives critiques au Liechtenstein. L’Association pour une Église ouverte, qui demande des réformes, voit les conditions de l’Église de la Principauté sous un jour moins rose. «Que le dialogue ecclésial fonctionne quoi qu’il en soit dans notre petit pays est un pur mensonge», écrit le théologien critique Günther Boss dans un message à kath.ch. «Les gens vivent le clergé ici comme peu disposé à discuter, et l’archevêque et le vicaire général refusent également le dialogue alors qu’il serait nécessaire…», affirme le conseiller théologique de l’Association pour une Église ouverte au Liechtenstein. La base n’était pas non plus incluse dans les autres synodes, souligne-t-il. Ainsi, les fidèles de l’archidiocèse n’avaient déjà pas été inclus dans le Synode sur la famille et le Synode sur l’Amazonie. Pour lui, c’est un pas de plus qui est franchi : Mgr Haas «rejette ainsi publiquement le processus synodal, s’opposant ainsi ouvertement au pape François».

 

Enfin, vaticannew.va (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2021-10/appel-attentats-norvege-afghanistan-angleterre-angelus.html) nous montre qu’au terme de l’Angélus, l’évêque de Rome a évoqué les trois attentats qui ont eu lieu cette semaine en Norvège, où mercredi 5 octobre, cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans le centre-ville de Kongsberg par Andersen Bråthen, un Danois de 37 ans armé d'un arc placé vendredi en détention provisoire pour quatre semaines (https://www.rtl.fr/actu/international/attaque-a-l-arc-en-norvege-l-auteur-presume-s-etait-il-vraiment-converti-a-l-islam-7900086445), en Afghanistan, où un attentat suicide à Kandahar (Sud) revendiqué par le groupe État islamique-Khorasan (EI-K) a fait 60 morts et fragilisé la promesse des talibans d’assurer un retour à la sécurité dans le pays (https://www.ouest-france.fr/monde/afghanistan/afghanistan-la-communaute-chiite-enterre-ses-morts-apres-l-attentat-2da67b60-2e84-11ec-951e-9408c65002e6), et en Angleterre où le député conservateur britannique David Amess, mortellement poignardé vendredi dans un acte terroriste qui, selon la police, pourrait être inspiré par l’islamisme, était un catholique fervent, Brexiter convaincu et grand défenseur de la cause animale (https://www.sudouest.fr/faits-divers/qui-etait-david-amess-le-depute-britannique-poignarde-a-mort-6584412.php), tenant à assurer les familles des victimes de sa sympathie, avant de s’adresser solennellement aux terroristes : «Je vous supplie, s'il vous plaît, d'abandonner la voie de la violence, qui est toujours perdante, qui est une défaite pour tous. N'oublions pas que la violence engendre la violence», a lancé le Saint-Père.

 

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Publié le 16 Octobre 2021

Le pape François s'est prononcé - plus clairement que jamais - en faveur de l'introduction d'un revenu de base universel. Par ailleurs, il s'est exprimé dans un message vidéo pour la quatrième «Rencontre mondiale des mouvements populaires»  en faveur de la réduction des horaires de travail ce samedi 16 octobre 2021 comme le montre katholisch.de. "Je crois que ces mesures sont nécessaires", a déclaré le chef de l'Église. «Un revenu de base donne à chacun accès aux choses les plus élémentaires. En outre, il faut examiner «d'urgence» les possibilités de créer plus d'emplois grâce à des journées de travail plus courtes.» "Il ne se peut pas que tant de personnes soient surchargées de travail tandis que d'autres souffrent d'un manque de travail", a souligné le pape. Comme les trois précédentes rencontres mondiales de ce genre, celle-ci aussi avait pour devise "Terre, abri, travail". Dans le contexte de la crise actuelle du Covid-19, la conférence actuelle, comme sa première partie en été, s'est déroulée sous forme numérique. Des représentants des cinq continents y ont participé.

 

Dans l'adresse vidéo, le pape François a repris plusieurs de ses demandes de la période de pandémie qu’il voit comme une opportunité de changement.. Il a appelé les sociétés pharmaceutiques "au nom de Dieu" à libérer leurs brevets sur les vaccins afin de permettre aux vaccins de bénéficier à tous. Il a appelé à un allégement de la dette des pays pauvres, à une plus grande redistribution des impôts, à une action plus décisive dans la lutte contre la faim dans le monde, à la fin de la destruction de l'environnement et de la production d'armes. L'humanité doit comprendre la pandémie comme une opportunité de changement, a déclaré l'homme de 84 ans. «Il est temps de vous libérer de "l'égoïsme paralysant". Au lieu de cela, la solidarité et l'accent sur le bien commun sont nécessaires.»

