Publié le 19 Décembre 2024
katholisch.de nous montre ce jeudi 19 décembre 2024 que l'archevêque de Colombo (Sri Lanka) a interdit les filles de devenir enfants de chœur dans son diocèse. Dans une lettre, le cardinal Malcolm Ranjith a averti les prêtres de l'archidiocèse qu'ils n'avaient aucun pouvoir discrétionnaire sur cette question. La lettre de fin octobre est devenue publique sur les réseaux sociaux en milieu de semaine. "Aucune fille ne peut être invitée à servir comme enfants de chœur dans l'archidiocèse", indique la lettre. "Il doit toujours s'agir de jeunes garçons, car le ministère est l'une des principales sources de vocations sacerdotales au Sri Lanka. L'admission des servants d'autel a un impact sur le nombre de personnes entrant dans les séminaires et ce risque ne doit pas être pris". «Parce que les femmes ne sont pas autorisées à être ordonnées prêtres, nous devons prendre cette décision», a poursuivi Ranjith. Le cardinal a appelé ses prêtres à respecter strictement l'interdiction : "S'il vous plaît, suivez-la aussi attentivement que possible et ne pensez pas qu'ils puissent autoriser des exceptions".
Dès les années 1960, les filles des pays occidentaux étaient occasionnellement autorisées à servir à l’autel, même si à cette époque il n’existait encore aucun fondement dans le droit canonique. Depuis les années 1980, on ne parle plus d’enfants de chœur mais de servants d’autel (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Enfants-choeur-dit-lEglise-mixite-2018-07-30-1200958633). Tout d’abord, le Vatican a souligné à plusieurs reprises que les filles n’étaient pas autorisées à être enfants de chœur. Ce n'est qu'en 1992 que le pape Jean-Paul II a confirmé que les dispositions pertinentes du droit canonique devaient être interprétées de manière à ce que les filles de chœur soient également autorisées. En septembre 2011, lors d’une messe présidée par Benoît XVI à Fribourg-en-Breisgau (Allemagne), le Saint-Siège avait ainsi autorisé que des filles servent la messe du pape (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Enfants-choeur-dit-lEglise-mixite-2018-07-30-1200958633).
Même si les évêques ne sont pas autorisés à exclure les jeunes hommes du service à l’autel, ils ne sont pas obligés d’admettre les jeunes filles. Il sera "toujours très approprié de suivre la noble tradition de faire servir les garçons à l'autel. Car il est bien connu que cela contribue positivement au développement des vocations sacerdotales", indique la décision. Le cardinal Malcolm Ranjith met en avant le fameux argument qui est celui de «la sensibilisation à la vocation sacerdotale» (à travers ce service), qui ne peut donc concerner que les garçons, un vieux mythe qui a la vie dure (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Enfants-choeur-dit-lEglise-mixite-2018-07-30-1200958633).
En France, ce mythe permet en 2023 d’exclure de plus de la moitié des paroisses en France les filles de la proximité de l’autel. Ce n’est le cas ni en Belgique, ni en Allemagne, ni en Espagne, ni même en Inde ou au Vatican (https://comitedelajupe.fr/action-du-8-mars-contre-la-discrimination-des-filles-pendant-la-messe/). «Plus aucun texte du Magistère n’interdit aux filles de servir à l’autel», reconnaissait l’évêque de Toulouse Guy de Kerimel dans Famille Chrétienne (12 septembre 2022), mais les pratiques ont la vie dure (https://www.la-croix.com/Debats/Nous-demandons-eveques-prononcer-discrimination-filles-messe-2023-03-22-1201260215).
Et pour éviter donner aux filles le service de l’autel est apparu en France les servantes d’assemblées spécificité française sans fondement doctrinal (https://comitedelajupe.fr/servantes-dautel-une-proposition-pour-legalite/) permettant de les reléguer à accueillir les arrivants, feuilles de chant en main, à ouvrir la procession d’entrée, ainsi que celle des offrandes, et à porter la paix du Christ, et cette différenciation sexuelle divise au sein de l’Église (https://www.la-croix.com/Religion/servantes-dassemblee-ligne-fracture-entre-catholiques-2022-08-22-1201229702), alors que rien ne peut s’opposer à la présence des filles autour de l’autel, sauf un machisme certain.
Comme on peut le voir au Sri Lanka et en France, dans certaines paroisses, les filles continuent d’être exclues du service de l’autel. Alors, si les prêtres sont libres de choisir si une fille peut faire le service de l’autel, ils doivent éviter de voir à travers les enfants la fonction cléricale, mais plutôt de favoriser le service où tous les membres de l’Église sont égaux ce qui n’interdit pas aux filles leur présence à l’autel.
Merci !