reforme de l'eglise

Publié le 12 Avril 2025

Christel Juquois dans la-croix.com nous montre un documentaire très militant, diffusé sur Arte ce samedi 12 avril 2025 et disponible sur arte.tv jusqu’au 9 août, défend l’accès des femmes à la prêtrise dans l’Église catholique et dénonce le refus et les silences de l’institution sur la question.

 

Elles seraient déjà dans le monde 300 femmes prêtres catholiques, dont une vingtaine d’évêques, sans que leur ordination soit reconnue par le Vatican. La réalisatrice belge Marie Mandy a suivi le combat de celles qui, après s’être senties “appelées” par Dieu et avoir parfois cru à une “erreur de casting”, ont courageusement assumé une vocation qui les expose à l’excommunication. Si elles ont transgressé l’interdit posé par le Vatican, c’est autant pour s’accomplir personnellement que pour faire bouger les lignes (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/). Ce documentaire militant pour la cause des femmes dans l’Église donne la parole à quelques-unes d’entre elles, à des théologiennes, ainsi qu’à une journaliste catholique, Jacqueline Straub, dont la vocation s’est révélée lorsqu’elle avait 15 ans. La caméra la suit au Vatican, où elle interroge trois cardinaux du plus conservateur au plus ouvert sur les raisons du refus de l’Église catholique d’ordonner des femmes. Sont invoqués notamment la tradition, le fait que Jésus n’aurait admis à ses côtés que des hommes et la ressemblance iconographique : les femmes ne pourraient représenter le Christ, car elles ne lui ressemblent pas physiquement. Autant d’arguments battus en brèche par l’aréopage de théologiennes interviewées dans ce documentaire (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).

Les femmes prêtres et évêques qui s’expriment sont toutes issues des Sept du Danube, comme on les appelle. Celles-ci ont été «ordonnées» le 29 juin 2002 par un «évêque catholique en situation canonique réglementaire» (en réalité schismatique, excommunié dès 1998). Excommuniées en août 2002, mais considérant que «la transgression est le seul moteur possible» du changement dans l’Église catholique, elles ont continué à célébrer et à ordonner d’autres femmes. Les théologiennes interrogées affichent une ligne féministe très offensive. Quant aux cardinaux interviewés par Jacqueline Straub, ils s’en tiennent aux arguments de Jean-Paul II, interdisant définitivement en 1994 l’accès des femmes aux ministères ordonnés. Non sans humour, Natalia Imperatori, théologienne au Manhattan College, pointe cette incohérence en soulignant que l’Église catholique ordonne pourtant des prêtres asiatiques, africains et européens, alors que Jésus ne l’était pas (https://www.programme-television.org/news/tv/documentaires/femmes-pretres-vocations-interdites-arte-pourquoi-les-femmes-ne-peuvent-elles-pas-etre-pretres-4739810). Point sur lequel le pape François n’est pas revenu malgré des manifestations des Roman Catholic Womenpriests (l’association des femmes prêtres catholiques romaines) et des timides initiatives pour féminiser la curie (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).

 

Comportez-vous en femme respectable.” Telle a été la réponse du pape François à Jacqueline Straub quand, au milieu de la file de fidèles venus recevoir sa bénédiction, elle l’a exhorté à ordonner des femmes prêtres. Journaliste et théologienne suisse, la jeune femme se sent appelée au sacerdoce, et écrit depuis quinze ans aux souverains pontifes successifs pour plaider sa cause et celle des femmes. Française installée en Espagne, Christina Moreira, elle, s’est passée de la permission du Vatican. Dans la lignée des “Sept du Danube”, elle est devenue prêtre en 2015. En binôme avec son mari (et confrère), elle exerce son sacerdoce dans une petite communauté espagnole à La Corogne. Estimant que “Dieu n’a jamais prêté attention au genre” et engagée contre les discriminations raciales, l’Afro-Américaine Myra Brown anime de son côté une paroisse de 1500 fidèles, à Rochester (https://www.arte.tv/fr/videos/097556-000-A/femmes-pretres-vocations-interdites/).

 

«L’égalité est dans le baptême», console l’Église. Mais malgré une ouverture à des postes clés voulue par le pape François, la prêtrise reste un pré carré d’hommes. Des exégètes ont pourtant montré l’existence oubliée de rites d’ordinations de diaconesses. Et l’effacement d’une certaine Junia, femme apôtre mentionnée dans les textes anciens, devenue «Junias», un homme, par la suite… «Dieu n’a jamais prêté attention au genre», affirme Myra Brown, prêtre à Rochester (États-Unis). Malgré les blocages, ces femmes combattantes gardent espoir. Et elles appellent «la théologie féministe» à «investir toutes les disciplines, pour tout relire». Et faire bouger les lignes (https://www.ouest-france.fr/medias/television/sur-arte-un-brillant-documentaire-sur-le-combat-des-femmes-pretres-pour-legalite-f3be8750-15e6-11f0-a9e1-03ede7a28dd6).  Derrière l’ordination des femmes se profile une révolution plus vaste devant mener vers une Église égalitaire, ouverte au mariage des prêtres et bannissant toute forme de discrimination (https://www.ouest-france.fr/medias/television/sur-arte-un-brillant-documentaire-sur-le-combat-des-femmes-pretres-pour-legalite-f3be8750-15e6-11f0-a9e1-03ede7a28dd6).

 

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Publié le 11 Mars 2025

Bahar Makooi vous montre le lundi 10 mars 2024 dans france24.com que des Françaises engagées dans la vie paroissiale ont lancé une grève inédite pour mettre en lumière l’importance de leur rôle au sein de l’Église catholique. Une initiative du Comité de la jupe, né en 2008, les appelle à se mettre en retrait des activités bénévoles qu’elles exercent dans les églises durant toute la période du Carême, qui a débuté le 5 mars, pour demander qu’elles ne soient plus mises de côté dans les décisions essentiellement prises par des hommes dans l’Église catholique. Le mouvement s’adresse aussi aux paroissiens, invités à manifester leur soutien en portant un badge de ralliement ou encore en glissant un mot dans la corbeille au moment de l’aumône. Du 5 mars au 12 avril, elles invitent aussi les fidèles à «réfléchir à la manière dont ils pourraient contribuer à aider l'Église à mieux reconnaître et valoriser les dons et les ministères des femmes» par le biais de discussions, de prières ou du retrait temporaire des missions (https://www.lepoint.fr/societe/inegalites-les-femmes-de-l-eglise-catholique-appelees-a-la-greve-pendant-le-careme-09-03-2025-2584282_23.php). Cette association, qui se préoccupe de l’égalité homme-femme dans les églises catholiques, relaie une mobilisation internationale de l’association américaine "Women’s Ordination Conference". Un mouvement qui trouve aussi écho en Inde, en Espagne ou même en Pologne.

