Publié le 19 Août 2022

RFI.fr nous montre ce vendredi 19 août 2020  que le cardinal canadien Marc Ouellet est accusé d'agressions sexuelles qu'il aurait commises lorsqu'il était archevêque de Québec. Une enquête vaticane menée par un jésuite belge, Jacques Servais, fait état d'un manque de preuves pour incriminer le cardinal. Mais les zones d'ombres demeurent et sèment le doute sur la réelle volonté du souverain pontife d'affronter le problème.

 

Un article publié à la veille du communiqué par le média spécialisé dans le traitement de l’actualité religieuse au Québec et au Canada Présence info religieuse, et repris depuis sur les réseaux sociaux, estime que le Vatican n’a pas suivi ses propres règles (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/le-cardinal-ouellet-dans-la-tourmente-le-vatican-exclut-une-enquete-canonique-83869.php). Il faut dire que plusieurs éléments restent néanmoins troublants : expert en théologie, le père Servais n’est pas connu pour son expertise sur les questions d’agressions sexuelles. Il est surtout un proche du cardinal Ouellet ce qui pose une évidente question sur son impartialité. L’affaire Ouellet est donc une sérieuse épine dans le pied du pape François, trois semaines après son voyage au Canada où il avait demandé pardon pour les agressions sexuelles commises sur les peuples autochtones. 

 

Un des avocats du cabinet défendant le recours collectif, Me Justin Wee, a quant à lui fait savoir que sa cliente F. était «très déçue» du refus du Vatican d’enquêter davantage sur les accusations. «La prochaine étape, a-t-il déclaré à la BBC, sera de prouver devant une cour de justice civile, au lieu d’un procès canonique.» Un autre avocat du cabinet, Me Alain Arsenault, a, quant à lui, estimé que loin de lui retirer des munitions, la décision romaine lui en «donnait, au contraire». Restent à connaître, donc, les suites que la justice décidera de donner à cette action collective (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/le-cardinal-ouellet-dans-la-tourmente-le-vatican-exclut-une-enquete-canonique-83869.php).

 

Marc Ouellet a quant à lui réagi le 19 août au soir en réfutant les accusations dont il fait l’objet : « Ayant pris connaissance des fausses accusations portées à mon encontre par la plaignante (F.), a-t-il déclaré, je nie avec fermeté avoir eu des gestes inappropriés sur sa personne et je considère diffamatoires l’interprétation et la diffusion de ces allégations comme agressions sexuelles. Si une enquête civile devait être ouverte, j’y participerai activement pour que la vérité soit établie et que mon innocence soit reconnue.» (https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/le-cardinal-ouellet-dans-la-tourmente-le-vatican-exclut-une-enquete-canonique-83869.php).

 

Selon les analystes, il serait très surprenant que le souverain pontife sévisse contre le cardinal Ouellet tant et aussi longtemps que les procédures ne seront pas terminées.  Ils citent, en exemple, le cardinal Theodore McCarrick de Washington qui a été défroqué seulement quand il a été reconnu coupable de graves accusations d’agressions sexuelles.  En contrepartie, le cardinal australien George Pell, acquitté dans une affaire de pédophilie, a été accueilli à bras ouverts à Rome par le pape François (https://www.journaldequebec.com/2022/08/16/cetait-quelquun-qui-allait-vers-sa-sortie).

 

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Publié le 18 Août 2022

Phyllis Zagano nous montre dans son article sur NCRonline.org du mercredi 17 août 2022 qu’il  y a plus d'un an, le pape François annonçait le synode sur la synodalité, une initiative visant à prendre le pouls de l'Église catholique. Les catholiques américains sont pour la plupart restés silencieux sur cet effort, mais dans plusieurs pays, dont l'Australie, la France, l'Angleterre et le Pays de Galles, et l'Allemagne, les choses avancent à plein régime. Deux problèmes majeurs se sont posés à maintes reprises : le cléricalisme et la place des femmes dans l'Église.

 

Si vous n'avez pas beaucoup entendu parler de cet effort, qui achève sa première phase cet été, vous n'êtes pas seul. En mai 2021, six mois avant l'ouverture du synode en octobre 2021, le Vatican a demandé aux évêques du monde de nommer des coordinateurs de synode dans leurs diocèses, qui devaient organiser un programme de réunions publiques pour les catholiques, les ex-catholiques et les non-catholiques afin de parler de l'Église. Certains l'ont fait. Certains ne l'ont pas fait. Pourtant, d'une manière ou d'une autre, la plupart des diocèses américains, 95%, selon la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, ont rédigé des rapports, bien que relativement peu soient publiés. Les diocèses participants ont fusionné les rapports paroissiaux en rapports diocésains, qui ont été combinés en rapports régionaux. À partir des rapports régionaux, ainsi que des rapports de quelque 110 organisations catholiques indépendantes, l'USCCB créera un rapport de 10 pages, attendu à Rome.

 

Certains rapports diocésains, comme ceux de Buffalo, Louisville, Salt Lake City et Trenton, pointent le cléricalisme et le manque de femmes à la direction comme problématiques. Louisville, Trenton et Salt Lake City ont noté des appels pour les femmes diacres. Le rapport Buffalo a révélé que le scandale des abus (et) le manque de respect pour les femmes, tel qu'il se manifeste dans un clergé entièrement masculin, a entraîné une baisse de la fréquentation et de l'adhésion à l'église. Même San Francisco, dirigé par l'archevêque conservateur Salvatore J. Cordileone, a admis le cléricalisme, et le rapport rose de Washington DC note un fait fondamental : les gens ne font pas confiance aux évêques.

 

Le synode est un événement mondial, et les premiers rapports des conférences épiscopales en dehors des États-Unis répètent la même histoire : le cléricalisme est un fléau pour l'Église, et les femmes ne sont ni respectées ni incluses dans le leadership. L'Australie a récemment survécu à une réunion mouvementée du Conseil plénier, au cours de laquelle les évêques du pays ont rejeté une déclaration témoignant de l'égale dignité des femmes et des hommes, apparemment parce qu'elle comprenait une demande de rétablissement des femmes dans le diaconat ordonné. Après que près d'un quart des membres du conseil aient protesté, refusant de s'asseoir après une pause thé, des réunions d'urgence ont adouci la déclaration pour dire que les évêques accepteraient la décision de Rome sur les femmes diacres.

