Publié le 22 Décembre 2022

domradio.de nous montre ce jeudi 22 décembre 2022 que le pape avertit lors de l'audience les employés du Vatican de ne pas penser qu'ils sont à l'abri du mal. Précisément parce qu'ils travaillent «dans l'enceinte de l'institution, au service du Saint-Siège, au cœur de l'Église», ils doivent être vigilants. "Nous sommes plus en danger que quiconque", a déclaré le pape, expliquant que c'est précisément pour cela qu'il "dit parfois des choses qui semblent dures et strictes". "La pire chose qui puisse nous arriver est la pensée que nous n'avons plus besoin de conversion, tant au niveau personnel que communautaire", a déclaré le pape François. Et plus loin : «Quand on pense avoir tout appris, on tombe dans l'orgueil spirituel». Il ne suffit donc «pas de dénoncer le mal»; mais aussi celui qui "se répand parmi nous. A nous de choisir la conversion face au mal". L'une des vertus les plus utiles est donc la vigilance.

 

Face aux luttes entre ceux qui préservent et ceux qui innovent dans l'Église catholique, le pape a appelé à des changements qui ne doivent cependant pas affecter la substance de la foi chrétienne. La réflexion actuelle sur la synodalité de l'Église naît de la «conviction que le chemin pour comprendre le message du Christ est sans fin et nous interpelle constamment». C'est une «erreur de vouloir fixer le message de Jésus sous une forme unique, toujours valable». Cependant, la forme doit "pouvoir changer encore et encore pour que le fond reste le même". Dans ce contexte, le pape a mis en garde contre deux types d'hérésie (fausse doctrine). L'une consiste à «prêcher un autre évangile»; l'autre à «ne plus le traduire dans la langue et la culture actuelles». Préserver signifie "garder vivant le message du Christ et non l'emprisonner".

 

Dans le discours de cette année, il a mis en garde les dirigeants de l'Église contre le sentiment de supériorité précisément parce qu'ils travaillaient pour le Saint-Siège. "Nous sommes plus en danger que tous les autres", a souligné le pape François, "nous pourrions facilement tomber dans la tentation de penser que nous sommes en sécurité, meilleurs que les autres, n'ayant plus besoin de conversion". Ceux qui travaillent aux niveaux les plus élevés de l'Église, a-t-il dit, devraient être sur leurs gardes contre les "démons élégants" qui peuvent entrer "en douceur et sans même que nous en ayons conscience". Ceux qui travaillent aux niveaux les plus élevés de l'Église, a-t-il dit, devraient être sur leurs gardes contre les "démons élégants" qui peuvent entrer "en douceur et sans même que nous en ayons conscience" (https://www.thetablet.co.uk/news/16285/church-for-the-pure-is-heresy-francis-warns-curia).

 

Le pape a donné l'exemple d'une abbesse française du XVIIe siècle, Mère Angélique, qui était responsable de l'abbaye cistercienne de Port-Royal à Paris de 1602 à 1661. Elle devint le centre du mouvement janséniste qui, par son insistance répétée sur le péché, se caractérisait par une rigueur morale sévère. Il a ensuite été déclaré hérésie par l'Église. Le pape François a dit que Mère Angélique (Marie-Angélique Arnauld) était une "femme très douée" qui s'était "charismatiquement" réformée elle-même et son ordre. Pourtant, ajoute-t-il, elle est devenue "l'âme de la résistance janséniste", qui était "intransigeante et inflexible même face à l'autorité ecclésiastique". Il a ajouté que les nonnes étaient connues comme "pures comme des anges et fières comme des démons" (https://www.thetablet.co.uk/news/16285/church-for-the-pure-is-heresy-francis-warns-curia).

 

Le pape a consacré un long passage de son discours aux thèmes de la miséricorde et du pardon. La miséricorde signifie "accepter que l'autre ait aussi ses limites". Ici aussi, il est juste d'admettre que les personnes et les institutions, précisément parce qu'elles sont humaines, sont également limitées. L'idée d'une "Église pure pour les purs" est une hérésie, comme les cathares l'avaient déjà prôné au Moyen-Âge.

 

Dans son discours, le pape a parlé de la guerre en Ukraine et d'autres conflits dans le monde et a réaffirmé que «la religion ne doit pas se prêter à alimenter les conflits». Construire la paix, c'est non seulement déposer les armes, mais aussi rejeter «la violence verbale, la violence psychologique, la violence de l'abus de pouvoir et la violence cachée du commérage, toutes si profondément nocives et destructrices» (https://www.thetablet.co.uk/news/16285/church-for-the-pure-is-heresy-francis-warns-curia).

 

Le pape François s'est également excusé s'il avait adressé un langage dur à ceux qui travaillaient pour l'Église. "Pardonnez-moi, frères et sœurs, si parfois je dis des choses qui peuvent sembler dures et pointues", a-t-il dit. «Ce n'est pas parce que je ne crois pas à la valeur de la gentillesse et de la persuasion. C'est plutôt parce qu'il est bon de réserver nos caresses aux fatigués et aux opprimés, et d'avoir le courage d'affliger les confortables» (https://www.thetablet.co.uk/news/16285/church-for-the-pure-is-heresy-francis-warns-curia).

 

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Publié le 21 Décembre 2022

Jean-François Gérard, correspondant à Toronto, nous apprend sur Libération.fr le 20 décembre 2022 que malgré la mise en place en 2019 d’un processus transparent pour recueillir et traiter les plaintes pour abus sexuels, à la suite de la condamnation pour agressions sexuelles sur deux mineurs du prêtre Brian Boucher (les faits remontent à 1995-1999 et 2008-2011), l’archevêché de Montréal n’hésite pas à mettre des bâtons dans les roues de la médiatrice chargée des enquêtes. Publié le 12 décembre, le cinquième rapport de «l’ombudsman» – une médiatrice, l’avocate Me Marie-Christine Kirouack, nommée en mai 2021 et chargée de recueillir des plaintes et d’enquêter dans les archives du diocèse – conclut que «le processus de plaintes vit des jours difficiles». L’ombudsman dénonce des délais «interminables» et d’autres problèmes dans le traitement des plaintes pour abus. Elle cite par exemple des lettres qui n’ont pas été transmises, des suspensions qui n’ont pas été décrétées et une enquête qui n’a pas été enclenchée des mois après des recommandations en ce sens. L’ombudsman, qui soulignait une «amélioration du processus» dans son précédent rapport en août, constate que «tel n’est plus le cas». Elle dénonce aussi des fuites et des entraves à son travail dans les derniers mois (https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2022-12-12/archidiocese-de-montreal/c-etait-devenu-inacceptable-dit-la-juge-capriolo-en-claquant-la-porte.php).

