Publié le 29 Juin 2023

Raphaël Boschet, pour la-croix.com nous montre ce jeudi 29 juin 2023 qu’après la mort du jeune Nahel, des émeutes ont éclaté, dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 juin, dans de nombreuses communes de France. L’évêque de Nanterre, ville du drame, Mgr Matthieu Rougé, appelle à tout mettre en œuvre pour éviter l’escalade de la violence et les chrétiens à être des artisans de paix.

 

«Responsables religieux de la ville de Nanterre et engagés depuis longtemps pour la fraternité, nous voulons en appeler ensemble, en ces heures si éprouvantes pour notre ville et notre pays, au dialogue et à la paix», appelle-t-il. «Nous entendons les souffrances et les colères qui s’expriment et adressons nos sincères condoléances à la mère et à la famille de Nahel mais nous affirmons aussi d’une seule voix que la violence n’est jamais un bon chemin. Nous appelons tous les croyants à être des serviteurs de la paix et nous sommes tous ensemble disponibles pour y contribuer.» Mgr Rougé a par ailleurs célébré une messe pour la paix en l’église Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre ce jeudi matin (https://fr.aleteia.org/2023/06/29/mort-de-nahel-a-nanterre-lappel-au-dialogue-et-a-la-paix-de-mgr-rouge/).

 

Cependant l’évêque est-il le plus fiable pour faire cette demande, car celui qui se rêve en archevêque de Paris interviendra lors de l’événement organisé par le mouvement catholique identitaire Ichtus. Signe d’un flottement de plus en plus marqué dans le positionnement face à l’extrême droite de l’épiscopat, qui s’était pourtant mobilisé contre le Front national jusqu’à la fin des années 2000. Sa présence a été confirmée à Libération par Guillaume de Prémare, délégué général du mouvement, qui précise : «Mgr Rougé donnera une conférence sur le thème de culture et évangélisation» (https://www.liberation.fr/societe/religions/quand-leveque-de-nanterre-matthieu-rouge-participe-a-une-universite-dete-dextreme-droite-20230629_AX656YF2KNHULHNVA44IJN7FCA/).

 

Plus de 6000 personnes ont pris part à la marche blanche organisée en hommage à l’adolescent tué mardi par un policier. Des violences ont éclaté en fin de cortège et se poursuivent. Aucun bus ni tramway ne circulera à partir de 21 heures en Ile-de-France (https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-en-direct-le-policier-mis-en-examen-pour-homicide-volontaire-et-place-en-detention-provisoire_6179556_3224.html). Au total, 150 personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi après une deuxième nuit de tensions. Des écoles, des mairies et des commissariats ont été pris pour cible. 150 policiers ont été légèrement blessés et un plus sérieusement. Emmanuel Macron a présidé une réunion de la cellule interministérielle de crise jeudi matin (https://www.liberation.fr/societe/en-direct-tensions-en-banlieue-cellule-de-crise-autour-de-macron-marche-blanche-a-nanterre-suivez-toutes-les-informations-de-ce-29-juin-liees-a-la-mort-de-nahel-20230629_WE2HNKHKRVAKHPOHYFST5WC5MI/).

 

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Publié le 28 Juin 2023

la-croix.com (avec l’AFP) nous montre que selon les statistiques publiées mercredi 28 juin par l’assemblée des évêques, plus d’un demi-million de personnes ont quitté l’Église catholique en Allemagne en 2022.

 

Plus d’un demi-million de personnes ont quitté l’Église catholique allemande l’an passé, un record pour l’institution déstabilisée par une crise de confiance sans précédent liée aux scandales d’abus sexuels et qui peine à se réformer. Au total, 522 821 catholiques ont tourné le dos à leur église, après déjà 359 338 l’année précédente, indique l’assemblée des évêques dans ses statistiques annuelles. Les chiffres sont «alarmants», a reconnu le président de l’assemblée Georg Bätzing, appelant à «ne pas se décourager» et continuer d’œuvrer sur la voie de la réforme. Malgré l’hémorragie, le catholicisme reste la première confession du pays avec quelque 20,9 millions d’adhérents, devant les protestants (19,1 millions, en baisse de quelque 380 000 personnes sur un an).

 

Un record pour l’institution, déstabilisée par une crise de confiance liée aux scandales d’agressions sexuelles. Depuis 2010, date de la révélation des affaires d’abus sexuels sur des enfants dans l’institution, le nombre des fidèles catholiques a fondu de quelque 3,7 millions. «C’est triste, mais pas très surprenant», a réagi de son côté Irme Stetter-Karp, présidente de l’influent comité central catholique (Zdk), qui rassemble les laïcs. « L’Église a perdu la confiance (de ses fidèles) surtout à cause du scandale des abus sexuels », a-t-elle estimé dans un communiqué. Mais aujourd’hui, elle « ne se montre pas non plus suffisamment déterminée à mettre en œuvre des visions pour l’avenir de la vie chrétienne dans l’Église », a-t-elle critiqué alors que le processus de réforme de l’institution patine.

 

En 2018, une enquête universitaire avait dévoilé que 3 677 enfants avaient subi des violences sexuelles perpétrées par des membres du clergé entre 1946 et 2014. Le nombre réel des victimes est jugé plus élevé, les auteurs du rapport n’ayant pas eu accès à toutes les archives de l’institution. Après s’être officiellement excusée, l’Église a depuis travaillé à un système d’indemnisations des victimes, toujours jugées insuffisantes par ces dernières. Elle a aussi tenté lors d’un synode de plus de trois ans de proposer des voies pour se réformer afin de regagner la confiance des croyants et pallier le manque de prêtres. Parmi les thèmes de ce synode : une remise en cause notamment le célibat et une place plus importante réservée aux femmes.

Des changements globalement rejetés par le Vatican, dont l’aval est nécessaire pour les appliquer, ainsi que par les évêques conservateurs allemands, dont le controversé cardinal de Cologne Rainer Maria Woelki. Ce dernier, soupçonné d’avoir couvert un prêtre accusé de violences sexuelles dans son diocèse, fait actuellement l’objet d’une enquête pour parjure.

