Publié le 30 Avril 2025

«Nous aurons bientôt un Pape !» C'est ce qu'a confirmé le cardinal Jean-Paul Vesco d'Alger, l'une des personnalités "cachées" selon certains médias, avant d'entrer dans la congrégation générale de ce matin d’après ce que nous signale Jesús Bastante dans religiondigital.org ce mercredi. Comme le rapporte Efe, presque tous ceux qui se sont arrêtés pour «esquiver» les journalistes postés à l'entrée du Vatican étaient d'accord avec la thèse avancée par RD : le pré-conclave sera plus long afin d'essayer de rendre le conclave le plus court possible. Ainsi, le cardinal Gregorio Rosa Chávez, l'un des disciples de saint Oscar Romero du Salvador, a appelé à la «continuation» du pontificat du pape François. «Le nom ou le style manque, mais je pense que la direction est claire.» Concernant la durée, il a estimé «un maximum de trois jours» et a souligné l'atmosphère «très chaleureuse, calme et fraternelle» durant le pré-conclave. « Les gens sont en paix et nous avons entendu de nombreuses propositions intéressantes.» De même, l'Argentin Ángel Sixto Rossi a souligné la nécessité de «garantir l'unité dans la diversité. Quelle unité ? Pour nous, l'unité, c'est le Seigneur, l'Évangile et le peuple de Dieu.» Le cardinal a rejoint Rosa Chávez en décrivant la rencontre comme «familière, cordiale et respectueuse». L'un des faiseurs de rois du conclave, Christoph Schönborn, a clarifié certains aspects de la procédure, notamment la promesse du silence. «Nous gardons cela secret, car nous devons parler librement et non devant les médias.» C’est vrai : les débats sont «fructueux». «Je ne suis pas un prophète, mais le prochain pape sera un homme saint et sage... Dieu le sait.»

 

katholsich.de (https://www.katholisch.de/artikel/61269-kardinaele-im-vatikan-beklagen-spannungen-in-der-kirche) nous montre aussi qu’une semaine avant le début des élections papales, les cardinaux à Rome ont explicitement parlé des tensions dans l'Église. Ils ont décrit la polarisation dans l'Église et la société comme une «plaie ouverte», a rapporté mercredi le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, à partir des discours du Collège des cardinaux lors du soi-disant pré-conclave. Durant le mandat du pape François (2013-2025), des conflits répétés et inhabituellement aigus ont éclaté au sein de l'Église en raison de décisions controversées du pape et d'un changement dans la culture du débat. Les milieux conservateurs et traditionalistes en particulier s’en sont plaints ces dernières années. Selon Bruni, les discours des cardinaux ont abordé, entre autres, l’essence de l’Église catholique. Le terme théologique pour cela est l’ecclésiologie. Il a été suggéré que le principe de synodalité, c’est-à-dire la responsabilité partagée de tous dans l’Église, qui a été massivement développé sous le pape François, soit défini plus précisément. Il convient également de clarifier le rapport complémentaire qu’il entretient avec le principe du gouvernement collégial de l’Église par les évêques Cette direction collégiale de l’Église par les évêques a été renforcée par le Concile Vatican II (1962-1965). Désormais, une «responsabilité partagée différenciée» est réclamée, a expliqué Bruni. Apparemment, l’objectif était d’établir une distinction plus forte entre le leadership épiscopal et la participation du «peuple de Dieu». Le projet de Synode mondial sur la synodalité lancé par le pape François en 2021 visait, entre autres, à trouver de nouvelles formes de responsabilité partagée entre les évêques et les catholiques non ordonnés, appelés laïcs. Alors qu'il était encore malade, le pape avait ordonné au printemps que de nouvelles rencontres auraient lieu jusqu'en 2028.

 

Les cardinaux ont également discuté de la situation financière difficile du Vatican. Le premier à prendre la parole mercredi matin a été le cardinal allemand Reinhard Marx, coordinateur du Conseil économique du Saint-Siège, comme l'a expliqué Bruni. L'archevêque de Munich a souligné la question de la «durabilité financière», nécessaire pour assurer le service du Vatican à l'Église universelle. Outre les défis, Marx a également identifié des solutions possibles. Au cours de sa dernière année de pontificat, le pape François a souligné à plusieurs reprises le déficit dramatique du Vatican. En septembre 2024, il a appelé les cardinaux dans une lettre ouverte à être plus frugaux et à proposer de nouvelles idées de financement. Le 26 février, alors qu’il était encore malade, il a ordonné la création d’une nouvelle commission chargée de se concentrer davantage sur la collecte de fonds pour le Vatican. Le Vatican n’a pas publié de budget régulier depuis plus de deux ans. Selon les médias, le Saint-Siège souffre d'un déficit structurel d'environ 80 millions d'euros. Contrairement à d’autres États, le Vatican n’a pas eu accès au marché international des capitaux pour se financer par des obligations d’État depuis le XXe siècle. Selon Bruni, le cardinal viennois Christoph Schönborn a également pris la parole après Marx. Il dirige la Commission des cardinaux qui établit les lignes directrices de la Banque du Vatican, l’IOR. Ces dernières années, l’IOR a régulièrement versé au Saint-Siège une somme à deux chiffres, à peine supérieure à 10 millions de dollars, sous forme de dividendes. L'institut est actuellement considéré comme solide, mais ne génère pas suffisamment de revenus pour couvrir les coûts salariaux élevés et les fonds de pension des près de 5000 employés du Vatican. Après Marx et Schönborn, les cardinaux Kevin Farrell (en tant que trésorier) et Konrad Krajewski (en tant que responsable des aumônes) et Fernando Vergez Alzaga ont également pris la parole. Il était à la tête de l'administration de l'État de la Cité du Vatican jusqu'au 1er mars. Son successeur, sœur Raffaela Petrini, nommée à ce poste par le pape François, n'a pas pris part aux délibérations des cardinaux.

 

Pour nos 47 ans que nous fêtons aujourd’hui, nous sommes en phase avec le réseau international de victimes d'abus «Ending Clergy Abuse» (ECA) qui a appelé les cardinaux dans une lettre ouverte à prendre enfin des mesures efficaces contre les abus sexuels dans l'Église catholique. Le prochain pape devrait intégrer une «politique de tolérance zéro à l’égard des abus sexuels» dans le droit canon. Cela devrait mettre fin à «des décennies d’évasion, de secret et de trahison institutionnelle». Evelyn Korkmaz, cofondatrice de l'ECA et survivante d'abus sexuels, a déclaré : «Le prochain pape doit choisir la justice plutôt que la protection de l'institution, sinon l'histoire ne lui pardonnera pas.» Le réseau a appelé les cardinaux à élire un pape «qui prendra des mesures immédiates et décisives et restaurera l'intégrité de l'Église». Plus précisément, elle appelle à la laïcisation obligatoire du clergé reconnu coupable d’abus. Le réseau plaide également pour un signalement obligatoire et inconditionnel des cas d’abus aux autorités civiles. L'ECA souhaite également des «protocoles centrés sur la personne, culturellement et linguistiquement appropriés» à l'échelle mondiale et des mécanismes de responsabilisation indépendants qui ne sont pas contrôlés par les autorités diocésaines (https://www.katholisch.de/artikel/61272-missbrauch-kritik-an-anwesenheit-von-belasteten-kardinaelen-in-rom). Et nous aimons aussi le portrait spirituel du prochain pape donnée le mardi 29 avril par le bénédictin Donato Ogliari : centré sur le Christ, attentif aux plus pauvres, ouvert au dialogue et poursuivant le processus de synodalité (https://www.la-croix.com/religion/conclave-la-premiere-meditation-aux-cardinaux-dresse-le-portrait-robot-spirituel-du-prochain-pape-20250429).

 

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Publié le 29 Avril 2025

José Manuel Vidal, envoyé spécial au Vatican, nous montre sur religiondigital.org que le lundi après-midi, la célébration eucharistique a eu lieu dans la Basilique du Vatican, au suffrage du Pontife romain François, le troisième jour des Novendiales. L’Église de Rome, en particulier, est invitée à la célébration. La concélébration est présidée par le cardinal Baldassare Reina, Vicaire général de Sa Sainteté pour le diocèse de Rome, «un peuple qui pleure son évêque» et qui est «comme des brebis sans berger». Dans son homélie émouvante, rappelant la figure, la vie et même le geste final du pape François, bénissant le peuple la veille de sa mort, le cardinal Reina a demandé : «Que deviendront les processus qui ont été initiés ?» Selon le cardinal de Rome, «les gens l'ont reconnu (François) comme un pasteur universel, et la barque de Pierre a besoin de cette large navigation qui transcende les frontières et surprend». Par conséquent, «nous ne pouvons pas nous laisser subjuguer par la peur» et «ce ne peut pas être un temps d’équilibre, de tactique, de prudence, un temps qui favorise l’instinct de retraite ou, pire encore, de vengeance et d’alliances de pouvoir». Il nous faut trouver un nouveau pasteur, et cela «signifie avant tout trouver un leader qui sache gérer la peur de la perte face aux exigences de l’Évangile».