 

La France a fait état d'un profond mécontentement quant à la place des femmes dans l'Église et à la nécessité de reconnaître leurs souffrances et leurs attentes. L'Angleterre et le Pays de Galles ont reconnu que les femmes étaient une majorité silencieuse, non reconnue, exclue du leadership et du ministère. L'Allemagne est allée si loin sur ces sujets et sur d'autres qu'elle a mérité un rappel publié du Vatican : Alors qu'ils pourraient discerner, Rome déciderait. La Suisse a mis deux points ont été mis particulièrement en exergue : celui de surmonter l’expérience d’exclusion de nombreuses personnes de la pleine participation à la vie de l’Église (femmes, LGBT, jeunes, divorcés-remariés), et aborde de manière critique le cléricalisme encore trop présent, tout en soulignant le fait qu’une Église synodale reconnaît de plus en plus «la dignité de prêtre, de prophète et de roi» de tous les baptisés ainsi que leur vocation (https://www.cath.ch/newsf/les-eveques-publient-le-rapport-synodal-suisse/).

 

Une fois que tous les rapports nationaux arriveront à Rome, le plan est de créer un document général pour un autre cycle de discussion l'année prochaine, en préparation de la réunion synodale d'octobre 2023 de quelque 300 représentants à Rome. Historiquement, les synodes sont des synodes d'évêques, mais jusqu'à présent, au moins une femme, la sœur xavérienne Nathalie Becquart, l'une des deux sous-secrétaires (en second) du bureau du synode de Rome, aura un vote. La liste des membres, observateurs et experts du synode devrait paraître d'ici la fin de l'année. Personne ne sait si quelque chose sortira de tous ces efforts, mais des mots forts dans plusieurs langues appellent des religieux hautains qui, convaincus qu'ils contrôlent l'accès au ciel, ruinent l'Église et chassent les membres, en particulier les femmes et les filles. Dans l'ensemble, les gens sont d'accord avec le pape François. Ces clercs ne le font pas. Il n'est pas certain que le cléricalisme puisse bloquer les appels à la réforme émanant du synode.

 

Pour commencer, la soi-disant solution biologique vantée par les catholiques conservateurs est en train de s'imposer. Alors que les prêtres et les évêques partisans du Concile Vatican II et du pape François vieillissent ou meurent sur place, ils sont remplacés par un groupe d'évêques ordonnés prêtres sous le règne du pape Jean-Paul II, qui à leur tour nomment des pasteurs conservateurs ordonnés sous le règne du pape Benoît XVI. Le pape François, aussi fort et alerte qu'il est aujourd'hui, ne rajeunit pas. Les points de vue positifs sur la situation disent que la voix du Saint-Esprit est entendue à travers le peuple, et que Dieu stabilisera la barque de Pierre. Mais pendant ce temps, l'Église catholique en tant que force du bien continue de perdre de l'influence à l'intérieur et à l'extérieur de ses murs, en grande partie à cause de la façon dont trop de ses clercs traitent les femmes.

 

Enfin, on apprend que «Le pape François déclare qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour ouvrir une enquête canonique pour agression sexuelle par le cardinal Ouellet contre la personne F.», annonce un communiqué du Saint-Siège, le 18 août 2022. Cette réponse du pape fait suite à la déposition, le 16 août, d’une action collective au Canada dont un témoignage accuse le cardinal Marc Ouellet d’inconduite sexuelle entre 2008 et 2010. Dans le communiqué, Matteo Bruni explique que pour prendre sa décision, le pape François s’en est d’abord remis aux conclusions d’une enquête préliminaire confiée par ses soins au père Jacques Servais. Une enquête dont le résultat a montré «qu’il n’y avait pas d’éléments permettant d’engager un procès contre le cardinal Ouellet pour agression sexuelle». Le directeur de la Salle de presse explique que le pape François a de nouveau consulté le père Servais et qu’il a reçu cette confirmation : «Il n’y a aucun motif fondé pour ouvrir une enquête pour agression sexuelle de la personne F. de la part du cardinal Marc Ouellet. Ni dans son rapport écrit et envoyé au Saint-Père, ni dans le témoignage via Zoom que j’ai recueilli par la suite en présence d’un membre du Comité diocésain ad hoc, cette personne n’a porté une accusation qui fournirait matière à une telle enquête». Pour renforcer sa décision de ne pas ouvrir d’enquête, le pape François a enfin mené «d’autres consultations pertinentes», est-il encore indiqué dans le communiqué (https://www.cath.ch/newsf/pas-denquete-canonique-contre-le-cardinal-ouellet/).

 

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Publié le 17 Août 2022

Libération.fr et l’AFP nous montrent ce mercredi 17 août 2022 que l’un des plus influents hommes du Saint-Siège est accusé d’agressions sexuelles. Le cardinal Marc Ouellet, actuel préfet de la Congrégation pour les évêques, est soupçonné de propos déplacés et d’attouchements sexuels, dans une action judiciaire collective, rendue publique mardi au Canada.

 

Dans ce document concernant l’ensemble des agressions sexuelles qui auraient été commises par des ecclésiastiques sous l’autorité du diocèse de Québec depuis 1940, le nom de Marc Ouellet apparaît pour la première fois. Ce dernier est accusé par une ancienne stagiaire, agente pastorale au diocèse de Québec en 2008. Dénommée abstraitement «F» dans le document, cette femme assure avoir été agressée en 2008.

 

Selon la Presse, la plaignante aurait rencontré le cardinal lors d’un repas de charité organisé à Beauport, à Québec, en 2008. Après le dîner, l’homme d’église aurait massé les épaules «avec force» puis caressé le dos de la jeune femme. Tentant de l’éviter, la plaignante a dit avoir eu «l’impression d’être pourchassée». Marc Ouellet aurait, en 2010, une nouvelle fois embrassé la jeune femme. «Il n’y a pas de mal à se gâter un peu», aurait alors déclaré l’ancien archevêque, selon la plaignante. L’homme âgé de 66 ans à l’époque aurait également «glissé sa main» le long du dos de la jeune femme, «jusqu’à ses fesses». Contacté, le diocèse de Québec a répondu ne vouloir «faire strictement aucun commentaire à ce sujet».