 

Elles dénoncent le manque de reconnaissance de la place des femmes et de leur mise à l’écart des prises de décision à tous les niveaux de l’institution. Le Comité de la jupe explique qu'en France «les paroisses fonctionnent en grande partie grâce au travail bénévole des femmes» assurant la catéchèse, animant et préparant les célébrations, prenant en charge l'entretien des églises ou encore en participant à la préparation des funérailles. «Pourtant, la gouvernance, la hiérarchie est entièrement masculine parce que dans l'Église, pour avoir les charges de gouvernance, il faut être prêtre. Et pour être prêtre, il faut être un homme», dénonce Adeline Fermanian, coprésidente du Comité de la jupe sur France Info. Il compte déjà 300 adhérentes et des milliers de sympathisants comme Mathilde, avocate parisienne et pratiquante : «J'ai pris la décision de ne plus aller, ni à l'église, ni à la messe pendant quarante jours.» (https://www.lepoint.fr/societe/inegalites-les-femmes-de-l-eglise-catholique-appelees-a-la-greve-pendant-le-careme-09-03-2025-2584282_23.php). Il faut dire que le décalage se creuse entre l’institution et la société, souligne l’historienne Annie Crépin, coprésidente de la Commission d’étude sur la place des femmes dans l’Église et membre du Comité de la jupe. "La société française a bougé depuis une quarantaine d’années, mais pas l’Église catholique où les inégalités subsistent."

 

Cette grève, estime-t-elle, est l’aboutissement de plusieurs années de prises de conscience avec quelques évènements accélérateurs, comme le synode de 2023. L’initiative vise aussi à faire réagir les évêques, avec qui un dialogue officiel n’a jusqu’ici jamais été possible, car "la question des femmes provoque des blocages, notamment sur la possibilité d'accès des femmes au diaconat". Si quelques avancées ont été constatées ces derniers mois, comme la nomination pour la première fois d’une femme à la tête d’un ministère au Vatican, la tendance n’est pas à une ouverture, regrette l’association. Le Comité de la jupe a cartographié les églises jugées "accueillantes pour les femmes". Et il a constaté que deux tiers des paroisses de France n’autorisaient pas les petites filles à être enfant de chœur, bien que le service de l’autel soit devenu accessible aussi aux filles depuis 1962 (concile de  Vatican II). Derrière cette interdiction, ce qui dérange "c’est que des filles s’approchent de l’autel", s’inquiète Annie Crépin. "Il y a certainement cette vieille idée inconsciente que les femmes sont impures physiologiquement. Dans certaines paroisses, ce ne sont pas seulement les prêtres qui le demandent, ce sont des laïcs, il faut le reconnaître", regrette-t-elle.

 

Et l’historienne alerte sur l’émergence en France d’une nouvelle génération de "prêtres très conservateurs". "Les prêtres d'un certain âge sont d'une génération, au sein de laquelle il y avait beaucoup plus de catholiques pratiquants et de fait le recrutement était beaucoup plus diversifié. Mais le recrutement des prêtres s'est aujourd’hui effondré". Pour Annie Crépin, il y a urgence à s’ouvrir aux femmes. Elle estime que l’Église catholique court au suicide si elle n’entend pas leurs voix. "Certaines paroisses ont du mal à recruter et ne tiennent que par la présence des femmes". Sylvaine Landrivon ajoute même que les femmes sont "quand même la moitié de l'humanité, on a les mêmes compétences. Rien dans le Nouveau Testament ne nous interdit, au contraire, Jésus a montré que les femmes étaient très importantes, et lui, il avait demandé une horizontalité parfaite". "Les femmes sont, non pas au service de Dieu, mais au service des hommes, et c'est là que ça ne va pas", conclut-elle (https://www.bfmtv.com/societe/religions/le-jeune-du-patriarcat-pour-careme-les-femmes-catholiques-appelees-a-faire-greve-de-leur-service-benevole-en-paroisse_AN-202503090329.html). Tout comme les recommandations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), dans son rapport de 2021 sur les violences sexuelles au sein de l’Église, Annie Crépin estime aussi que la "présence des femmes dans les sphères décisionnelles" devient nécessaire pour empêcher ces abus.

 

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Publié le 5 Mars 2025

Matthieu Lasserre, dans la-croix.com nous montre qu’à compter du mercredi 5 mars 2025, et tout au long du Carême, plusieurs collectifs catholiques militant reprenant le mot d’ordre de la Conférence pour l’ordination des femmes (WCO) pour une meilleure intégration des femmes dans l’Église, appellent à un mouvement de grève international en désertant les bancs des églises, en refusant le lectorat, et en suspendant ses actions bénévoles. La WCO, qui se revendique comme «une voix féministe intransigeante» dans l’Église catholique pour l’égalité homme-femme et qui milite pour l’accès de ces dernières au sacerdoce, lance ainsi un véritable appel à la «grève des femmes». Cette mobilisation est née du Synode sur la synodalité, achevé en octobre 2024 à Rome. Selon Kate McElwee, directrice exécutive de la WOC, l’absence de décision sur le diaconat féminin et le manque d’engagement clair pour une réforme de la gouvernance ecclésiale ont été perçus comme une trahison : «Le Carême est un temps de jeûne et de prière. Cette année, nous jeûnons du sexisme et du patriarcat pour une Église plus juste.» (https://www.charentelibre.fr/societe/les-femmes-catholiques-feront-elles-greve-dans-les-paroisses-pendant-le-careme-23487657.php). 

 

La WCO justifie cette interpellation par une situation ecclésiale dans laquelle «les hommes ordonnés décident des paramètres et du rythme de la synodalité, et de quand le temps est “mûr” pour les ministères féminins». Très militante, l’association estime en outre que «l’Église a perdu des générations de femmes qui ont enduré la douleur et l’humiliation de devoir prouver la validité de leur appel». Il faut dire que les femmes jouent un rôle clé dans la vie des paroisses, notamment en assurant : l’éducation religieuse (catéchèse), l’animation et la préparation des célébrations, l’entretien des églises et la prise en charge des funérailles. Toutefois, elles restent exclues des prises de décisions. Seuls les prêtres et évêques détiennent l’autorité ecclésiale, ce qui perpétue une structure patriarcale (https://www.charentelibre.fr/societe/les-femmes-catholiques-feront-elles-greve-dans-les-paroisses-pendant-le-careme-23487657.php).

