Publié le 13 Juin 2024
katholisch.de nous montre ce jeudi 13 juin 2024 que le Vatican a fait des propositions pour une nouvelle compréhension et un exercice différent de la fonction papale, selon lesquels le pape pourrait être accepté comme chef honoraire par d'autres Églises chrétiennes à l'avenir. Les propositions ont été présentées jeudi à Rome par le cardinal de la curie Kurt Koch, responsable de l'œcuménisme, et par le secrétaire général du Synode mondial des évêques, le cardinal Mario Grech. Les orientations rassemblées sous le titre «L'évêque de Rome» sont le résultat de décennies de dialogues théologiques que diverses Églises chrétiennes ont mené séparément avec l'Église catholique. Le document, approuvé par le pape François, propose plusieurs changements radicaux pour l'Église catholique. Une nouvelle compréhension et un exercice différent de la primauté papale devraient «contribuer à la restauration de l'unité des chrétiens».
Le premier changement concerne une nouvelle lecture des enseignements du Concile Vatican I. En 1870, celui-ci proclamait l'infaillibilité dogmatique du chef de l'Église. Il avait également déclaré que le pape était le législateur suprême et le juge de toute l’Église chrétienne. Selon le journal, les décisions prises à cette époque devraient désormais être intégrées dans une théologie plus nouvelle, qui ne considère plus l'Église comme une monarchie, mais comme une communauté. Ils doivent également être adaptés au «contexte culturel et œcuménique actuel». Ensuite, le document appelle à une séparation claire entre les différents domaines de responsabilité de l'évêque de Rome. Pour ce faire, il lui fallait exercer plus visiblement son épiscopat local à Rome. Il convient alors de préciser dans quelle mesure lui, en tant que «Patriarche d’Occident», pourrait être au même niveau que les Églises d’Orient sur certaines questions, tandis que sur d’autres, il détiendrait la «primauté de l’unité dans la communauté de les Églises occidentales et orientales».
La troisième proposition concerne la constitution de l'Église catholique. En interne, cela doit continuer à évoluer vers une «synodalité», c’est-à-dire une concertation et une prise de décision paritaires. Cela implique de réfléchir à l'autorité des conférences épiscopales nationales et régionales et à la question de la place qu'elles occuperont à l'avenir dans le réseau du Synode mondial et de la curie romaine. Enfin, le texte suggère la création d'un nouveau niveau mondial de consultation avec des réunions régulières des dirigeants d'églises de différentes confessions. L'objectif est d'approfondir la communauté existante entre eux et de la rendre plus visible au monde extérieur. Le document contient également des suggestions sur le futur rôle œcuménique du pape. À l’avenir, il devrait pouvoir convoquer et présider des conseils interconfessionnels. Il pourrait également assumer le rôle de médiateur en cas de conflits disciplinaires ou pédagogiques. En ce qui concerne les Églises occidentales séparées de Rome, le journal cite une «primauté de la proclamation et du témoignage» qui leur est acceptable même si la pleine unité de l'Église n'a pas encore été réalisée.
On ne sait toujours pas comment les propositions du Vatican seront mises en œuvre dans le cadre du droit canonique. Le pape pourrait édicter certaines d'entre elles, qui concernent son propre pouvoir ou la constitution synodale de l'Église, par le biais de lois ecclésiales. Il a déjà fait les premiers pas concernant son rôle d'évêque romain et la constitution synodale de l'Église. D’autres nécessiteraient probablement l’approbation d’un Concile Vatican III. La reconnaissance du pape comme «chef honoraire» ne pourrait probablement être obtenue que par un nouveau type de «Synode œcuménique». Comme au premier millénaire, des délégués d'autres Églises y participeraient également avec droit de vote. Dans un premier temps, Koch a annoncé que le Vatican enverrait les propositions aux autres Églises pour évaluation. Nous espérons des réponses positives et de nouvelles discussions.
Enfin, les responsables des Églises apostoliques anglicane, l'archevêque Ian Ernest, et arménienne, Mgr Khajag Barsamian ont accueilli favorablement les propositions du Vatican concernant une nouvelle façon d'exercer la papauté. Deux églises séparées de Rome pendant des siècles (https://www.domradio.de/artikel/armenier-und-anglikaner-begruessen-vorschlaege-zum-papstamt).
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