 

MKirouack indique que son archiviste, un employé essentiel à son travail, a été menacé de mise à pied après «avoir osé demander une augmentation» qui lui avait été promise. Un autre employé du diocèse a porté plainte au Barreau contre l’ombudsman après avoir temporairement suspendu les accès informatiques de l’archiviste. L’ombudsman fait un lien entre ces bâtons dans les roues et le fait «qu’avec l’aide et le soutien indéfectible de l’archiviste, je trouvais de plus en plus de dossiers qui n’ont pas été traités de façon satisfaisante par le passé et même des listes contemporaines d’abuseurs sexuels (sur mineur et sur majeur) dans lesquels il a été décidé de ne pas agir». Me Kirouack dénonce également le fait qu’il ait fallu près de trois mois et autant de plaintes de sa part avant de relever de ses fonctions un vicaire épiscopal à l’origine de fuites externes de courriels contenant des informations confidentielles sur les plaignants. Le vicaire s’est également ingéré dans le processus de plainte au mépris du protocole établi, écrit l’ombudsman (https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2022-12-12/archidiocese-de-montreal/c-etait-devenu-inacceptable-dit-la-juge-capriolo-en-claquant-la-porte.php).

 

Et la situation semble très compromise, car l’autrice en 2020 du rapport pionnier sur les abus dans l’Église catholique de Montréal, l’ex-juge Pepita Capriolo vient de démissionner face à l’inaction de l’archevêché. «Un trop grand pas» entre ses préconisations pour lutter contre les abus dans l’Église de Montréal et leur application, déplore Pepita Capriolo dans sa lettre de démission du comité de transition qu’elle coprésidait (https://www.liberation.fr/international/amerique/inertie-face-aux-abus-dans-leglise-quebecoise-je-ne-veux-pas-que-mon-nom-soit-associe-a-linacceptable-20221220_PP25G43JSFDDTAYCLANRZVG53Q/). Les changements qu’elle proposait pour réorganiser le fonctionnement de l’archevêché n’étaient plus les bienvenus. Elle dit avoir rencontré trois sortes d’opposants. «Il y a des gens qui ne veulent pas le changement et il y a ceux qui disent que le changement doit arriver beaucoup plus lentement; ça, c’est leur excuse; peut-être qu’ils veulent attendre un autre deux mille ans. Il y a aussi ceux-ci qui veulent la tête de l’archevêque [Christian Lépine]», note-t-elle. «Ils sont de la vieille garde; ce sont ceux qui sont habitués au cléricalisme. C’est comme une caste et ils se protègent», ajoute-t-elle. Au bout du compte, elle se dit simplement dépassée par l’opposition qu’elle a rencontrée. «Je ne comprends pas, je ne vois pas quel est le gain, dit-elle. Les catholiques de base, eux, veulent le changement. Si vous saviez le nombre de lettres de remerciement que j’ai reçues» (https://www.journaldemontreal.com/2022/12/12/plaintes-contre-les-pretres-lex-juge-pepita-capriolo-estime-que-leglise-montrealaise-est-controlee-par-une-caste).

 

Enfin, l’Archidiocèse a refusé de répondre aux questions de La Presse «afin de respecter» l’indépendance de l’ombudsman (https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2022-12-12/archidiocese-de-montreal/c-etait-devenu-inacceptable-dit-la-juge-capriolo-en-claquant-la-porte.php). On croit rêver.

 

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Publié le 20 Décembre 2022

katholisch.de nous montre  ce mardi 20 décembre qu’en mai 2020, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a formellement déterminé son excommunication - mais l'a de nouveau levée le même mois, après qu’en octobre 2018, une plainte concernant «l'acquittement sacramentel d'un complice» du père jésuite Marko Rupnik a été reçue au siège des jésuites à Rome. L'ordre n'a pas dit quand et où la "violation originale du Sixième Commandement" s'est produite et quand Rupnik a accordé à son "complice" l'absolution pour le péché qu'ils avaient commis ensemble. Il s'agit d'une infraction très grave selon le droit canonique. L'Ordre des Jésuites a ainsi annoncé de plus amples détails sur l'affaire Marko Rupnik.

 

13 mois après la levée de l'excommunication, en juin 2021, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a reçu de nouvelles allégations contre Rupnik de la part de plusieurs religieuses de Slovénie. Il s'agissait apparemment d'agressions sexuelles dans les années 1990. Le général jésuite interdit alors à Rupnik d'entendre les confessions et l'accompagnement spirituel des retraites. En janvier 2022, une enquête préliminaire ayant conclu au maintien des allégations, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s'est emparée de l'affaire. Le même mois, le pape François reçoit Rupnik en audience.

 

En octobre 2022, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a déterminé que les allégations de Slovénie, où Rupnik a principalement vécu jusqu'en 1993, étaient prescrites. Une procédure pénale n'a donc pas été engagée. Cependant, les restrictions imposées à Rupnik sont restées en place en tant qu'«ordonnances administratives». Les nouvelles déclarations de l'Ordre, rapportées mardi par plusieurs médias italiens, ont été publiées sur un site Internet du siège des jésuites à Rome par le délégué pour les "branches interprovinciales", le père Johan Verschueren.

