Jésus Bastante dans religiondigital.org nous montre ce lundi 21 avril 2024 que Jorge Mario Bergoglio, le premier pape jésuite, le premier pontife latino-américain, est décédé subitement ce lundi de Pâques à 7h35, après avoir participé à la bénédiction Urbi et Orbi. Les causes de sa mort subite sont encore inconnues, car il semblait s'être remis de la pneumonie bilatérale qui avait conduit à son admission le 14 février. À 88 ans, le pape François a accompli douze années de pontificat le 13 mars. La mort du pape au milieu de l'année jubilaire de l'espérance, alors qu'il apparaissait comme le seul dirigeant mondial capable de faire face à la rhétorique conflictuelle de la seconde administration Trump, a déclenché une crise difficile à résoudre dans l'Église catholique, sans candidats clairs pour poursuivre sa réforme de l'institution et avec un fort mouvement restaurationniste. Et contrairement à ce qui s'est passé avec la mort de Jean-Paul II, dont l'agonie a duré des semaines, son successeur naturel, Joseph Ratzinger, lui a succédé; et de Benoît XVI lui-même, qui a démissionné de ses fonctions dans une décision historique, mais qui a laissé un peu plus d'un mois aux cardinaux pour parvenir à un accord avant d'entrer en conclave, à cette occasion personne ne s'attendait à la mort du pape François, qui est mort en laissant de nombreuses inconnues ouvertes, et sans aucun consensus sur son successeur. Le secrétaire d'Etat, Pietro Parolin, semble rassembler des soutiens de différentes sensibilités, sans exclure une option plus ouverte, représentée par les cardinaux Zuppi (Italie) ou Tagle (Philippines, qui serait le premier pape asiatique), Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline, proche du pape François et très engagé dans le dialogue interreligieux et les questions migratoires, Charles Maung Bo, connu pour sa capacité à faire des compromis et sa diplomatie, ou une rhétorique plus conservatrice, symbolisée par les cardinaux Sarah ou Ambongo (qui seraient les premiers pontifes noirs), le cardinal de Prague, Dominik Duka, de Budapest, Peter Ërdo ou, encore, un virage ouvertement à droite avec la nomination de l'ancien préfet de la doctrine de la foi, Gerhard Müller, Willem Eijk d’Utrecht, Anders Arborelius, ou encore Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don. Parmi les surprises, la présence de cardinaux hispano-américains, tels que Fernando Chomalí (Chili), Carlos Castillo (Lima), Carlos Aguiar (Mexique) et l'Espagnol José Cobo (Madrid).
Décrit comme «le pape du bout du monde», Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, dans une famille d'immigrants italiens. Dès son plus jeune âge, il manifeste une profonde vocation religieuse et une sensibilité particulière pour les plus démunis. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1958 et fut ordonné prêtre en 1969 et commence à gravir les échelons au sein de sa congrégation. En 1976, quand le commandant en chef de l'armée de terre argentine, Jorge Rafael Videla, renverse la présidente Isabel Perón, il occupe le poste de supérieur provincial des jésuites de Buenos Aires. Une dictature militaire est instaurée et s'étire sur près de sept ans. Pendant ces années sombres, plus de 30 000 personnes disparaissent, selon les historiens. Et la "guerre sale" n'épargne pas les prêtres : plusieurs sont kidnappés, torturés et assassinés par les militaires. Jorge Mario Bergoglio échappe à toute persécution. Il sera accusé des années plus tard d'avoir collaboré avec le général Videla. D'autres voix lui reprochent d'avoir fermé les yeux sur le scandale des enfants volés. Le cardinal Bergoglio démentira ces accusations et affirmera avoir fait son possible pour sauver des vies, notamment en ayant caché plusieurs personnes (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Il sera entendu sur ces dossiers par la justice argentine et blanchi. Son parcours au sein de l'Église fut marqué par la simplicité, la proximité et un engagement ferme envers les pauvres. Eloigné d'Argentine par sa hiérarchie après la dictature, Jorge Mario Bergoglio finit par y revenir et s'impose comme une figure populaire. Le prélat ravit le cœur des fidèles avec ses yeux rieurs, sa figure sympathique et sa simplicité apparente. "C'est quelqu'un de profondément spirituel, d'une grande humanité, qui a les pieds sur terre et ne s'enferme pas dans un bureau, mais sort jusqu'aux périphéries". En 1998, il est nommé archevêque de Buenos Aires et en 2001, le pape Jean-Paul II le crée cardinal. Il continue d'emprunter les bus de la capitale argentine pour se rendre dans les quartiers défavorisés à la rencontre des plus pauvres (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). De son poste, il a plaidé pour une