 

Il constate avec inquiétude que toutes sortes de projets tentent de restaurer les structures socio-économiques de la période d'avant-crise. Il considère cela comme un chemin fatidique. "Faisons mieux", a déclaré le pape. Il a exhorté les dirigeants politiques du monde entier à écouter non seulement l'élite des affaires, mais aussi le peuple, car «La poursuite constante du profit est devenue incontrôlable. Des alternatives à la mondialisation capitaliste devraient être développées - au-delà d'une "culture du jetable" à orientation technocratique.»

 

Les entreprises technologiques et médiatiques ont demandé au pape François d'arrêter la haine, les "fake news", les théories du complot et la manipulation politique dans les réseaux sociaux. Comme exemple louable d'engagement social, il a toutefois évoqué les militants de Black Lives Matters qui ont protesté contre le racisme et les violences policières après la mort de l'Afro-américain George Floyd. Il était conscient que de telles réactions pouvaient être exploitées politiquement. Néanmoins, le bon samaritain "collectif" s'est montré dans le mouvement de protestation et il n'était "pas dupe".

 

Enfin, l'ancien professeur de théologie Hermann Häring a critiqué le langage utilisé dans l'Église catholique. Il n'y a "pas de discussion concrète", ce qui entraîne une "confusion du contenu", a déclaré Häring samedi à Ludwigshafen lors d'un événement pour le 25e anniversaire du groupe "Nous Sommes l’Église". Le résultat est une perte de force de persuasion. Häring dit littéralement : «Le renouveau de la langue précède tout renouveau de l'Église». Il a recommandé de demander plus souvent lorsqu'on s'adressait aux évêques : «Que voulez-vous dire exactement ?» Le doyen de la ville de Francfort, Johannes zu Eltz, a exprimé son respect et ses remerciements aux près de 100 participants à l'événement. Selon Eltz, le projet de réforme catholique Chemin synodal n'existerait pas sans «Nous sommes l'Église». Il a appelé les gens à ne pas devenir amers malgré le manque de succès (https://www.katholisch.de/artikel/31647-nicht-konkret-theologe-haering-kritisiert-kirchensprache).

 

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Publié le 15 Octobre 2021

catt.ch nous montre ce vendredi 15 octobre 2021 que dans ces heures, une collecte de signatures a commencé sur change.org visant à demander à la Conférence épiscopale italienne de poursuivre dans la voie suivie par d'autres épiscopats dans le monde sur la pédophilie. En effet, ces derniers jours, un rapport sur l'Église en France a été publié, commandé par l'épiscopat français qui a mis en évidence une estimation très élevée des cas d'abus au cours des 70 dernières années. D'autres épiscopats ont été confrontés à des analyses similaires (États-Unis, Australie, Irlande, Allemagne, Autriche, Belgique) et bientôt aussi la Suisse comme le souhaite Mgr. Bonnemain, l’évêque de Coire et membre de la commission sur les abus sexuels dans le contexte ecclésial de la conférence épiscopale suisse, car elle est prête vu qu’elle «déjà les contrats à signer» avec une institution académique appropriée et des chercheurs prêts à faire ce travail (https://www.catt.ch/newsi/il-vescovo-di-coira-spero-che-unindagine-sugli-abusi-come-quella-francese-inizi-in-svizzera-entro-la-fine-del-2021/).

 

Le cardinal président de la Conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, a répondu à l'initiative, déclarant que cette proposition de la collecte de signatures n'est pas la voie à suivre. "Il est dangereux d'affronter le fléau de la pédophilie sur la base de statistiques", "la connaissance du phénomène, à mon avis, doit se faire scientifiquement, pas pour des enquêtes". «Nous - explique l'archevêque de Pérouse - avons fait la chose la plus importante pour le moment : s'il y a une rivière qui sort, des remblais sont mis en place. Et nous faisons, en accord avec le Saint-Siège, un travail très important de prévention, de surveillance dans les diocèses, d'experts qui évaluent immédiatement les cas». Bref, l'Église en Italie essaie de prendre une autre voie. De leur côté, ceux qui ont lancé la pétition en ligne demandent une enquête indépendante, à l'image de celle qui a eu lieu dans d'autres pays.