 

Le cardinal franciscain Mauro Gambetti, vicaire général pour la Cité du Vatican et archiprêtre de la basilique papale, a présidé le quatrième novendiale en suffrage pour le pape François ce mardi comme le montre José Manuel Vidal sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Cardenal-Gambetti-novendial-Papa-Francisco-Basilica_0_2774722531.html). Les Chapitres des Basiliques Pontificales sont particulièrement invités à la célébration. Dans son homélie, le cardinal a décrit le défunt pape avec des vers d'Edith Bruck : «Un homme qui aimait, s'émouvait, pleurait, invoquait la paix, riait, embrassait, serrait dans ses bras, était ému et ému, et répandait sa chaleur.» Le célébrant a également demandé, en faisant référence au passage du jugement dernier, qui parle d'un groupe de moutons et d'un autre de chèvres, «lequel des deux styles incarnons-nous ?» et a rappelé la célèbre phrase du pape François à Lisbonne en 2023 : «Tous, tous, tous sont appelés à vivre dans l'Église : ne l'oubliez jamais !»

 

Lors de la sixième réunion des cardinaux réunis en vue de l'élection du successeur de Pierre, le père bénédictin Donato Ogliari, abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs a exhorté à placer le Christ au centre, pour une Église ouverte à la fraternité et au dialogue, œuvrant pour le bien du monde et pour la paix, qui place au centre les laissés-pour-compte, les pauvres, les déshérités, et les derniers. Il a rappelé l'importance de l'unité et de la communion de l'Église, comprise comme «unité plurielle et communion diversifiée» et sa la réflexion sur le «chemin synodal» qui, selon l’abbé a produit «participation et renouveau dans tous les coins du monde», et la mission de l’Église doit faire face aux défis de l'Église dans le monde devant lesquels l'Église est appelée à poursuivre «sans crainte» le chemin du dialogue, et les défis internes de l'Église comme des abus, la raréfaction des vocations sacerdotales et religieuses, la recherche de nouveaux langages pour l'homme d'aujourd'hui, le rôle de la femme, le risque de cléricalisme et la bureaucratisation du ministère sacerdotal appelant à la patience et à l’espérance (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2025-04/congregation-generale-conclave-liberte-election-nouveau-pape.html).

 

Enfin, Jésus Bastante nous montre dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Kasper-Dios-funeral-continuidad-Francisco-conclave-vaticano-cardenales_0_2774422532.html) qu’il fut l'un des grands électeurs du conclave précédent, et même s'il n'entrera plus dans la Chapelle Sixtine (il a 91 ans), ses paroles doivent être prises en compte, car il connaît comme personne la machinerie qui entrera et sortira de l'«Extra Omnes» au Vatican. Dans une interview accordée à La Repubblica, Walter Kasper encourage les cardinaux à «voter avec leurs pieds, en suivant les traces de François». Malgré les divisions entre les cardinaux, le cardinal allemand est confiant qu'«ils parviendront bientôt à un consensus sur le prochain pape, suivant les traces de François», et concernant le pape François, Kasper estime que «le Synode est son héritage : l'Église, c'est tous les baptisés , et nous devons marcher ensemble». Quelque chose qui, selon lui, «je ne pense pas que cela puisse être inversé, j'espère que ce ne sera pas réversible; ce serait absurde. Je pense que nous pouvons avancer même avec un nouveau pape.»

 

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Publié le 28 Avril 2025

HuffingtonPost.fr avec l’AFP nous montrent que les touristes sont interdits de visite dans l’un des lieux les plus prisés de Rome. Une semaine après la mort du pape François et alors que le conclave débutera le 7 mai pour élire son successeur est attendue dans les prochaines heures, la chapelle Sixtine a été fermée au public ce lundi 28 avril. C’est ici que les 135 cardinaux électeurs, dont cinq Français éliront dans quelques jours le futur pape. C’est la  décision de plus de 180 cardinaux qui étaient présents à la cinquième congrégation générale ce lundi 28 avril. Trois cardinaux ont été tirés au sort pour assister le camerlingue dans les préparatifs du conclave: il s'agit des cardinaux Reinhard Marx, Luis Antonio Tagle et Dominique Mamberti (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2025-04/cinquieme-congregation-generale-conclave-cardinaux-reflexion-28.html).

 

La date a été choisie après que les cardinaux ont également parlé des «défis» auxquels l'Église est confrontée dans le monde d'aujourd'hui et, pour la première fois, des «qualités» que devrait posséder le prochain pape, même si aucune n'a encore été mentionnée, selon Matteo Bruni. Une vingtaine d’interventions ont été réalisées, qui ont abordé des thèmes particulièrement pertinents pour l’avenir de l’Église : sa relation avec le monde contemporain et certains des défis auxquels elle est confrontée, l’évangélisation, sa relation avec les autres religions et la question des abus. Les qualités dont le nouveau pontife aura besoin pour répondre efficacement à ces défis ont également été évoquées. Un autre sujet discuté lors de la réunion des cardinaux de ce matin a été l'éventuelle inclusion d'Angelo Becciu dans le conclave, suite à la controverse sur les sanctions imposées par le pape François qui l'ont privé de ses droits de cardinal, y compris de son droit de vote. «Il y a eu des discussions, mais il n'y a toujours pas de décision ni de délibération», a-t-il déclaré (https://www.religiondigital.org/vaticano/cardenales-debaten-perfil-Papa-conclave-francisco_0_2774422542.html). Le cardinal Angelo Becciu, qui a toujours revendiqué son devoir de voter au conclave pour élire le nouveau pape, selon diverses agences et médias italiens, a décidé de se retirer «pour le bien de l'Église», après que le cardinal Parolin a présenté la semaine dernière deux lettres signées par le pape François dans lesquelles il réaffirmait son intention de l'écarter du vote qui aura lieu à partir du 7 mai dans la chapelle Sixtine (https://www.religiondigital.org/vaticano/problema-cardenal-Becciu-renuncia-conclave-condenado-Papa-Francisco_0_2774422547.html).

 

Pour les experts, la capacité du futur pape à unir l’Église dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé pourrait être un élément décisif, plus que sa nationalité. Le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro 2 du pape François, figure parmi les favoris des bookmakers britanniques, tout comme le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille. Si le pape François a laissé l’image d’un pape réformiste au franc-parler, rien ne dit que le prochain souverain pontife s’inscrira dans la même ligne, préviennent des experts. Lui-même était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l’aise en public qui lui-même contrastait avec le charismatique, sportif et immensément populaire pape polonais Jean Paul II. Le jésuite argentin a nommé 80 % des cardinaux appelés à élire son successeur, mais rien n’est joué d’avance pour le cardinal Hollerich : «Le pape n’a pas nommé des clones. Ils ont des positions sur certains points très différentes.» (https://www.liberation.fr/international/europe/le-conclave-qui-elira-le-prochain-pape-souvrira-le-7-mai-20250428_RKYCE2NLHFHUHMECFPP43LB32A/). 

 

L’AFP (https://fr.news.yahoo.com/apr%C3%A8s-fun%C3%A9railles-pape-fran%C3%A7ois-succession-015910387.html) nous montre enfin que la ferveur populaire est restée vive le dimanche à Rome, au lendemain des funérailles grandioses du pape François, sur la tombe duquel de nombreux fidèles viennent se recueillir dans la basilique Sainte Marie Majeure. Et 200 000 personnes lui ont encore rendu hommage lors d'une messe place Saint-Pierre, avant que ne débutent les tractations sur sa succession. Le cardinal italien Pietro Parolin a lancé sa candidature en déclarant dimanche que l'amour immense du pape François ne doit pas être un éclair d'émotion momentanée, mais que son héritage doit être accueilli et vécu dans l'Église et dans le monde. S'exprimant lors d'une messe le 27 avril sur la place Saint-Pierre, Parolin a souligné que c'était le dimanche de la Divine Miséricorde et que la miséricorde était un principe directeur central tout au long du pontificat du pape François. Son insistance sur le fait que l'héritage du pape François ne doit pas être oublié ou réduit à une démonstration d'émotion momentanée attirera certainement l'attention de ses collègues cardinaux (https://cruxnow.com/vatican/2025/04/top-papal-candidate-says-franciss-legacy-must-continue).