Cependant l’espoir demeure, car dans le même temps, il y a eu 155 173 baptêmes, 1447 admissions de fidèles chrétiens d'autres confessions et 3753 réadmissions d'individus ayant abandonné le catholicisme. La Conférence épiscopale a indiqué dans son communiqué qu'en revanche, après la pandémie, la fréquence avec laquelle certains sacrements sont demandés a augmenté. Ainsi, en 2022, 35 467 mariages religieux ont été célébrés (contre 20 140 l'année précédente) et 155 173 baptêmes (contre 141 992 en 2021) (https://www.religiondigital.org/mundo/Sigue-desbandada-Alemania-abandonaron-Iglesia_0_2573442645.html).

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Publié le 27 Juin 2023

Alan Le Bloa sur Ouest-France.fr nous montre dans son article du mardi 27 mai 2023 qu’un rapport de 800 pages, publié lundi 26 juin 2023 sur les agressions sexuelles commises au sein de la communauté religieuse des frères de Saint-Jean, demandé en 2019 par la congrégation, documente un «système d’emprise généralisée» au sein de la communauté religieuse. À la suite de la publication de ce rapport, la Conférence des évêques de France (CEF) a assuré, ce mardi 27 juin 2023, porter «dans ses prières les personnes victimes d’agressions sexuelles et d’abus commis au sein de la communauté Saint-Jean». L’épiscopat français encourage par ailleurs «les Frères de Saint-Jean, engagés dans un important et nécessaire travail de vérité».

 

Ce travail a été commandé par la «famille» Saint-Jean en 2019 à la suite de révélations de violences sexuelles commises par son fondateur et dont certaines ont été jugées. Il a été confié à un groupe «pluridisciplinaire» composé de théologiens, d’historiens et de psychologues. Il a mené à des chiffres accablants. La famille Saint-Jean, à la pointe du renouveau de l'Église dans les années 70, a été "contaminée dès son origine par une sorte de virus malfaisant dont l'effet le plus grave est la propagation d'abus sexuels accompagnés de justifications" indique le rapport cité par Ouest-France (https://www.midilibre.fr/2023/06/27/agressions-sexuelles-et-emprise-generalisee-au-sein-de-la-communaute-saint-jean-72-freres-ont-fait-167-victimes-11304578.php). Depuis 1975, des agressions sexuelles commises par 72 frères ont fait 167 victimes, confirme le document, souligne le rapport sur la base de témoignages de victimes, d’abuseurs ou de documents archivés. Trente religieuses, 69 femmes laïques, 29 mineures et 15 garçons mineurs ont été identifiés comme victimes. Parmi les abuseurs figurent 52 prêtres, sur les 390 que comptait la congrégation. Huit étaient des formateurs. La majorité des faits a été commise «dans le cadre d’un accompagnement spirituel de femmes majeures». Les «abus» constatés vont «des paroles de sollicitation à des viols».

 

Ce document pointe la responsabilité directe du fondateur, le dominicain Marie-Dominique Philippe, décédé en 2006, qui «a eu un rôle direct et indirect par la formation intellectuelle qu’il donnait, parce qu’elle a favorisé chez un certain nombre de frères et sœurs des relations équivoques, des abus spirituels et sexuels». "Ce ne sont pas des phénomènes périphériques, mais ils sont liés à un système dont l'emprise du père MD Philippe est le centre. Cette emprise a tourné chez certaines personnes à une abdication de la conscience, voire à une forme d'idolâtrie" cite Le Monde (https://www.midilibre.fr/2023/06/27/agressions-sexuelles-et-emprise-generalisee-au-sein-de-la-communaute-saint-jean-72-freres-ont-fait-167-victimes-11304578.php). Coupable d’agressions sexuelles sur des jeunes femmes et religieuses, il avait été lui-même sanctionné par Rome dans les années 1950.

 

Tout comme son frère Thomas Philippe, fondateur du centre spirituel de l’Eau vive à Soisy-sur-Seine (Essonne), il avait enseigné une théologie dévoyée de «l’amour d’amitié» allant «toujours dans le sens d’une justification des abus» et incitant, souligne les auteurs du rapport, à des relations amoureuses, parfois sexuelles, entre frères et sœurs. L’accompagnement spirituel ou la confession constituait «un faisceau d’emprise» généralisé. «Les actes sensuels étaient vus comme des moyens d’incarner l’amitié, et comme des lieux de croissance dans la chasteté, alors même qu’ils étaient pratiqués par des personnes consacrées», ont constaté les rédacteurs. Le Monde rappelle également qu'avant la création de la congrégation, Thomas Philippe, le frère, avait lui aussi développé une théorie "mystico-sexuelle" ayant conduit à de nombreuses agressions : la Vierge Marie aurait eu des relations charnelles avec Jésus (https://www.midilibre.fr/2023/06/27/agressions-sexuelles-et-emprise-generalisee-au-sein-de-la-communaute-saint-jean-72-freres-ont-fait-167-victimes-11304578.php).

 

En 2022, le chapitre général de la communauté a pris la décision «de ne plus se référer à la règle de vie écrite» par son fondateur. Elle a également mis en place une nouvelle gouvernance et refondé la formation initiale et permanente des frères. Des mesures pour faire en sorte que «l’histoire des frères de Saint-Jean ne se réduise pas à l’histoire sombre des abus sexuels». Cela s’explique par le fait que la famille Saint-Jean compte trois instituts religieux : les Frères de Saint-Jean (422 membres aujourd'hui, fondé en 1975), les Sœurs contemplatives de Saint-Jean (53 membres, fondé en 1982) et les Sœurs apostoliques de Saint-Jean (175 membres, fondé en 1984) (https://www.lepoint.fr/justice/violences-sexuelles-a-saint-jean-un-rapport-accable-son-fondateur-27-06-2023-2526289_2386.php).

 

«Écœurés, atterrés, accablés. Tels sont les mots qui montent à la lecture du rapport», réagit dans un communiqué sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). «Faire croire à autre chose que ce qui est communément admis comme juste, vrai, structurant pour la vie. Cette vaste entreprise s’est réalisée avec des stratégies, conscientes ou non, mais très efficaces, menant au détournement complet des limites, des interdits, bref de la différence entre bien et mal», ajoute-t-elle. Tout en appelant à un «authentique processus de reconnaissance et de réparation pour toutes les victimes» et en invitant ces dernières à se tourner vers la Commission Reconnaissance et réparation. Missionnée par la Corref, l’institution a «été saisie à ce jour par plus de 700 victimes d’agression sexuelles».