 

Pour l’organisation féministe, qui avait déjà mené plusieurs initiatives à Rome en octobre 2024, lors de la phase finale du Synode sur la synodalité, les femmes dirigent et coordonnent «la grande majorité des ministères paroissiaux dans le monde». «Nous n’attendrons plus que des hommes ordonnés décident que le moment est venu» pour l’ordination des femmes : «Au lieu d’attendre un “oui” papal, nous lançons notre “non” aux systèmes de misogynie, de sexisme et de patriarcat qui cherchent à arrêter l’Esprit Saint», martèle le collectif. L’association américaine suggère notamment aux femmes de «suspendre (leur) temps de bénévolat» auprès de l’Église; de réorienter les dons à l’Église vers «des organisations pour la justice et l’égalité femmes/hommes»; de «refuser les occasions d’être lecteur, acolyte, ministre eucharistique, catéchiste, membre de la chorale»; ou encore de participer à la messe en ligne pour «que les bancs de (l’)église soient vides». Cette initiative se veut internationale. Sur son site Internet, la WCO recense de nombreux lieux où une grève des femmes sera observée durant le Carême. Aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Australie ou encore dans le nord de l’Italie, les initiatives sont nombreuses. En Suisse, la Ligue suisse des femmes catholiques (SKF) s’est associée à la mobilisation, dénonçant les discriminations structurelles empêchant une pleine égalité des sexes dans l’Église. En Afrique, elles apparaissent inexistantes – ou encore assez rares en Asie.

 

Un mode opératoire «coup-de-poing», dont certains questionnent la pertinence pour faire avancer les choses. Pour Christiane Joly, membre de la communauté apostolique Saint-François-Xavier et autrice d’un ouvrage sur le rôle des femmes dans l’Église, «ce type d’initiative s’inscrit dans un contexte de recherche d’un rôle qui soit une coopération avec le clergé, et non une soumission». Si ces actions peuvent parfois «mettre un coup de pied dans la fourmilière», cette dernière regrette qu’elles placent le sujet «sur le terrain de la revendication, et non de l’évangélisation et de la mission qui sont l’objectif de l’Église». «Si les femmes désertent la messe : ça fera peut-être réfléchir certains, mais est-ce que ça va faire changer les choses ?, s’interroge-t-elle encore. Ce serait peut-être plus constructif de recentrer le débat sur la pluriministérialité, par exemple, que de se concentrer uniquement sur l’ordination des femmes.» En France, l’appel à la grève, relayé notamment par l’association féministe catholique du Comité de la jupe, ne semble pour l’heure ne mobiliser qu’à Paris, selon le recensement de la WCO. Chez les fidèles français, on ne perçoit pour l’instant pas de frémissement en dehors de quelques cercles restreints.

 

Mais pour les militantes, cela n’a rien à voir avec la pertinence de leur action, mais plutôt le fait de donner une véritable place aux femmes dans l’Église, car l’enseignement officiel de l’Église, réaffirmé par le pape Jean-Paul II dans la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) ne s’est pas montré très ouvert sur la place des femmes puisqu’il exclut l’ordination des femmes, une position confirmée par le pape Benoît XVI et le pape François. On peut alors comprendre que les militantes estiment que la hiérarchie évite un débat nécessaire. Elles accusent le Vatican de tactiques de retardement et affirment que l’étude interminable du rôle des femmes dans l’Église est une stratégie destinée à maintenir le statu quo. Ce mouvement, bien que minoritaire, bénéficie d’une forte amplification médiatique et pourrait influencer les prochains débats synodaux. Son objectif : mobiliser l’opinion publique et faire pression sur la hiérarchie catholique pour une réforme de fond (https://www.charentelibre.fr/societe/les-femmes-catholiques-feront-elles-greve-dans-les-paroisses-pendant-le-careme-23487657.php).

 

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Publié le 6 Janvier 2025

Gonzague de Pontac nous montre dans la-croix.com que Sœur Simona Brambilla, ancienne supérieure générale des Missionnaires de la consolation – une congrégation religieuse féminine italienne – a été nommée préfète du dicastère pour les instituts de vie consacrée par le pape François, lundi 6 janvier 2024. C’est la première fois dans l’histoire qu’une femme accède à une telle fonction à la Curie romaine. Elle sera assistée d’un cardinal, l’Espagnol Angel Fernandez Artime, élu en 2014 recteur majeur (supérieur général) des salésiens de Don Bosco, la plus grande congrégation masculine dans le monde. Il y a trois semaines, le pape François avait déjà donné des signes clairs de son engagement envers la missionnaire de la Consolation, en la nommant personnellement – ​​avec une autre femme, María Lía Zervino – comme nouveau membre de l'Ordre - au Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode (https://www.religiondigital.org/vaticano/Reyes-Papa-Simona-Brambilla-dicasterio-artime-vida-religiosa_0_2740825894.html).

 

À cette date, la religieuse italienne devenait ainsi la cinquième femme nommée à de si hautes fonctions au Vatican. Cette fois, sa nomination est une première, comme le relève Michel Kubler, secrétaire général des augustins de l’Assomption (propriétaires du groupe Bayard, éditeur de La Croix) : «Elle a autorité sur un cardinal, ça n’est jamais arrivé dans l’Église.» Cette fois, la décision du pape a une portée encore plus forte, car il s’agit d’un «ministère régalien». «Elle aura pouvoir de juridiction sur des centaines de milliers de personnes», note Michel Kubler. À la tête de son dicastère, sœur Simona aura en effet la charge de tous les ordres et congrégations religieuses, masculines comme féminines, ainsi que les sociétés de vie apostolique, dans le monde. C’est désormais par elle que passeront les dossiers, parfois épineux, concernant leur gouvernement, leur discipline, leurs biens… Sous le mandat de son prédécesseur, le cardinal Joao Braz de Aviz, ce dicastère, doté d’importants fonds propres au sein de la Curie, avait par exemple dû gérer les affaires de violences sexuelles de prêtres sur des religieuses, ainsi que de nombreux autres dossiers de communautés ayant abrité des dérives, comme celle des contemplatives de Saint-Jean, refondée en Espagne sous le nom de Stella Matutina.

 

Déjà au sein du Dicastère, en tant que secrétaire, son travail est considéré comme fondamental lorsqu'il s'agit de «déboucher» l'enquête sur les graves plaintes qui sont tombées sur la Sodalicio de Vida Cristiana (SVC), après avoir remplacé le franciscain espagnol José Rodríguez Carballo. Comme l'a déclaré Pedro Salinas à RD après sa rencontre il y a quelques semaines au Vatican à Brambilla avec les victimes de l'institution fondée au Pérou par Luis Figari, «clairement, Sœur Simona semblait très éloignée des tenants et aboutissants et des machinations qui se produisaient qu’ils concoctent à la Curie du Vatican et ceux avec lesquels les hauts dirigeants de la Sodalitium ont l’habitude de traiter». «Nous avions tous le sentiment d’être enfin face à quelqu’un qui n’allait pas hésiter à exercer son autorité contre les auteurs des abus les plus disparates au cours d’un demi-siècle d’existence.» Ainsi, une nomination historique - et pour de nombreuses raisons - celle de cette religieuse italienne pour prendre en charge un Dicastère qui a eu la pleine maîtrise d'un mode de vie, d'un dévouement et d'un témoignage dont la force humaine est en grande partie constituée de femmes (https://www.religiondigital.org/vaticano/Reyes-Papa-Simona-Brambilla-dicasterio-artime-vida-religiosa_0_2740825894.html).