 

Ces révélations concernant l’un des plus puissants hommes du Vatican interviennent trois semaines après une visite du pape François au Canada, au cours de laquelle il s’est excusé pour les abus perpétrés par des membres de l’Église dans des pensionnats pour autochtones. Selon les documents judiciaires, «F» n’aurait pas été la seule femme à évoquer publiquement des faits d’agressions sexuelles qui auraient été commis par Marc Ouellet. En 2020, le diocèse de Québec lui avait conseillé d’écrire une lettre au pape François. L’année suivante, le souverain pontife avait répondu en nommant le père Jacques Servais pour enquêter sur le cardinal Marc Ouellet. Aucune conclusion n’a pour l’instant été transmise à la plaignante.

 

À 78 ans, Marc Ouellet est l’un des plus influents cardinaux de l’église catholique. En 2013, lors d’un conclave devant désigner le successeur du pape Benoit XVI, le Québécois était cité parmi les favoris. À la tête de la Congrégation des évêques depuis 2010 - soit le poste de DRH de la curie romaine -, Ouellet était peint par les spécialistes comme un «polyglotte au visage très sympathique» (Le Figaro), un personnage «autoritaire et tranchant» (Le Point) ou encore un «théologien» défenseur d’«une ligne très conservatrice sur les questions morales» (Le Monde).

 

En février, le cardinal canadien avait fustigé le «drame des abus sexuels commis par des clercs» et les «comportements criminels trop longtemps dissimulés pour protéger l’institution», lors d’un important colloque au Vatican en présence du pape François. Et l’ecclésiastique d’ajouter : «Nous sommes tous déchirés et humiliés par ces questions cruciales qui chaque jour nous interrogent en tant que membres de l’Église».

 

L'homme de 78 ans a parfois été considéré comme un candidat prometteur pour une élection papale. Mais récemment, on s'attendait à ce qu'il soit prochainement remplacé à la tête de la Congrégation pour les évêques dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme curiale (https://www.katholisch.de/artikel/40605-kardinal-ouellet-in-missbrauchs-sammelklage-beschuldigt).

 

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Publié le 16 Août 2022

elDiario.es nous montre ce mardi 16 août que Manuel Cociña – l'un des prêtres les plus importants de l'Opus Dei, venu vivre avec son fondateur, José María Escrivá de Balaguer, et le premier prêtre de l'Œuvre reconnu coupable d'abus – a versé une «aide financière» de  17 000 euros à sa victime, en en échange de sa renonciation à toute poursuite pénale et de ses commentaires sur l'affaire et même de l'admission que "ces comportements n'étaient en aucun cas des abus sexuels", selon un document notarié signé en avril 2021 consulté par elDiario.es. Le silence comme réponse à la maltraitance. La victime a déjà reçu l'argent, comme l'ont confirmé à elDiario.es des sources proches. L'accord indique que les frais de "psychiatre, psychologue, médicaments psychiatriques ou similaires" dont la victime pourrait avoir besoin à l'avenir - à partir de six mois après la signature du document - doivent être assumés par elle-même. Les séquelles possibles et son traitement pour ce qu'il a dû endurer au Collège sévillan aux dépens du curé seront son affaire du point de vue économique.

 

La victime, qui vit maintenant au Chili, a refusé de faire une déclaration sur le contrat susmentionné, bien qu'il ait voulu préciser qu'une fois que l'Opus Dei a reconnu le "comportement inadéquat" de Cociña et a procédé à sa condamnation ecclésiastique, le prélat de l'Œuvre, Fernando Ocariz, lui a demandé "pardon pour les dommages" qu'il a subis et "pour les blessures causées par un prêtre de l'Œuvre". Peu de temps après, comme l'a appris elDiario.es, la procédure d'indemnisation privée a été lancée, à laquelle l'Opus Dei n'a pas officiellement participé.

 

elDiario.es a tenté de contacter Cociña, qui continue actuellement de résider dans une maison de l'Œuvre à Grenade, purgeant la peine prononcée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi : une interdiction de prêcher, d'entendre des confessions et d'administrer des sacrements pendant cinq ans et les sacramentaux, sauf pour la messe en privé, pour un crime de «sollicitation» et d'autres «d'insouciance». Après cette période, son activité pastorale sera limitée au cadre du centre de l'Opus Dei où il a sa résidence pendant encore cinq ans. De plus, indéfiniment, il ne pourra pas assurer la pastorale des personnes de moins de 30 ans. Des sources proches de l'ecclésiastique admettent qu'"il est calme" et "disposé à aller de l'avant, acceptant la peine et les conséquences qui en découlent".

 

La peine canonique est en réalité négligeable pour un prêtre qui, selon les témoignages de plusieurs personnes dans un procès canonique dont le procès-verbal, malgré ce que prévoient les normes approuvées par le pape François, n'a pas été remis à la justice civile, a pratiqué des attouchements dans les parties génitales pendant la confession à plusieurs victimes, des délits canoniques qui auraient pu se terminer par son excommunication ou, du moins, par son expulsion du sacerdoce.

 

Dans une note signée le 16 juillet 2020, l'Opus Dei a annoncé la condamnation de Cociña et assuré que "la prélature prend en charge les dépenses médicales et psychologiques du plaignant, par l'intermédiaire de l'archevêché de Santiago du Chili".  Maintenant, le porte-parole de la prélature à Rome, Marco Carroggio, souligne à elDiario.es que l'Œuvre, en tant que telle, n'a participé qu'à un seul cas de médiation aux États-Unis, ainsi qu'à un autre actuellement dans un autre pays d'Amérique latine. "L'important est de bien résoudre chaque cas", souligne le porte-parole de l'Œuvre, qui s'étonne de l'exigence de silence, "sauf si c'est la demande de la victime". Ce n'est pas le cas. «Pour nous, la voie dans ces cas, ce sont les protocoles de la prélature.» "En bref, ce qu'il faut faire, c'est ouvrir une enquête et un procès civil ou canonique", conclut Carrogio.