 

franceguyane.fr et l’AFP (https://www.franceguyane.fr/actualite/justice/lancien-eveque-emmanuel-lafont-sanctionne-par-le-vatican-915648.php) nous apprennent plus en détail que ce mardi 20 décembre 2022 que l’évêque de Guyane de 2004 à 2020, Emmanuel Lafont est assigné à résidence et ne doit plus exercer en tant qu’évêque, a décidé le Vatican en octobre 2022. Il s'était auparavant retiré à Camopi depuis 2021. Une enquête a été ouverte contre lui en avril 2021 «en raison de rumeurs et d’accusations portées à son égard évoquant des attitudes inappropriées envers des adultes». Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique, avait été chargé de superviser cette «enquête approfondie». Il avait également assuré l’intérim en attente de la désignation de Mgr Ransay à la tête du diocèse de Guyane.

 

Deux plaintes avaient été déposées en 2021 auprès de la police de Cayenne, l’une «pour abus de faiblesse, déposée par un jeune demandeur d’asile haïtien, et l’autre pour harcèlement moral, déposée par une ancienne salariée du diocèse». Emmanuel Lafont avait nié ces accusations en bloc. Avant cela, en octobre 2020, Emmanuel Lafont avait lui-même déposé plainte pour «violences», suite à l'agression dont il aurait été victime quelques jours auparavant par un migrant alors âgé de 28 ans, d'origine haïtienne, qui était hébergé au sein de l'évêché. Le jeune avait alors contesté les faits.  En novembre, lors de l’assemblée plénière de la CEF, son président Eric de Moulins-Beaufort avait dénombré huit évêques émérites ayant affaire ou ayant eu affaire à la justice. Il n’avait pas cité nommément Emmanuel Lafont mais avait souligné que certains cas étaient «connus» de la presse.

 

domradio.de (https://www.domradio.de/artikel/weshalb-der-vatikan-einen-trump-treuen-priester-laisiert) montre aussi que Frank Pavone fait la une des journaux aux États-Unis depuis des décennies, notamment par des actions anti-avortement radicales. Il a été ordonné prêtre à New York en 1988 et a fondé les "Priests for Life" en 1993, après cinq ans en tant que prêtre, et est toujours le président aujourd'hui de cette association de prêtres qui militent très fortement et de manière monothématique pour l'interdiction générale de l'avortement. Contrairement à leur attitude, par exemple, envers la peine de mort aux États-Unis, qu'ils considèrent comme raisonnable et possible. Mais l'avortement d'un enfant à naître de l'utérus est impossible. Ceci est diabolisé dans le vrai sens du terme. Il s'était déjà fortement impliqué dans les années 2000, également politiquement, pour George W. Bush dans la campagne électorale des années 2000 et 2004, et l'a aidé d'autres manières, aidant également Donald Trump. Et depuis 2011, son évêque à Amarillo, au Texas, Mgr Patrick Zurek, enquête sur lui. Il a maintenant traversé toutes les instances du Vatican, et le Vatican a finalement décidé le 9 novembre qu'il devait enlever ses robes sacerdotales, ce qu'il ne fait pas, si vous regardez Twitter et YouTube.

 

Maintenant, que le Vatican l'a renvoyé du sacerdoce,cette étape montre les divisions profondes de l'Église américaine. Cela montre une fois de plus l'agitation intérieure au sein de l'Église catholique, qui a également joué un rôle dans les élections à la présidence il y a quelques semaines et constitue une apparence publique très mitigée de la Conférence épiscopale américaine. Mais cela montre aussi que le Vatican affiche maintenant un avantage certain et dit : nous ne nous laisserons pas tant avilir par un prêtre - entre guillemets - qui a cheminé pendant onze ans de 2011 à 2022 et qui est incapable de tenir un peu de recul, mais continue de claironner, par exemple sur la chaîne de télévision EWTN, qui joue un rôle majeur en Amérique et est un grand lieu de rassemblement pour tous ceux qui sont contre les idées du pape François.

 

Et un article de katholisch.de (https://katholisch.de/artikel/42657-studie-katholische-priester-in-den-usa-zunehmend-konservativ) confirme cette poussé du conservatisme au sein de la prêtrise aux États-Unis, car presque un prêtre catholique sur deux ordonné après 2010 aux États-Unis rejette le cours de la réforme du pape François. C'est le résultat d'une étude de l'Austin Institute rapportée par le "Wall Street Journal". Ainsi, l'enquête menée en 2021 montre que les jeunes prêtres ont des opinions nettement plus conservatrices que les anciens membres du clergé. Avec chaque nouvelle génération de prêtres aux États-Unis, ils ont mis davantage l'accent sur les enseignements traditionnels de l'Église, tels que la contraception, l'avortement, l'homosexualité et l'euthanasie. Selon le Wall Street Journal, cela contredit l'attitude des laïcs catholiques du pays. Selon une enquête de l'Université jésuite de Georgetown, en 2021, environ deux catholiques sur trois (62%) soutenaient la bénédiction des couples de même sexe. Un peu plus de la moitié (52 %) soutenaient les femmes prêtres et seulement 38 % s'opposaient à l'euthanasie ou au suicide assisté.

 

Enfin, plus notable est la position de l'évêque de Trêves Stephan Ackermann qui veut encourager les personnes queer dans l'Église catholique. Il est heureux que l'Église se développe davantage et qu'un dialogue ouvert entre l'église officielle et les groupes homosexuels ait émergé ces dernières années, a déclaré Ackermann, selon un communiqué du diocèse mardi à l'occasion d'une visite à la communauté homosexuelle de Sarrebruck le week-end. Queer est un terme collectif désignant les personnes non hétérosexuelles, telles que les personnes gaies, lesbiennes, transgenres ou bisexuelles. Dans le même temps, l'évêque a souligné : "En tant qu'Église, nous avons une dette à payer parce que les personnes homosexuelles ont été et sont toujours victimes de discrimination et de souffrance." Cela se produit encore aujourd'hui. "Nous devons dire clairement que nous sommes une église ensemble - et que les personnes queer en font partie." La voie synodale de l'Église catholique en Allemagne s'est récemment prononcée en faveur d'une réévaluation de l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité (https://katholisch.de/artikel/42666-bischof-ackermann-schuld-der-kirche-gegenueber-queeren-menschen).