 

Interrogée par La Croix, sœur Nathalie Becquart, une autre femme exerçant d’importantes responsabilités à Rome en tant que sous-secrétaire du Synode, se réjouit de cette «très bonne nouvelle pour l’Église, les femmes, les religieux et religieuses». Pour la religieuse xavière, il s’agit d’« un signe pour la vie consacrée», composée à 80 % de femmes, « qui va dans le sens de la synodalité». Ce choix est l’aboutissement d’un souhait régulièrement exprimé par le pape François de davantage féminiser l’institution ecclésiale à tous les niveaux. Dans la constitution apostolique Praedicate evangelium sur la réforme de la Curie, promulguée le 19 mars 2022, il avait ainsi ouvert à «tout fidèle», homme ou femme, la possibilité de devenir chef d’un dicastère. La prochaine étape ? «Peut-être la nomination d’un laïc, ou d’un couple, à la tête du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie», imagine Michel Kubler.

 

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Publié le 30 Décembre 2024

José Lorenzo nous montre dans religiondigital.org ce lundi 30 décembre 2024 que le néocardinal dominicain Jean-Paul Vesco (62 ans) non seulement n'évite pas la question de la réforme de l'Église pour donner une plus grande place aux femmes  en disant que "Notre modèle d'Église est patriarcal depuis des siècles. Les prêtres sont des hommes et occupent des postes de responsabilité dans le leadership et la liturgie, deux domaines dans lesquels les femmes sont encore presque totalement absentes. L'accès des femmes à l'autel montrerait un côté négatif différent de l'Église", mais il la contextualise dans une nouvelle dimension : «Il me semble que c'est Il s'agit plus d'un développement culturel que théologique, et la question du diaconat des femmes se situe en quelque sorte à l'intersection de la théologie et de la culture.»

 

"Et je ne suis pas sûr qu'il soit plus facile de surmonter les évolutions culturelles qui influencent la façon dont nous célébrons et les coutumes de nos ancêtres que les questions théologiques qui sont parfois utilisées comme rempart contre l'évolution culturelle du monde dans lequel nous vivons pour résister.", indique l'archevêque d'Alger dans un entretien à Katholisch. «Ce qui est sûr cependant, conclut-il, c'est que tout progrès dans les tâches de leadership confiées aux femmes dans l'Église devient très vite évident et irréversible. Je suis convaincu que la complémentarité des hommes et des femmes est une réelle opportunité pour l'Église d'aujourd'hui et aussi pour l'Église de demain, et pas seulement à cause du manque de prêtres !»

 

Et dans son diocèse, dont il a été nommé archevêque en 2021, il montre l'exemple : «Plus de la moitié des membres des deux conseils, le Conseil épiscopal et le Conseil économique, sont des laïcs, dont des femmes, et la curie diocésaine Il est composé de six femmes et de deux hommes, le Vicaire général et moi. Cela ne veut pas dire que tout est un conte de fées. Il faudra beaucoup de temps avant que nous, dans l'Église, apprenions à prendre des décisions différemment. Mais une chose est sûre : il est impensable de revenir à des conseils diocésains et à des curies composés uniquement de prêtres. Ainsi, à l'avenir, la nature particulière du presbytère pourra s'exprimer encore plus clairement.» Avocat avant de devenir dominicain, Vesco sait ce que signifie être et se sentir comme une Église minoritaire. Mais c'est une question qui ne l'inquiète ni ne l'effraie : «L'histoire de notre Église depuis l'indépendance de l'Algérie nous montre à quel point l'Église a perdu du pouvoir et nous avons vérifié que cela n'a pas nui à la qualité de notre présence et de notre témoignage évangélique, au contraire. Je suis convaincu que le christianisme, par essence, est une religion de minorités, de résistance et d'espérance !»

 

En ce sens, Vesco, passionné d'athlétisme et qui a couru en 1989 le marathon de New York en 2 h 52, souligne l'importance du récent Synode sur la Synodalité, «intrinsèquement innovant dans sa méthode et ses objectifs» et qui, selon lui, "cela a changé les relations entre les gens et a réduit le fossé entre les baptisés, indépendamment de leur rôle et de leur titre dans l'Église, et cela est important", c'est pourquoi il est convaincu que "le défi de l'Église en les années à venir, c'est de montrer un visage de bonne volonté plus fraternel, plus simple et plus ouvert sur le monde entier". "Notre Église fait progresser la situation des laïcs et des femmes. Mais si l'Église veut suivre le développement de la société, il nous reste encore un long chemin à parcourir. Rien n'est parfait, mais les choses commencent à changer. Dans plusieurs dicastères, les femmes occupent des postes de direction et, Dieu merci, c'est le cas. Notre Église n'en est pas moins catholique et fidèle à sa tradition", déclare le nouveau cardinal.

 

Vesco sait très clairement qui est à l’origine de ces changements, promouvant un processus qui n’est pas sans difficultés et résistances. "La révolution du pape François, qu'il tente de mettre en œuvre par tous les moyens, se reflète dans le changement du rapport de l'Église avec le monde. La profonde cohérence de son pontificat est évidente dans toutes ses encycliques, dans ses gestes symboliques envers le les petits, les pauvres, les marginalisés, dans leur condamnation d'une figure trop cléricale de l'Église, dans leur souci de la situation des laïcs et des femmes, dans leurs initiatives dans le domaine du dialogue interreligieux et dans le développement d'une culture synodale basé sur la recherche du plus grand consensus possible", souligne-t-il dans Katholisch. "Malgré des craintes occasionnelles, tous ces efforts contribuent à ce que notre Église devienne de plus en plus catholique et, par conséquent, de plus en plus universelle. L'Église n'est pas de ce monde, mais elle est dans le monde et doit donc être connectée au monde à travers similitude et différence, pas seulement l'une ou l'autre. Et c'est précisément dans cette tension qu'elle est véritablement catholique, pas seulement selon les dogmes de sa foi".