 

Enfin, Le but des Frères de Saint-Jean est de rendre justice aux victimes, mais aussi de «donner à tous de mieux comprendre ce qui s’est passé […]  » et « mettre fin à une dérive étalée sur tant d’années, pour que d’autres ne soient pas trompés et trahis […]» (https://www.huffingtonpost.fr/life/article/violences-sexuelles-un-rapport-des-freres-de-saint-jean-denombre-167-victimes-au-sein-de-la-congregation_219797.html).

 

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Publié le 25 Juin 2023

Sudouest.fr avec l’AFP nous montre ce dimanche 25 juin 2023 que le pape François a prié dimanche pour la famille d’une adolescente disparue il y a tout juste 40 ans, un acte salué par son frère qui y voit le signe que le Vatican s’engage enfin sérieusement sur une des plus célèbres énigmes judiciaires en Italie. Emanuela Orlandi, âgée de 15 ans et dont un des parents travaillait au Vatican, a été aperçue pour la dernière fois dans le centre de Rome à la sortie d’une leçon de musique le 22 juin 1983. Depuis quarante ans, cette affaire a donné lieu à d’innombrables spéculations et n’a cessé de passionner les Italiens sur fond de théories du complot mettant en cause les services secrets, la mafia, les hautes autorités vaticanes ou la franc-maçonnerie. Cette affaire a également inspiré une récente série documentaire à succès, «Vatican Girl», diffusée sur Netflix.

 

Après sa prière hebdomadaire de l’Angélus, le pape François a déclaré vouloir profiter de la date anniversaire de la disparition de l’adolescente «pour exprimer à nouveau» sa «proximité avec la famille, en particulier sa mère, et les assurer» de sa «prière». La famille d’Emanuela Orlandi s’est battue pendant des années pour tenter de découvrir la vérité sur son sort. En janvier, le procureur en chef du Vatican a ouvert un dossier sur cette affaire, et le Vatican a révélé avoir transmis ses conclusions au bureau du procureur de Rome, qui mène sa propre enquête. Il y avait «certaines pistes […] méritant une enquête plus approfondie», a déclaré le Vatican, ajoutant avoir recueilli des preuves auprès de ses institutions et des témoignages de hauts fonctionnaires à l’époque.

 

Le Vatican a été accusé d’avoir entravé les efforts d’enquête au fil des décennies, mais le frère Emanuela Orlandi, Pietro, a exprimé dimanche l’espoir que des progrès pourraient enfin être réalisés. «Le tabou d’Emanuela Orlandi a enfin été brisé», a-t-il déclaré devant des journalistes après avoir dirigé un sit-in près du Vatican et écouté le pape. «Le fait de prier est un signe d’espérance d’atteindre la vérité.» Les «mots» du pape «sont déjà un grand pas que nous réclamions depuis des années et des années et cela ne s’était jamais produit», a déclaré Pietro Orlandi. Avant d’ajouter : «Nous attendons des actes après ces mots.»

 

Une des théories les plus en vogue voudrait que la jeune fille ait été kidnappée par des mafieux pour faire pression sur le Vatican afin de recouvrer un prêt. D’autres assurent qu’elle aurait été enlevée pour contraindre les autorités à libérer de prison Mehmet Ali Agca, le ressortissant turc qui avait tenté d’assassiner Jean-Paul II en 1981. Dans la série Netflix, une de ses amies affirme, elle, qu’Emanuela lui aurait confié, une semaine avant sa disparition, avoir été harcelée dans les jardins du Vatican par un proche du pape Jean-Paul II.

 

Et José Manuel Vidal nous montre sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Papa-familiares-especialmente-Emanuela-Orlandi-Vaticano-Francisco_0_2572542724.html) qu’avant cela, d ans sa catéchèse avant l'Angélus, le pape François a reconnu que les persécutions sont "une réalité qui continue d'être actuelle dans l'Église", car "l'annonce du Royaume se heurte à l'opposition, à la violence et à la persécution". Mais, comme le dit Jésus, il ne faut pas avoir peur de la persécution, mais des "modèles de mode, qui mettent les choses au lieu de la personne et la performance au lieu des relations". Pour cette raison, le pape François nous invite à "rester fidèles à ce qui compte", bien qu'"il soit difficile d'aller à contre-courant".

 

Comme chaque année et pour fêter les 40 ans de la disparition d'Emanuela Orlandi, son frère Pietro a organisé un sit-in. A la fin du sit-in et coïncidant avec l'Angélus, les manifestants se sont rendus place Saint-Pierre : «J'espère que le Pape prononcera des paroles pour faire éclater la vérité, pour commémorer ce 40e anniversaire de la disparition d'un citoyen du Vatican. Ce serait un geste positif, cela signifierait tendre la main et trouver une solution ensemble.»

 

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Publié le 24 Juin 2023

Ouest-France.fr avec l’AFP nous montre qu’n an après le revirement de la Cour suprême sur l’avortement, l’Amérique est plus fracturée que jamais. Cette volte-face a aussi créé un casse-tête infernal pour les femmes, une pagaille dans les tribunaux et un dilemme pour le parti républicain. Le 24 juin 2022, la haute cour, profondément remaniée par Donald Trump, a annulé son arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 le droit des Américaines à avorter, et a rendu à chaque État sa liberté de légiférer en la matière. Le jour même, de premiers États interdisaient les interruptions de grossesse sur leur sol, forçant des cliniques à fermer en urgence ou à déménager sur des terres plus accueillantes.