 

Comme on pouvait s’y attendre l’Opus Dei fait semblant de ne pas le voir le mal dans cet accord qu’elle met sur le dos de la victime. Le Bureau de Presse de l'Opus en Espagne s'est manifesté pour nier que, dans son cas, il y ait eu "le silence ou une quelconque clause de confidentialité". Quelque chose que, d'autre part, l'information ne dit à aucun moment. "Comme indiqué dans la deuxième déclaration, le délégué de la prélature dans cette procédure a maintenu un contact étroit avec le plaignant tout au long du processus et a essayé de l'assister le plus étroitement possible", indique la note d'aujourd'hui, qui rappelle que, "dans ces cas, ce qui doit prévaloir, c'est toujours d'arriver à la vérité des faits et à la guérison des victimes". Comme dans les communications précédentes, l'Œuvre évite de parler d'abus sexuel ou de crime. Seulement en début de note, l'Opus affirme que la nouvelle parle d'"un cas d'abus d'un prêtre sur une personne majeure". Adulte ou enfant, c’est mal d’abuser sexuellement d’une personne. Consternant de voir l’Opus Dei essayer de minorer sa responsabilité pour éviter un procès (https://www.religiondigital.org/espana/Opus-Dei-cualquier-implicacion-Cocina-cocinna-abusos-obra-silencio-clausula_0_2478652125.html).

 

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Publié le 15 Août 2022

la-croix.com (https://www.la-croix.com/Religion/direct-messe-pelerinage-lourdes-2022-fete-assomption-marie-messe-aujourdhui-pelerins-2022-08-15-1201228870) nous montre qu’À 15 heures a été dite la prière pour la France et le monde. Depuis le vœu de Louis XIII en 1638, lors duquel le roi avait consacré le pays à la Vierge, la fête de l’Assomption est traditionnellement dédiée à la prière pour la France. Le 15 août était alors devenu l’équivalent de la fête nationale. Si on ne trouve plus de traces de cette tradition après 1905, elle est réapparue dans les années 1990.

 

Après avoir rappelé la consécration du pays à la Vierge par Louis XIII en 1638, Vincent Cabanac, directeur du Pèlerinage national, commence la prière : «Au cours de notre longue histoire, notre foi chrétienne s’enracine et se déploie dans une actualité constante où Marie joue un rôle essentiel, déclare-t-il. Nous espérons en toi, ô Vierge Sainte, et nous te confions notre pays avec tous ses soubresauts, toutes ses colères, toutes ses angoisses. Nous devons prendre conscience que comme Français et comme chrétiens, nous ne sommes pas meilleurs que les autres, nous ne sommes pas à part, mais si nous sommes aînés dans la foi, peut-on te demander, ô Vierge Marie, de nous aider à devenir plus exemplaires ou au moins de meilleurs témoins de l’Évangile du Christ ?» Après avoir lu la lettre de Mgr Saliège, Vincent Cabanac poursuit : «[Mgr Saliège] nous montre une chose que nous tous pouvons accepter, recevoir et comprendre : le courage n’a pas toujours besoin de force physique, de longue préparation et d’une constante disposition naturelle, non. Le courage puise sa source dans le souci premier de respecter ceux que Dieu nous donne pour frères et sœurs en humanité, plus encore quand ils sont faibles, affaiblis et contraints de quitter leur pays.»

 

Le directeur du pèlerinage confie à Marie les victimes des conflits armés dans le monde, notamment en Ukraine, RD-Congo, Syrie, Haut-Karabakh, mais aussi les réfugiés. «Donne-nous d’être accueillants», dit-il. Vincent Cabanac prie encore pour les dirigeants politiques, les victimes de la pandémie (de Covid-19) et les soignants «qui ont œuvré sans relâche pour prendre soin de nous». Il mentionne aussi les malades, les militaires, les policiers et les pompiers «qui risquent leur vie et dont plusieurs l’ont perdue pour préserver la nôtre.» Vincent Cabanac évoque ensuite le respect du «don de la vie», pour ne pas que nous nous placions «parmi les artisans de mort» : «Naître, vivre et mourir sont des étapes essentielles qui ne doivent pas être instrumentalisées ou monétisées», insiste-t-il. Dommage qu’on parle encore de l’IVG surtout que Facebook a fourni des données ayant permis de poursuivre en justice la mère d’une jeune américaine accusée d’avoir avorté illégalement (https://www.sudouest.fr/international/etats-unis/delete-facebook-le-role-de-meta-dans-l-enquete-sur-l-avortement-d-une-americaine-cree-un-tolle-11921915.php), ce qui n'est en rien noble. Avant de lire la prière pour la France avec l’assemblée, il mentionne enfin la protection de la création, qui ne se résume pas à celle de «l’environnement», mais comprend aussi «l’écologie humaine». Dans le même temps, depuis Rome, le pape François appelle lui aussi à la paix en Ukraine. Dans la continuité de la prière pour la France, le père Vincent Cabanac a présidé la prière du chapelet, toujours depuis la grotte de Massabielle.

 

Alors que le mouvement "Maria 2.0" a symboliquement bouclé le vicariat général de l'archevêque de Cologne. Le portail principal du bâtiment de la Marzellenstrasse a été scotché avec du ruban adhésif rouge et blanc et une bannière indiquant "Generalvikariat Köln/CLOSED/Moralischer Bankrott" lundi matin, rapporte le Kölner Stadt-Anzeiger (KStA). La porte-parole du groupe de Cologne, Maria Mesrian, a déclaré au journal que la direction de l'archidiocèse échouait moralement dans tous les domaines. "Avec la preuve d'une instrumentalisation consciente par le Conseil consultatif pour la mise en œuvre des plans de Woelki et le silence du cardinal sur ce comportement scandaleux, une limite est à nouveau franchie", a déclaré le théologien. L'action vise à dénoncer "l'effacement des hauts responsables", mais aussi "à représenter ceux de l'administration diocésaine qui sont réduits au silence dans un climat de peur et d'usage incontrôlé du pouvoir", selon un communiqué du mouvement. "Nous savons combien de catholiques honnêtes dans les ministères du diocèse souffrent sous leur direction", a déclaré Mesrian. Dimanche, des employés de l'archidiocèse de Cologne avaient déjà appelé à un nouveau départ dans une lettre ouverte. Pour Mesrian, il est clair que Woelki est de plus en plus isolé au vu des protestations dans tout le diocèse. "Woelki est un évêque sans peuple", a déclaré la porte-parole de "Maria 2.0" (https://www.katholisch.de/artikel/40581-maria-20-sperrt-koelner-generalvikariat-symbolisch-ab).