 

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Publié le 19 Décembre 2022

José Lorenzo nous montre ce lundi 19 décembre 2022 dans religiondigital.org que tenue à la mi-novembre, celle des évêques allemands pourrait être l'une des visites ad limina qui a suscité le plus d'intérêt tout au long de cette année 2022 déjà morose.

 

L'épiscopat allemand quelque peu divisé est arrivé, entre l'épée des avancées réalisées dans les assemblées du Chemin synodal, et le mur monolithique de Rome, qui avait envoyé un message clair les avertissant que ce qui avait été décidé dans ce forum (quel tant d'enthousiasme et l'espoir s'est élevé en Allemagne, mais aussi à l'étranger) n'engageait en rien le Vatican. Or, le cardinal Reinhard Marx, dans des déclarations recueillies par le portail katholisch, affirme que les évêques allemands "n'ont pas reçu de tape sur les doigts" à Rome, qu'ils ont eu l'occasion de parler "très ouvertement avec le Pape" et que dès leur rencontres avec les préfets des évêques et de la Doctrine de la Foi, Ouellet et Ladaria, "[n'a] marqué en aucune manière la fin du Chemin synodal".

 

Comme l'a souligné l'également membre du Conseil des cardinaux du pape dans un acte au Club de la presse de Munich, les conversations ultérieures avec les cardinaux [Ouellet et Ladari] ne s'étaient pas développées de telle manière qu'on puisse affirmer que "nous avons reçu un remorqueur oreilles et maintenant nous nous arrêterons, nous ferons nos valises et le Chemin Synodal sera terminé". Marx a réduit au niveau de "conférences" les raisons données par les présidents des deux dicastères lors des visites obligatoires qui leur sont faites, où ils passent en revue les questions qui relèvent de leur compétence et qui, en général, les concernent le plus, ajoutant qu'ils y font il n'y avait pas la "décision du pape".  

 

En ce sens, et malgré les critiques venues du Vatican, la majorité des évêques allemands, a rappelé le cardinal, qui a également été président de l'épiscopat allemand, ont "très clairement" rejeté la proposition de moratoire sur le projet de Chemin synodal. Selon Katholisch, Marx a souligné qu'il restait convaincu du Chemin synodal. «Le projet de réforme de l'Église catholique en Allemagne n'était pas la solution à tous les problèmes, mais c'était une bonne voie qui allait lancer de nombreux débats nécessaires dans l'Église du monde entier».

 

Enfin, Héloïse de Neuville nous apprend dans la-croix.com (https://www.la-croix.com/Religion/Mgr-Emmanuel-Lafont-eveque-emerite-Cayenne-condamne-lEglise-2022-12-19-1201247222) que l’évêque émérite de Guyane,  Mgr Emmanuel Lafont aurait été interdit par le Vatican de toutes activités pastorales. Du côté de la justice civile, l’ecclésiastique fait l’objet d’une enquête préliminaire pour traite d’être humain aggravée, aide au séjour irrégulier et abus de confiance aggravé.

 

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Publié le 18 Décembre 2022

francetvinfo.fr avec l’AFP nous  montrent qu’il ne s'accrochera pas à son poste à tout prix. Le pape François a révélé, dans une interview publiée dimanche 18 décembre 2022, avoir signé il y a près de dix ans une lettre de démission dans l'éventualité où des problèmes de santé l'empêcheraient de remplir ses fonctions. Le souverain pontife, qui a soufflé sa 86e bougie samedi, souffre d'une affection inopérable du genou qui l'a contraint à se déplacer en fauteuil roulant ces derniers mois.

 

Dans une déclaration au quotidien espagnol ABC (en espagnol), le pape a expliqué avoir déjà signé une lettre de démission qu'il avait remise au secrétaire d'État du Vatican, Monseigneur Tarcisio Bertone, avant que ce dernier ne prenne sa retraite en 2013. "J'ai signé la démission et lui ai dit : 'en cas d'empêchement médical ou autre, voici ma démission. Vous l'avez'", a déclaré le souverain pontife. En juillet dernier, dans une autre interview, le pape François avait reconnu qu'il devait ralentir ses activités à cause de sa santé chancelante. Il a notamment dû réduire ses déplacements à plusieurs reprises et en a même annulés au cours de l'année écoulée, en raison de la douleur. "Je pense qu'à mon âge et avec cette contrainte, je dois me préserver un peu pour pouvoir servir l'Église. Ou, au contraire, réfléchir à la possibilité de me retirer", avait-il déclaré. Le prédécesseur du pape François, Benoît XVI, avait lui démissionné en 2013 en raison d'une santé défaillante. Agé de 95 ans, il vit toujours au Vatican. Lorsqu'on lui a demandé comment ce serait aujourd'hui si Benoît XVI régnerait encore sur l'Église dans sa vieillesse, le pape François a répondu : "Ces jeux d'imagination sont toujours trompeurs. C'est pourquoi je ne m'en soucie pas" (https://www.katholisch.de/artikel/42627-papst-franziskus-habe-bedingte-ruecktrittserklaerung-unterschrieben).

 

Il a également évoqué les récents changements qu'il a apportés à la prélature personnelle de l'Opus Dei, stipulant, entre autres, que le chef de la prélature sera un prêtre plutôt qu'un évêque, et que la supervision vaticane du groupe sera désormais confiée au Dicastère pour le clergé, plutôt que le Dicastère pour les évêques. Notant que certains ont dit qu'il s'agissait d'un acte visant à couper les ailes de l'Opus Dei et à régner essentiellement sur le groupe, le pape François a nié cela, affirmant que le transfert des évêques au clergé était une question de droit canonique. Il a réprimandé ceux qui, selon lui, ont cherché à dépeindre la décision comme une insulte à l'Opus Dei. Comme il l'a fait dans le passé, le pape François a également mis en garde contre le fait de s'accrocher trop étroitement à la tradition au sein de l'Église, affirmant que ceux qui soutiennent qu'il ne prête pas suffisamment d'attention à la doctrine ont tort. Il a également évoqué les scandales des abus cléricaux et le problème de la dissimulation, affirmant que "c'est un très grand mal", et que les progrès sont lents, mais "petit à petit, nous nous y attaquons". Et le pape a également répondu aux critiques selon lesquelles ses nominations cardinalices sont trop diverses, ce qui pourrait entraîner des problèmes lors d'un futur conclave car aucun des nouveaux cardinaux qu'il a nommés ne se connaît (https://cruxnow.com/vatican/2022/12/pope-reveals-hes-signed-a-resignation-letter-in-case-of-medical-incapacity).