 

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Publié le 26 Avril 2025

Hernán Reyes Alcaide, correspondant du Vatican dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Miles-personas-desbordaron-Roma-Francisco-despedida-santa-maria-mayor_0_2773822603.html) nous signale ce samedi que les cloches de la basilique Saint-Pierre, qui commencent à sonner à 9h45, au milieu d'un silence de profond respect, offrent le cadre solennel d'une cérémonie au cours de laquelle le monde entier fait ses adieux définitifs au pape François. Plus de 250 000 personnes sur la place Saint-Pierre et dans les environs,  ont pu voir  le pape François commémoré dans l’homélie du cardinal italien Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, pour son extraordinaire héritage de service envers ceux qui sont en marge de la vie et loué pour son insistance constante sur la miséricorde de Dieu et l'importance de la fraternité dans un monde divisé devant quelque 130 délégations, 50 chefs d'État et 10 monarques régnants, et des délégations œcuméniques de 34 autres Églises et traditions chrétiennes, dont une délégation du Patriarcat de Moscou. La foule sur la place Saint-Pierre a applaudi bruyamment les paroles de Re concernant l'attention portée par le pape François aux pauvres, aux migrants, aux réfugiés et aux personnes déplacées, et celles sur sa condamnation de la guerre. C’est très ironique de voir ce prélat conservateur faire les louanges du pape François (https://cruxnow.com/vatican/2025/04/funeral-remembers-franciss-legacy-of-mercy-joy-in-preaching-the-gospel). Cependant, la faible présence des femmes à cette cérémonie fait réagir et c’est compréhensible (https://www.lemonde.fr/international/live/2025/04/26/en-direct-funerailles-du-pape-francois-apres-la-messe-funeraire-la-ceremonie-d-inhumation-se-deroulera-en-prive_6600239_3210.html).  

 

José manuel Vidal, envoyé spécial à Rome, pour religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/aterriza-Roma-Epulones-Papa-Lazaros-politicos-trump-Lula-Macron_0_2773822599.html) nous montre ce samedi que Trump, von der Leyen, Milei et une cinquantaine d'autres dirigeants se côtoient au milieu des bougies et des chants grégoriens. C'est la poésie tragique de ce jour : les architectes du désordre mondial rendent hommage au prophète qui les a avertis : «Combien de nouveaux pauvres sont produits par cette mauvaise politique menée par les armes !» Au total, 130 délégations officielles, 50 chefs d'État et dix «nobles souverains» ont assisté aux funérailles du pape François. L'austérité du pape François, qui vivait à Sainte Marthe et voyageait dans une Ford Focus, contraste avec les caravanes blindées des puissants du monde. Le pape qui lavait les pieds des prisonniers et dînait avec les sans-abri recevait, ironiquement, l'hommage de ceux qui président les banquets dans les palais. Les mêmes personnes qui avaient ignoré son appel à l’ouverture des frontières, ceux qui aimaient les titres et le faste, ceux qui ont privatisé les hôpitaux, et ceux qui vendaient des armes viennent maintenant honorer le pape. Comparé à ces derniers, le pape qui a préféré mettre en avant les oubliés, les défie jusqu’à la mort en préférant un cercueil simple, en ordonnant que les derniers qui l’accompagnent à lui dire au revoir soient les parias, ses favoris, un groupe d'environ 40 personnes pauvres, prisonniers, personnes transgenres, sans-abri et migrants, qui ont accompagné le cercueil du pape François jusqu'à quelques instants avant son enterrement. Aujourd'hui, à Saint-Pierre, le monde pleure un prophète qui n'a pas tremblé devant les puissants. Et même si les chars continuent de rouler et que les pauvres continuent de mourir, le pape François remporte sa dernière bataille : il a transformé ses funérailles en un jugement final sur l’hypocrisie mondiale.

 

Après les adieux des puissants et des représentants de plus de 150 gouvernements sur la place, l'adieu final du peuple se déplace dans la rue, où Bergoglio a cultivé sa sensibilité pastorale depuis son séjour en Argentine et qui est devenue sa meilleure université théologique. Des larmes coulent désormais chez les milliers de fidèles qui affluent sur la place du Vatican et chez les nombreux autres qui, tôt le matin, s'approchent des grilles qui marquent le parcours de 6 kilomètres qui a marqué le dernier voyage de Jorge Bergoglio à travers la «ville éternelle». Un voyage en papamobile, comme tant d'autres qu'il a effectués parmi les fidèles en Italie et dans le reste du monde, suivi par environ 150 000 personnes. Un dernier jour qui, comme s'il le fallait, confirme que lui aussi restera éternellement dans le cœur de millions de personnes à travers le monde. «Merci» est le mot le plus souvent entendu. Tous les habitants de la ville sont reconnaissants à un pape qui a toujours placé les plus défavorisés au centre de sa mission. Il ne fait aucun doute que le long du parcours qui longe le pavé romain et Sanpetrini, qui commence à Porta del Perugino, se trouvent également des représentants d'un grand nombre de pays. La foule qui lui fit ses adieux tandis que le cortège passait à pas de tortue vers son repos éternel mêlait la gratitude à la tristesse d'un Père. Se reconnaissant mutuellement comme frères, il y eut beaucoup de tapes sur l'épaule ou de mots d'encouragement entre inconnus. Cinq prisonniers de Rebbibia ont été libérés pour participer à l'adieu final, aux côtés de personnes pauvres, migrantes et trans. Les protagonistes de cette histoire, ou du moins certains d'entre eux, ont déposé des roses blanches lors des funérailles, avant d'être finalement enterré dans une tombe sans autre inscription que «Franciscus». L’«amitié sociale» si souvent proclamée par le pape s’incarne aussi dans ces petits gestes de soutien face à la tristesse commune. Fraternellement, nous nous donnons mutuellement la force de rendre la douleur plus supportable. Demain, nous le convertirons en actions, comme il l'a demandé. L’héritage est déjà en cours (https://www.religiondigital.org/vaticano/Miles-personas-desbordaron-Roma-Francisco-despedida-santa-maria-mayor_0_2773822603.html). Conformément à ses dernières volontés, le pape François sera inhumé à l’abri des regards.

 

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Publié le 25 Avril 2025

Ludwig Ring-Eifel pour KNA nous montre ce vendredi 25 avril 2025 que le débat sur l’héritage spirituel et sur l’orientation future de l’Église du pape a déjà commencé, et après le cardinal allemand Müller et le cardinal de New York, Timothy Dolan, qui ne sont pas gênés de critiquer le pape François, deux éminents cardinaux italiens, qui se positionnent tous deux dans la lignée de la pensée du pape François, se sont exprimés de manière très différente.

 

Le cardinal Roberto Repole, archevêque socialement engagé de la métropole industrielle de Turin, a déclaré à Vatican News : «Je considère le pontificat de François comme une sorte de renaissance de l'héritage du Concile Vatican II.» «La grande assemblée de réforme de l'Église catholique (1962-1965) a placé le Christ au centre de l'enseignement de l'Église et a clairement indiqué que toutes les questions doivent être envisagées dans cette perspective. François a clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas seulement d’une idée». Il l’a plutôt mis en pratique concrètement par son existence et sa vie. Le cardinal italien Matteo Zuppi, président de la plus grande conférence épiscopale d’Europe et archevêque de Bologne, a exprimé des points de vue similaires. Le pape François a replacé l’annonce de Jésus au centre de l’Église et l’a libérée d’une grande partie du lest ecclésiastique. Il se souciait d’une Église qui «comprend, accompagne et embrasse» les gens. "Les paroles et les gestes du défunt pape continuent de nous montrer la voie", a déclaré Zuppi, souvent mentionné dans les médias comme un successeur possible du pape François.

 

Dans les jours qui suivront les funérailles, les cardinaux auront d'autres occasions d'exprimer publiquement leur point de vue sur la question du pontificat du pape François. Les huit services funèbres du pape François, qui seront célébrés quotidiennement à partir de dimanche dans la basilique Saint-Pierre, chacun présidé par un cardinal de haut rang différent, serviront de plate-forme à cet effet. Les sermons sont suivis avec une attention particulière par les observateurs du Vatican. Et un cardinal Français a aussi montré son enthousiasme. «C'est impressionnant» et «c'est merveilleux. C'est une belle réponse, une belle adhésion à son ministère, à son pontificat», a déclaré jeudi soir aux journalistes le cardinal François Bustillo, évêque d'Ajaccio. Il est impressionné par le nombre de fidèles qui viennent rendre hommage au pape François (https://www.20minutes.fr/monde/4150304-20250425-direct-mort-pape-francois-ultimes-preparatifs-vatican-avant-funerailles-samedi).

 

Le conclave chargé d’élire le successeur du pape François débutera entre le 5 et le 10 mai. Aide envers les plus démunis, accueil des migrants, relatif progressisme : aux antipodes de l’idéologie trumpiste, le défunt pape s'était dressé contre la vague nationaliste à l'échelle mondiale. Aujourd'hui, l'administration de Donald Trump aimerait voir émerger un pape plus conservateur, cependant l'influence des cardinaux conservateurs américains comme le cardinal Raymond Leo Burke est assez limitée. Ils sont minoritaires, marginaux au sein du conclave et n'ont pas de réelle influence pour faire élire quelqu'un qui soit sur leur ligne, surtout que le pape François a beaucoup travaillé sur le catholicisme multiculturel avec des accents culturels latino-américains, africains, et asiatiques qui est absolument inacceptable pour les identitaires. Le pape ne peut pas être le pape d'un camp contre un autre. Ainsi le pape François a toujours refusé ces logiques d'empire ou de choc des civilisations, et les cardinaux sont suffisamment divers et sont eux-mêmes l'expression de cultures extrêmement diverses pour ne pas tomber dans le travers d'élire un pape qui serait le pape d'une seule culture (https://www.france24.com/fr/europe/20250425-conclave-trumpistes-veulent-pape-suffisamment-mou-pour-pouvoir-contr%C3%B4ler-vatican-cardinaux).