Église austère, engagée en faveur de la justice sociale et proche des quartiers les plus pauvres de la capitale argentine. Il est devenu une figure clé au sein de l’Église latino-américaine et un fervent critique de la corruption et des inégalités. Il est marqué par l'effondrement de l'économie argentine entre 1998 et 2010. Lorsqu'il est élu cardinal, il invite ses compatriotes à ne pas se rendre au Vatican et à verser l'argent épargné aux plus pauvres (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). En 2005, il est considéré pour succéder au pape Jean-Paul II, mais demande à ceux qui le soutiennent de ne pas l'élire. C’est donc Joseph Ratzinger qui sera élu à la majorité des deux tiers des voix et qui deviendra Benoît XVI (https://www.rcf.fr/articles/actualite/pape-francois-relisez-sa-vie). En 2007, à Aparecida, au Brésil, il appelle l’Église à sortir d’elle-même pour aller vers l’extérieur, lors d’une assemblée réunissant les Églises de tous les pays du continent (https://www.lavie.fr/actualite/mort-du-pape-francois-un-pontificat-a-la-lumiere-dune-vie-89450.php). En 2010, Jorge Bergoglio s'était ainsi vigoureusement opposé à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine. À l'époque, la virulence de ses propos sur l'homosexualité – "démon infiltré dans les âmes" – avait choqué. Il s'était aussi élevé contre le droit octroyé aux transsexuels de changer de sexe à l'état civil (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife).
Le 13 mars 2013, le conclave a élu Bergoglio comme successeur de Benoît XVI. Il devint le premier pape jésuite, le premier latino-américain et le premier à prendre le nom de François, en l'honneur de saint François d'Assise. Au Vatican, le pape refuse donc les appartements pontificaux et mange à la cantine (https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/mes-gens-sont-pauvres-et-je-suis-un-des-leurs-le-pape-francois-avait-dedie-sa-vie-aux-plus-demunis_14286458/). Dès le début de son pontificat, il a exprimé clairement son désir d’une Église plus simple, au service des plus démunis. Le pape François a promu une réforme de la Curie romaine, rongée par l'inertie, luttant contre la corruption interne et le manque de transparence le poussant à l'assainissement des sulfureuses finances du Vatican à l’exemple du cardinal Angelo Becciu, l'un des conseillers les plus proches du pape François, poursuivi au Vatican pour fraude financière et démis de ses pouvoirs, notamment de ses droits de vote pontificaux, contournant des institutions vermoulues en créant notamment un conseil de cardinaux non romains pour l'assister dans sa tâche. Las, trois des membres de ce C9 se retrouvent sous les feux d'accusations, agressions sexuelles pour l'Australien George Pell, malversations financières pour le Hondurien Oscar Maradiaga, protection d'un prêtre pédophile pour le Chilien Francisco Errazuriz (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). En 2014, il se fend devant la Curie romaine d'un discours cinglant dans lequel il fustige "l'Alzheimer spirituel", "le terrorisme des bavardages" ou encore "la schizophrénie existentielle" qui menacent les cardinaux. "Certains voient en François le Gorbatchev de l'Eglise catholique" (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et pour les guérir suggère de 12 remèdes suggérés un an plus tard, orientés sur l’ouverture (aux laïcs notamment), l’égalité, le travail collectif, la décentralisation ou encore l’exemplarité (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). En mars 2022, il annonce la réforme de la curie pour laquelle il a été nommé – la dernière date de 1988. Une révolution qui repose sur deux piliers : la décentralisation – la curie ne doit plus être seulement un appareil administratif romain mais proposer des services pour une Église universelle – et une grande ouverture aux laïcs (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). Une fois la réforme lancée, il ouvre également de nouveaux ministères (Famille, Communication, Économie). Il transforme et assainit l’Institution pour les œuvres de religion (IOR), équivalent d’une banque du Vatican. Un quart des comptes y sont fermés, rationalisant ainsi sa gouvernance économique. Le pape François donne plus de poids aux laïcs, mais aussi aux femmes, n’hésitant pas à en nommer à la tête de certaines commissions ou dicastères (équivalents de ministères au Vatican). Autre évolution de taille : la rotation des membres de la Curie, nommés pour un mandat de cinq ans, renouvelable à la demande de la hiérarchie. Désormais, on vient au Vatican pour servir l’Église et non pour faire carrière. Le contrôle du pape sur l’administration en sort renforcé (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife).