 

Les initiateurs de la pétition soulignent qu'il y a eu plus de 200 000 victimes en Italie en 70 ans en se fondant sur les résultats des travaux de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église catholique, mandatée par la Conférence épiscopale de France et demandent «donc à la présidence de la Conférence épiscopale italienne de faire procéder dans les plus brefs délais à une enquête similaire à celle de la France auprès d'un organisme tout aussi réputé et indépendant. Notre confiance dans notre Église, qui a été secouée par des scandales, a besoin de cette démarche», disent-ils (https://www.rainews.it/tgr/tagesschau/articoli/2021/10/tag-erzbischof-gualtiero-bassetti-italienische-Bischofskonferenz-petition-change-org-sexueller-missbrauch-in-der-kirche-in-italien-aufklaeren-1b90e9e2-38ff-408d-9451-f81e867d2e66.html).

 

Enfin, suite à la publication d'un rapport sur les abus ecclésiastiques en France, un assouplissement du secret confessionnel est actuellement en discussion. Le cardinal de la curie Mauro Piacenza explique "Le sacrement de réconciliation, puisqu'il s'agit d'un acte de pratique religieuse", ne doit "pas être confondu avec une séance psychologique ou une sorte de conseil", tout en ajoutant la confession doit être «protégée en tant que sacrement au nom de la liberté religieuse», et toute ingérence «doit être considérée comme illégale et une violation de la liberté de conscience», puisque le secret confessionnel n'est «pas une obligation imposée de l'extérieur», mais «une exigence intrinsèque du sacrement». En tant que tel, il ne peut même pas être résolu par le confesseur lui-même, selon Piacenza. Selon Piacenza, cependant, cela ne signifie pas qu'un aumônier confessionnel "ne prévient pas d'urgence un mineur de signaler lui-même l'abus à ses parents, aux éducateurs et à la police" (https://www.katholisch.de/artikel/31633-kurienkardinal-beichtgeheimnis-ist-mehr-als-schweigepflicht).

 

Mgr Mauro Piacenza n’est pas à une contradiction près, car il signale qu’on ne peut pas briser le secret de la confession, mais il peut pousser la victime à signaler de tels crimes, même s'il en prend connaissance lors de la confession. Le sacrement voulu par Dieu a le droit à quelques exceptions.

 

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Publié le 14 Octobre 2021

katholisch.de nous montre ce jeudi 14 octobre 2021 que le cardinal de curie Michael Czerny croit toujours que les hommes mariés peuvent être ordonnés prêtres. Même si le pape François n'a pas immédiatement mis en œuvre la demande du synode amazonien d'autoriser les "viri probati" à être ordonnés prêtres, il n'a pas exclu l'option, a déclaré jeudi Czerny dans une interview au portail d'information suisse "kath.ch". Il comprend la décision du pape à l'époque "que l'idée de 'viri probati' est toujours sur la table, mais que les choses doivent être faites dans le bon ordre et que d'autres aspects plus urgents doivent d'abord être considérés".

 

De l'avis de Czerny, le Synode amazonien, tenu en 2019, a marqué le début d'un renouveau de l'Église. Bien que la lettre post-synodale «Querida Amazonia» (2020) fasse référence à une situation concrète de l'Église en Amérique du Sud, elle s'adresse à l'ensemble de l'Église mondiale. "Le message de 'Querida Amazonia' est que tous les baptisés sont appelés à participer à ce processus de renouveau", a déclaré le cardinal. La synodalité est déjà expérimentée dans l'Église de la région amazonienne, c'est pourquoi elle est "en fait un modèle pour ce que le Synode de 2023 fera dans l'Église universelle". La recherche de l'unité et le besoin d'inculturation ne doivent pas se jouer les uns contre les autres. "Il y a beaucoup d'expériences de Dieu, mais elles servent toutes en fin de compte à découvrir que Dieu est un et que nous sommes tous unis en lui", a continué Czerny.