 

Hier, l'ancien pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, le cardinal Luis Antonio Tagle, a présidé la prière du chapelet pour le pape défunt quatre jours après sa mort, sur le parvis de la basilique libérienne. Au cours de la prière mariale, il a confié «notre bien-aimé Saint-Père François» à la Vierge Marie, Mère de l'Église. De nombreux fidèles ont prié à l'unisson, chapelets à la main, tous touchés par les gestes et les paroles du pape défunt (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2025-04/pape-defunt-chapelet-priere-repos-eternel-chretiens-mysteres-foi.html). Enfin, 149 cardinaux ont participé à la réunion de ce vendredi 25 avril, au cours de laquelle il a été question de parler de l'Église et du monde, ainsi que des funérailles du pape. Le maître des célébrations liturgiques pontificales a expliqué que, selon les souhaits du souverain pontife, «ses funérailles doivent ressembler à celles d'un pasteur plutôt qu'à celles d'un souverain». Le corps du pape défunt ne sera donc pas exposé sur un catafalque (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2025-04/quatrieme-congregation-vepres-dominicales-cardinaux-funerailles.html).

 

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Publié le 24 Avril 2025

courrierinternational.com nous montre dans son article du mercredi 23 avril 2024 qu’Angelo Becciu, cardinal condamné par la justice du Saint-Siège pour fraude et détournement de fonds, revendique son droit de prendre part au conclave qui désignera le prochain pape. Une initiative qui a “déjà commencé à échauder les esprits” au Vatican, remarque “Il Fatto Quotidiano”. Celle-ci ne plaît pas du tout au cardinal Pietro Parolin. Ce dernier, qui était son plus proche conseiller et apparaît aujourd’hui comme un potentiel successeur du pape François, présidera le conclave. “Les premières frictions risquent désormais de se transformer en une véritable guerre ouverte. Elles ont d’ailleurs déjà commencé à échauder les esprits lors de la première congrégation générale du Collège des cardinaux réunie hier matin [le 22 avril] au sein de la nouvelle salle du synode du Vatican”, quand Angelo Becciu s’est présenté à l’invitation du cardinal Giovanni Battista Re, raconte Il Fatto Quotidiano. Parolin a déjà fait savoir que sur ce point il n’entend pas reculer d’un millimètre, même si de nombreux cardinaux, notamment de la curie romaine, ont déjà exprimé en privé leur solidarité avec Becciu, ainsi que la conviction que sa demande est canoniquement valable. Au-delà des inimitiés, la participation au conclave du prélat condamné “pourrait compromettre la validité même de l’élection, affirme La Repubblica. Ce n’est qu’une hypothèse, mais la situation anormale du cardinal Angelo Becciu représente une anomalie juridique et une énigme qui n’est pas facile à résoudre”, juge le quotidien de centre gauche.

 

Et comme le signale Jésus Bastante dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Papa-San-Pedro-comienzan-Conclave_0_2773222652.html) ce jeudi la présence de Becciu représenterait un coup porté à l'autorité du pontificat précédent, ainsi qu'une victoire pour le groupe de cardinaux qui considéraient la sentence du cardinal comme «excessive», car il s'est toujours vu comme la cible de persécutions de la part de secteurs progressistes. Pendant ce temps, le groupe de cardinaux les plus proches de Bergoglio – encore sous le choc de la mort du pape, comme certains l’avouent – ​​commence à réaliser comment la faction la plus extrême, dirigée par Raymond Burke, Robert Sarah, Gerhard Müller et Joseph Zen (le cardinal émérite de Hong Kong a été l’un des plus fervents opposants du pape François, en particulier dans ses relations avec la Chine), se comportent davantage comme des politiciens que comme des pasteurs de l’Église. Eux et Becciu lui-même ont déjà participé à des réunions discrètes tenues à Rome ces dernières heures, selon des délégués déjà présents au Vatican. À cet égard, l'un des cardinaux conservateurs américains, Timothy Dolan de New York, a fait une déclaration qui ressemble à une déclaration d'intention : «Je recherche le cœur chaleureux de François chez le prochain pape, mais avec plus de clarté et de tradition.» Les journaux italiens, toujours attentifs aux subtilités papales, parlent du réarmement du secteur conservateur, mais soulignent les difficultés qu'ils pourraient rencontrer pour rassembler suffisamment de voix pour un choix consensuel.

 

En fait, ces réunions peuvent avoir pour but d’unifier les positions autour d’un nom. En réalité, ces manœuvres poursuivent le travail mené depuis des mois par des groupes liés au bloc MAGA aux États-Unis – et leurs médias affiliés – qui ont déjà envoyé à tous les cardinaux électeurs un livre décortiquant chacun d’entre eux, sur la base de critères de prétendue orthodoxie ou hétérodoxie doctrinale, autour de sujets tels que la bénédiction des couples homosexuels, le changement climatique, les messes latines ou les relations œcuméniques. Sa tâche, pour le moment, a eu un certain succès : au début, les médias du monde entier ont accepté comme correctes les prédictions qui plaçaient Burke (favori de Trump) ou Sarah (le favori de l’extrême droite) comme candidats au poste de pape ou qui décrivaient le cardinal philippin Luis Antonio Tagle comme un «hétérodoxe dangereux», c’est-à-dire indésirable.

 

Et comme le montre Jésus Bastante dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/Muller-advierte-Conclave-Papa-ortodoxo-cisma-papa-doctrina_0_2773222662.html), le cardinal Gerhard Müller, a été aussi clair dans une interview au Times, dans laquelle il prévient que «l'Église court le risque de se diviser en deux si un pape orthodoxe n'est pas élu». En outre, le cardinal allemand a insisté sur le fait que le prochain pape ne devrait pas «rechercher les applaudissements du monde séculier, qui voit l'Église comme une organisation humanitaire qui fait du travail social», mais plutôt se concentrer sur la «vérité révélée». «Et c'est que  les électeurs ont la responsabilité d'élire un homme capable d'unifier l'Église dans la vérité révélée». «Le problème n'est pas entre conservateurs et libéraux, mais entre orthodoxie et hérésie», s'est exclamé le prélat allemand, avertissant : «Je prie pour que le Saint-Esprit éclaire les cardinaux, car un pape hérétique qui change chaque jour selon ce que disent les médias serait catastrophique.»

 

Cependant, «l'esprit Bergoglio» a déjà laissé une empreinte qu'il sera difficile d'effacer sans au moins les mêmes tensions qui ont été nécessaires pour le mettre en œuvre. Cela s'est produit ces jours-ci, alors que la machinerie du Vatican a été mise en marche pour la période du Siège vacant et que les cardinaux ont été convoqués pour participer aux congrégations générales, qui ont commencé le lendemain de la mort du pape François, le 21 avril. Les cardinaux ont reçu la citation dans leurs boîtes mail, y compris tous les préfets des dicastères du Vatican, sans se rendre compte qu'elle avait également été envoyée au préfet Brambilla, selon le site d'information religieuse Crux. L'invitation a été signée par le doyen du Collège des cardinaux, le cardinal Giovanni Battista Re, et adressée à la «préfète Simona Brambilla» (avec l'article défini masculin précédant le nom, plutôt que le féminin), selon la source citée (https://www.religiondigital.org/el_papa_de_la_primavera/Bergoglio-congregaciones-Invitan-Simona-Brambilla_0_2773222658.html).  

 

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Publié le 24 Avril 2025

francebleu.fr nous montre que le livre du porte-parole du collectif des victimes de Notre-Dame-de-Bétharram, Alain Esquerre, sort ce jeudi 24 avril en librairie. Dans ce livre, Le Silence de Bétharram, co-écrit avec la journaliste Clémence Badault et publié aux éditions Michel Lafon, le lanceur d'alerte retrace le combat qu'il mène depuis un an et demi contre le "déni collectif" des violences commises au sein de l'institution catholique béarnaise, visé par plus de 200 plaintes pour violences physiques et sexuelles. Alain Esquerre appelle aussi à "ne plus regarder ailleurs". Dans l'avant-dernier chapitre de l'ouvrage, Hélène Perlant, la fille aînée de François Bayrou, raconte avoir été humiliée et rouée de coup par un prêtre alors qu'elle était adolescente, lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation à laquelle appartient l'établissement privé Notre-Dame de-Bétharram. Elle évoque aussi la normalisation des scènes de violences devant des dizaines d'élèves. Dans le même chapitre, elle dénonce aussi "la pédophilie" qui "crève tellement les yeux" lorsqu'elle entre en classe de Première. "Le Premier ministre était bouleversé et totalement abasourdi", a dans un premier temps glissé l'entourage de François Bayrou à franceinfo après la parution de l'entretien dans Paris-Match. "Ça me poignarde le cœur", a déclaré l'intéressé à la presse, plus tard mercredi (https://www.francetvinfo.fr/societe/education/affaire-de-violences-sexuelles-a-notre-dame-de-betharram/direct-affaire-betharram-apres-trente-ans-de-silence-la-fille-de-francois-bayrou-temoigne-avec-d-autres-victimes-de-violences-dans-un-livre_7206147.html). Un livre dédié "à tous les enfants victimes de violences commises par des adultes".