Il a également promu une vision plus inclusive et pastorale, avec des gestes concrets tels que le lavage des pieds des prisonniers et des réfugiés, son soutien aux migrants et son appel à une «Église en sortie», notamment en critiquant les ravages du néolibéralisme et s'engageant pour plus de justice sociale, mais aussi en faveur de la défense de l'environnement (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Devant le repli des identitaires catholiques, il a restreint l’usage de la messe en latin en 2021, provoquant la colère d’une frange traditionaliste (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise?utm_source=yahoo&utm_medium=rss&utm_campaign=news_feed&utm_content=read_more_link%22). Son encyclique Laudato Si' a marqué une étape importante dans la conscience écologique de l'Église, exhortant le monde à prendre soin de notre «maison commune». Et il fait entrer de nouveaux cardinaux. Le 7 décembre 2024, lors de son dixième et dernier consistoire, où 21 cardinaux sont créés, le pape François prépare la gouvernance à venir de l’Église. Il poursuit ainsi son projet de diversification de la haute hiérarchie catholique au sein du Vatican et appelle à un changement de style, axé sur “l’aventure du chemin, la joie de la rencontre [et] l’attention envers les plus fragiles”. Le pape François aura donc choisi plus de 78 % des 140 cardinaux "électeurs", ceux âgés de moins de 80 ans, qui prendront part au prochain conclave. Il s'assure d’une certaine façon la continuité des réformes entamées (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Ses années de pontificat sont aussi celles du développement du dialogue interreligieux, notamment avec l'islam. Le pape François est le premier pape à se rendre en Irak. Il contribue aussi à la réconciliation des Églises catholique et orthodoxe. Un effort de rapprochement toutefois contrarié par la guerre en Ukraine, qui voit le patriarche orthodoxe russe Kirill soutenir le régime de Vladimir Poutine (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html).
Il a également dû faire face à la crise des abus sexuels, en promouvant des mesures plus strictes contre la pédophilie cléricale en levant le secret pontifical et en obligeant les prêtres à signaler les cas à leur hiérarchie, et en exigeant que soient transmis de façon systématique les cas d’abus sexuels au sein des diocèses auprès des justices civiles (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife), mais les associations de victimes attendaient davantage, comme le signale la militante Anne Barrett Doyle, de l’ONG américaine BishopAccountability, qui a déclaré à l’AFP en 2024 que ces réformes avaient été «superficielles». «Structurellement, elles conservent tous les éléments de dissimulation, de manque de transparence, d’absence de contrôle externe et d’absence de sanctions sévères obligatoires», a-t-elle déploré. Des mesures qui n’ont pas toujours été bien comprises au sein de l’institution. Après un voyage catastrophique au Chili en 2018 ayant abouti à de spectaculaires exclusions et démissions, le pape François a présenté ses excuses pour avoir maladroitement défendu un évêque. Il a ensuite multiplié les demandes de pardon aux victimes qu’il a régulièrement rencontrées. En défroquant en 2019 le cardinal américain Theodore McCarrick, reconnu coupable de violences sexuelles sur mineurs, il a envoyé un signal fort sur sa promesse de «tolérance zéro». A un sommet inédit au Vatican sur la protection des mineurs en 2019 a succédé une série de mesures : levée du secret pontifical sur les violences sexuelles du clergé, obligation pour les religieux et laïcs de signaler tout cas à leur hiérarchie, plateformes d’écoute dans les diocèses du monde entier… Mais le secret de la confession demeure absolu (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise). En 2022, cardinal canadien Marc Ouellet, qui figure dans la liste des successeurs possibles (ou «papabiles»), a été mis en accusation au Québec pour agressions sexuelles – affaire classée sans suite par le Vatican (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php). Au sujet des accusations d’agressions sexuelles visant l’abbé Pierre, rendues publiques à partir de juillet 2024, le pontife déclare qu’au moment de sa mort en 2007, lui n’y était pas, mais le Vatican savait. Il ajoute “malgré tout le bien qu’il a fait, on découvre que cette personne est un terrible pécheur” (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). En 2023, il avait également appelé les évêques à ne pas couvrir les scandales sexuels éclaboussant l’Église. «Le mal ne peut pas être caché, le mal doit être révélé au grand jour, qu’il soit connu… que l’agresseur soit jugé, qu’il soit laïc ou évêque», a exigé le pape François lors d’une grande messe à Bruxelles (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise).