 

Des Américaines forcées de voyager loin et de débourser plus d'argent pour avoir accès à l'avortement, des lois de plus en plus restrictives en matière de droits et des partis politiques qui en tirent des blâmes ou des appuis... Un an après la fin de l'arrêt Roe contre Wade, l'Amérique est profondément fracturée entre la vingtaine d'États ayant décrété des interdits ou de fortes restrictions, principalement situés dans le Sud et le centre, et ceux des côtes qui ont adopté de nouvelles garanties. L'impact global reste, d'un point de vue chiffré, limité: l'organisation professionnelle Society of family planning a recensé en moyenne 79 031 avortements par mois dans l'ensemble du pays de juillet 2022 à mars 2023, comparé à 81 730 en avril/mai 2022, soit une baisse de 3,3%. Au-delà du coût économique, obtenir un jour de congé ou expliquer son absence à ses proches n'est pas toujours simple. S'organiser repousse également l'intervention, plus tard dans la grossesse, et peut avoir un impact psychologique. Sans compter le risque sanitaire. Au premier trimestre, les Américaines peuvent aussi avoir recours à la pilule abortive. Mais elle est illégale dans plusieurs États et celles qui s'en procurent sur internet ou via des réseaux d'aide font face au risque d'être poursuivies en justice.

 

La bataille se poursuit aussi dans l'arène politique et sera l'un des principaux enjeux de la course à la Maison Blanche en 2024: 20% des Américains placent l'avortement en tête de leurs préoccupations pour ce scrutin, selon un sondage USA Today/Suffolk University. Le président Joe Biden, un catholique pratiquant longtemps frileux sur l'IVG, se pose désormais en champion du droit à l'avortement, ce qui lui vaut d'être soutenu par plusieurs grandes organisations de planning familial dans sa campagne pour un second mandat. L'échec de référendums hostiles à l'avortement dans les très conservateurs États du Kansas et du Kentucky a également tempéré les ardeurs des républicains, contraint à un délicat exercice d'équilibristes.

 

Pour satisfaire la droite religieuse, une composante essentielle de leur électorat, ils poussent au niveau local pour des législations très restrictives, interdisant d'avorter même en cas de viol ou d'inceste. Mais soucieux de ne pas s'aliéner les électeurs modérés, ils sont en revanche plus réservés au niveau fédéral, malgré les pressions des grandes organisations anti-IVG. Parmi eux, le groupe SBA Pro-Life a fait savoir qu'il ne soutiendrait que les candidats à la présidentielle de 2024 qui s'engagent à promouvoir une loi limitant l'avortement dans tous les États-Unis. Donald Trump, qui se vante d'avoir «enterré Roe v. Wade» en faisant entrer trois juges conservateurs à la Cour suprême, botte pour l'instant en touche.

 

Dès l’annonce de l'abrogation, certains États ont plutôt décidé de protéger le droit à l'avortement, comme la Californie, le Delaware et le New Jersey. Côté justice, des parlementaires dans le Kansas ont rejeté en août 2022 une proposition d’amendement à la constitution locale censé bannir totalement l’avortement. En janvier 2023, le Minnesota est devenu le premier État post-Roe à inscrire le «droit fondamental à l’avortement» dans ses textes de loi. Certaines voix ont aussi réussi à porter le sujet au-devant de la scène internationale : Harry Styles, Grey's Anatomy, Demi Lovato... La thématique de l'avortement a inspiré les artistes et continuera probablement de le faire, à l'approche de la campagne électorale aux États-Unis.

 

Cependant, comme le montre lavie.fr (https://www.lavie.fr/actualite/societe/le-mouvement-pro-vie-americain-en-plein-doute-85408.php) le changement viendra peut-être aussi de l’Église catholique, qui constitue de loin le pilier du mouvement «pro-vie» américain. De prime abord, elle n’est pas connue pour sa disposition au compromis en la matière. La lutte pour la vie est désignée comme sa «cause prééminente», plus importante que toutes les autres, comme la pauvreté. C’est au nom de ses valeurs «pro-vie» que de nombreux évêques ont appelé à voter pour le Parti républicain. En parallèle, l’Église catholique a aussi promu et financé différentes initiatives sociales pour aider les femmes enceintes en souffrance. Et c’est forte de son expérience du terrain, consciente aussi de l’évolution de la société et des catholiques eux-mêmes (dont la majorité est beaucoup plus libérale que ses évêques), qu’elle semble désormais vouloir évoluer dans sa réflexion sur la législation.

 

En septembre cette année, le président du Comité des activités «pro-vie» au sein de la conférence épiscopale, l’archevêque William Lori, a surpris tout le monde en appuyant l’idée d’instaurer une loi fédérale qui autoriserait l’avortement jusqu’à la quinzième semaine de grossesse. À ses yeux, au nom du principe du moindre mal, une telle loi pourrait au moins protéger ceux qui, sinon, seraient «tués» après la quinzième semaine dans les États autorisant le recours à l’avortement. L’archevêque William Lori se réfère concrètement à une proposition faite par le sénateur Lindsey Graham et le député Chris Smith, tous les deux membres du Parti républicain. Leur idée est de proposer un projet de loi fédéral, donc valable partout aux États-Unis, qui prévoirait des exceptions à l’interdiction de recours à l’IVG pour les cas de viol, d’inceste et, bien sûr, de problème de santé de la mère : le délai de 15 semaines pourrait alors être dépassé.

 

Cette idée a provoqué une levée de boucliers, chez les «pro-vie» comme chez les «pro-choix». Dans une tribune sévère sur la stratégie «pro-vie» des évêques, publiée dans le magazine National Catholic Reporter, de sensibilité libérale modérée, le théologien Steven P. Millies ironise sur le fait que les évêques pourraient désormais soutenir une loi qui autoriserait la quasi-totalité des avortements qui, jusqu’à cet été, étaient légaux partout aux États-Unis. On estime en effet que 94 % des avortements réalisés aux États-Unis interviennent avant la 15e semaine de grossesse…  Joe Biden, de son côté, a d’emblée refusé de considérer ce projet, estimant que 15 semaines seraient une période beaucoup trop courte. Il n’empêche, l’idée fait son chemin au niveau des États, et pas n’importe lesquels (Arizona, Floride…).