 

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Publié le 20 Décembre 2024

katholisch.de nous montre ce vendredi 20 décembre 2024 que le nouvel évêque de Rottenburg, Klaus Krämer, reste ouvert aux réformes possibles au sein de l'Église comme il l’a déclaré jeudi soir dans l'émission SWR "Sur l'affaire du Bade-Wurtemberg". Il peut imaginer les femmes comme diacres, c’est-à-dire dans une fonction ordonnée, car  "Il y a certainement un débat en ce moment pour savoir si le diaconat peut être ouvert aux femmes, ce qui pourrait être une première étape".  Et en tant que prêtre ? Krämer a déclaré : "Dans le sacerdoce, cela prendra certainement un peu plus de temps. Je ne peux pas imaginer cela de près pour le moment." Lors de la récente réunion des évêques et des représentants de l'Église à Rome, le pape François "a rouvert le débat afin que les interdictions de penser n'existent plus". Cela le rend convaincu «que nous pouvons aller de l’avant». Il s’agit de «progresser étape par étape».

 

Il y a quelques jours, Krämer a fait réfléchir les gens lorsqu'il a déclaré qu'il pouvait imaginer des hommes mariés comme prêtres. Lorsqu'on lui a demandé si des hommes mariés qui avaient fait leurs preuves en matière de foi - appelés viri probati - pouvaient devenir prêtres, Krämer a répondu dans une interview au "Stuttgarter Zeitung" et au "Stuttgarter Nachrichten" (mardi) : «Cela pourrait être une manière de maintenir la vie sacramentelle dans certaines situations - y compris dans notre diocèse. Car il est important que, malgré le manque de prêtres, des célébrations eucharistiques dirigées par des prêtres puissent avoir lieu», a expliqué Krämer. Il se considère comme un «réformateur et conservateur».

 

Enfin, domradio.de (https://www.domradio.de/artikel/kebekus-kritisiert-frauenfeindlichkeit-der-katholischen-kirche) nous montre que Carolin Kebekus accuse l'Église catholique de misogynie au Westdeutsche Allgemeine Zeitung (WAZ, vendredi), basé à Essen. Elle aborde ce sujet dans son programme «Shesus». "En tant que femme, vous êtes une croyante de seconde zone, à moins que vous ne soyez la mère du Messie", a déclaré Kebekus. "Les femmes ne sont pas autorisées à faire autant que les hommes dans l'Église." En tant que mère, c'est encore plus intéressant de remettre tout cela en question, a déclaré l'artiste, qui a eu son premier enfant cette année. Dans le même temps, Kebekus a souligné qu'elle ne remettait pas en question la foi des gens. "Pour moi, il s'agit uniquement du rôle des femmes dans l'Église, cela reste très important à mes yeux." Selon ses propres déclarations, elle soutient le mouvement catholique de réforme et de défense des droits des femmes "Maria 2.0" et a fondé une association qui vient en aide aux personnes victimes d'abus sexuels de la part de prêtres.

 

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Publié le 13 Décembre 2024

Jesús Bastante nous montre ce vendredi 13 décembre 2024 qu’il n'y a aucun retour en arrière sur la présence des femmes au Synode des évêques. C'est du moins la volonté du pape François, qui a nommé par désignation papale les quatre membres du Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode, l'organe qui «jouera un rôle fondamental tant dans la conduite de ce processus synodal sur la synodalité que dans la préparation du prochain Synode», et qui se réunira pour la première fois le 17 décembre, comme l'a annoncé le Saint-Siège. Parmi les nouveaux membres du conseil figurent Sœur Simona Brambilla, secrétaire du Dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique (Italie), et  María Lía Zervino, membre du Dicastère pour les évêques (Argentine). Deux femmes, une consacrée et une laïque qui, comme le souligne le Vatican, rejoignent le reste des membres, élus dans la XVe Congrégation générale de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, le 23 octobre, pour un total de 17 participants, auxquels se joindront le président du dicastère chargé du thème du prochain Synode, qui n'a pas encore été décidé.

 

"Avec les modifications de l'article 10 de l'Instruction sur la célébration des Assemblées synodales et l'activité du Secrétariat général du Synode des Évêques, ratifiée par le Saint-Père le 17 octobre 2024, le nombre total des membres est de 17 : 12 de qui ont été élus lors de l'assemblée d'octobre parmi les évêques diocésains/éparchiaux ou équivalents (1 des Églises catholiques orientales, 1 des Océanie, 2 respectivement d'Amérique du Nord, d'Amérique latine, d'Europe, d'Afrique et d'Asie). Parallèlement, les quatre membres de nomination pontificale ne sont plus nécessairement des évêques."  Cette dernière phrase est particulièrement pertinente, car elle officialise que la réforme du Synode n'est pas temporaire : il faut désormais parler du Synode et non plus exclusivement du Synode des évêques. Les deux autres choisis par le pape sont deux cardinaux, Hollerich et l'archevêque de Turin, Roberto Repole.

 

Et dans une lettre adressée à l’archevêque métropolitain de Syracuse, Mgr Francesco Lomanto, et à la communauté archidiocésaine, à l'occasion de la translation temporaire du corps de sainte Lucie, le pape rappelle que le simulacre de leur sainte patronne, «exprime vigoureusement la dignité et la capacité, que les femmes chrétiennes portent aujourd'hui encore au centre de la vie sociale, ne laissant aucun pouvoir mondain enfermer leur témoignage dans l'invisibilité et le silence» et «Nous avons besoin du travail et de la parole des femmes dans une Église ouverte, qui soit levain et lumière dans la culture et la coexistence», martèle-t-il. Et cela d'autant plus au cœur de la Méditerranée, berceau de la civilisation et de l'humanisme, tragiquement au centre d'injustices et de déséquilibres, ajoute l’évêque de Rome (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2024-12/le-martyre-de-sainte-lucie-de-syracuse-eduque-a-la-compassion.html).

 

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Publié le 3 Décembre 2024

Heidi Schlumpf dans NCRonline.org se pose la question ce mardi 3 décembre 2024 : Que ferait l'Église catholique sans les femmes ? Si certaines militantes parviennent à leurs fins, nous sommes sur le point de le découvrir.

 

Un nouveau projet exhorte les femmes à faire grève en retirant du temps, du travail et des ressources financières à l'Église pendant le Carême, qui commence le 5 mars. L'action prévue est une réponse au synode du Vatican sur la synodalité, qui  s'est terminé en octobre sans aucune mesure sur le leadership des femmes, y compris l'ouverture de l'ordination au diaconat ou au sacerdoce. «La grève est destinée aux catholiques qui cherchent un moyen d'exprimer leur déception, leur frustration ou leur colère envers une institution qui refuse de reconnaître l'égale dignité de la moitié de ses membres», a déclaré Kate McElwee, directrice exécutive de la Conférence pour l'ordination des femmes, qui organise la grève. Le projet, intitulé «Grève des femmes catholiques : témoignage mondial pour l'égalité», appelle les femmes à «faire connaître leur présence dans l'Église par leur absence». Il a été lancé plus tôt ce mois-ci.