Son pontificat n’a cependant pas été sans défis. Populaire chez les fidèles du monde entier, il était confronté à une farouche opposition interne de la frange conservatrice de l'Église (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html). Ainsi, les «dubia» de plusieurs cardinaux suite aux démarches entreprises pour permettre aux divorcés de recevoir la communion furent célèbre, et se multiplièrent avec une série d'autres sujets, depuis la convocation d'un synode où, pour la première fois, les femmes (et les laïcs) eurent voix et vote, l'ordination sacerdotale de femmes ou des encycliques comme Fratelli Tutti, la première dédiée non seulement aux fidèles catholiques, mais à toute l'humanité. Il a rencontré une certaine résistance au sein de l’Église en raison qu’il exprime aussi de sa volonté de voir les débats de l'Église se décentrer de la morale sexuelle : "sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives", déclare-t-il (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et son ouverture sur des questions telles que la pastorale des personnes divorcées et de la communauté LGBTQ+, et juste avant l'ouverture du synode rassemblant évêques et, pour la première fois, des experts laïcs à Rome en octobre 2023, il n'hésite pas à se dire ouvert à la bénédiction de couples de même sexe (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php), même si en 2018, le pape François préconise la psychiatrie pour les enfants homosexuels, créant une nouvelle polémique et obligeant le Saint-Siège à rétropédaler, et il faut noter qu’en 2025, année sainte, le 6 septembre aura lieu pour la première fois le jubilé des LGBT+ (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Le pape a aussi sanctionné des évêques rebelles en démettant en 2023 l'évêque américain Joseph Strickland, qui lui reprochait notamment son laxisme sur l'avortement et sa complaisance à l'égard des homosexuels et des divorcés et excommuniant l'évêque ultraconservateur italien Carlo Maria Vigano, 83 ans, connu pour ses critiques acerbes contre le pontificat (https://information.tv5monde.com/international/francois-cible-dune-feroce-opposition-au-sein-meme-de-leglise-2770789). Mais, si le pape François hérite d'une réputation plus moderne que son prédécesseur, il ne remet cependant pas en cause le dogme du mariage, défini comme l'union entre un homme et une femme en vue de procréer. Et s'il affirme que l'homosexualité n'est "pas un crime", il la considère "un péché", néanmoins. Quant à l'avortement, il le compare à l'action "d'un tueur à gages" (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html) et il rejette l’euthanasie (https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/le-pape-francois-est-mort-a-l-age-de-88-ans-3112549.html). Le pape François se montre également très rugueux sur ce qu'il appelle l"'idéologie du genre" : un "affreux danger", dénonce-t-il (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/homosexualite-violences-sexuelles-ecologie-entre-ouverture-et-conservatisme-le-pape-francois-confronte-a-douze-ans-de-sujets-de-societe_7202268.html). Enfin, sur la place des femmes dans l'Église, les avancées sont limitées (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/mort-du-pape-francois/homosexualite-violences-sexuelles-ecologie-entre-ouverture-et-conservatisme-le-pape-francois-confronte-a-douze-ans-de-sujets-de-societe_7202268.html).