 

L'état actuel de l'Église catholique en Allemagne n'inquiète pas le pape François. L'Église en Allemagne "ne m'enlève pas la paix", a-t-il dit. Il a rappelé sa lettre aux catholiques d'Allemagne en 2019, sur laquelle il travaillait depuis un mois. Avec cette lettre, il voulait dire : «Frères, pensez-y !» Le souverain pontife a également commenté la guerre d’Ukraine. Le pape François ne croit pas que la fin soit proche. "Je ne vois pas de fin bientôt parce que c'est une guerre mondiale. N'oublions pas cela. Plusieurs personnes sont déjà impliquées dans cette guerre. C'est mondial." Le pape considère le déclin de l'empire russe comme l'une des causes de la guerre. Il a déclaré : "Je crois que lorsqu'un empire commence à perdre de la force et qu'il y a des armes à utiliser, à vendre et à tester, la guerre éclate. Je pense qu'il y a de nombreux intérêts en jeu ici." Il a également annoncé la nomination d'une femme à un poste de préfet au Vatican. "Il n'y a aucune raison pour qu'une femme ne dirige pas un dicastère où un laïc peut être préfet." Le pape a poursuivi en disant : "J'ai une femme en tête pour un dicastère dont la direction deviendra vacante dans deux ans". Cependant, le pape n'a pas dit quelle autorité et quel candidat il entendait par là (https://www.katholisch.de/artikel/42627-papst-franziskus-habe-bedingte-ruecktrittserklaerung-unterschrieben).

 

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Publié le 17 Décembre 2022

RTL.fr dans son article du vendredi 16 décembre 2022 que secouée par les affaires récentes de l'évêque Michel Santier et du cardinal Jean-Pierre Ricard, l'Église de France est venue présenter au pape les mesures décidées lors de la dernière assemblée plénière de novembre qui réunissait tous les évêques à Lourdes.

 

La rencontre avec le pape François a duré presque une heure. Ce dernier a exprimé ses «vifs encouragements» et «une certaine confiance dans le dynamisme de l'Église de France», a déclaré Mgr de Moulins-Beaufort (https://www.lepoint.fr/societe/pedocriminalite-les-eveques-francais-signalent-des-dysfonctionnements-14-12-2022-2501824_23.php)."'Vous portez des choses lourdes, nous le savons'. Il l'a répété plusieurs fois", raconte Vincent Jordy l'archevêque de Tours. La délégation se dit confortée, soutenue, encouragée par le souverain pontife. "C'est important pour nous, et c'est important qu'il soit informé par nous-mêmes sur ce qui se passe en France", note Eric de Moulins Beaufort, l'archevêque de Reims. Ils ont expliqué au pape qu'ils allaient créer un conseil de suivi, présidée par une personnalité qualifiée extérieure à l'Église, pour aider les évêques dans le suivi des procédures, "parce que les évêques sont seuls quand ils doivent traiter un dossier qui concerne un autre évêque", souligne Dominique Blanchet, l'évêque de Créteil qui s'est trouvé lui-même dans cette situation dans le scandale Santier. "Nous ne sommes pas devenus prêtre pour mener des enquêtes", répète Eric de Moulins Beaufort.

 

L'archevêque de Reims a également évoqué «une habitude un peu trop forte que tout soit fait dans la confidentialité ou le secret alors que ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus opportun et ajusté». «Là-dessus, on sent qu'il y a toute une culture qui progresse […]», a-t-il confié. Interrogé sur le cas de Mgr Ricard, toujours membre du dicastère pour la doctrine de la foi, le «ministère» compétent sur les cas de pédocriminalité, le président de la CEF a confirmé que le souverain pontife était déjà informé au moment du Consistoire, fin août à Rome, auquel Mgr Ricard a participé. Les évêques de France doivent se rendre au Vatican en trois groupes entre février et juillet 2023 afin d'aborder à nouveau ces sujets (https://www.lepoint.fr/societe/pedocriminalite-les-eveques-francais-signalent-des-dysfonctionnements-14-12-2022-2501824_23.php).

 

La délégation - composée d'Eric de Moulins Beaufort, président de la conférence des évêques de France et de ses deux adjoints Dominique Blanchet et Vincent Jordy- explique qu'elle est aussi allée à Rome pour dénoncer des dysfonctionnements du Vatican dans la gestion de ces affaires d'abus quand elles concernent un évêque rencontrant ainsi les cardinaux en charge des deux dicastères (dicastère veut dire ministère quand on parle de la gouvernance de l'Église) les plus concernés par ces affaires : le cardinal Marc Ouellet du dicastère des évêques - il s'occupe des nominations et démissions, et le cardinal Francisco Ladaria à la tête du dicastère de la doctrine de la foi. Les évêques français ont essayé de tirer les leçons de l'affaire Santier, et pointent des dysfonctionnements au sein même du Vatican. "Nous avons pu en parler, nous avons été écoutés et nos interlocuteurs n'étaient pas du tout sur la défensive" selon Eric de Moulins Beaufort

 

La curie romaine reconnait ces dysfonctionnements, ajoute Dominique Blanchet et il en fait la liste : «1- dysfonctionnement de communication, trop de confidentialité, le secret, avec des questions qui se posent, quand faut-il dire ? à qui ? Quel contenu transmettre ? Dans l'affaire Santier, on n'a pas donné la vraie raison de la démission», rappelle Dominique Blanchet«2- des délais injustifiables dans le traitement des dossiers, la transmission des informations, la manière de mener les enquête à Rome. Toujours dans l'affaire Santier, après la démission présentée par l'évêque au pape, il n'y a pas eu d'administrateur nommé et, malgré le fait qu'il ait reconnu des faits répréhensibles, Monseigneur Santier est resté en poste». «Nous avons été très bien écoutés, nos interlocuteurs étaient […] tout à fait prêts à reconnaître que tout n'avait pas été parfaitement mené», a alors déclaré à la presse Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France (CEF) (https://www.lepoint.fr/societe/pedocriminalite-les-eveques-francais-signalent-des-dysfonctionnements-14-12-2022-2501824_23.php).