 

Dans ces deux États, majoritairement républicains, la règle des 15 semaines a été adoptée et est appliquée d’une façon relativement consensuelle. En Floride, en particulier, elle a été instaurée avec l’assentiment des évêques catholiques sur place, qui ont soutenu la décision du gouverneur Ron DeSantis. Ce catholique, qui se présente comme conservateur et «pro-vie», et qui s’est fait brillamment réélire le 8 novembre, a de facto neutralisé la question politiquement. Contre le «tout libéral», une partie importante du mouvement «pro-vie» américain défend donc désormais une loi qui ressemble à… la loi Veil française. Ou plus exactement – et cela ne manque pas d’ironie – une loi qui serait légèrement plus libérale que la loi Veil.

 

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Publié le 23 Juin 2023

la-Croix.com (avec l’AFP) nous montre que la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi 22 juin que 88 prêtres seraient ordonnés en 2023. Ce chiffre est en forte baisse par rapport aux années précédentes. La CEF avait comptabilisé 122 ordinations en 2022. La plupart de ces ordinations, lors desquelles les prêtres vont « recevoir leur mission dans l’Église », doivent se dérouler les 24 et 25 juin, week-end le plus proche de la fête de saint Pierre et saint Paul, le 29 juin. La plupart (52) travailleront dans un diocèse : c’est le chiffre le plus bas pour les diocèses depuis au moins une décennie. Et 19 nouveaux prêtres seront issus «d’une congrégation, d’une communauté ou d’une société de vie apostolique», comme les communautés de Saint-Martin (7) ou de l’Emmanuel (2). Dix-huit seront ordonnés comme prêtres religieux, c’est-à-dire liés à des congrégations et instituts religieux. Les congrégations, les communautés, les sociétés de vie apostolique, et les instituts religieux et instituts religieux n’arrivent plus à freiner l’érosion.

 

Selon le communiqué de la Conférence des évêques ce déclin s’explique avant tout par la sécularisation. «Pour qu’il y ait des prêtres, il faut d’abord des chrétiens! Et ceux-ci sont de moins en moins nombreux en France» souligne le rapport. La difficulté du sacerdoce, en particulier l’engagement au célibat, est une des raisons pour lesquels les jeunes hommes catholiques refusent parfois de prendre cette voie. «On le voit d’ailleurs avec d’autres vocations ou métiers qui exigent un engagement humain très fort» explique la Conférence. La Conférence des évêques appelle à la prière «à ces mots si forts de Jésus: “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.”» (Matthieu 9,37-38). Elle appelle aussi les familles, les paroisses et les différents mouvements «à redécouvrir et à transmettre la beauté et la joie de ces vocations de prêtres, de religieux et de religieuses, au service de la vocation baptismale de chacun». Il est nécessaire que les jeunes puissent être libres dans leur discernement et qu’ils «puissent se sentir portés par toute la communauté! Qu’ils trouvent ainsi la confiance et l’audace pour donner généreusement leur “oui”» est-il souligné (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-06/france-eglise-nombre-ordination-pretre-chute-libre.html).

 

Être prêtre en 2023 ? C’est donc répondre à un appel et faire un choix qui apparaît, plus que jamais, minoritaire et à contre-courant. Cette année encore, les jeunes hommes qui s’apprêtent à s’engager pour la vie sont peu nombreux, confirmant une tendance ancienne de baisse des vocations presbytérales. Être prêtre en 2023, c’est aussi s’engager dans une Église catholique gravement secouée par les révélations de violences sexuelles ou d’abus de pouvoir et spirituels en son sein. Et dans une société française de plus en plus sécularisée et montrant une forme d’indifférence à l’égard du christianisme (https://www.la-croix.com/Religion/Ordinations-laudace-detre-pretre-2023-2023-06-23-1201272830).

 

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Publié le 22 Juin 2023

cath.ch nous montre ce jeudi 22 juin 2026 que le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a récemment rejeté l’affirmation selon laquelle les abus sexuels commis par des prêtres sont liés à l’homosexualité. Dans la préface d’un nouveau livre, Il dolore della Chiesa di fronte agli abusi («La douleur de l’Église face aux abus»), il qualifie cette idée «d’association grave et scientifiquement indéfendable».

 

«L’orientation homosexuelle ne peut être considérée ni comme une cause ni comme un aspect typique de l’agresseur», écrit le cardinal italien dans la préface d’Il dolore della Chiesa di fronte agli abusi. L’ouvrage, sorti en mars 2023 en italien aux éditions Pazzini, comprend des contributions d’un certain nombre de théologiens catholiques, de psychologues et d’autres experts sur les abus sexuels commis par des membres du clergé. De telles réflexions de la part de la deuxième personne la plus haut placée au Vatican «sont remarquables», note le journaliste Christopher White dans un article paru sur le site américain National Catholic Reporter (NCR), le 21 juin 2023. Les réflexions du cardinal Parolin vont également à l’encontre des affirmations d’un certain nombre de prélats et d’activistes conservateurs qui ont essayé à plusieurs reprises de lier les abus du clergé à l’homosexualité.

 

Les thèses du secrétaire d’État sont également cohérentes avec les principales découvertes scientifiques sur les origines des abus, relève Christopher White. Une étude réalisée en 2011 par le John Jay College of Criminal Justice, à la demande de la conférence épiscopale américaine, n’a établi aucune corrélation entre l’identité homosexuelle et les abus sexuels commis sur des mineurs. Le rapport n’a pas non plus conclu que les prêtres homosexuels étaient plus susceptibles d’abuser de mineurs que les prêtres hétérosexuels, ce qui est conforme aux conclusions d’autres études. «Malgré les pressions exercées par un certain nombre de traditionalistes et de catholiques conservateurs, qui ont tenté d’établir un lien entre l’homosexualité et les abus commis par des membres du clergé et de faire pression en faveur d’une répression contre les prêtres homosexuels, le Vatican, sous l’égide du pape François, a rejeté cette association à plusieurs reprises», rappelle Christopher White. En novembre dernier, pourtant, le président de la Conférence épiscopale américaine avait attribué à l’homosexualité la responsabilité de la crise des abus. «Je pense qu’il serait naïf de suggérer qu’il n’y a pas de relation entre les deux», avait affirmé l’archevêque Timothy Broglio lors de sa première conférence de presse après son élection en 2022.