 

«Notre espoir est de rendre visible ce qui est souvent invisible», a déclaré McElwee à NCR. Les femmes représentent  plus de la moitié de l'Église catholique aux États-Unis et constituent la  majorité, environ 80 %, des ministres ecclésiaux laïcs. La participation à la grève pourrait consister à ne pas assister à la messe et à choisir à la place une liturgie centrée sur les femmes, à retenir les contributions financières, à refuser de faire du bénévolat pendant le Carême ou à se joindre à une grève d'un jour des organisations catholiques autour de la Journée internationale de la femme (8 mars). Le projet encourage les femmes à signaler leurs activités à la base de données centrale de la grève et aux dirigeants de l’Église.

 

Le choix du Carême était intentionnel, a déclaré McElwee à NCR. «C'est vraiment une période puissante dans notre tradition, un moment où les catholiques simplifient leur vie et font des sacrifices», a-t-elle déclaré. «Nous avons donc pensé que c'était un moment liturgique important pour nous abstenir de tout système de sexisme et de patriarcat.» La Conférence pour l'ordination des femmes avait initialement prévu une grève similaire en mars 2020, mais elle a été reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Au cours du processus synodal qui a duré des années et qui a débuté en 2021, des membres et d'autres militantes ont participé au sommet du Vatican sur l'avenir de l'Église. «Nous avons mis tout notre cœur dans le processus du synode, mais le document final semble assez insuffisant», a déclaré McElwee.

 

Le document final du synode ne va pas plus loin sur la question des femmes diacres, mais laisse la question «ouverte» — malgré le fait que le pape François  ait déclaré à l'animatrice de télévision Norah O'Donnell quelques mois plus tôt qu'il était opposé à cette idée. Le paragraphe du document final du synode qui mentionnait l'élargissement du diaconat a reçu le plus de votes négatifs, mais il a quand même été adopté. La question du leadership des femmes a également été transférée à l'un des 10 groupes d'étude créés après la réunion du synode du Vatican d'octobre 2023, mais ce groupe a largement  fonctionné dans le secret. Après la dernière réunion du synode, «il a semblé que le moment était venu» de reconsidérer la possibilité d'une grève, compte tenu de la déception des membres, a déclaré McElwee. Jusqu'à présent, la réponse a été enthousiaste, certaines femmes soulignant qu'elles étaient en «grève» depuis des années, a-t-elle ajouté.

 

En 2019, un groupe de femmes catholiques allemandes a organisé un boycott dans le cadre du mouvement «Mary 2.0». Près d'une décennie plus tôt, des femmes irlandaises avaient également  organisé un boycott de la messe ou porté des brassards verts pour souligner l'inégalité des femmes. McElwee a déclaré que le projet de grève à venir s'inspirait de la «Journée de congé des femmes» de 1975 en Islande, au cours de laquelle 90 % des femmes ont refusé de travailler, de cuisiner ou de s'occuper des enfants pendant 24 heures pour protester contre les inégalités salariales et autres.

 

Les organisateurs de la grève de la Conférence pour l'ordination des femmes encouragent les femmes à faire preuve de créativité, en demandant peut-être même aux hommes de couvrir leurs ministères pendant qu'elles sont en grève. «Les gens doivent faire ce qui est le mieux pour les gens de leur communauté», a déclaré McElwee. «Mais la grève est censée provoquer un changement – ​​un changement de perspective et de travail. Les gens ressentiront l’absence des femmes.» Les organisateurs affirment qu'ils n'attendent plus que les hommes ordonnés décident des paramètres et du rythme de la synodalité. «Une étude sans fin sur le sujet des femmes est une tactique patriarcale de temporisation développée par des hommes ordonnés pour maintenir le statu quo», peut-on  lire sur le site Internet du projet. «Nous n’attendrons plus que les hommes ordonnés décident que le moment est venu.»

 

Cette initiative a déjà été mise en avant dans The Guardian (https://www.theguardian.com/world/2024/nov/24/catholic-women-urged-to-strike-over-betrayal-on-ordination) par Joanna Moorhead qui nous montre dans son article du dimanche 24 novembre que les femmes catholiques dont les espoirs d'ordination ont été anéantis lors du récent synode mondial à Rome sont invitées à se mettre en grève pour protester contre l'inertie d'une réforme que beaucoup considèrent désormais comme non seulement juste mais aussi inévitable. «La Grève des femmes catholiques : témoignage mondial pour l'égalité» a été lancée au mois de novembre et appelle les femmes qui vont régulièrement à l'église, qui travaillent pour l'Église à titre bénévole ou qui ont un emploi rémunéré dans des organisations catholiques à s'abstenir de travailler pendant le carême de l'année prochaine (du 5 mars au 20 avril). «Nous pensons que le moment est venu d'exiger ce qui est juste... Au lieu d'attendre un "oui" papal, nous exprimons notre "non" aux systèmes de misogynie, de sexisme et de patriarcat», peut-on lire sur le site Internet de la campagne.

 

Kate McElwee, de la Women's Ordination Conference, l'organisme à l'origine du plan de grève, a déclaré que la décision du Vatican avait suscité chez les femmes catholiques une conviction généralisée selon laquelle une action était nécessaire. Miriam Duignan, de l'organisation Catholic Women's Ordination basée au Royaume-Uni, a déclaré que l'Église était remplie de femmes qui faisaient son travail difficile tandis que les prêtres hommes s'en attribuaient le mérite. Pat Brown, membre de Catholic Women's Ordination basée à Leeds, a déclaré que l'Église «s'effondrerait» sans les femmes. «Le synode a suscité la colère de beaucoup d'entre nous. Ils n'arrêtaient pas de dire qu'ils examineraient la question du rôle des femmes, mais combien de siècles leur faudra-t-il pour faire ce qui est juste ?»

 

On peut comprendre leur colère, l’Église a fait beaucoup de promesses aux femmes et s’est beaucoup appuyée dessus, mais les a toujours maintenu dans une position secondaire oubliant tout ce qu’elle leur doit (catéchisme, préparation des adultes au baptême ou au mariage…) et la place centrale qu’elles ont dans la vie ordinaire de l’Église. Il est tout à fait normal qu’elles essayent de faire bouger les lignes de l’institution catholique qui devrait être plus inclusive.