 

"Nous repartons confiants, la culture du réflexe bouge" assure les évêques français. Mais le travail doit continuer. En trois groupes, tous les évêques français iront à Rome en février, mai et juillet.

 

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Publié le 16 Décembre 2022

Benoît Roux nous montre dans france3-regions.francetvinfo.fr ce vendredi 16 décembre 2022 que dans un communiqué en date du 15 décembre 2022, le diocèse pyrénéen de Tarbes-Lourdes indique que "sa Sainteté le Pape François a renvoyé de l’état clérical l’abbé Jean-Claude Mercier." Le 9 décembre 2022, le souverain pontife a signé un décret signifiant que l'abbé Jean-Claude Mercier est renvoyé de l'état clérical. "Je n'en suis pas surpris car je me suis battu pour ça", déclare Bruno Gallet. En 2017, il est envoyé par un huissier de justice pour aller voir ce qu'il sa passe dans l'abbaye de Tarasteix. Il entre dans l'abbaye comme bénévole en tant que croyant aussi. "J'ai été totalement sous l'emprise du Père Mercier. Mais ce que j'ai découvert est absolument hallucinant. Mais tout le monde le soutient, aussi bien dans le domaine civil que religieux!". Depuis 2017, ce sexagénaire se bat quotidiennement pour que les agissements de Jean-Claude Mercier se retrouvent sur la place publique et devant la justice.

 

La Commission Indépendante sur les abus sexuels dans l’église (CIASE) à l’origine du rapport Sauvé, avait saisi le procureur, suite au témoignage d’un habitant affirmant avoir été sa victime. En 2021, l'évêché de Tarbes-Lourdes lui a retiré la possibilité de célébrer des sacrements. Il avait déjà mis en garde " tous les fidèles et les pèlerins de passage en leur conseillant de ne pas se rendre dans cette ancienne abbaye et de ne pas la financer" (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php). Au vu des différentes enquêtes, le pape l'exclut donc de l'Église. Le communiqué précise que "les indications déjà formulées par les évêques successifs de Tarbes et Lourdes sont confirmées et renforcées". Si l'évêque assure ne pas être en mesure de décliner les raisons exactes de l'Église qui ont motivé l'ouverture d'une enquête canonique ouverte en 2021 à l'encontre de l'abbé Mercier, et ne pas avoir eu accès à l'ensemble du dossier, il déclare que "la décision du Pape a été formulée sur les critères de la Justice de l'Eglise. Sa décision de renvoyer l'abbé Mercier de l'état clérical a été prise sur la base de l'enquête canonique du Saint-Siège. Tout ce que je peux vous dire c'est que cette décision n'a pas été prise à la légère et se fonde sur des éléments graves, des accusations et des attitudes de désobéissance importantes. La décision du Pape rend définitives les mesures conservatoires qui avaient déjà prises à son encontre et la mise à jour de son statut qui a d'ailleurs été accepté par l'intéressé" (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php).

 

L'abbé de Tarasteix dans les Hautes-Pyrénées installé depuis 1977 est soupçonné d'abus sexuels et de détournements de fonds. Les faits sont prescrits car ils remontent aux années 1970 mais le parquet de Tarbes avait ouvert une enquête préliminaire pour des faits de viols présumés. Selon Bruno Gallet, il y aurait  plusieurs dizaines d'enfants mineurs abusés par le prêtre. Originaire de Bretagne, il est ordonné prêtre de Djibouti en 1970. Il entreprend en 1977 la restauration du Monastère de Tarasteix. Le bâtiment a été baptisé "Notre Dame de l'Espérance". En 1979, le pape Jean-Paul II a béni la communauté de Notre Dame de l’Espérance lors d'une audience. L'abbé n'aurait pas reçu de mandat de l'Église depuis fort longtemps : "M. Mercier n’a pas reçu de mission de l’Eglise catholique (ni de son diocèse d’origine de Djibouti ni de celui de Tarbes et Lourdes où il réside depuis 1977) depuis au moins 45 ans et ne peut en aucun cas la représenter. Il n’en est plus membre. L’ancienne abbaye de Tarasteix où il réside est un lieu privé sous la seule responsabilité de son propriétaire. Les fidèles catholiques ne doivent pas s’y rendre." Jean-Claude Mercier n'est donc plus un homme d'église et l'abbaye de Tarasteix n'est plus un lieu de culte. Sur des vidéos postées sur Youtube, le prêtre se félicite pourtant d'avoir récupéré cette abbaye en ruine et d'avoir fait tous les travaux nécessaires grâce à des donateurs et des bénévoles. Mais la justice a aussi le prêtre dans le collimateur : il est aussi accusé d’abus de confiance, de détournement de dons destinés à la restauration de l’abbaye. Toujours selon Bruno Gallet "Le père Mercier se fait remettre des fonds pour soi-disant restaurer l’abbaye. J'ai épluché toute la comptabilité et je n'ai jamais vu passer une seule facture pour travaux".

 

Située à 15 min de Tarbes, cette abbaye fondée par un Allemand -le père Hermann Cohen, un élève de Frantz Lizst- est ouverte aux visiteurs. Elle n'est plus aujourd'hui reconnue par l'Eglise catholique. Les fidèles catholiques sont priés de ne plus se rendre à l'abbaye de Tarasteix (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php). Reste à savoir quel sera le volet judiciaire de ce dossier.