 

Et comme le montre Jonathan Luxmoore dans NCRonline.org (https://www.ncronline.org/news/accountability/polish-bishops-vatican-call-punishment-abuse-cover-lopsided) nous montre que le président de la conférence des évêques polonais, l'archevêque Stanislaw Gadecki a déclaré à l'Agence d'information catholique de Pologne, KAI, que lors de réunions avec un responsable du Vatican, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, au Vatican le 12 octobre, plusieurs évêques ont critiqué le traitement par le Vatican des cas d'abus sexuels, en particulier des "peines disproportionnées" infligées à dix évêques pour la plupart à la retraite ont été sanctionnés pour avoir ignoré des plaintes pour abus en Pologne, où des allégations de dissimulations passées font surface. Un rapport du 15 septembre sur l'ordre dominicain, le premier commandé à des experts laïcs, a confirmé des dissimulations généralisées et accusé un prêtre principal, en détention depuis mars, d'avoir violé des religieuses.

 

Plus intelligente est l’intervention de l'évêque Paul Dempsey d'Achonry, selon lequel es moyens doivent être trouvés pour donner aux femmes «des rôles de leadership très réels» de toutes sortes «donnés à les femmes autour de la prise de décision et du vote, qui n'ont rien à voir avec l'ordination» et «une voix très réelle» dans la vie de l'Église catholique en s'adressant aux membres du groupe de réforme laïque, We Are Church Ireland, après une conférence en ligne sur l'Assemblée synodale nationale pour l'Église irlandaise, faisant référence à un article paru dans le numéro de septembre du magazine America par Lucetta Scaraffia, Women in the College of Cardinals: A modest proposition for a more equal (and prophetic) church , et a noté que pour être nommé cardinal n'a pas besoin d'ordination. "C'est une question intéressante à laquelle il faut réfléchir", a-t-il déclaré. «Personnellement, je ne comprends pas pourquoi l'Église ne peut pas avancer davantage dans ce domaine». Il a reconnu que c'était un domaine qui devait être examiné (https://www.thetablet.co.uk/news/14615/give-women-real-leadership-in-church-says-bishop).

 

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Publié le 13 Octobre 2021

LeMonde.fr avec l’AFP nous montre qu’ne nouvelle fois l’immunité du Vatican est invoquée. Mardi 12 octobre 2021, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a débouté 24 plaignants qui dénonçaient des actes de pédocriminalité commis par des prêtres catholiques. Pour expliquer sa décision, la CEDH a invoqué «l’immunité» du Saint-Siège, reconnue par les «principes de droit international» dans un communiqué. Les requérants, de nationalité belge, française et néerlandaise, avaient déjà été déboutés par les tribunaux belges pour cette même raison.

 

Devant la CEDH, ils poursuivaient donc la Belgique, estimant que le rejet de leur action au civil les avaient empêchés de faire valoir leurs griefs contre le Vatican. Pays non membre du Conseil de l’Europe, donc hors du champ de la Cour européenne, le Saint-Siège n’était pas directement visé par la procédure devant la CEDH, bras juridique du Conseil. La Conférence épiscopale de Belgique et le Vatican avaient toutefois été autorisés à intervenir dans la procédure écrite en tant que tiers intervenants.

 

Dans un arrêt assez technique, la juridiction qui siège à Strasbourg a donné raison à la justice belge, concluant à la non-violation des dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme sur le «droit d’accès à un tribunal» invoquées par les requérants, lesquels soutenaient avoir été empêchés de faire valoir au civil leurs griefs à l’encontre du Vatican. «Au regard de la jurisprudence (…) et du droit international », cette décision «est tout sauf surprenante», a considéré dans un tweet Nicolas Hervieu, spécialiste du droit européen. «Mais c’est la première fois que la Cour européenne avait à apprécier la question de l’immunité du Saint-Siège», notamment sur «des faits d’abus sexuels sur enfants», a-t-il relevé.

 

Ils avaient introduit en 2011 en Belgique une action collective civile en indemnisation contre le Vatican, des dirigeants de l’Église catholique de Belgique et des associations catholiques, après le scandale provoqué par les révélations de l’évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, qui avait avoué en 2010 des actes pédocriminels et démissionné. Ils demandaient réparation en raison «des dommages causés par la manière structurellement déficiente avec laquelle l’Église aurait fait face à la problématique d’abus sexuels en son sein», rappelle la CEDH.