 

Âgée de 53 ans aujourd'hui, la fille du Premier ministre affirme n'avoir jamais parlé de ce qu'elle a subi à ses parents, ni à personne. Hélène Perlant a révélé cette histoire dans un entretien au magazine Paris Match, deux jours avant la parution du livre d'Alain Esquerre, dans lequel elle questionne aussi le déni individuel et collectif et cette logique paradoxale : "plus il y a de témoins, moins ça parle". "C'est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette" a réagi ce dernier. Le porte-parole du collectif des victimes de Notre-Dame-de-Bétharram a en effet voulu dédier son récit de 240 pages "à tous les enfants victimes de violences physiques, morales et sexuelles commises par des adultes". Au fil de vingt chapitres, Le Silence de Bétharram retrace l'histoire d'Alain Esquerre, ancien élève externe de Notre-Dame-de-Bétharram, son combat pour faire émerger la parole des victimes de cette institution catholique privée, avec la création d'un groupe Facebook à l'automne 2023, dénoncer un système de violences sexuelles dans l'établissement, et lutter contre la pédocriminalité dans l'Église et dans le milieu scolaire. L'ouvrage amène le lecteur dans le village béarnais de Lestelle-Bétharram, où plusieurs générations d'élèves de Notre-Dame de Bétharram ont vécu châtiments corporels, gifles jusqu'à en perdre l'audition, supplice du perron (se retrouver puni dehors en sous-vêtements pendant plusieurs heures) et violences sexuelles. Alain Esquerre décrit crument les caresses infligées par des laïcs et des religieux, des viols, dans les dortoirs ou dans le bureau du directeur,  jusqu'à la reproduction d'un système de violences : des élèves surveillants qui apportent aux adultes des élèves plus jeunes, et des viols entre élèves.

 

Dans Le silence de Bétharram, Alain Esquerre évoque aussi les accusations à l'encontre de François Bayrou, incriminé par certains d'avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd'hui par d'anciens élèves de Notre-Dame-de-Bétharram, et d'être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de l'institution, ce que le maire de Pau a démenti fermement à plusieurs reprises. "À quoi bon faire le procès d’un seul homme quand c’est toute la société béarnaise qui est responsable ?, écrit le président du collectif des victimes. Je trouve que cette chasse à l'homme n'est pas juste. Tout le monde a fui, tout le monde est lâche." Certains témoignages, pourtant, laissent penser que la famille de François Bayrou ne pouvait ignorer ce qui se passait à Bétharram. C’est le cas d’Éric Arassus, ancien élève, victime de violences physiques, qui partageait sa classe avec Calixte Bayrou, l’un des fils du Premier ministre. Il affirme avoir alerté à plusieurs reprises son camarade et l’avoir même exhorté à en parler chez lui. Elisabeth Bayrou, la femme de François Bayrou, était, à l'époque, enseignante à Bétharram. "Madame Bayrou, j’en suis convaincu, était dans le déni, sans doute en lien avec ses convictions religieuses. Et son mari, à l’époque député local et président du conseil général, ne pouvait pas ne rien savoir", témoignait-il auprès de France 3 Aquitaine (https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/pyrenees-atlantiques/pau/je-decouvre-un-continent-de-violences-sexuelles-le-silence-de-betharram-le-livre-choc-d-un-ancien-eleve-devenu-lanceur-d-alerte-3142277.html). Dans son livre, le Béarnais de 53 ans en appelle à la responsabilité de tous, des responsables politiques, des institutions religieuses. Il rappelle qu'une commission indépendante sur l'affaire Bétharram a été créée. Il espère pouvoir participer à la formation d'un observatoire des violences sexuelles commises au sein des internats. Dans les dernières pages de l'ouvrage, Alain Esquerre semble hanté par l'idée que la page Bétharram puisse se refermer sans que rien ne change, alors que le nombre de plaintes continue d'augmenter, notamment pour des faits non prescrits pour lesquels un ancien surveillant est mis en examen pour viol et agression sexuelle. Alain Esquerre conclut ainsi son livre : "nous avons eu raison de croire que notre silence n'était plus une option".

 

Pointé du doigt pour l’inaction dont il a fait preuve pour faire cesser les violences à Notre-Dame de Bétharram, mais aussi dans d’autres établissements comme le collège-lycée Stanislas à Paris, l’enseignement catholique fait profil bas et promet du changement. Un changement déjà à sa tête : Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique depuis le 1er septembre 2019 cédera sa place à Guillaume Prévost le 1er septembre prochain, selon une décision prise par l’Assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes du 1er au 4 avril derniers (https://www.ladepeche.fr/2025/04/24/affaire-betharram-leglise-doit-mieux-faire-a-promis-mgr-aveline-12654262.php).

 

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Publié le 23 Avril 2025

Renaud Dély dans Radio France nous montre ce mercredi 23 avril 2025 que les responsables politiques de tous horizons ont rendu hommage au pape François. Mais au sein de ce concert de louanges, quelques fausses notes ont brisé l’unanimité. Le Rassemblement national a bien essayé de se retenir pendant quelques heures. Marine Le Pen s’était contentée lundi d’un très bref message pour "saluer une figure spirituelle qui s’éteint", Jordan Bardella d’une pensée "pour tous les catholiques dans ce moment de douleur", alors que ce dernier ne s’était pas gêné à critiquer le pape François en 2023 n’ayant  guère apprécié le plaidoyer du souverain pontife en faveur des migrants à Marseille (https://www.tf1info.fr/politique/immigration-il-ne-connait-pas-marseille-jordan-bardella-critique-le-pape-francois-et-ses-propos-sur-les-migrants-2270813.html). Sauf que les digues n’ont pas tardé à lâcher, mardi, par la voix du porte-parole du parti, Julien Odoul. Pour le député RN de l’Yonne, "les torrents d’éloges funèbres des islamo-gauchistes de LFI en disent long sur le véritable bilan du pape François". Une sortie qui en dit long sur les véritables sentiments du RN à l’endroit du souverain pontife disparu.

 

L’extrême droite a toujours détesté le pape François. Dès son premier déplacement, à Lampedusa, en 2013, il a été la cible de sa vindicte. Son tort : se soucier du sort des migrants qui se noient en Méditerranée et exhorter l’Europe à les secourir au non d’un "devoir d’humanité, un devoir de civilisation". Douze ans durant, le pape François n’a jamais varié. Il s’est indigné de la "mondialisation de l’indifférence" et a appelé l’Occident riche à accueillir les déshérités du monde entier. Un message universaliste insupportable pour le RN qui a affublé le pape du qualificatif  d’"immigrationniste". Marine le Pen lui avait reproché de faire preuve d’ingérence en incitant les États à "aller à l’encontre de l’intérêt des peuples". Éric Zemmour l’avait accusé "d’abandonner l’Europe à son destin islamique". Et à l’annonce de sa mort, le président de Reconquête a jugé que le pontificat de François "a été une épreuve pour certains catholiques". Son allié, Philippe de Villiers, est allé plus loin encore en fustigeant un "pape woke", qui "a persécuté les chrétiens de la tradition de l’Église de notre enfance".

 

Tous ceux là veulent donc tourner la page François. Et l’extrême droite a son candidat : le cardinal ghanéen Sarah, un ultra-conservateur, viscéralement hostile à l’immigration, qui compara il y a quelques années, "les crimes de l’homosexualité et de l’avortement" au "nazisme". L’ancien député RN Gilbert Collard se pâmait mardi pour "sa foi lumineuse" en commentant son arrivée à Rome. Les médias du groupe Bolloré, dont le propriétaire est un fervent soutien, en font une promotion assidue. Et sur les réseaux sociaux, l’extrême droite a lancé depuis lundi une vibrante campagne en sa faveur. Bon, pendant le conclave les cardinaux seront privés de leurs portables.

 

Comme le montre ledauphine.com (https://www.ledauphine.com/societe/2025/04/23/mort-du-pape-francois-des-milliers-de-fideles-vont-defiler-devant-la-depouille), l’hypocrisie du RN est encore plus ignoble quand on apprend que  Jordan Bardella se rendra à Rome en fin de semaine pour se recueillir devant la dépouille du pape, vendredi puis assister samedi à ses obsèques, a indiqué l'entourage du président du Rassemblement national. Au total, 170 délégations étrangères seront présentes, et les autorités italiennes attendent au moins 200 000 personnes. La figure du pape François était diversement appréciée au sein du parti à la flamme. Son vice-président Sébastien Chenu a encore estimé ce mercredi sur franceinfo que l'ecclésiaste avait «cherché à culpabiliser l'Occident sur le fait de ne pas accueillir les migrants» et «fermé les yeux sur l'islamisme», tout en le qualifiant de «pape de charité et d'humilité».

