Publié le 20 Juin 2024
20minutes.fr (https://www.20minutes.fr/politique/assemblee_nationale/4096936-20240619-direct-elections-legislatives-melenchon-furieux-apres-propos-macron-nouveau-front-populaire-immigrationniste) nous montre dans son Live du mercredi 19 juin 2024 que la Fédération protestante de France (FPF) a alerté mercredi sur «l’impasse dangereuse» des «partis extrêmes» à l’approche des élections législatives, en rappelant que «rien ne se construit sur la détestation d’autrui». «Alors que les législatives devraient permettre un débat démocratique constructif, des délais trop courts et des promesses démagogiques irréalistes menacent de semer un profond désordre», déplore dans un communiqué le président de la FPF Christian Krieger.
Pour la fédération «les trois principales formations politiques poussent les électeurs à voter par rejet plutôt que par adhésion, risquant au second tour de piéger les Français dans un choix cornélien entre le racisme de l’extrême droite et l’antisémitisme de la gauche extrême». Estimant que «l’heure est grave» et qu’une «instabilité durable guette», le communiqué souligne que «la haine et la détestation ne peuvent être la base d’une société juste et fraternelle». Aussi la FPF exhorte-t-elle chacun «à exercer son droit de vote avec conscience et responsabilité» pour «renforcer le tissu social et promouvoir la dignité humaine inaliénable». Elle alerte «sur l’impasse dangereuse que représentent pour notre pays, notre démocratie et notre société, les discours et visions des partis extrêmes».
Et 20minutes.fr (https://www.20minutes.fr/politique/assemblee_nationale/4096936-20240619-direct-elections-legislatives-melenchon-furieux-apres-propos-macron-nouveau-front-populaire-immigrationniste) nous montre aussi que le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a alerté mercredi sur «la nécessité de mieux associer la société civile à l’action publique» dans la perspective des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Troisième chambre de la République avec l’Assemblée nationale et le Sénat, le Cese a un rôle consultatif et regroupe 175 membres représentant la société civile (associations, syndicats, organisations patronales…).
«Tout en assurant la solidité de la démocratie, la mécanique des institutions s’est rigidifiée et a fini par faire perdre la culture du dialogue et du débat», constate le Cese dans un communiqué. La troisième chambre «pointe l’écart qui s’est creusé entre les sphères sociétale et politique et rappelle que quand elle tient trop éloignés les acteurs des décisions qui les concernent, l’action publique se retrouve dans l’impasse». Le Cese fait une série de propositions visant notamment à «renforcer la présence des services de l’État dans les territoires», lutter contre le non-recours aux prestations sociales «dès la conception des dispositifs», «associer les usagers et les patients à l’organisation du système de santé» ou encore instaurer un «forfait mobilité durable citoyen» pour les habitants des zones peu denses.
Le Cese a très bien compris qu’il faut des solutions pour lutter contre le vote RN, car de la Picardie aux Alpes-Maritimes, en passant par le Nord, le Berry, la Bretagne ou la Haute-Savoie, si, partout, il est beaucoup question du rejet d’Emmanuel Macron, de déclassement et de “peur de l’étranger”, on comprend “le sentiment d’abandon n’est plus le seul moteur du vote RN”, mais un fossé propre à la France, celui entre Paris, le cœur du pouvoir politique, économique et culturel, et le reste de l’Hexagone (https://www.courrierinternational.com/article/a-la-une-de-l-hebdo-cette-france-qui-vote-rn-racontee-par-la-presse-etrangere), où l’on bascule vers une absence d’accès aux services, et s’y trouve aussi le mépris des électeurs du RN pour ceux qui sont en dessous, soupçonnés de profiter du système. La force de l’extrême droite est de jouer le jeu facile de demander plus de police, de prisons, de répressions, d’exclusion (https://www.la-croix.com/france/francois-dubet-l-idee-de-contrat-social-sest-completement-delitee-20240619).
Enfin dans Libération.fr (https://www.liberation.fr/politique/elections/en-direct-legislatives-dans-le-loiret-un-suppleant-rn-accuse-de-sexisme-racisme-et-antisemitisme-20240620_4TKBYD457JD3VIZ4USM4FYAKHY/), la Conférence des évêques de France (CEF) appelle les catholiques à «surmonter peurs, colères, angoisses» pour être «des acteurs de l’amitié sociale» dans un texte publié ce jeudi à l’approche des élections législatives. «Le résultat des élections européennes est un symptôme de plus d’une société inquiète, douloureuse, divisée» et la dissolution de l’Assemblée nationale «a placé notre pays dans un trouble inattendu», affirme le Conseil permanent de la CEF en préambule d’une «prière des évêques» à l’attention des fidèles. S’il se garde de donner une consigne de vote, le texte souligne le «malaise social» lié selon les évêques à «l’individualisme et l’égoïsme» des sociétés, «la dissolution des liens sociaux», «la fragilisation des familles», «la pression de la consommation», et enfin «l’affaiblissement de notre sens du respect de la vie humaine» et «l’effacement de Dieu dans la conscience commune».
C’est une grosse déception car comme le signale RCF.fr (https://www.rcf.fr/articles/actualite/elections-legislatives-les-eveques-de-france-enjambent-le-scrutin), après une tribune de 6000 chrétiens se positionnant contre l’extrême droite, la CEF adopte un positionnement beaucoup plus neutre. Sans prendre de risque, les évêques français enjambent la politique pour se contenter de dénoncer une société de l'individualisme. Les responsables religieux n’ont pas le courage de prendre une position claire. L’épiscopat marche sur une ligne de crête, notamment parce que l’électorat catholique s’est diversifié aujourd’hui, et surtout à cause du basculement d'une partie des catholiques pratiquants vers le Rassemblement national à un niveau qui n'était pas atteint antérieurement.
Au moins le courage est venu des évêques des Hauts-de-France, de l’évêque de Carcassonne et Narbonne, Bruno Valentin, d’un collectif de 6000 chrétiennes et chrétiens ont signé une tribune appelant à faire barrage à l’extrême droite “au nom de leur foi”, et d’Emmanuelle Seyboldt, pasteure et présidente du conseil national de l'Église protestante unie, qui appelle à voter contre l'extrême droite.
Merci !