 

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Publié le 15 Décembre 2022

cath.ch nous montre ce jeudi 15 décembre 2022 que le père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, a admis le 14 décembre 2022 que le prêtre-artiste Marko Rupnik, accusé d’abus sexuels sur des religieuses, avait été temporairement excommunié en rapport à une autre affaire. Les jésuites relevaient également que Marko Rupnik était sous le coup de «mesures préventives» lui interdisant d’entendre des confessions, de donner une direction spirituelle ou de diriger des exercices spirituels.

 

«La légèreté» des sanctions et un manque de transparence sur cette affaire ont été pointées du doigt par de nombreux observateurs, également au sein des jésuites. D’autant plus que les abus auraient été commis lors de la confession, ce qui constitue une circonstance aggravante. Le père Sosa avait, dans une précédente interview, insisté sur le fait que les restrictions étaient «préventives», relevant que l’enquête menée sur ces cas avait été «préliminaire» et non conclusive. Mais le doute sur la culpabilité de Marko Rupnik s’est encore un peu plus estompé après les révélations faites par Arturo Sosa le 14 décembre 2022 à Rome, devant un panel de journalistes. Il a confirmé l’existence d’une accusation apparue en 2019, selon laquelle l’artiste aurait abusé d’autres femmes adultes sous sa responsabilité spirituelle, cette fois en Italie. Le supérieur des jésuites a précisé que Marko Rupnik avait été, dans ce cadre, frappé d’une excommunication. Il aurait subi cette mesure maximale dans l’Église catholique après avoir été reconnu coupable de «l’absolution du complice». Il aurait en effet donné l’absolution à l’une des femmes dont il aurait lui-même abusé, pour avoir eu des activités sexuelles avec lui. «L’absolution du complice» implique, selon le droit canon, une excommunication latae sententiae (automatique). Une peine qui aurait toutefois été levée, après que le père Rupnik se soit repenti de son crime, comme le prévoit le droit de l’Église, a souligné le père Sosa.

 

Ces nouvelles révélations posent des questions encore plus insistantes sur les réponses données à la fois par le Vatican et la Compagnie de Jésus à ces affaires. L’Associated Press (AP), présente lors du point de presse à Rome, note qu’Arturo Sosa a contredit la déclaration antérieure des jésuites en affirmant que les mesures contre Marko Rupnik étaient liées aux accusations de 2019 et non à celles de 2021. L’excommunication se serait produite avant les nouvelles plaintes de 2021. Aucune explication n’a été donnée sur la raison pour laquelle le Dicastère pour la Doctrine de la Foi avait classé le dossier. L’AP relève que l’organe du Vatican renonce régulièrement à la prescription pour les crimes liés aux abus. Une décision d’autant plus incompréhensible que le dicastère était forcément au courant de l’excommunication et de l’existence d’un délit antérieur d’une extrême gravité commis par Marko Rupnik.

 

Selon le média espagnol Vida Nueva, le pape François n’a pas intercédé en faveur du mosaïste. Le média hispanophone cite des sources vaticanes selon lesquelles le pape François n’a pas eu accès au dossier Rupnik et ne connaît pas les détails des allégations. «Il lui aurait donc été impossible de se prononcer sur les mesures préventives ou les sanctions proposées tant par le DDF que par les jésuites eux-mêmes». Selon le droit canon (1355), la cessation d’une peine est entre les mains de l’ordinaire qui l’a imposée, qui pourrait être l’évêque ou le vicaire local, mais aussi le supérieur général de la congrégation, en l’occurrence Arturo Sosa. Mais le pape pourrait-il intervenir pour, dans un souci de faire valoir sa politique de tolérance zéro, faire rouvrir le dossier pour obtenir une condamnation exemplaire du père Rupnik? D’après Vida Nueva, cela pourrait arriver si, une fois les résolutions des deux affaires rendues publiques, on décidait a posteriori d’en appeler au pape en tant qu’instance supérieure.

 

Rien n'explique pourquoi le Dicastère, qui renonce régulièrement au délai de prescription pour les crimes liés à la maltraitance, a décidé de ne pas y renoncer cette fois-ci, en particulier compte tenu de la condamnation antérieure pour une infraction tout aussi grave contre une femme adulte. Le bureau, maintenant appelé le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, est dirigé par un jésuite, a un procureur jésuite pour les crimes sexuels et avait comme n° 2 à l'époque quelqu'un qui vivait dans la communauté jésuite de Rupnik à Rome. On a demandé à Sosa ce que le pape François savait, le cas échéant, du cas de Rupnik ou s'il était intervenu. Sosa a déclaré qu'il "pouvait imaginer" que le préfet du dicastère, le cardinal jésuite Luis Ladaria, aurait informé le pape d'une telle décision. Les responsables du Dicastère n'ont pas répondu aux courriels demandant des commentaires ou ont refusé de commenter, renvoyant les questions au porte-parole du Vatican, qui à son tour a renvoyé les questions aux jésuites (https://cruxnow.com/vatican/2022/12/jesuits-admit-artist-excommunicated-before-new-abuse-claims).

 

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Publié le 14 Décembre 2022

lapresse.ca nous montre dans son article du mardi 13 décembre 2022 que le cardinal Marc Ouellet a déposé mardi devant un tribunal du Québec une poursuite en diffamation contre une femme qui l’accuse de l’avoir agressée sexuellement pendant qu’il était archevêque de Québec. Le préfet de la Congrégation pour les évêques, réclame une indemnisation de 100 000 $ pour une atteinte à sa réputation, son honneur et sa dignité, selon une copie de la poursuite fournie par son bureau.

 

La femme, identifiée seulement comme «F.», est l’une des nombreuses participantes à une action collective intentée contre le diocèse de Québec en avril, et qui accuse plusieurs prêtres, dont monseigneur Ouellet, d’agression sexuelle. La femme reproche à monseigneur Ouellet quatre incidents d’attouchements sexuels inappropriés à la fin des années 2000. Le document judiciaire fait notamment état de massages, de mains trop près des fesses et d'autres atteintes à son intimité. Marc Ouellet avait nié la véracité des allégations dans les jours suivant la diffusion des détails de l'action collective. La demande déposée par le cardinal Ouellet devant la Cour supérieure du Québec, mardi, nie à nouveau qu'il ait quoi que ce soit à se reprocher et répète qu'il n'a aucun souvenir d'avoir rencontré «F.» (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940967/cardinal-marc-ouellet-plainte-diffamation-allegations-agression-sexuelle-vatican).