 

Le RN n’a rien à faire à l’enterrement du pape, il n’y a pas sa place. Ce qui est plus pertinent est de voir des dizaines de milliers de fidèles aimant ce bon pape défenseur des pauvres et des laissés-pour-compte ayant essayé de s'attaquer aux problèmes de l'Église, qui affluent ce mercredi à la basilique Saint-Pierre au Vatican pour se recueillir devant sa dépouille, transférée en grande pompe dans la matinée sous les ors du majestueux édifice. Une longue file d'attente serpente sur la place Saint-Pierre, encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, autour de laquelle les accès au Vatican et dans les rues adjacentes sont filtrés. Selon plusieurs pèlerins à l'AFP, il fallait attendre entre trois et quatre heures pour entrer dans la basilique (https://www.20minutes.fr/monde/4149887-20250423-direct-mort-pape-francois-depouille-souverain-pontife-va-etre-exposee-saint-pierre-hommage-fideles).

 

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Publié le 22 Avril 2025

Mathieu Castagnet, Élie Guidi, Corinne Laurent et Juliette Vienot de Vaublanc (avec l’AFP) nous montrent dans la-croix.com qu’au lendemain de la mort du pape François, de nombreux chefs d’État et de gouvernement, notamment Emmanuel Macron, Donald Trump et Javier Milei, ont annoncé mardi 22 avril 2025 leur présence samedi pour les funérailles. Ce jour-là, les drapeaux seront en berne en France, a indiqué Matignon. Et le pape François sera inhumé samedi 26 avril dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, au cœur de laquelle il se recueillait à chacun de ses déplacements officiels. Devant la basilique papale, les fidèles venus de Rome et d’ailleurs sont nombreux à venir rendre un dernier hommage au pape de la «simplicité» (https://www.la-croix.com/religion/mort-du-pape-francois-a-sainte-marie-majeure-l-emotion-des-fideles-venus-rendre-un-dernier-hommage-20250422).  Le pape François sera inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome. C'est une première en trois siècles : généralement la dépouille des papes repose dans la crypte de la basilique Saint-Pierre ou dans celle de Saint-Jean-de-Latran. Le souverain pontife a choisi un recoin modeste de la cathédrale, juste derrière la statue de la Vierge. "Les gens scrutent chaque recoin pour savoir comment ça va se passer", raconte à franceinfo un touriste croisé sur place. "Il y a une ferveur magnifique." (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/direct-mort-du-pape-francois-le-vatican-en-deuil-prepare-les-obseques-du-chef-de-l-eglise-catholique_7203519.html).  

 

Les dernières heures du pape ont été racontées par Vatican News, le média officiel du Vatican comme le rapporte l’Agence France-Presse (AFP) : «Merci de m’avoir fait retourner sur la place» Saint-Pierre : ces mots, adressés par le pape François à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, pour l’avoir encouragé à un ultime tour d’une quinzaine de minutes en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort. Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier : «Tu crois que je peux le faire ?» Et Massimiliano Strappetti l’avait rassuré. Le pape s’était ensuite reposé l’après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné. Lundi, aux environs de 5 h 30, les premiers signes d’un malaise sont apparus. Plus d’une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 7 h 35 (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-francois/direct-mort-du-pape-francois-le-vatican-prepare-ses-obseques-le-monde-catholique-en-deuil-1223c10f-04ec-4b1a-aabe-26aebd561477).

 

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques au terme de 12 ans de pontificat fait la une de toute la presse internationale : plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés-pour-compte", "Perdimus Papam", titre le journal français Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire" (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-en-direct-pape-fran%C3%A7ois-est-mort-age-88-ans-vatican-catholiques) qui “a bousculé les codes”, tandis que le quotidien belge Le Soir, plus circonspect, évoque un "règne sans miracles". Le quotidien italien La Stampa dresse la liste des "interventions les plus controversées et surprenantes" du pape François. Le quotidien espagnol El Pais poursuit la réflexion, qualifiant son pontificat de "social et réformateur", tout en soulignant que rarement un pape aura été "attaqué avec autant de virulence" (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/direct-mort-du-pape-francois-le-vatican-en-deuil-prepare-les-obseques-du-chef-de-l-eglise-catholique_7203519.html). De l'Iran à l'Allemagne en passant par les États-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime au pape François. Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram. Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican (https://www.ladepeche.fr/2025/04/22/direct-mort-du-pape-francois-les-cardinaux-vont-se-reunir-ce-mardi-matin-pour-definir-le-jour-et-lheure-des-obseques-du-souverain-pontife-12650999.php).

 

Tous les cardinaux sont désormais arrivés à Rome, ou ne devraient plus tarder. Les réunions, appelées congrégations, s'enchaînent pour gérer les affaires courantes et organiser les funérailles du pape François. Mais les tractations commencent aussi en coulisses pour faire émerger des favoris avant le conclave... Le pape François a ainsi nommé majoritairement des cardinaux réformateurs, partisans d'une Église plus ouverte sur le monde. Un conclave à son image... Ce qui ne signifie pas forcément que le futur évêque de Rome sera sur la même ligne que lui. En cause ? La volonté des cardinaux de conserver une certaine unité au Vatican (https://www.tf1info.fr/international/conclave-comment-le-pape-francois-a-tente-de-peser-sur-le-choix-de-son-successeur-2366526.html). Cependant, invité de BFMTV, Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger et cardinal depuis octobre 2024, assure que les cardinaux arrivent "vierges de toute idée préconçue" avant le conclave qui doit élire le futur pape. "Les débats sont très libres, ce ne sont pas des discours préparés", dit-il, ajoutant ne pas avoir encore reçu d'information sur cet événement. "On n'a pas beaucoup l'occasion de se connaître (entre cardinaux), d'autant que le pape François a véritablement changé la sociologie du collège cardinalice en nommant des personnes aux extrémités de la Terre", ajoute Jean-Pierre Vesco (https://www.bfmtv.com/societe/religions/direct-mort-du-pape-francois-le-vatican-en-deuil-prepare-ses-obseques-donald-trump-annonce-qu-il-sera-present_LN-202504220036.html).

 

Alors qu’il est considéré comme l'un des favoris pour succéder au pape François, le cardinal suédois Anders Arborelius a dit mardi qu'il ne pensait pas être élu lors du prochain conclave. "Ce serait amusant d'avoir un pape suédois, mais je pense que c'est peu probable. Très peu probable", a-t-il déclaré à la chaîne publique suédoise SVT. Anders Arborelius a confirmé mardi qu'il assistera au conclave au cours duquel les 135 cardinaux-électeurs choisiront le successeur du pape François. Le Suédois lui avait demandé de le libérer de ses fonctions de cardinal, car il souhaitait retourner vivre dans son monastère en Scanie, dans le sud de la Suède, a-t-il confié à SVT (https://www.bfmtv.com/societe/religions/direct-mort-du-pape-francois-le-vatican-en-deuil-prepare-ses-obseques-donald-trump-annonce-qu-il-sera-present_LN-202504220036.html).

 

Après la mort du pape François, les figures politiques nationalistes, de J. D. Vance à Giorgia Meloni, ont adressé leurs condoléances sans égard pour le sens du pontificat qui s’achève. Tous espèrent l'élection d'un nouveau souverain pontife aligné avec des valeurs plus traditionnelles, conformément aux évolutions de leur vision du monde (https://www.humanite.fr/monde/pape-francois/mort-du-pape-francois-les-condoleances-hypocrites-de-linternationale-reactionnaire-qui-le-traitait-de-gauchiste-et-d-imbecile).

 

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Publié le 21 Avril 2025

Jésus Bastante dans religiondigital.org nous montre ce lundi 21 avril 2024 que Jorge Mario Bergoglio, le premier pape jésuite, le premier pontife latino-américain, est décédé subitement ce lundi de Pâques à 7h35, après avoir participé à la bénédiction Urbi et Orbi. Les causes de sa mort subite sont encore inconnues, car il semblait s'être remis de la pneumonie bilatérale qui avait conduit à son admission le 14 février. À 88 ans, le pape François a accompli douze années de pontificat le 13 mars. La mort du pape au milieu de l'année jubilaire de l'espérance, alors qu'il apparaissait comme le seul dirigeant mondial capable de faire face à la rhétorique conflictuelle de la seconde administration Trump, a déclenché une crise difficile à résoudre dans l'Église catholique, sans candidats clairs pour poursuivre sa réforme de l'institution et avec un fort mouvement restaurationniste. Et contrairement à ce qui s'est passé avec la mort de Jean-Paul II, dont l'agonie a duré des semaines, son successeur naturel, Joseph Ratzinger, lui a succédé; et de Benoît XVI lui-même, qui a démissionné de ses fonctions dans une décision historique, mais qui a laissé un peu plus d'un mois aux cardinaux pour parvenir à un accord avant d'entrer en conclave, à cette occasion personne ne s'attendait à la mort du pape François, qui est mort en laissant de nombreuses inconnues ouvertes, et sans aucun consensus sur son successeur. Le secrétaire d'Etat, Pietro Parolin, semble rassembler des soutiens de différentes sensibilités, sans exclure une option plus ouverte, représentée par les cardinaux Zuppi (Italie) ou Tagle (Philippines, qui serait le premier pape asiatique), Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline, proche du pape François et très engagé dans le dialogue interreligieux et les questions migratoires, Charles Maung Bo, connu pour sa capacité à faire des compromis et sa diplomatie, ou une rhétorique plus conservatrice, symbolisée par les cardinaux Sarah ou Ambongo (qui seraient les premiers pontifes noirs), le cardinal de Prague, Dominik Duka,  de Budapest, Peter Ërdo ou, encore, un virage ouvertement à droite avec la nomination de l'ancien préfet de la doctrine de la foi, Gerhard Müller, Willem Eijk d’Utrecht, Anders Arborelius, ou encore Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don. Parmi les surprises, la présence de cardinaux hispano-américains, tels que Fernando Chomalí (Chili), Carlos Castillo (Lima), Carlos Aguiar (Mexique) et l'Espagnol José Cobo (Madrid).