 

Le Vatican «a des caractéristiques comparables à celles d’un État», relèvent encore les juges européens. Ils estiment que la justice belge était donc en droit de «déduire de ces caractéristiques que le Saint-Siège était un souverain étranger, avec les mêmes droits et obligations qu’un État».  «L’échec total de l’action des requérants résulte en réalité» de mauvais «choix procéduraux» qu’ils «n’ont pas fait évoluer» durant la procédure «pour préciser et individualiser les faits à l’appui de leurs actions», conclut la cour.

 

Cette décision survient quelques jours après la publication des travaux de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) en France, qui a estimé à 216 000 le nombre de personnes victimes d’un prêtre ou d’un religieux depuis les années 1950, voire 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’Église. Le pape François a exprimé «sa honte» après la publication de ce rapport.

 

Le Vatican a refusé de commenter la décision, affirmant qu'elle parle d'elle-même. Mais, l’étonnement n’est pas de mise puisque Le Saint-Siège a soutenu avec succès devant les tribunaux américains que le pape n'était pas le patron de ses évêques, bloquant les tentatives de victimes qui ont également tenté de tenir le Saint-Siège et le pape responsables de leurs abus. Anne Barrett Doyle, co-fondatrice de la ressource en ligne BishopAccountability.org, a déclaré que la décision était un "rappel exaspérant" de l'impunité du Vatican en raison de son statut d'État souverain. "La double identité de l'Église en tant que religion et État lui permet de changer de forme en fonction de la menace à laquelle elle est confrontée devant les tribunaux", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "Aucune autre institution religieuse ne bénéficie du même buffet de protections juridiques. Le résultat est que l'Église échappe à plusieurs reprises à la justice et ses millions de victimes doivent souffrir" (https://abcnews.go.com/International/wireStory/europe-court-rejects-case-seeking-blame-vatican-abuse-80532265).

 

Le Vatican devrait avoir honte, à travers le pape il proclame se soucier des victimes et invoque son immunité pour éviter de leur rendre justice. On ne peut pas faire plus hypocrite.

 

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Publié le 12 Octobre 2021

“Il n’existe aucune loi supérieure à celles de l’Assemblée nationale et du Sénat.” Gérald Darmanin a pris la parole, ce mardi 12 octobre 2021 au Palais Bourbon, pour rendre compte de son entretien avec le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, qui avait tenu des propos polémiques en lien avec le rapport Sauvé comme nous le montre Anthony Berthelier dans huffingtonpost.fr. Le ministre de l’Intérieur a ainsi expliqué que les prêtres ayant connaissance de “crimes” contre des “enfants de moins de 15 ans”, devaient “porter” ces faits de pédocriminalité “à la justice”, comme vous pouvez le voir ci-dessous, et ne pas y opposer le secret de la confession, contrairement à ce que laissait entendre le religieux.

 

Éric de Moulins-Beaufort avait effectivement jugé, mercredi 6 octobre, sur franceinfo, que le secret de la confession était “plus fort que les lois de la République” et ne pouvait donc pas être brisé. Des mots qui avaient suscité une puissante vague de réprobation au lendemain du rapport Sauvé, un document édifiant -et des chiffres effrayants - sur la pédocriminalité au sein de l’Église catholique depuis 1950. “Le secret de la confession est depuis quasiment 200 ans dans notre droit, connu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats”, a d’abord expliqué Gérald Darmanin, ce mardi à l’Assemblée nationale, ajoutant : “Il souffre cependant d’exceptions en ce qui concerne notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans et qu’il est évident qu’il ne peut y avoir aucune sanction contre tout religieux ou toute personne qui a connaissance de faits d’abus sexuels contre des enfants et que ceux-ci doivent le porter pour la protection des enfants à la justice de notre pays.”

 

Une semaine après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), le ministre de l’Intérieur, qui répondait à une question du député LREM Florent Boudié, a salué “le courage de l’Église de France de commander ce rapport”. Revenant sur les propos d’Eric de Moulins-Beaufort, à qui il avait demandé de venir le voir ce mardi pour s’expliquer, le ministre a affirmé lui avoir “redit, comme (il) le dit à chacun des cultes, qu’il n’y a en effet aucune loi qui est supérieure aux lois de la République”.

 

Message reçu ? Le président de la Conférence des évêques a assuré la “détermination de tous les évêques” à “faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises”, dans un communiqué publiée à la suite de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur. Eric de Moulins-Beaufort a en outre demandé “pardon aux personnes victimes” pour le “débat suscité par (ses) propos” la semaine dernière.