 

Merci et bonne fête de l’Assomption !

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Publié le 14 Août 2022

Sixtine Chartier nous montre dan son article du samedi 13 août 2022 dans lavie.fr qu’à la suite du grand rabbin de France le 16 juillet pour les synagogues, le président de la Conférence des évêques de France a suggéré aux évêques de faire lire la protestation solennelle de Mgr Saliège de 1942 dans les églises lors des messes du 15 août. Un texte poignant et décisif.

 

«Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, (…) il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle, tonne l’évêque de Toulouse, qui dicte son texte au dactylographe avant de le prononcer en chaire. Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ? Pourquoi sommes-nous des vaincus ?» «Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou, poursuit-il. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.»

 

«Un texte qui est un appel aux consciences face aux rafles dont étaient victimes les Juifs. Un véritable "18 juin spirituel"», a commenté sur Twitter Christophe Le Sourt, prêtre responsable du Service national pour les relations avec le judaïsme à la CEF. «18 juin spirituel», l’expression est celle que Maurice Schumann adresse au jésuite Pierre Chaillet, fondateur du mouvement résistant Témoignage chrétien, dont nous nous faisions l’écho dans une enquête sur les paroles et les silences des Églises face à la Shoah.  La fameuse lettre de Mgr Saliège, lue dans toutes les églises pour protester contre la déportation des juifs est une œuvre collective. Elle doit beaucoup à l’entourage de l’évêque, des hommes proches de la Résistance, et surtout des femmes, qui ont organisé des réseaux pour protéger les juifs (https://www.la-croix.com/Religion/Le-mystere-Saliege-femmes-leveque-2-5-2022-08-09-1201228210).

 

Parmi les évêques français, seuls cinq ont officiellement condamné les persécutions contre les juifs. Mais ces cinq voix, dont la première fut celle de Jules Saliège le 23 aout 1942, suivi trois jours plus tard par l’évêque de Montauban, Mgr Théas, dans un texte de la même teneur allant jusqu’à condamner «les mesures antisémitiques actuelles» comme «un mépris de la dignité humaine, une violation des droits les plus sacrés de la personne et de la famille», et certes plus conciliantes avec l’État français, les lettres du cardinal Gerlier, à Lyon, de Mgr Delay, à Marseille, et enfin de Mgr Moussaron, à Albi, suivent au mois de septembre (https://www.lavie.fr/idees/histoire/80-ans-de-la-rafle-du-vel-dhiv-le-jour-ou-les-eglises-ont-rompu-le-silence-83122.php), qui ont eu un certain retentissement dans la population française et ont réellement inquiété le régime de Vichy qui guettait les mouvements d’humeur des Français comme l’huile sur le feu. Qu'en aurait-il été si tous les évêques avaient protesté unanimement ?

 

Cependant, diffusées dans les journaux de la Résistance (dont les tirages oscillent entre 20 000 et 30 000 exemplaires, estime-t-on), mais aussi par voie orale, ces lettres ont un impact considérable dans l’opinion. L’information circule jusqu’à l’international, par exemple à la une du Los Angeles Examiner en septembre (https://www.lavie.fr/idees/histoire/80-ans-de-la-rafle-du-vel-dhiv-le-jour-ou-les-eglises-ont-rompu-le-silence-83122.php).

 

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Publié le 12 Août 2022

lavie.fr nous montre ce vendredi 12 août 2022 nous montre que l’image saisissante du visage du Christ, le linceul de Turin, ou saint suaire, suscite toujours la controverse. En avril 2022, une étude italienne a daté l’objet de la période de la vie de Jésus, remettant en cause l’étude de référence qui le situait au Moyen Âge.  Et rendrait plausible la thèse de l’authenticité, même s’il reste possible que le linceul date de l’époque du Christ sans être pour autant celui qui a enveloppé son corps. Mohamed Dallel, ingénieur de recherche spécialiste des textiles au Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), a lu l’étude italienne et se montre plus que critique sur ses conclusions.

 

Pour lui, depuis l’étude au Carbone 14 de 1988 effectuée simultanément par trois institutions de renommée internationale, les autres datations se sont de plus en plus centrées autour de l’anno domini (an 1, année de la naissance de Jésus). Mais elles ne font pas l’unanimité. Faites par des chimistes ou des physiciens, elles varient les méthodes analytiques et utilisent des approches théoriques sans avoir une bonne connaissance des matériaux fibreux et du domaine de la conservation et de ses spécificités. La présente étude avance l’hypothèse que la relique est de la même période que celle de la vie du Christ, sans prendre en compte une incertitude temporelle (une marge d’erreur) comme c’est l’usage dans ce type de recherche, mais sous certaines conditions et approximations difficiles à vérifier. Cette étude dit que le linceul daterait très probablement de l’époque du Christ si : l’objet a été conservé à une température moyenne de 22,5 °C et à une humidité relative de 55 % pendant les 1300 ans précédant le XIVe siècle. Mais comme Mohamed Dallel le démontre   ces conditions de conservation presque idéales sont invérifiables. On arriverait au même résultat si l’humidité relative était de 75 % et la température moyenne de 20 °C sur la même période, voire si elles se situaient entre ces valeurs c’est-à-dire une température comprise entre 20 et 22,5 °C et une humidité entre 55 % et 75 % ; en partant du principe que pendant les sept derniers siècles où le linceul a été d’abord en France puis à Turin, la température moyenne était de 12,5 °C et l’humidité relative à 75 %. C’est absurde, car à ce niveau très élevé d’humidité n’importe quel textile en lin aurait développé des micro-organismes qui auraient engendré des dégradations irréversibles l’empêchant de parvenir jusqu’à nous.

