Publié le 11 Juin 2024
Libération.fr nous montre dans son live du lundi 10 juin 2024 (https://www.liberation.fr/politique/en-direct-dissolution-de-lassemblee-nationale-une-campagne-eclair-demarre-20240610_LLDJYEJC4JHELLI53K4RD6KLZ4/) que les évêques de Lille, Arras et Cambrai appellent à une «sagesse politique ancrée courageusement dans la tradition humaniste, la fidélité au service du bien commun, l'attention aux plus petits, l'humilité de l'écoute et la solidarité universelle» (https://www.bfmtv.com/grand-lille/europeennes-des-eveques-des-hauts-de-france-appellent-a-une-sagesse-politique_AN-202406100891.html) et une «solidarité universelle» au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Les résultats des élections et la dissolution «sont un symptôme des profonds malaises ressentis face aux crises et aux bouleversements» par des hommes et des femmes qui "se sentent aujourd'hui un peu perdus, délaissés et sans avenir" et "aspirent à reprendre en main leur destinée", ont estimé Laurent Le Boulc’h, archevêque de Lille, Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai et Olivier Leborgne, évêque d’Arras. Cependant, ces derniers pense que "Ce sentiment légitime est cependant ambigu car il peut verser dans la nostalgie, la victimisation de soi ou la quête d'un bouc émissaire", avertissant entre les lignes des risques d'un vote anti-immigration (https://www.bfmtv.com/grand-lille/europeennes-des-eveques-des-hauts-de-france-appellent-a-une-sagesse-politique_AN-202406100891.html).
Selon une étude Ifop pour La Croix, les catholiques pratiquants ont voté à 42 % pour des listes situées à l’extrême droite lors des élections européennes, dimanche 9 juin (https://www.la-croix.com/religion/europeennes-2024-les-catholiques-pratiquants-ne-font-plus-barrage-a-l-extreme-droite-20240610) ne faisant plus barrage à celles-ci. Cela n’est pas très étonnant, puisque le catholicisme français s’est recomposé sur ceux qui restent et ce n’est pas fameux : tendanciellement les plus conservateurs. Se définissant comme la «génération Jean-Paul II» ou «Benoît XVI», ils restructurent l’Église sur une ligne plus ritualiste, intégraliste et intransigeante que leurs aînés marqués par le «souffle de Vatican II». Cela explique que les positions politiques et religieuses modérées s’érodent progressivement (https://www.la-croix.com/Debats/Yann-Raison-Cleuziou-radicalisation-droitiere-catholiques-durable-2022-04-12-1201210029).
Les catholiques qui votent extrême-droite semblent avoir oublié ce que signifie ce vote, car l’extrême droite perdure sur des mensonges, des omissions, ou sur la falsification de l’Histoire, et en laissant croire que l’égalité des êtres humains n’est pas une chance mais une menace, l’extrême droite attise la lutte de tous contre tous, la haine de l’autre et de soi. Une attitude qui va l’encontre du message de l’Église qui dans son essence est universelle, donc appelle à la mixité et non à l’entre-soi.
Comme le montre Félicien Faury dans son livre Des électeurs ordinaires : Enquête sur la normalisation de l’extrême-droite publié cette année, il y a une place centrale du racisme, sous ses diverses formes, dans les choix électoraux des électeurs du RN, car ces derniers savent qu’en votant ce pseudo-parti, ils acceptent qu’il stigmatise et discrimine les étrangers. Ces pseudo-électeurs acceptent les contre-vérités données par le RN, et n’ont plus honte de voter la haine de l’autre. Le malaise social n’est pas une excuse pour voter ce pseudo-parti.
Aujourd’hui, alors que le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, vient de se déshonorer en souhaitant «une alliance avec le RN, ses candidats» (https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/06/11/en-direct-elections-legislatives-eric-ciotti-veut-une-alliance-de-la-droite-avec-le-rn-pour-les-legislatives-colere-et-appels-a-sa-demission-chez-lr_6238594_823448.html), il n’est pas top tard pour retrouver la raison. Plus encore pour cet électorat catholique qui a allégrement oublié que Jésus allait à la recherche des gens dont il pouvait soulager les douleurs formant un mouvement d’hommes et de femmes qui se souciaient des besoins du prochain, et agissait et luttait pour que la société devienne plus humaine et plus fraternelle, il partageait les joies de la vie allant dans les fêtes et les banquets, pour ce dernier le Règne de Dieu, c’est parler de la vie et de la dignité des êtres humains, et sa venue n’est concevable que si l’on se préoccupait de la souffrance humaine, enfin, pour changer le monde, Jésus a préféré recourir à une force qu’il est impossible d’arrêter, celle de l’amour (https://www.choisir.ch/religion/bible/item/3357-quelles-revoltes-politiques-jesus-a-t-il-connues).
Pour ces catholiques qui ont oublié Jésus, Je fais partie de ceux qui s’insurgent contre ce vote et je m’indigne contre ceux qui ont perdu leur raison en sachant la gravité de leur choix.
Merci !