 

Le père jésuite Gerald McGlone, survivant d’un abus clérical et ancien psychologue en chef du Collège pontifical nord-américain à Rome, a réfuté également les allégations d’un lien entre l’homosexualité et les abus dans un article publié le 22 novembre dans la publication en ligne Outreach. «Aujourd’hui, nous savons que la majorité des pédophiles et des autres types de délinquants sexuels aux États-Unis sont des hommes blancs, mariés et hétérosexuels», écrit le jésuite. «Il serait illogique, un peu mal informé et potentiellement nuisible de suggérer que le fait d’être blanc, hétérosexuel ou marié joue un rôle dans la pédophilie ou les délits sexuels, voire en est la cause». Dans la préface du nouveau livre, le cardinal Parolin propose une réflexion similaire. «Tout morcellement de la personne en une seule donnée de son histoire ou de sa personnalité représente une condamnation a priori lourde et injuste», assure-t-il. Pour le prélat italien, «il devient donc plus clair que le fléau des abus, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église, est plutôt lié à des personnalités disharmonieuses, gravement déficientes sur le plan émotionnel et relationnel». Le cardinal rejette également le lien entre le célibat des clercs et les abus. Il appelle les séminaires et les instituts religieux à consacrer plus de temps et de ressources à l’examen psychologique des prêtres et à la formation de toutes les dimensions de la personne humaine, avant et après l’ordination.

 

la-croix.com (https://www.la-croix.com/Religion/Affaire-Colomb-Mgr-Francois-Jacolin-nomme-administrateur-apostolique-La-Rochelle-2023-06-22-1201272620) nous apprend également que le pape François a nommé jeudi 22 juin Mgr François Jacolin, administrateur apostolique du diocèse de La Rochelle (Charente-Maritime). Issu de la congrégation vendéenne des Missionnaires de la Plaine, Mgr François Jacolin «continue d’exercer sa mission d’évêque de Luçon», où il a été nommé en 2018 après avoir été évêque de Mende (Lozère) durant neuf années. À son arrivée à la tête de l’Église en Vendée, il s’était emparé de plusieurs affaires d’abus sexuels, notamment au petit séminaire de Chavagnes, où plusieurs mineurs avaient été agressés entre les années 1950 et 1970. Mgr Georges Colomb, visé par une accusation d’agression sexuelle pour des faits présumés remontant à 2013 lorsqu’il était supérieur général des Missions étrangères de Paris (MEP), avait demandé à se «mettre en retrait» des affaires courantes de son diocèse.

 

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Publié le 20 Juin 2023

Jesús Bastante avec Vatican News nous montre sur religiondigital.org ce mardi 20 juin 2023 que le Synode n'est pas un Parlement et les pères (et mères) synodaux ne seront pas gouvernés par la majorité ou ne créeront pas d’«accords» pour unir le vote. «Nous ne sommes pas en retard sur les votes», ont assuré lors d'une conférence de presse les chefs de file de la voie synodale qui atteint désormais sa scène mondiale, sous la forme d'Instrumentum Laboris. Ainsi, les cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich, respectivement secrétaire général et rapporteur général du synode, ont rappelé que le vote est un instrument humain qui va aider, mais le synode «est un discernement, c'est une prière». Le synode n'est pas un parlement, mais un "jeu avec l'Esprit". Quelques mots qui tentaient de freiner l'euphorie déclenchée par les gros titres du monde entier, qui pointaient (comme le fait le document) vers un débat ouvert sur le célibat, le rôle des femmes, des divorcés et des homosexuels au sein de l'Église catholique.

 

Il faut dire que l'Instrumentum Laboris du Synode est un document truffé de questions, dont certaines vraiment révolutionnaires, et qui placent l'Église (le Synode des évêques, qui pour la première fois aura des prêtres, des religieuses et des laïcs avec le droit de vote) devant le défi définitif de faire un pas transmettre ou se réfugier dans de fausses assurances. Il s'agit de l'Instrumentum Laboris du synode sur la synodalité, qui débutera à l'automne dans sa phase universelle, et qui, entre autres questions, s'interroge clairement sur le célibat facultatif, l'accès des femmes au diaconat, l'accueil des personnes divorcées ou encore le collectif LGTBQ+ dans l'Église, des changements profonds dans la structure institutionnelle de l'Église, le rôle de la primauté de Pierre, comment apprendre des autres communautés chrétiennes, et même la création d'un ministère spécifique pour le soin des exclus (https://www.religiondigital.org/vaticano/Vaticano-divorciados-LGTBQ-Iglesia-instrumentum-laboris-sinodo-celibato-diaconado-primado-democracia_0_2570742921.html).

 

Malgré tout, la prochaine XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, prévue en octobre 2023, connaîtra quelques modifications et nouveautés, liées à la composition de l'Assemblée et au type de participants. Quels sont-elles ? Tout d'abord, les dix clercs appartenant aux instituts de vie consacrée, élus par les organisations respectives qui représentent les Supérieurs Généraux, ne sont plus présents. Ils sont remplacés par cinq religieuses et cinq religieux appartenant à des instituts de vie consacrée, élus par les organisations représentatives respectives des Supérieurs Généraux et des Supérieures Générales. En tant que membres, ils ont le droit de vote. Deuxièmement, il n'y a plus d'auditeurs, mais 70 autres membres non-évêques sont ajoutés, qui représentent d'autres fidèles du Peuple de Dieu (prêtres, personnes consacrées, diacres, fidèles laïcs) et qui viennent des Églises locales. Ils sont choisis par le pape parmi une liste de 140 personnes indiquées (et non choisies) par les sept Rencontres Internationales des Conférences Episcopales et l'Assemblée des Patriarches des Églises Catholiques Orientales (20 pour chacune de ces réalités ecclésiales). Le mercredi 26 avril, du Synode, ils ont envoyé une lettre aux Conférences épiscopales avec la demande de préparer les listes de noms. Ils ont eu jusqu'à fin mai pour le faire. Il est demandé que 50% de ces membres soient des femmes et que la présence des jeunes soit également valorisée. Elle tient compte non seulement de leurs connaissances générales et de leur prudence, mais aussi de leurs connaissances, tant théoriques que pratiques, et de leur participation à divers titres au processus synodal. Troisièmement, les représentants des dicastères qui participeront sont ceux indiqués par le Saint-Père.