 

Pour lui, «Il est dommage de constater que les médias se sont focalisés sur le titre de l’étude, sans l’analyser et sans faire attention aux différents détails. Parmi ceux-ci, les propriétés du saint suaire, révélées par les rayons X, ont été qualifiées d’identiques par rapport à celles d’un échantillon provenant du siège de Massada, daté entre 55 et 74 après J.-C., par Carbone 14, la même méthode critiquée quelques lignes plus haut, en introduction. Autre détail, pour montrer que les différents incendies n’avaient aucun effet sur la dégradation de la cellulose, un test a été effectué à 200 °C pendant 30 minutes. Alors que la température des flammes dépasse facilement les 1000 °C.» Et il dit qu’«Il faut d’abord préciser que la diffusion de rayons X aux grands angles (Waxs) est une technique qui existe depuis longtemps (les années 1950) et n’est donc pas une «nouvelle technique» comme le prétendent la plupart des médias qui ont relayé l’information. Ce n’est pas non plus une technique de datation, comme on peut le lire, mais une technique qui permet de sonder la matière et d’obtenir des informations sur la structure, l’ordre et la composition des matériaux.»

 

Ce qui est innovant ici, «c’est d’appliquer cette technique pour tenter de dater un objet archéologique. Les scientifiques qui ont mené ce travail ont combiné des informations issues de cette méthode d’analyse et des modèles théoriques pour évaluer la dégradation de la cellulose, principal composant de la fibre de lin, et pour ensuite évaluer le temps nécessaire pour obtenir cette dégradation, en mettant en avant un certain nombre d’hypothèses. » Mais, «La technique aurait pu être convaincante si les hypothèses posées avaient pris en compte tous les facteurs de dégradation rencontrés dans le domaine de la conservation et qui ont été négligés, car difficiles à intégrer dans ces modèles mathématiques.» Pour lui, «Même si la datation au Carbone 14 de 1988, opérée par trois laboratoires et supervisée par le British Museum, est souvent critiquée, notamment sur la représentativité des prélèvements et sur les conditions techniques de l’analyse qui se sont beaucoup améliorées depuis 33 ans, il est difficile d’admettre que l’incertitude soit de 13 siècles.»

 

Ce qui le surprend dans cette étude, c’est que «les auteurs ont étudié le vieillissement en se basant sur des valeurs moyennes de température et d’humidité au cours des siècles, alors que tout le monde sait que ces deux facteurs ne sont jamais constants et varient beaucoup, non seulement sur une échelle journalière (écart jour/nuit), mais au fil des saisons (hiver/été) et aussi d’une année à une autre (sécheresse, réchauffement climatique…). Les spécialistes des textiles et de la conservation savent aussi à quel point ces fluctuations hygrométriques ont un effet néfaste sur les fibres naturelles. Lorsqu’on observe l’effet de ces fluctuations sur la dégradation des fibres, le résultat est impressionnant.  Ce phénomène s’appelle la fatigue (ou le stress) hygroscopique et a des conséquences irréversibles sur le comportement mécanique des fibres. L’absorption d’humidité provoque le gonflement des fibres et, inversement, la perte d’humidité les contracte. La brutalité et la répétition fréquente de ces phénomènes d’allongement/rétraction fragilisent les fibres qui finissent par atteindre leur point de rupture. C’est un constat que nous faisons au LRMH de façon régulière, l’humidité relative varie sur la même journée du simple au double voire au triple dans les monuments historiques et en moindre mesure dans les musées. Ce phénomène très dégradant a été complètement négligé. À cela s’ajoutent toutes les autres sources de dégradation comme l’action de la lumière (photo-oxydation), l’action chimique de la poussière et des polluants atmosphériques, l’action biologique, ainsi que la dégradation liée aux manipulations et aux événements accidentels tels que les incendies.»

Enfin, «Pour résumer, le saint suaire aurait pu avoir 2000 ans s’il avait été conservé pendant toute sa vie à des conditions hygrométriques idéales stables en permanence, à l’abri de la lumière et de la poussière et s’il n’avait jamais été manipulé ni plié. Ces conditions ne peuvent jamais être réunies : le jaunissement des fibres et l’état général de l’objet le confirment.» Et «Le LRMH suit avec intérêt ces débats scientifiques, car il est très stimulant d’observer les travaux des autres équipes. Mais il n’y prend pas part. Tout travail est discutable, c’est l’essence même de la recherche scientifique et son seul moyen d’avancer. Si l’on voulait vraiment faire avancer le débat, il faudrait procéder à de nouveaux prélèvements sur le linceul, à des endroits différents, contrairement à la datation de 1988 qui a utilisé un seul morceau de tissu, divisé ensuite en plusieurs parties. Et effectuer une seconde datation au Carbone 14 de ces différents prélèvements. Telle est la volonté des scientifiques intéressés par ce débat. Mais je doute que le diocèse de Turin, qui possède le linceul, l’autorise.»

 

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Publié le 11 Août 2022

Elise Ann Allen nous montre dans son article du 10 août 2022 sur cruxnow.com qu’au cours des derniers jours, l'organe supérieur du Vatican sur les questions de la vie a fait sensation dans le monde numérique pour avoir soutenu que l'un des documents magistériels les plus influents et les plus controversés de l'Église au cours du siècle dernier n'est pas couvert par l'infaillibilité papale.

 

Le débat plus large a commencé le mois dernier avec la publication par l'Académie pontificale pour la vie d'un nouveau volume intitulé  Éthique théologique de la vie. Écriture, tradition, défis pratiques, qui comprend des articles présentés lors d'une conférence parrainée par l'académie l'année dernière. À sa sortie, le volume a été critiqué pour les contributions de certains théologiens qui ont plaidé pour une distinction entre les normes morales, telles que la condamnation par l'Église du contrôle artificiel des naissances, et l'application pastorale concrète de ces normes.