Parallèlement à son leadership dans l’Église, le pape François est devenu une voix morale sur la scène mondiale, n'hésitant pas, dès le début de son pontificat, à bousculer la bienséance pour parler de la crise migratoire qui touche l'Europe, notamment lors de ses voyages à Lampedusa (Italie) en 2013, à Lesbos (Grèce) en 2015, ou devant les instances internationales, le souverain pontife dénonce la "mondialisation de l'indifférence" et rappelle aux pays occidentaux leurs racines chrétiennes, tout en les enjoignant à respecter leur vocation à la charité (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-artisan-de-la-modernisation-de-l-eglise-catholique-est-mort-a-l-age-de-88-ans_4734485.html), avec des appels clairs contre la «Troisième Guerre mondiale fragmentaire», qu’il a rendue visible en Ukraine et à Gaza, son appel au désarmement mondial, portant aussi à la une de l'actualité la cause des Rohingyas, minorité musulmane opprimée en Birmanie, joue les intercesseurs pour la paix au Mozambique, en Centrafrique, au Congo, s'efforce de ramener Cuba dans le concert des nations – non seulement il a maintenu son nonce là-bas, mais il l'a promu cardinal –, œuvre pour la paix en Colombie et (re)place l'Amazonie au centre des préoccupations mondiales (https://www.lepoint.fr/monde/le-pape-francois-est-mort-21-04-2025-2587806_24.php), obtenant en 2018 la signature d’un accord historique avec le régime communiste de Pékin, portant sur l’épineuse question de la nomination des évêques en Chine (https://www.20minutes.fr/societe/4149636-20250421-mort-pape-francois-fideles-lgbt-migrants-messe-latin-heritage-tres-critique-eglise), et sa lutte contre la faim et sa dénonciation des injustices du marché lui a valu le titre de «Pape communiste». En octobre 2024, le pape François a reconnu le rôle de l’Église catholique dans les crimes de l’esclavage. "Nous avons été complices de systèmes qui ont favorisé l’esclavage et le colonialisme", écrivait-il dans une lettre, lue par le cardinal Michael Czerny lors d’un sommet mondial sur l'avenir de l'Église au Vatican. À l’occasion de ce sommet, une nouvelle liste de péchés a été rendue publique. L'un de ces nouveaux péchés concerne les actes commis "contre la création, les peuples indigènes et les migrants". En 2022 déjà le pape François s’était excusé auprès des peuples autochtones : "Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones", avait-il déclaré à l’occasion d’un voyage au Canada (https://la1ere.francetvinfo.fr/francois-le-pape-decentralisateur-est-mort-1567507.html). Dans ses derniers instants, Bergoglio est devenu le critique le plus virulent de la politique d’expulsion des migrants de Trump. Un rôle qui, après sa mort, reste orphelin.
Le Vatican avait annoncé le 18 février 2025 que le souverain pontife, hospitalisé pour la quatrième fois en quatre ans, souffrait d’une pneumonie bilatérale, et avait dû annuler ses engagements de fin de semaine. Son hospitalisation, qui avait relancé les interrogations sur sa santé fragile, était intervenue au début de l'année jubilaire de l'Église catholique, marquée par une longue liste d'événements, dont beaucoup sont présidés par le pape. Le pape François s’est éteint le 21 avril au Vatican à l’âge de 88 ans. Face au conservatisme dans l’Église, aux crises mondiales, Le pape François aura été le pape des changements, incarnat une forme de lutte, en faveur des plus faibles, face aux tumultes du monde. Un pape humaniste en somme (https://www.france24.com/fr/europe/20250421-mort-pape-francois-porte-voix-des-oublies-vatican-eglise-catholique-souverain-pontife). Dimanche, lors de son bref discours − le dernier − il avait encore tenté de partager un message de tolérance et d’apaisement devant des milliers de fidèles : «Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants», avait-il lancé en invitant à «abattre les barrières qui créent des divisions». Cette toute dernière apparition en publique avait également été ponctuée d’un bain de foule surprise à bord de sa «papamobile» dans une ambiance survoltée (https://www.huffingtonpost.fr/international/article/le-pape-francois-est-mort-a-l-age-de-88-ans_215945.html).
Merci !