 

Côté politique, la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, a fait valoir sur Radio J qu’il n’y avait pas «d’exception» pour le respect des lois de la République. «On a voté il y a quelques semaines une loi sur les principes républicains [loi dite contre le séparatisme]. On nous a beaucoup accusés de l’avoir faite contre les musulmans. La première fois que cette loi va s’appliquer, c’est à l’Église [catholique]», a observé samedi sur France 2 le patron des députés MoDem, Patrick Mignola. La candidate du Rassemblement national à la présidentielle, Marine Le Pen, a souligné dimanche sur BFM-TV que le secret confessionnel n’est «ni en dessous, ni au-dessus», mais «dans la loi» (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/12/gerald-darmanin-recoit-le-president-de-la-conference-des-eveques-de-france-pour-une-mise-au-point-sur-le-secret-de-la-confession_6097996_3224.html).

 

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, préconise que les autorités de l’Eglise relaient un message clair sur l’obligation faite au confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles sur un mineur ou une personne vulnérable. M. Sauvé a toutefois souhaité que «l’arbre du secret de la confession ne cache pas la forêt de l’ensemble des recommandations» (45 au total) de sa commission. Une levée du secret de la confession que M. Sauvé a une nouvelle fois justifiée lundi dans un entretien à l’hebdomadaire Famille chrétienne : «L’obligation de protéger la vie des personnes est, de notre point de vue, supérieure à l’obligation du secret de la confession qui vise en particulier à protéger la réputation du pénitent», réaffirme-t-il (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/12/gerald-darmanin-recoit-le-president-de-la-conference-des-eveques-de-france-pour-une-mise-au-point-sur-le-secret-de-la-confession_6097996_3224.html).

 

Enfin, le sujet, brûlant, a fait réagir : plusieurs associations de victimes ont exprimé leur lassitude voire leur indignation face aux propos de l’épiscopat. Dans un texte transmis à l’AFP, trois personnalités, dont le cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée (aujourd’hui dissoute) François Devaux, ont réclamé lundi «la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice», «comme un signe d’espoir et de renouveau» (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/12/gerald-darmanin-recoit-le-president-de-la-conference-des-eveques-de-france-pour-une-mise-au-point-sur-le-secret-de-la-confession_6097996_3224.html).

 

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Publié le 12 Octobre 2021

francetvinfo.fr  nous montre le lundi 11 octobre 2021 qu’après la publication du rapport Sauvé, qui estime à 216 000 le nombre de victimes d'un prêtre ou d'un religieux en France depuis 1950, trois personnalités appellent à la "démission collective des évêques" catholiques. Cet appel intitulé "Face à la faillite, la démission des évêques est la seule issue honorable", est également lancé par la théologienne Anne Soupa et la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien Christine Pedotti. La France compte un peu moins de 120 évêques. "Bien plus que des défaillances, le rapport de la Ciase met en lumière une véritable faillite", estiment Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux. Selon eux, "n’importe quelle organisation, association, entreprise en tirerait les conséquences qui s’imposent : se défaire de ses dirigeants" (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pedocriminalite-apres-le-rapport-sauve-appel-a-la-demission-collective-des-eveques-catholiques-f0be012e-2a4a-11ec-83e5-819706a5e014 ).

 

"Nous demandons, comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice", lancent-ils. Selon eux, la démission "est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes. C’est un premier acte de repentir concret, coûteux, à l’égard des victimes. C’est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Église". "De plus, c’est la seule façon de rendre possible l’indemnisation des victimes car la faillite de l’institution est aussi matérielle. Les fidèles ne veulent pas contribuer pour des fautes qu’ils n’ont pas commises. Mais dans une Église restaurée dans laquelle tous et toutes seront représentés, cette solidarité et cette fraternité nouvelles permettront de trouver les ressources financières nécessaires", détaillent-ils. Tous trois font valoir que "dans l’Église catholique, des précédents existent : les évêques du Chili ont remis leur démission collective au pape François après qu’une gigantesque affaire de pédocriminalité a été dévoilée. En Allemagne, le cardinal Marx, archevêque de Munich, a lui aussi présenté sa démission au pape au nom de la responsabilité qu’il considérait porter au regard des abus sexuels, bien que lui-même n’ait pas failli". Et de poursuivre : "sans doute, tous les évêques français n’ont-ils pas couvert des crimes, mais la structure même de la hiérarchie catholique suppose une continuité et une solidarité entre chaque évêque et son prédécesseur. À ce titre, si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables". Enfin, ils suggèrent au pape François, de nommer comme "légat" (représentant officiel du pape) Véronique Margron, présidente de la Corref (instituts et congrégations religieux), en attendant de travailler à "l’Église d’après" (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pedocriminalite-apres-le-rapport-sauve-appel-a-la-demission-collective-des-eveques-catholiques-f0be012e-2a4a-11ec-83e5-819706a5e014).