 

Dans le livre, certains théologiens semblaient suggérer que dans certaines circonstances limitées, les couples pourraient être justifiés de choisir une contraception artificielle ou des méthodes de reproduction artificielle. L'Académie a défendu le volume, affirmant que son rôle en tant qu'académie pontificale est de faciliter le dialogue entre les meilleurs penseurs théologiques de l'époque sur les questions contemporaines d'intérêt clé. Les critiques, cependant, ont fait valoir qu'il était inapproprié pour une entité officielle du Vatican d'inclure des voix remettant en question certains des enseignements moraux fondamentaux de l'Église.

 

Le débat a de nouveau éclaté au cours du week-end à propos d'un tweet envoyé depuis le compte Twitter officiel de l'Académie pontificale pour la vie affirmant que l'encyclique Humanae Vitae du pape Paul VI de 1968  – qui renforçait les enseignements de l'Église sur le mariage et confirmait sa condamnation de la contraception artificielle – n'était pas couverte par la doctrine de l'infaillibilité papale, ce qui signifie qu'elle peut être sujette à changement. L'une des doctrines les plus controversées de l'Église catholique, l'infaillibilité papale insiste sur le fait que le pape, en parlant ex cathedra, est préservé de l'erreur lorsqu'il enseigne sur des questions de foi et de morale.

 

Dans son tweet du 6 août, l'Académie a fait valoir que Humanae Vitae, et donc ses enseignements, ne relèvent pas de l'infaillibilité papale, et que cela a été affirmé par Mgr Ferdinando Lambruschini lors de la conférence de presse du 29 juillet 1968 présentant l'encyclique à la presse. Lambruschini était un théologien moral qui a enseigné à l'Université pontificale du Latran. En réponse au contrecoup de leur tweet du 6 août, l'Académie a publié lundi une déclaration sur Twitter défendant la publication du volume du mois dernier et réitérant leur affirmation selon laquelle Humanae Vitae  n'était pas couverte par l'infaillibilité papale, mais le tweet contenant cette déclaration a été publié plus tard.

 

Depuis que Humanae Vitae  est apparu pour la première fois en 1968, il y a eu un débat actif sur le niveau exact d'autorité qu'il possède et, par implication, sur la question de savoir si l'on peut s'en écarter tout en restant un bon catholique. En général, les théologiens conservateurs disent non, insistant sur le simple fait que l'interdiction du contrôle des naissances n'a jamais été officiellement déclarée infaillible ne signifie pas qu'elle ne l'est pas. Ils soulignent que de telles déclarations sont généralement réservées aux questions de foi, et non de morale - par exemple, les dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Assomption de Marie, les seuls exemples d'affirmations formelles d'infaillibilité au cours des 150 dernières années - et que juste parce que aucun pape n'a jamais proclamé les enseignements moraux de l'Église contre le mensonge ou le vol comme "infaillibles" ne signifie pas qu'ils sont à gagner. En 1997, une congrégation du Vatican a qualifié l'interdiction du contrôle des naissances de "définitive et irréformable".

 

Les théologiens libéraux, d'autre part, insistent sur le fait qu'il aurait pu y avoir un pape qui aurait pu le faire puisque Paul VI voulait déclarer Humanae Vitae infaillible, mais aucun ne l'a fait. Ils soulignent également qu'une lettre apostolique de Jean-Paul II de 1998 intitulée Ad Tuendam Fidem, élargissant la portée de l'infaillibilité pour inclure le "magistère ordinaire et universel", c'est-à-dire quelque chose enseigné par les papes et les évêques même sans déclaration solennelle, n'a pas font référence à la contraception, pas plus qu'un commentaire d'accompagnement du cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI. Le statut d'Humanae Vitae est donc encore largement contesté, et si cette dernière poussière numérique avec l'Académie Pontificale pour la Vie est une indication, ce sera probablement pour un certain temps.

 

Cette ouverture de l’Église est aussi visible à travers le pape François qui a rencontré un quatrième groupe de personnes transgenres qui ont trouvé refuge dans une église de Rome, a rapporté jeudi le journal du Vatican. L'Osservatore Romano a déclaré que la rencontre avait eu lieu mercredi en marge de l'audience générale hebdomadaire du pape François. Le journal a cité sœur Geneviève Jeanningros et le révérend Andrea Conocchia disant que l'accueil du pape avait apporté de l'espoir à leurs invités. La communauté de la Sainte Vierge Immaculée du quartier de Torvaianica, à la périphérie de Rome, a ouvert ses portes aux personnes transgenres pendant la pandémie de coronavirus. Le pape François a déjà rencontré certains d'entre eux les 27 avril, 22 juin et 3 août, a indiqué le journal. "Personne ne devrait subir d'injustice ou être jeté, tout le monde a la dignité d'être un enfant de Dieu", a déclaré Sœur Jeanningros, citée par le journal (https://nypost.com/2022/08/11/pope-francis-meets-with-transgender-guests-of-rome-church/).

 

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Publié le 10 Août 2022

Jesús Bastante nous montre ce mercredi 10 août 2022 sur religiondigital.org que la Conférence épiscopale allemande a envoyé au Secrétariat général du Synode les premières conclusions du "Chemin synodal", montrant que, malgré les doutes de certains secteurs du Vatican (pas le pape, comme il s'est lui-même chargé de clarifier sur retour du Canada), les catholiques du pays veulent continuer à participer au processus de réforme de l'Église universelle. Non, ils ne sont pas seuls, bien qu'ils admettent dans les résumés envoyés à Rome que l'Église est «une institution qui définit mais n'écoute pas». Et ils le font parce qu'ils veulent que «l'Évangile continue à être annoncé de manière crédible». Et pour cela des réformes sont nécessaires, discutées, débattues... et concrétisées dans la réalité.

 

Le document parvenu au Vatican comprend deux parties : la première, dans laquelle il réfléchit sur les expériences synodales en Allemagne ; et un second avec un résumé des réactions des diocèses du pays au 'Vademecum' proposé par le Saint-Siège. Ainsi, après avoir rappelé les synodes de Würzurg et de Dresde, pour «appliquer les décisions du Concile Vatican II», qui ont façonné «la culture de collaboration entre évêques, prêtres et laïcs et permis une large participation», l'Église allemande regrette le revers de l'Église depuis le pontificat de Jean-Paul II et la sécularisation subséquente, avec la diminution conséquente des fidèles, des revenus, des prêtres et des collaborateurs pastoraux.