 

En commentant ces modifications, les cardinaux ont précisé que "ce n'est pas une révolution, mais un changement important". Après le colloque, dans des déclarations aux médias du Vatican, le cardinal Hollerich, qui est archevêque de Luxembourg, a précisé sa réticence à utiliser le terme "révolution". Il a commenté que s'il lit des livres sur l'histoire de France, sur la révolution, il y a des voix pour, il y a des voix contre, les révolutions divisent, elles exigent des victimes. Au lieu de cela, "nous ne voulons pas de victimes, nous voulons avancer ensemble". De même, Hollerich a souligné que nous sommes confrontés à un défi mondial : la polarisation, un individualisme croissant, dans lequel le consensus n'existe plus. Ainsi, selon Hollerich, si l'Église trouve une voie synodale pour gérer les divergences de communion et cheminer ensemble, elle rend "un grand service" au monde.

 

Le cardinal Hollerich, qui a été le premier à prendre la parole lors de la réunion, a exprimé sa joie de voir toute l'Église réunie à Rome pour le prochain synode. Plus tard, le cardinal Grech a exprimé sa satisfaction parce que, reprenant l'image de la tente qui est le déclencheur du Document final pour l'étape continentale, il a dit que l'espace qui s'y trouve s'élargit. Les cardinaux ont souligné que la participation de réalités ecclésiales aussi diverses au synode assure le dialogue existant entre la prophétie du Peuple de Dieu et le discernement des Pasteurs. Une circularité qui, selon eux, s'est manifestée tout au long du processus synodal. Tous deux ont prédit que ces développements continueront d'enrichir le Synode, dont la nature n'a pas changé, ont-ils insisté, il continue d'être un Synode des évêques, mais il enrichira également toute l'Église.

 

C’est une bonne nouvelle que de voir ce document de travail du Synode sur la synodalité avec des questions plus que des réponses, et la volonté de réfléchir en profondeur aux modes de fonctionnement et à l’organisation de l’Église faisant émerger bon nombre de sujets délicats, au regard des passions qu’ils suscitent : place des femmes dans la gouvernance et les ministères de l’Église, accueil des personnes LGBTQI +, exercice et partage du pouvoir.

 

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Publié le 19 Juin 2023

ktotv.com nous montre ce lundi 19 avril 2023 que dans sa lettre apostolique, le pape François invite à considérer Blaise Pascal comme le «compagnon de route qui accompagne notre recherche du vrai bonheur». Le pape François encourage à étudier ses écrits qui «peuvent nous aider à progresser à travers les obscurités et les disgrâces de ce monde». Après un hommage à son génie scientifique, qui «nous rappelle la grandeur de la raison humaine, et nous invite à nous en servir pour déchiffrer le monde qui nous entoure», le pape partage son analyse de l’œuvre de Pascal.

 

En quelque sorte, Pascal démontre que «la réalité est supérieure à l’idée», et nous apprend à nous tenir éloignés des «diverses manières d’occulter la réalité», vilipendant tour à tour les «purismes angéliques» et les «intellectualismes sans sagesse». Le chef de l'Église catholique dénonce ainsi "les idéologies mortifères dont nous continuons de souffrir dans les domaines économiques, sociaux, anthropologiques ou moraux" et qui "tiennent ceux qui les suivent dans des bulles de croyance où l’idée s’est substituée au réel" (https://www.rcf.fr/articles/vie-spirituelle/grandeur-et-misere-de-lhomme-la-lettre-apostolique-du-pape-francois-pour).

 

Le pape revient aussi sur la conversion de Blaise Pascal en novembre 1654. Une rencontre qui lui a confirmé la «grandeur de l’âme humaine» et l’a comblé de cette grande joie : «Joie, joie, joie, pleurs de joie». Et, ajoute le pape François, «cette joie divine devient pour Pascal le lieu de la confession et de la prière». Il le cite : «Jésus-Christ. Je m’en suis séparé : je l’ai fui, renoncé, crucifié. Que je n’en sois jamais séparé».

 

La lettre n’occulte pas la période «janséniste» de Blaise Pascal : «Certaines de ses propres affirmations, néanmoins, ayant trait par exemple à la prédestination, ne sonnent pas juste.» Mais le pape rappelle que «Pascal crut sincèrement s’attaquer alors au pélagianisme ou au semi-pélagianisme», comme saint Augustin en son temps. Et que sa pensée est une "mise en garde" pour nous aujourd’hui contre tout ce qui ressemble à du «néo-pélagianisme» : la tentation de croire que l’on peut se passer de l’aide de Dieu et que tout dépend de nos efforts (https://www.rcf.fr/articles/vie-spirituelle/grandeur-et-misere-de-lhomme-la-lettre-apostolique-du-pape-francois-pour).

 

Enfin, le chef de l’Église catholique invite à suivre Blaise Pascal comme un guide sur "le chemin de la vérité, de la conversion et de la charité""Pascal avait mis l’amour de ses frères à la toute première place… à sa place de fidèle laïc, [il] a goûté à la joie de l’Évangile, dont l’Esprit veut féconder et guérir «toutes les dimensions de l’homme»" (https://www.rcf.fr/articles/vie-spirituelle/grandeur-et-misere-de-lhomme-la-lettre-apostolique-du-pape-francois-pour).

 

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Publié le 17 Juin 2023

Juan José Tamayo nous montre ce samedi 17 juin 2023 que prenant comme référence l'incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, symbole du catholicisme européen, l'historien italien et fondateur de la Communauté de Sant'Egidio, Andrea Riccardi, a publié le livre L’Église brûle. La crise du christianisme aujourd'hui : entre agonie et résurgence (Arpa, Barcelone, 2022), qui interroge la crise de l'Église catholique, plus encore, le danger de sa disparitionn on seulement en France, «fille aînée de l'Église», mais en Europe et dans le monde entier. C'est un problème qui touche ou devrait toucher les catholiques, mais qui inquiète aussi les laïcs et les institutions intéressés par le patrimoine humain et culturel du christianisme et dont ils interprètent la possible disparition comme une perte d'humanité pour chacun, quelles que soient ses croyances ou ses convictions religieuses.