 

Décrit comme «le pape du bout du monde», Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, dans une famille d'immigrants italiens. Dès son plus jeune âge, il manifeste une profonde vocation religieuse et une sensibilité particulière pour les plus démunis. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1958 et fut ordonné prêtre en 1969 et commence à gravir les échelons au sein de sa congrégation. En 1976, quand le commandant en chef de l'armée de terre argentine, Jorge Rafael Videla, renverse la présidente Isabel Perón, il occupe le poste de supérieur provincial des jésuites de Buenos Aires. Une dictature militaire est instaurée et s'étire sur près de sept ans. Pendant ces années sombres, plus de 30 000 personnes disparaissent, selon les historiens. Et la "guerre sale" n'épargne pas les prêtres : plusieurs sont kidnappés, torturés et assassinés par les militaires. Jorge Mario Bergoglio échappe à toute persécution. Il sera accusé des années plus tard d'avoir collaboré avec le général Videla. D'autres voix lui reprochent d'avoir fermé les yeux sur le scandale des enfants volés. Le cardinal Bergoglio démentira ces accusations et affirmera avoir fait son possible pour sauver des vies, notamment en ayant caché plusieurs personnes (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Il sera entendu sur ces dossiers par la justice argentine et blanchi. Son parcours au sein de l'Église fut marqué par la simplicité, la proximité et un engagement ferme envers les pauvres. Eloigné d'Argentine par sa hiérarchie après la dictature, Jorge Mario Bergoglio finit par y revenir et s'impose comme une figure populaire. Le prélat ravit le cœur des fidèles avec ses yeux rieurs, sa figure sympathique et sa simplicité apparente. "C'est quelqu'un de profondément spirituel, d'une grande humanité, qui a les pieds sur terre et ne s'enferme pas dans un bureau, mais sort jusqu'aux périphéries". En 1998, il est nommé archevêque de Buenos Aires et en 2001, le pape Jean-Paul II le crée cardinal. Il continue d'emprunter les bus de la capitale argentine pour se rendre dans les quartiers défavorisés à la rencontre des plus pauvres (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). De son poste, il a plaidé pour une Église austère, engagée en faveur de la justice sociale et proche des quartiers les plus pauvres de la capitale argentine. Il est devenu une figure clé au sein de l’Église latino-américaine et un fervent critique de la corruption et des inégalités. Il est marqué par l'effondrement de l'économie argentine entre 1998 et 2010. Lorsqu'il est élu cardinal, il invite ses compatriotes à ne pas se rendre au Vatican et à verser l'argent épargné aux plus pauvres (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). En 2005, il est considéré pour succéder au pape Jean-Paul II, mais demande à ceux qui le soutiennent de ne pas l'élire. C’est donc Joseph Ratzinger qui sera élu à la majorité des deux tiers des voix et qui deviendra Benoît XVI (https://www.rcf.fr/articles/actualite/pape-francois-relisez-sa-vie). En 2007, à Aparecida, au Brésil, il appelle l’Église à sortir d’elle-même pour aller vers l’extérieur, lors d’une assemblée réunissant les Églises de tous les pays du continent (https://www.lavie.fr/actualite/mort-du-pape-francois-un-pontificat-a-la-lumiere-dune-vie-89450.php). En 2010, Jorge Bergoglio s'était ainsi vigoureusement opposé à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine. À l'époque, la virulence de ses propos sur l'homosexualité – "démon infiltré dans les âmes" – avait choqué. Il s'était aussi élevé contre le droit octroyé aux transsexuels de changer de sexe à l'état civil (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife).  

 

Le 13 mars 2013, le conclave a élu Bergoglio comme successeur de Benoît XVI. Il devint le premier pape jésuite, le premier latino-américain et le premier à prendre le nom de François, en l'honneur de saint François d'Assise. Au Vatican, le pape refuse donc les appartements pontificaux et mange à la cantine (https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/mes-gens-sont-pauvres-et-je-suis-un-des-leurs-le-pape-francois-avait-dedie-sa-vie-aux-plus-demunis_14286458/). Dès le début de son pontificat, il a exprimé clairement son désir d’une Église plus simple, au service des plus démunis. Le pape François a promu une réforme de la Curie romaine, rongée par l'inertie, luttant contre la corruption interne et le manque de transparence le poussant à l'assainissement des sulfureuses finances du Vatican à l’exemple du cardinal Angelo Becciu, l'un des conseillers les plus proches du pape François, poursuivi au Vatican pour fraude financière et démis de ses pouvoirs, notamment de ses droits de vote pontificaux, contournant des institutions vermoulues en créant notamment un conseil de cardinaux non romains pour l'assister dans sa tâche. Las, trois des membres de ce C9 se retrouvent sous les feux d'accusations, agressions sexuelles pour l'Australien George Pell, malversations financières pour le Hondurien Oscar Maradiaga, protection d'un prêtre pédophile pour le Chilien Francisco Errazuriz (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). En 2014, il se fend devant la Curie romaine d'un discours cinglant dans lequel il fustige "l'Alzheimer spirituel", "le terrorisme des bavardages" ou encore "la schizophrénie existentielle" qui menacent les cardinaux. "Certains voient en François le Gorbatchev de l'Eglise catholique"  (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et pour les guérir suggère de 12 remèdes suggérés un an plus tard, orientés sur l’ouverture (aux laïcs notamment), l’égalité, le travail collectif, la décentralisation ou encore l’exemplarité (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). En mars 2022, il annonce la réforme de la curie pour laquelle il a été nommé – la dernière date de 1988. Une révolution qui repose sur deux piliers : la décentralisation – la curie ne doit plus être seulement un appareil administratif romain mais proposer des services pour une Église universelle – et une grande ouverture aux laïcs (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). Une fois la réforme lancée, il ouvre également de nouveaux ministères (Famille, Communication, Économie). Il transforme et assainit l’Institution pour les œuvres de religion (IOR), équivalent d’une banque du Vatican. Un quart des comptes y sont fermés, rationalisant ainsi sa gouvernance économique. Le pape François donne plus de poids aux laïcs, mais aussi aux femmes, n’hésitant pas à en nommer à la tête de certaines commissions ou dicastères (équivalents de ministères au Vatican).  Autre évolution de taille : la rotation des membres de la Curie, nommés pour un mandat de cinq ans, renouvelable à la demande de la hiérarchie. Désormais, on vient au Vatican pour servir l’Église et non pour faire carrière. Le contrôle du pape sur l’administration en sort renforcé (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). 

 

Il a également promu une vision plus inclusive et pastorale, avec des gestes concrets tels que le lavage des pieds des prisonniers et des réfugiés, son soutien aux migrants et son appel à une «Église en sortie», notamment en critiquant les ravages du néolibéralisme et s'engageant pour plus de justice sociale, mais aussi en faveur de la défense de l'environnement (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Devant le repli des identitaires catholiques, il a restreint l’usage de la messe en latin en 2021, provoquant la colère d’une frange traditionaliste (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise?utm_source=yahoo&utm_medium=rss&utm_campaign=news_feed&utm_content=read_more_link%22). Son encyclique Laudato Si' a marqué une étape importante dans la conscience écologique de l'Église, exhortant le monde à prendre soin de notre «maison commune». Et il fait entrer de nouveaux cardinaux. Le 7 décembre 2024, lors de son dixième et dernier consistoire, où 21 cardinaux sont créés, le pape François prépare la gouvernance à venir de l’Église. Il poursuit ainsi son projet de diversification de la haute hiérarchie catholique au sein du Vatican et appelle à un changement de style, axé sur “l’aventure du chemin, la joie de la rencontre [et] l’attention envers les plus fragiles”. Le pape François aura donc choisi plus de 78 % des 140 cardinaux "électeurs", ceux âgés de moins de 80 ans, qui prendront part au prochain conclave. Il s'assure d’une certaine façon la continuité des réformes entamées (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Ses années de pontificat sont aussi celles du développement du dialogue interreligieux, notamment avec l'islam. Le pape François est le premier pape à se rendre en Irak. Il contribue aussi à la réconciliation des Églises catholique et orthodoxe. Un effort de rapprochement toutefois contrarié par la guerre en Ukraine, qui voit le patriarche orthodoxe russe Kirill soutenir le régime de Vladimir Poutine (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html).