 

Christine Pedotti, directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, a estimé le lundi 11 octobre sur franceinfo qu'on ne pouvait pas "résoudre les problèmes causés par un système et des personnes avec le même système et les mêmes personnes". "Les évêques sont les responsables de l'Église. Le constat de faillite qu'il faut bien faire, c'est cela que le rapport Sauvé dit, doit amener une suite logique, la démission des responsables. C'est comme cela que ça se passe dans n'importe quelle organisation. L'Église n'est au-dessus des lois ordinaires. Il y a un moment, on ne peut pas résoudre les problèmes causés par un système et des personnes avec le même système et les mêmes personnes", explique- t-elle. "Les évêques sont dans ce qu'ils appellent la succession apostolique. Ils sont héritiers, mais bien au-delà de la charge de leurs prédécesseurs. Il faut qu'ils prennent leur responsabilité, qu'ils prennent au sérieux ce qu'ils sont. Ils sont les représentants aussi de ceux qui les ont précédés", a-t-elle déclaré. "Ils ont été prêtres avant d'être évêques. C'est le rapport Sauvé qui le dit, ils sont au fond la pointe de ce système qui a imposé le silence et qui a créé ces gigantesques blessures qui sont celles des victimes et les tragédies, qui fait qu'aujourd'hui l'Église ne peut plus faire son travail qui est d'annoncer l'Évangile", selon elle.

 

Le père Pierre Vignon, prêtre au diocèse de Valence, qui a été le premier homme d’Église à avoir demandé dans une lettre ouverte la démission du cardinal Barbarin en août 2018, au moment de l'affaire Bernard Preynat, un ancien prêtre reconnu coupable et condamné en 2020 pour agressions sexuelles sur mineurs, a soutenu lundi sur franceinfo cet appel à la démission collective : "Le témoignage se fait par la parole et par l'exemple, la parole n'est plus crédible pour le moment. Et donc, il reste de poser un geste pour récupérer cette crédibilité", explique-t-il. Il propose que les évêques de France suivent l'exemple de ceux du Chili qui avaient démissionné collectivement même si "à part 4 ou 5, à peu près tous avaient retrouvé leur place. Donc ils ne risquent pas grand-chose en le faisant, par exemple, à la prochaine assemblée de Lourdes. Cela aurait du sens", dit-il. Le rapport Sauvé a souligné l'aspect systémique du scandale. Selon le père Pierre Vignon, "s’il n'y avait pas l'aspect systémique, il ne faudrait pas en passer par la démission, mais c'est systémique", souligne-t-il.

 

LeMonde.fr avec l’AFP (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/11/un-appel-a-la-demission-collective-des-eveques-catholiques-apres-le-rapport-sauve_6097868_3224.html) nous montre enfin que le rapport Sauvé continuait lundi à susciter des réactions. Vendredi des messages sont apparus sur le réseau Twitter sous les hashtags #AussiMonEglise et #MyChurchToo, relayés par des influenceurs catholiques, comme Erwan Le Morhedec, auteur du blog «Koztoujours». Des fidèles, pratiquants ou non, s’interrogent sur les réformes à mener, ou expriment leur indignation. «Aux victimes qui nous lisent, pardon. Pardon de ne pas avoir été là pour vous, hier. Croyez que nous voulons l’être aujourd’hui. Laïcs, nous réclamons les réformes nécessaires. Pas au rabais, pas au minimum, avec ambition !», a lancé Erwan Le Morhedec. «Cela ne doit plus jamais arriver. Nous le devons aux victimes. Cela passe par une profonde rénovation ecclésiale. Nous ne devons écarter aucune piste, en particulier celles de la Ciase», écrit François Mandil, ex-responsable en communication des Scouts et guides de France.

 

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