 

Notre-Dame en flammes évoque la crise profonde actuelle du christianisme, mais, à bien y regarder, estime Riccardi, elle évoque aussi une crise de toute la société. Il apprécie les influences mutuelles entre le déclin de l'Église et celui de l'Europe, entre la fragilité politique de l'Europe et la fragilité religieuse de l'Église. C'est un phénomène qui contraste avec la récupération de Sainte-Sophie pour le culte islamique par décision du président Tayyipp Erdogan dans un processus de réislamisation de la Turquie qui n'est certainement pas un phénomène à imiter dans le christianisme. Riccardi note en France une avancée du traditionalisme catholique face au déclin du catholicisme institutionnel et du christianisme de base. En 2018, les deux tiers des diocèses français ne comptaient pas de séminaristes, tandis que dans l'Église traditionaliste de Marcel Lefebvre, la croissance était de représenter 20 % des vocations sacerdotales. À cela, il faut ajouter que le progressisme catholique, très actif dans les années 1970 et 1980, a perdu de son importance ecclésiale dans les décennies suivantes et a connu un faible taux de transmission à la génération suivante, jusqu'à subir une perte quasi totale chez les jeunes. Il y a lieu de parler d'athéisme juvénile. Le théologien allemand Jürgen Moltmann avait déjà alerté dans les années 1970 sur la crise de pertinence du christianisme, qu'il expliquait par son aveuglement au monde réel, un aveuglement qui rendait l'Église chrétienne et la théologie «de plus en plus dépassées» (p. 239), sans ayant un pied dans l'histoire, ni n'ayant d'impact sur elle et, donc, en dehors de la vie des gens. Le théologien et philosophe de la religion Paul Tillich a également fait référence à peu près à la même époque à l'inutilité du message chrétien pour l'humanité d'aujourd'hui.

 

Cette crise signifie-t-elle la fin du catholicisme ? Riccardi ne le pense pas, qui voit la réalité avec une perspective historique critique, mais avec une espérance, certes pas naïve et crédule, mais fondée. La crise, affirme-t-il, est un état normal pour l'Église, dont le destin n'est pas de triompher, et encore moins de contrôler la société (p. 249). C'est une constante dans l'histoire du christianisme, depuis ses origines. À cet égard, l'historien italien déconstruit les constructions mythiques de «l'âge d'or» du christianisme, qui se situent généralement dans le passé. La crise constitue plutôt une opportunité de renaissance, pour s'ouvrir à un futur créatif, une alternative à l'installation confortable dans le présent et à la nostalgie stérile du passé.  Pour sortir de la «culture du déclin» dans laquelle se trouve le christianisme, il estime nécessaire de «dégeler» les institutions de l'Église, «laisser de côté la vision d'en haut et opter pour une dimension communautaire», incarnée dans «un nouveau leadership de la femme, non parce qu'elle est utile, mais parce qu'elle construit avec son ingéniosité, avec les hommes, une réalité plus large et plus accueillante» reconnaissant «l'événement spirituel» de la révolution féministe, renonçant à une autoréférence Église, promouvant l'extraversion de la communauté, sortant vers les périphéries existentielles, fermentant les initiatives communautaires et passant du christianisme de masse aux communautés évangéliques, authentiques et extraverties, et comprenant l'Église comme une minorité créative et non sélective, comme le levain dans la pâte de l'affirmation évangélique.

 

Face à la baisse constante de la participation sociale et civile, qui caractérise aujourd'hui les citoyens, et dans le désert de solitude que sont devenues de nombreuses périphéries sans liens d'empathie, l'Église, avec toutes ses limites, peut favoriser la liberté de création au sein du multivers actuel, promouvoir de nouveaux ministères qui pratiquent la compassion avec les personnes, les groupes humains et les classes sociales les plus vulnérables, et l'hospitalité avec les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées. Ce sont précisément ces personnes qui enrichissent les communautés chrétiennes, les rendant plus culturellement, socialement et religieusement plurielles. Ce sont ces groupes et ces personnes qui doivent être incorporés dans nos communautés chrétiennes. Pour surmonter le déclin, Riccardi prend le pape François comme référence, dont la base est l'Évangile lu dans une clé franciscaine et dont le centre est les personnes et les groupes appauvris au point de former l'Église des pauvres, provoquant ainsi une véritable révolution dans le discours et la pratique chrétienne : les pauvres comme lieu théologique et existentiel. Les groupes historiquement exclus doivent entrer dans le nouveau paradigme de l'Église des pauvres et assumer le rôle qui leur correspond, y compris les femmes et les LGTBI, en formant une communauté plurielle qui accueille la diversité sexuelle et de genre.

 

Il convient également avec le pape François qu'un christianisme évangélique ne perd pas son identité en promouvant la culture du dialogue comme mode de vie et méthode de résolution pacifique des conflits et en établissant des alliances entre les mondes, les traditions culturelles, les spiritualités, les religions et les différents sujets, mais enrichit plutôt. Comme l'affirme Raimon Panikkar, «sans dialogue l'être humain s'étouffe et les religions stagnent».

 

Dans ce sens, l'évêque d'Anvers, Johan Bonny, populaire dans certaines parties de l'Église allemande en raison de la défense par les évêques belges des bénédictions de l'Église pour les couples de même sexe, a reçu le 6 juin un doctorat honorifique en théologie de l'Université de Bonn. Le prix est venu après que le prélat flamand ait assisté aux discussions sur le chemin synodal de l'Église allemande en mars. Il a expliqué comment des visites ad limina consécutives au Vatican l'automne dernier ont permis au pape d'accepter la bénédiction belge des couples de même sexe alors que les évêques allemands ne le pouvaient pas. Dans l'une des nombreuses interviews qu'il a données en allemand à l'accent flamand, Bonny a souligné que les évêques belges ne défiaient pas le Vatican. Mais Rome doit comprendre que les mentalités locales peuvent être différentes (https://www.thetablet.co.uk/news/17219/bonn-honours-bonny-for-same-sex-blessings-stance).

 

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