 

Mais le véritable tournant a été l'éclatement du scandale des abus sexuels, qui - admettent les évêques - a montré qu'"il ne s'agissait pas d'un échec personnel, mais de raisons systémiques qui ont favorisé les abus sexuels dans l'Église et leur dissimulation". De là est née la Voie synodale allemande qui (malgré les difficultés et les tentatives de boycott des secteurs ultra-conservateurs de la Curie) soulève des questions «qui doivent être débattues avec l'Église universelle». C'est pourquoi «les catholiques d'Allemagne regardent avec espérance le Chemin synodal de l'Église universelle» comme une opportunité d'intégrer les expériences synodales et d'apporter leur propre contribution.

 

Ces contributions doivent être intégrées au Synode mondial, assure-t-on dans le document envoyé à Rome, qui appelle l'Église à "sortir de la zone de confort du rôle d'hôte pour devenir une invitée dans la vie des gens", et de l'avenir "sera constituée de petites communautés dans lesquelles les laïcs auront un rôle moteur".  Malgré tout, les conclusions dénoncent que les évêques, les prêtres et les responsables pastoraux «n'écoutent pas assez» les fidèles, que l'Église est «une institution qui définit mais n'écoute pas», et que si elle le fait, ce n'est pas une "institution partagée à l'écoute". "Il y a des sujets tabous qui ne peuvent être abordés, il y a des limites à la liberté d'expression dans l'Église", conclut le document.

 

Le projet synodal est soumis à une pression considérable - nationale et internationale, de droite et de gauche. Ses enjeux sont surtout une morale sexuelle peu prise au sérieux par la société, la gestion du pouvoir au sein de l'Église et le rôle des femmes, qui représentent la moitié des membres, mais dont la possibilité réelle d'influence est plus ou moins nulle. Et il est clair qu'un synode ne peut accomplir que très peu de choses si le pape n'est pas d'accord au final (https://www.katholisch.de/artikel/40512-die-kirche-und-die-wuerzburger-synode-neues-buch-erzaehlt-von-damals).

 

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Publié le 9 Août 2022

cath.ch nous montre dans son article du lundi 8 août 2022 que la Conférence épiscopale allemande et l’Œuvre d’entraide pour l’Amérique latine Adveniat ont publié le 8 août 2022 une enquête indépendante sur les agissements de Mgr Emil Stehle (1926-2017), ancien directeur du bureau de coordination Fidei domum en Allemagne avant de devenir évêque de Saint Domingue en Équateur à la tête du bureau des prêtres Fidei donum. L’avocate Bettina Janssen a pris en compte les procès-verbaux d’entretiens avec des collaborateurs actuels et anciens d’Adveniat, l’œuvre d’entraide catholique pour l’Amérique latine, ainsi que les témoignages de huit femmes concernées qui se sont manifestées depuis la publication de l’étude sur les abus dans le diocèse d’Hildesheim en septembre 2021.

 

Lui même convaincu d’abus sexuels puisque le rapport dresse une liste de seize signalements et indications d’abus sexuels concernant Emil Stehle, originaire de l’archidiocèse de de Fribourg-en-Brisgau, dont les actes décrits se sont déroulés tout au long de sa carrière de prêtre à Bogotá (Colombie), de directeur du bureau de coordination et de directeur d’Adveniat à Essen (1972-1983), puis d’évêque auxiliaire de Quito (1983-1987) et d’évêque de Saint-Domingue, en Équateur (1987-2002), le prélat a aidé trois prêtres à échapper aux poursuites en cours en Allemagne dans les années 1970, Emil Stehle a aidé trois prêtres à se soustraire aux procédures pénales. Dans deux cas, les prêtres étaient recherchés pour des délits sexuels commis sur des mineurs, dans un cas, les faits reprochés ne figuraient pas dans le dossier. Grâce à des codages de noms, des adresses de couverture et des aides à la subsistance, Emil Stehle a fait en sorte qu’ils puissent rester cachés en Amérique latine. «Pendant trop longtemps, ses turpitudes sont restées dans l’ombre, seuls les signalements des personnes concernées ont permis de faire le point», a reconnu le père Martin Maier actuel directeur du bureau de coordination Fidei Donum, et directeur général d’Adveniat.  «D’après les résultats de l’examen du dossier, il est possible que d’autres abus sexuels aient été commis par Emil Stehle. Il est également tout à fait possible que Stehle ait aidé d’autres prêtres en Amérique latine à se couvrir, mais cela n’a pas été documenté dans les dossiers», a expliqué Bettina Janssen. Pour l’avocate une enquête complémentaire devrait être menée en Amérique latine pour retrouver d’éventuelles victimes et savoir dans quelle mesure les abus d’Emil Stehle étaient connus des responsables ecclésiastiques compétents

 

Pour la secrétaire générale de la Conférence des évêques allemands, Beate Gilles, il est clair que «le rapport d’enquête n’est pas un point final, mais qu’il entraînera des conséquences qui doivent encore être clarifiées. Il montre aussi clairement que l’envoi de prêtres et, entre-temps, d’autres collaborateurs pastoraux doit faire l’objet d’une réflexion critique globale». Selon elle, le service de coordination Fidei Donum a apporté beaucoup de choses positives. Mais le fait que le système n’ait pas réagi de manière adéquate aux abus montre que les responsabilités lors de l’envoi et l’accompagnement pendant la mission en Amérique latine doivent être clarifiés de manière plus précise. Enfin, il est recommandé à l'organisation d'aide de promouvoir des points de contact locaux pour les personnes touchées en Amérique latine et de renforcer les femmes religieuses et de les transformer en multiplicatrices. Une formation à la prévention est nécessaire pour tous ceux qui sont impliqués dans la coopération internationale et, en fin de compte, la participation des personnes concernées doit également commencer - éventuellement à travers les organisations d'aide (https://www.katholisch.de/artikel/40515-bischof-stehle-unangreifbare-lichtgestalt-plumper-missbrauchstaeter).

 

Les conclusions de l’enquête seront transmises aux services diocésains compétents, qui se pencheront sur les allégations concrètes d’abus à l’encontre de prêtres diocésains.

 

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