Publié le 9 Janvier 2024
RTL.fr nous montre que le pape François a demandé le lundi 8 janvier à la communauté internationale de s'engager contre la GPA, la gestation pour autrui. Le souverain pontife dénonce une "commercialisation" du corps humain. "Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l'enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation", a-t-il déclaré lors de ses vœux au corps diplomatique au Vatican. "À cet égard, je considère que la pratique de la gestation pour autrui est regrettable, car elle porte gravement atteinte à la dignité des femmes et des enfants", a-t-il ajouté. "Je souhaite donc que la communauté internationale s'engage à interdire universellement cette pratique". En juin 2022, le jésuite argentin avait déjà qualifié la GPA de "pratique inhumaine".
En novembre 2023, le Vatican avait indiqué que les enfants de couples de même sexe, qu'ils soient adoptés ou nés par gestation pour autrui, pouvaient être baptisés. L’Église catholique est opposée à la GPA, technique de procréation médicalement assistée consistant à implanter un embryon dans l’utérus d’une mère porteuse, qui remet le bébé à un couple demandeur à sa naissance (https://www.20minutes.fr/actu-generale/4069455-20240108-pape-francois-appelle-communaute-internationale-interdire-gpa). Cependant, la majeure partie des pays européens interdisent la GPA. Le recours aux mères porteuses est parfois autorisé ou toléré tant qu'il n'est pas rémunéré (Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Canada, Brésil, Colombie). La maternité de substitution commerciale, donc la gestion pour autrui rémunérée, est autorisée dans certains États américains (https://www.tf1info.fr/international/eglise-catholique-le-pape-francois-appelle-la-communaute-internationale-a-interdire-la-gpa-2281916.html).
Il a également qualifié la «théorie du genre» de très dangereuse «parce qu’elle efface les différences avec sa prétention de rendre tout le monde égal». Cela entraîne des blessures et des divisions entre les États (https://www.katholisch.de/artikel/50158-papst-verurteilt-terrorangriff-auf-israel-und-leihmutterschaften). Le pape se trompe, car parler d’idéologie pour qualifier les gender studies traduit une mauvaise connaissance du sujet. L’appellation «théorie du genre» est utilisée par les catholiques conservateurs et elle est erronée, car à Paris VII, on parle de sociologie du genre, d’histoire du genre. Le terme "théorie" sert à montrer qu’il ne s’agit pas de science mais d’une «idéologie.» Les gender studies expliquent simplement que le sexe biologique n’a pas forcément d’influence sur la sexualité des êtres humains, mais l’Église malgré les progrès depuis le Concile Vatican II en terme d’égalité entre les hommes et les femmes dans l’Église réduit trop souvent l’identité sexuelle au sexe biologique et continue à assigner aux hommes et aux femmes des rôles et des qualités bien distincts, cette différenciation entre le rôle des hommes et les femmes dans l’Église se fait même dès le plus jeune âge. L’Église se trompe aussi, car selon les études de genre l’identité sexuelle n’est pas réductible au sexe biologique, mais dépend aussi d’une construction sociale. En les étudiants sérieusement, elle pourrait prôner réellement l’égalité entre hommes et femmes dans les faits plutôt que de le faire simplement en parole (https://www.slate.fr/story/43707/catholique-genre).
Cependant, comme nous le montre katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/50158-papst-verurteilt-terrorangriff-auf-israel-und-leihmutterschaften) le pape en dehors de cette critique, dans son discours de Nouvel An devant les diplomates du Vatican, a analysé la situation politique dans le monde entier. Une fois de plus, il condamne la guerre et la terreur, en dénonçant à nouveau l'attentat terroriste perpétré le 7 octobre contre la population israélienne, et sans nommer le Hamas, il a critiqué toutes les formes de terrorisme et d’extrémisme. L’attaque du 7 octobre a provoqué une «forte réponse militaire d’Israël dans la bande de Gaza», qui a entraîné la mort de dizaines de milliers de Palestiniens. Le pape a de nouveau appelé à un cessez-le-feu, à la libération immédiate des otages, à une aide humanitaire à la population palestinienne et à une solution à deux États. Plus tard dans son discours, il a souligné la proportionnalité qui doit être maintenue même dans l'exercice du droit de légitime défense.
Le pape a cité d’autres guerres et conflits en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Il a appelé à des négociations sur la guerre en Ukraine, à une politique internationale de désarmement et à la reprise de l'accord nucléaire avec l'Iran. Le pape François a salué le document final de la dernière conférence des Nations Unies sur le climat à Dubaï et a rappelé le sort des migrants et des réfugiés dans le monde. Dans ce contexte, il a salué les efforts de l'UE pour trouver des solutions communes. Cependant, le nouveau pacte sur la migration et l’asile comporte un risque de privation arbitraire de liberté.
Enfin, le pape François a également exprimé son inquiétude face à l'augmentation des actes antisémites et à la persécution des chrétiens dans le monde. Il a cité l’intelligence artificielle comme l’un des plus grands défis actuels, qui doit être développé de manière éthique et responsable.
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