 

La demande déposée par le cardinal Ouellet mardi devant la Cour supérieure du Québec nie à nouveau qu’il ait quoi que ce soit à se reprocher et répète qu’il n’a aucun souvenir d’avoir rencontré F. : «M’étant préalablement assuré de protéger l’anonymat de la plaignante en obtenant une ordonnance à cet effet, j’entreprends aujourd’hui un recours judiciaire en diffamation devant les tribunaux québécois afin de démontrer la fausseté des allégations portées contre moi et de rétablir ma réputation et mon honneur», affirme le cardinal dans un communiqué diffusé mardi (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940967/cardinal-marc-ouellet-plainte-diffamation-allegations-agression-sexuelle-vatican).

 

Même si les allégations sont vraies, poursuit la demande, les accusations spécifiques de la femme concernant son comportement présumé ne constituent pas une «agression sexuelle» ou l’agression sexuelle d’une mineure, qui sont les autres crimes couverts par l’action collective. Mgr Ouellet cite de la jurisprudence québécoise pour appuyer son propos. Le cardinal estime aussi que le fait d'être associé aux autres allégations – dont certaines concernent des gestes répétés et commis sur des enfants – fausse la perception des gestes dont il est accusé dans l'esprit du public mardi (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940967/cardinal-marc-ouellet-plainte-diffamation-allegations-agression-sexuelle-vatican). La demande ajoute que le cardinal Ouellet a subi une angoisse psychologique importante depuis que les allégations de la femme ont été rendues publiques et que sa réputation internationale a été grandement ternie.

 

Le cabinet représentant «F.», Arsenault, Dufresne, Wee Avocats, n'était pas immédiatement disponible mardi pour réagir à la poursuite de Marc Ouellet. Dans son communiqué, le cardinal Marc Ouellet souligne que son action ne vise pas à délégitimer les accusations des victimes d'agressions sexuelles commises par des membres du clergé catholique. "Je suis sensible à leur souffrance et leur redis ma compassion sincère. Leur droit à la justice n’est pas remis en cause par ma démarche, qui est néanmoins douloureusement nécessaire pour défendre la vérité, ma réputation et mon honneur", affirme-t-il. Le cardinal ajoute que "toute éventuelle compensation financière" servira à la lutte contre les abus sexuels chez les Autochtones (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940967/cardinal-marc-ouellet-plainte-diffamation-allegations-agression-sexuelle-vatican).

 

Le pape François a mis fin à l’enquête de l’Église concernant le cardinal Ouellet après que le prêtre enquêteur qui a rencontré F. a déterminé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre, puisque la femme n’a pas formulé d’accusations qui le justifierait. Les avocats de monseigneur Ouellet ont précisé que toute indemnisation sera versée au combat contre les agressions sexuelles des Autochtones du Canada. Selon Me Alain Arsenault, qui pilote ce recours collectif, cette femme a été traumatisée par ces événements. Chaque victime pourrait toucher des indemnités pouvant aller jusqu’à 600 000 $ (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1940967/cardinal-marc-ouellet-plainte-diffamation-allegations-agression-sexuelle-vatican). 

 

Enfin, le pape François a appelé ce mercredi à «baisser le niveau des dépenses» de Noël afin d’économiser et d’envoyer des dons aux Ukrainiens. «Faisons un Noël plus humble, avec des cadeaux plus humbles. Envoyons ce que nous économisons au peuple ukrainien, qui en a besoin : il souffre tant, il a faim, froid, tant de gens meurent parce qu’il n’y a pas de médecins ou d’infirmiers», a exhorté le souverain pontife à l’issue de son audience générale hebdomadaire au Vatican. Le pape plaide inlassablement pour la paix depuis le début, en février, de l’invasion russe en Ukraine, un sujet qu’il évoque régulièrement dans ses prises de parole. Jeudi, lors d’une cérémonie publique à Rome, il n’avait pas pu réprimer ses larmes en évoquant une fois de plus l’Ukraine «martyrisée» par la guerre (https://www.lemonde.fr/international/live/2022/12/14/guerre-en-ukraine-en-direct-la-russie-ne-prevoit-aucune-treve-de-noel-ou-du-nouvel-an_6154314_3210.html).

 

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Publié le 14 Décembre 2022

Loup Besmond de Senneville (à Rome) nous montre dans la-croix.com le lundi 12 décembre 2022 que trois évêques français se rendent à Rome du lundi 12 au mercredi 14 décembre, un mois après l’Assemblée plénière de Lourdes, au cours de laquelle les affaires concernant Mgr Santier et le cardinal Ricard avaient monopolisé toute l’attention.

 

Mgr de Moulins-Beaufort, Mgr Blanchet et Mgr Jordy souhaitent soumettre au Vatican un certain nombre de «dysfonctionnements» de la Curie dans la gestion de ces cas. Parler au pape François des erreurs commises par la Curie du Vatican dans la gestion de certains cas d'abus sexuels qui ont été révélés à l'insu de la Conférence épiscopale française elle-même, ce serait, du moins, l'un des objectifs de la visite que, du 12 au 14 décembre, la direction de l'Église gauloise effectue au Vatican, où une audience avec le pape François était prévue (https://www.religiondigital.org/vaticano/Francia-Vaticano-explicaciones-Doctrina-Fe-obispos-abusos_0_2514348547.html).

 

Justement pour tenter d'éviter certains de ces dysfonctionnements, la Conférence épiscopale a lancé le Tribunal pénal canonique national (TPCN), en fonction depuis le 5 décembre 2022, destiné à se substituer aux juridictions diocésaines ou interdiocésaines existantes en France en matière pénale et dont la compétence sera s'étendre à tout le territoire national pour éviter l'occultation par les diocèses (https://www.religiondigital.org/vaticano/Francia-Vaticano-explicaciones-Doctrina-Fe-obispos-abusos_0_2514348547.html).

 

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