 

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Publié le 27 Octobre 2024

katholisch.de nous montre dans on article du samedi 26 octobre 2026 que ors de son synode mondial à Rome, l'Église catholique a pris de nombreuses décisions destinées à conduire à des réformes fondamentales. Cela inclut le fait qu’elle souhaite garder ouverte la question de l’admission des femmes aux postes d’ordination. L'assemblée a également voté en faveur de la décentralisation de l'Église catholique mondiale et d'une plus grande participation populaire aux décisions importantes. Les demandes en faveur d’une plus grande transparence et d’une plus grande responsabilité pour les dirigeants d’Églises ont également reçu de larges majorités. Étonnamment, le pape François a publié les décisions du synode immédiatement après le vote. Il s'est abstenu de les soumettre à une autre révision et sélection dans sa propre lettre papale. Cependant, il présentera à nouveau certains résultats aux évêques de l'Église catholique et discutera avec eux de leur mise en œuvre, ont indiqué les représentants du Secrétariat du Synode lors de la présentation des résultats samedi soir.

 

Dans ses résolutions, le Synode mondial qui appelle à une révision du code de droit canonique de l'Église dans une «perspective synodale», et, en particulier, à une clarification des distinctions entre la participation consultative et délibérative dans la prise de décision, a également appelé à une plus grande latitude pour les décisions décentralisées au sein de l'Église catholique. Le synode recommande «l'établissement partout» de conseils financiers, l'implication des laïcs dans la planification pastorale et financière, la préparation d'un rapport annuel vérifié tant pour les questions financières que pour les politiques de sauvegarde et les évaluations de performance de tous les ministres et ministères. Le texte souligne également le rôle des organismes participatifs, tels que les synodes diocésains, les conseils pastoraux presbytéraux, diocésains et paroissiaux. Si de nombreuses propositions sont déjà obligatoires dans les diocèses américains et occidentaux, elles n’ont pas été universellement adoptées par l’Église mondiale (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/synods-final-report-calls-all-baptized-catholics-shape-future-church).

 

Le texte indique que la procédure actuelle de reconnaissance des résolutions des assemblées des Églises locales doit être réformée. Un placet romain ne devrait continuer à être nécessaire à l'avenir que pour des questions de nature dogmatique, morale, théologique ou concernant les sacrements. Dans tous les autres cas, le consentement tacite de Rome pourrait être présumé.  Même si la consultation des dicastères romains avec les conférences épiscopales et autres parties concernées avant la publication de documents importants, concernant le rôle des conférences épiscopales, le synode déclare que de tels organismes sont fructueux pour identifier au mieux la manière d’inculturer la foi et que les Églises locales doivent avoir la capacité d’avancer à des rythmes différents. À cela s’ajoute une plus grande collaboration entre les membres du Collège des cardinaux — l’organisme d’élite chargé de conseiller le pape sur la gouvernance de l’Église — afin que ce groupe diversifié puisse mieux se connaître, la création d’un nouveau groupe d’étude synodal pour examiner comment les célébrations liturgiques peuvent offrir une meilleure expression de la synodalité, l’établissement d’un conseil de patriarches, d’archevêques majeurs et de métropolites des Églises catholiques orientales pour conseiller le pape, et plus de formation et d’entraînement pour ceux qui travaillent avec les mineurs et les adultes vulnérables afin d’améliorer les efforts de protection de l’Église. Le synode mondial a également voté pour que les laïcs aient davantage voix au chapitre dans la sélection des nouveaux évêques (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/synods-final-report-calls-all-baptized-catholics-shape-future-church).  

 

Au sujet des abus dans l'Église, le texte adopté appelle à plus de prévention. "Il est important que l'Église à travers le monde promeuve une culture de prévention et de protection et fasse des communautés des lieux plus sûrs pour les mineurs et les personnes vulnérables", a déclaré le synode. La crise des abus a apporté «des souffrances indescriptibles et souvent durables aux victimes et à leurs communautés», poursuit le texte. L’une des raisons des abus dans l’Église est le cléricalisme. Le synode a également appelé à écouter «les survivants des abus de pouvoir et de conscience sexuels, spirituels, économiques, institutionnels de la part des membres du clergé ou de ceux qui occupent des postes ecclésiastiques avec une attention et une sensibilité particulières». L’Église doit également admettre ses propres échecs et prendre soin des victimes.

 

Si la totalité des articles qui composent le document final du Synode sur la Synodalité ont été votés le 26 octobre, certains ont néanmoins été contestés et montre les divisions au sein de l’Église entre une majorité réformatrice et une minorité conservatrice. Parmi les 155 paragraphes, l’alinéa sur les femmes est celui qui a rencontré le plus d’objections, avec 97 votes contre et 258 pour. Celui sur l’autorité doctrinale des conférences épiscopales a eu aussi le droit à 45 voix contre, sur une liturgie plus synodale et la prédication à 43 voix contre, et sur plus de femmes dans les séminaires a 40 voix contre. L'assemblée synodale espère que le peuple de Dieu aura davantage son mot à dire dans l'élection des évêques, selon le document final du synode mondial. Le document propose également une réorganisation de la formation des prêtres, une plus grande implication des laïcs, y compris dans la sélection des évêques, cependant des organismes "délibératifs" pour épauler les évêques voient 39 voix contre, et le document final ne formule aucune proposition sur l’accueil des fidèles LGBT + (https://www.lemonde.fr/religions/article/2024/10/27/l-eglise-catholique-laisse-ouverte-la-question-de-l-ordination-des-femmes-a-l-issue-d-un-mois-de-debats_6360645_1653130.html).

 

Et vaticannews.va  (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2024-10/conference-presse-synode-synodalite.html) nous montre que lors de la dernière conférence de presse tenue dans la Salle de presse du Saint-Siège, l'accent a été mis sur les fruits de l'assemblée synodale qui se clôt ce week-end au Vatican. Parmi eux, la joie de cheminer ensemble et d'inscrire désormais la démarche synodale au cœur de la vie des Églises, car comme l’indique Mgr Riccardo Battocchio, l'un de secrétaires spéciaux de cette assemblée, «c’est une manière de s’assurer que l’Église chemine sur ce parcours synodal» et ce document «touche tout le monde». Cependant le Claude Hollerich a admis que le rôle de leadership des femmes dans l’Église est «d’une question délicate», et que la question du diaconat féminin restait ouverte et selon le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, «Ceux qui n'ont pas des ministères ordonnés participent déjà activement à la vie de l’Église, dans de nombreuses paroisses».