 

Il a également dû faire face à la crise des abus sexuels, en promouvant des mesures plus strictes contre la pédophilie cléricale en levant le secret pontifical et en obligeant les prêtres à signaler les cas à leur hiérarchie, et en exigeant que soient transmis de façon systématique les cas d’abus sexuels au sein des diocèses auprès des justices civiles (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife), mais les associations de victimes attendaient davantage, comme le signale la militante Anne Barrett Doyle, de l’ONG américaine BishopAccountability, qui a déclaré à l’AFP en 2024 que ces réformes avaient été «superficielles». «Structurellement, elles conservent tous les éléments de dissimulation, de manque de transparence, d’absence de contrôle externe et d’absence de sanctions sévères obligatoires», a-t-elle déploré. Des mesures qui n’ont pas toujours été bien comprises au sein de l’institution. Après un voyage catastrophique au Chili en 2018 ayant abouti à de spectaculaires exclusions et démissions, le pape François a présenté ses excuses pour avoir maladroitement défendu un évêque. Il a ensuite multiplié les demandes de pardon aux victimes qu’il a régulièrement rencontrées. En défroquant en 2019 le cardinal américain Theodore McCarrick, reconnu coupable de violences sexuelles sur mineurs, il a envoyé un signal fort sur sa promesse de «tolérance zéro». A un sommet inédit au Vatican sur la protection des mineurs en 2019 a succédé une série de mesures : levée du secret pontifical sur les violences sexuelles du clergé, obligation pour les religieux et laïcs de signaler tout cas à leur hiérarchie, plateformes d’écoute dans les diocèses du monde entier… Mais le secret de la confession demeure absolu (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise). En 2022, cardinal canadien Marc Ouellet, qui figure dans la liste des successeurs possibles (ou «papabiles»), a été mis en accusation au Québec pour agressions sexuelles – affaire classée sans suite par le Vatican (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). Au sujet des accusations d’agressions sexuelles visant l’abbé Pierre, rendues publiques à partir de juillet 2024, le pontife déclare qu’au moment de sa mort en 2007, lui n’y était pas, mais le Vatican savait. Il ajoute “malgré tout le bien qu’il a fait, on découvre que cette personne est un terrible pécheur” (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). En 2023, il avait également appelé les évêques à ne pas couvrir les scandales sexuels éclaboussant l’Église. «Le mal ne peut pas être caché, le mal doit être révélé au grand jour, qu’il soit connu… que l’agresseur soit jugé, qu’il soit laïc ou évêque», a exigé le pape François lors d’une grande messe à Bruxelles (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise).

 

Son pontificat n’a cependant pas été sans défis. Populaire chez les fidèles du monde entier, il était confronté à une farouche opposition interne de la frange conservatrice de l'Église (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Ainsi, les «dubia» de plusieurs cardinaux suite aux démarches entreprises pour permettre aux divorcés de recevoir la communion furent célèbre, et se multiplièrent avec une série d'autres sujets, depuis la convocation d'un synode où, pour la première fois, les femmes (et les laïcs) eurent voix et vote, l'ordination sacerdotale de femmes ou des encycliques comme Fratelli Tutti, la première dédiée non seulement aux fidèles catholiques, mais à toute l'humanité. Il a rencontré une certaine résistance au sein de l’Église en raison qu’il exprime aussi de sa volonté de voir les débats de l'Église se décentrer de la morale sexuelle : "sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives", déclare-t-il (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et son ouverture sur des questions telles que la pastorale des personnes divorcées et de la communauté LGBTQ+, et juste avant l'ouverture du synode rassemblant évêques et, pour la première fois, des experts laïcs à Rome en octobre 2023, il n'hésite pas à se dire ouvert à la bénédiction de couples de même sexe (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php), même si en 2018, le pape François préconise la psychiatrie pour les enfants homosexuels, créant une nouvelle polémique et obligeant le Saint-Siège à rétropédaler, et il faut noter qu’en 2025, année sainte, le 6 septembre aura lieu pour la première fois le jubilé des LGBT+ (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Le pape a aussi sanctionné des évêques rebelles en démettant en 2023 l'évêque américain Joseph Strickland, qui lui reprochait notamment son laxisme sur l'avortement et sa complaisance à l'égard des homosexuels et des divorcés et excommuniant l'évêque ultraconservateur italien Carlo Maria Vigano, 83 ans, connu pour ses critiques acerbes contre le pontificat (https://information.tv5monde.com/international/francois-cible-dune-feroce-opposition-au-sein-meme-de-leglise-2770789).  Mais, si le pape François hérite d'une réputation plus moderne que son prédécesseur, il ne remet cependant pas en cause le dogme du mariage, défini comme l'union entre un homme et une femme en vue de procréer. Et s'il affirme que l'homosexualité n'est "pas un crime", il la considère "un péché", néanmoins. Quant à l'avortement, il le compare à l'action "d'un tueur à gages" (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et il rejette l’euthanasie (https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/le-pape-francois-est-mort-a-l-age-de-88-ans-3112549.html). Le pape François se montre également très rugueux sur ce qu'il appelle l"'idéologie du genre" : un "affreux danger", dénonce-t-il (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/homosexualite-violences-sexuelles-ecologie-entre-ouverture-et-conservatisme-le-pape-francois-confronte-a-douze-ans-de-sujets-de-societe_7202268.html). Enfin, sur la place des femmes dans l'Église, les avancées sont limitées (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/homosexualite-violences-sexuelles-ecologie-entre-ouverture-et-conservatisme-le-pape-francois-confronte-a-douze-ans-de-sujets-de-societe_7202268.html).

 

Parallèlement à son leadership dans l’Église, le pape François est devenu une voix morale sur la scène mondiale, n'hésitant pas, dès le début de son pontificat, à bousculer la bienséance pour parler de la crise migratoire qui touche l'Europe, notamment lors de ses voyages à Lampedusa (Italie) en 2013, à Lesbos (Grèce) en 2015, ou devant les instances internationales, le souverain pontife dénonce la "mondialisation de l'indifférence" et rappelle aux pays occidentaux leurs racines chrétiennes, tout en les enjoignant à respecter leur vocation à la charité (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html), avec des appels clairs contre la «Troisième Guerre mondiale fragmentaire», qu’il a rendue visible en Ukraine et à Gaza, son appel au désarmement mondial, portant aussi à la une de l'actualité la cause des Rohingyas, minorité musulmane opprimée en Birmanie, joue les intercesseurs pour la paix au Mozambique, en Centrafrique, au Congo, s'efforce de ramener Cuba dans le concert des nations – non seulement il a maintenu son nonce là-bas, mais il l'a promu cardinal –, œuvre pour la paix en Colombie et (re)place l'Amazonie au centre des préoccupations mondiales (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php), obtenant en 2018 la signature d’un accord historique avec le régime communiste de Pékin, portant sur l’épineuse question de la nomination des évêques en Chine (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise), et sa lutte contre la faim et sa dénonciation des injustices du marché lui a valu le titre de «Pape communiste». En octobre 2024, le pape François a reconnu le rôle de l’Église catholique dans les crimes de l’esclavage. "Nous avons été complices de systèmes qui ont favorisé l’esclavage et le colonialisme", écrivait-il dans une lettre, lue par le cardinal Michael Czerny lors d’un sommet mondial sur l'avenir de l'Église au Vatican. À l’occasion de ce sommet, une nouvelle liste de péchés a été rendue publique. L'un de ces nouveaux péchés concerne les actes commis "contre la création, les peuples indigènes et les migrants".  En 2022 déjà le pape François s’était excusé auprès des peuples autochtones : "Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones", avait-il déclaré à l’occasion d’un voyage au Canada (https://la1ere.francetvinfo.fr/francois-le-pape-decentralisateur-est-mort-1567507.html). Dans ses derniers instants, Bergoglio est devenu le critique le plus virulent de la politique d’expulsion des migrants de Trump. Un rôle qui, après sa mort, reste orphelin.

 

Le Vatican avait annoncé le 18 février 2025 que le souverain pontife, hospitalisé pour la quatrième fois en quatre ans, souffrait d’une pneumonie bilatérale, et avait dû annuler ses engagements de fin de semaine. Son hospitalisation, qui avait relancé les interrogations sur sa santé fragile, était intervenue au début de l'année jubilaire de l'Église catholique, marquée par une longue liste d'événements, dont beaucoup sont présidés par le pape. Le pape François s’est éteint le 21 avril au Vatican à l’âge de 88 ans.  Face au conservatisme dans l’Église, aux crises mondiales, Le pape François aura été le pape des changements, incarnat une forme de lutte, en faveur des plus faibles, face aux tumultes du monde. Un pape humaniste en somme (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Dimanche, lors de son bref discours − le dernier − il avait encore tenté de partager un message de tolérance et d’apaisement devant des milliers de fidèles : «Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants», avait-il lancé en invitant à «abattre les barrières qui créent des divisions». Cette toute dernière apparition en publique avait également été ponctuée d’un bain de foule surprise à bord de sa «papamobile» dans une ambiance survoltée (https://www.huffingtonpost.fr/international/article/le-pape-francois-est-mort-a-l-age-de-88-ans_215945.html).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

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