Publié le 19 Février 2022
Jesús Bastante nous montre que l'Église rejoindra la commission d'enquête sur la maltraitance des mineurs en son sein. Et elle le fera publiquement, non sans nuances, sachant qu'elle a été en retard dans une réponse qu'elle aurait dû diriger. C'est la thèse défendue, en conversation avec religiondigital.org ce samedi 19 février 2022, par des responsables gouvernementaux qui, ces derniers jours, ont eu des "conversations" avec des membres de la direction épiscopale.
La récente visite du cardinal Osoro au pape François (le cardinal reviendra à Madrid aujourd'hui) aurait également servi à étayer ce "changement de stratégie" que, depuis des jours, ils tentent d'étayer depuis la Conférence épiscopale, et qui, pour le moment, montre qu’elle a échoué. En fait, ils espèrent que "dans les prochains jours" il y aura une sorte de déclaration officielle avec laquelle la Conférence épiscopale indique sa volonté de collaborer autant que possible. Sauf surprise, l'ouverture des archives ne se concrétisera pas, mais la présence de représentants de l'Église dans la commission -ou les commissions- issue des négociations, que, parallèlement, Unidas Podemos et le PSOE maintiennent présenter une proposition commune qui réunit les deux commissions qui se sont toutes deux proposées : l'une parlementaire et l'autre dirigée par le Médiateur. Les partenaires du gouvernement se sont mis d'accord pour reporter d'au moins une semaine encore le vote sur la proposition avancée par Unidas Podemos et qui avait passé le filtre de la Junta de Portavoces, afin de créer une commission d'enquête au sein du Congrès des députés, et qui devrait être voté mardi.
De la formation violette, ils voient leur proposition et celle du PSOE comme "compatibles", qui préconise que le Médiateur soit celui qui mène l'initiative, et que l'Église catholique soit représentée au sein de la commission, alors qu’elle maintient à ce jour un silence officiel retentissant et dont certains membres ont publiquement manifesté leur soutien à l'enquête. La récente visite du cardinal Osoro au pape François (le cardinal reviendra à Madrid aujourd'hui) aurait également servi à étayer ce "changement de stratégie" que, depuis des jours, ils tentent d'étayer depuis la Conférence épiscopale, et qui, pour le moment, a été montré échoué. Au Vatican, l'attitude du vice-président de l'épiscopat a été valorisée, et d'autant plus qu'avec le cardinal Omella ce sont deux des évêques qui prennent le plus au sérieux le drame des abus au sein de l'Église. Et qu'ils doivent aller main dans la main sur ce dossier, supposent-ils depuis Rome.
Que l'Église participe à la commission est déjà une clameur, à laquelle même le Parti populaire n'est pas étranger. Ainsi, la porte-parole du PP au Congrès, Cuca Gamarra, a indiqué ce matin qu'elle verrait «positivement» que les évêques fassent partie de la recherche de solutions au problème. "Je suis sûr que l'Église l'évaluera et ce sera positif", a déclaré Cuca Gamarra dans une interview au programme parlementaire de RNE, lorsqu'on lui a demandé si l'Église devait participer à la commission anti-abus. En tout cas, Gamarra a réitéré le rejet par le PP de la formule de la commission parlementaire pour enquêter sur ces cas. "Une commission parlementaire où d'autres types d'objectifs prévaudraient que la recherche de la vérité et ce ne serait pas le meilleur espace pour la protection des victimes n'est pas le meilleur espace", a-t-elle souligné.
Au milieu de ces conversations sur la manière d'enquêter sur cette affaire, ressort la récente déclaration signée par différentes organisations de victimes d'abus sexuels commis dans l'Église, dans laquelle elles ont manifesté leur soutien à la création d'une commission d'enquête au Congrès qui marquer plus tard la route vers le Médiateur. Dans un manifeste signé par Alejandro Palomas et des membres de groupes tels que l'Association des victimes d'abus de Navarre, la Fondation Vicky Bernabet ou l'Association Manos Pequeña, exigent que les différentes formations politiques parviennent à un accord qui, à partir d'un processus d'écoute avec des apparences , peut déterminer les "responsabilités appropriées" afin que l'Espagne cesse d'être une "anomalie" en Europe lorsqu'il s'agit de clarifier ces abus. Les victimes demandent également à toutes les parties de faire une déclaration "en défense des droits de l'enfant" et de miser sur le "déploiement de politiques publiques de prévention de la pédophilie afin que ces événements ne se reproduisent plus". De même, ils exigent que les dirigeants de l'Église catholique et de ses ordres religieux collaborent aux processus d'enquête ouverts sur ces événements, "comme le pape François l'a demandé à plusieurs reprises". "Nous sommes également conscients et nous prenons en compte les voix qui se joignent à nos demandes d'enquête au sein de l'Église dans une société qui exige la transparence", approfondissent-ils (https://www.publico.es/politica/abusos-sexuales-iglesia-psoe-unidas-evitan-batalla-politica-dirimir-congreso-via-investigacion-abusos-iglesia.html).
Merci !