 

Sur les 10 groupes de travail mis en place, qui continueront à creuser des thématiques du Synode jusqu'à l'an prochain, comme la place des femmes, le père Giacomo Costa, l'autre secrétaire spécial de cette assemblée, signale que «il y a de fortes résonnances entre le document final et le travail qui s’est effectué dans ces groupes», ce que confirme sœur Maria de los Dolores Palencia Gómez, présidente déléguée de l'assemblée en disant que «Ces groupes permettent d’avoir une vision plus complète des questions afin de les présenter au Pape», et le cardinal Grech a souligné que «Le Pape a souhaité que ces groupes travaillent dans un esprit synodal» a poursuivi le cardinal Grech, comme le montre le paragraphe 135 du document final sur l’importance pour les dicastères de consulter les conférences épiscopales avant de publier des textes.

 

Le cardinal Hollerich confirme que le but est de ne «plus penser l’Église comme repliée sur elle-même, close dans ses murs», et que le synode «est une manière différente d’envisager l’Église, mais à la suite du Christ, dans l’Eucharistie, l’Église s’offre à toutes les réalités». Il a d’ailleurs insisté par ailleurs sur l'esprit constructif de l'assemblée, dans un esprit de joie. Enfin, une question a porté sur l'avenir de la place des laïcs dans cette dynamique synodale, et  Mgr Battochio a expliqué qu’«Il y a des ministères pour les laïcs qui n’ont pas la prétention de s’opposer à ceux des ministères ordonnés», et souligne qu'«il ne faut pas voir les personnes de manière statique mais plutôt complémentaires». Enfin, le cardinal Grech en se projetant vers l'avenir, a résumé que «Le travail continue, rien n’est statique» tout en précisant que «tout se fait dans l’unité de l’Église, avec l’objectif de proclamer l’évangile à tous» et en mettant en avant que «Le fait que l’on ait pratiqué "la culture de l’écoute a été un grand don" a encore souligné le cardinal maltais, mais rien ne vaut la pratique».

 

La phase finale d'un processus de consultation de quatre ans s'est terminée par l'adoption du document final de 51 pages. Cela a été précédé par des conférences aux niveaux locaux, continental et mondial ainsi que par des enquêtes mondiales auprès des Églises locales. Pour la première fois, des laïcs, y compris des femmes, ont participé aux délibérations à Rome avec le droit de parole et de vote. Cependant le document final, très beau dans ses formes et ambitieux dans sa volonté d'être une Église de «tous, tous, tous», est en deçà du concret et sera sûrement interprété par beaucoup comme un ensemble de bonnes intentions, qui ne finissent jamais par atterrir. Cependant, il y a deux points qui continueront sûrement dans les discussions des groupes de travail et feront partie des décisions que le pape François a annoncé qu'elles devront être prises à l'avenir : le rôle des femmes et l'œcuménisme (https://www.religiondigital.org/opinion/patriarcas-ecumenismo-igualdad-documento-postinodal-sinodo-profeciua-pesca-milagrosa_0_2719228065.html).

 

La déception sur ce document vient du fait qu’il continue sans donner de réponses claires, concrètes et directes à trois questions pendantes de l'Église : la place des femmes dans l'institution, l'éradication des abus et le bris de l'épine dorsale du cléricalisme. Même s’il y a des petits clins d'œil anticléricaux, comme le passage des conseils paroissiaux de consultatifs à délibératifs, le renforcement des conférences épiscopales, le lancement de synodes diocésains ou la création d'un Conseil des patriarches autour du pape. Ces mesures sont cependant insuffisantes pour briser le cléricalisme. De plus, l’approche adoptée sur la question des abus, est sans une dénonciation claire et énergique du système de dissimulation en vigueur depuis de nombreuses décennies et, surtout, sans proposer de mesures concrètes de réparation. Et quand aborde la question de la situation clairement discriminatoire des femmes dans l'Église, reconnaît qu'elles sont un élément fondamental de l'institution et du suivi du magistère, mais n'en tire pas de conclusions, et les synodes affirment que les femmes méritent d'occuper des «rôles de leadership», mais cela n'ouvre même pas complètement la porte au diaconat ministériel, qu'ils entendent laisser entrouverte (https://www.religiondigital.org/rumores_de_angeles/Documento-sinodal-Sabor-agridulce-documento-Papa-mujeres_7_2719298060.html).

 

katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/57101-papst-zum-abschluss-der-weltsynode-kirche-muss-aufstehen) nous montre enfin ce dimanche 27 octobre 2024 que le pape François a appelé les catholiques à travailler activement et courageusement pour l’avenir de l’Église pour le bien de tous. "Face aux questions des femmes et des hommes d'aujourd'hui, aux défis de notre temps, à l'urgence de l'évangélisation et aux nombreuses blessures qui affligent l'humanité, nous ne pouvons pas rester les bras croisés", a-t-il déclaré dimanche dans la basilique Saint-Pierre. Il a mis en garde avec insistance l’Église catholique, qui est en proie à des crises dans certains pays du monde, contre la stagnation et l’introspection. Une «Église sédentaire» qui se bannit aux confins de la réalité court le risque de «rester aveugle et de s’installer dans ses propres griefs», a prévenu le pape François. «Et si nous persistons dans notre aveuglement, nous continuerons à ne pas voir ce qui nous interpelle dans la pastorale et les nombreux problèmes du monde dans lequel nous vivons», a souligné le pape François.

 

L'Église doit se faire la voix de ceux qui souffrent, des pauvres et des marginalisés et doit également garder un œil sur ceux qui se sont éloignés de la foi ou qui sont indifférents. "Nous n'avons pas besoin d'une Église qui reste assise et abandonne, mais d'une Église qui écoute les grands cris du monde et se salit les mains pour le servir", a souligné le pape François. Il a exprimé sa grande gratitude pour la phase finale du projet de réforme catholique du Synode mondial, en cours depuis 2021 et qui a adopté samedi soir un document final. «Alors continuons notre chemin ensemble avec confiance», a encouragé le pape. "Laissons de côté le manteau du découragement, confions notre aveuglement au Seigneur, levons-nous et portons la joie de l'Évangile dans les rues du monde."

 

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Publié le 4 Octobre 2023

france24.com nous montre qu’avec un ordre du jour qui prévoit d'aborder les questions les plus taboues au sein de l'institution et un processus ouvert aux laïcs et aux femmes, le synode sur l'avenir de l'Église catholique qui s'ouvre ce mercredi 4 octobre 2023 à huis clos à Rome est inédit à de nombreux égards. Une petite révolution voulue par le pape François mais qui inquiète la frange la plus conservatrice des cardinaux. Avant même ses conclusions, l'événement marque un tournant dans l'histoire du catholicisme. Ce synode, censé imaginer l'avenir de la gouvernance de la plus vieille institution du monde confrontée à une crise des vocations et à une baisse du nombre de fidèles en Occident, ne devrait toutefois ressembler à aucun autre.

 

Sur la forme d'abord : c'est la première fois qu'une telle assemblée est précédée d'une consultation de simples fidèles. Pendant deux ans, 1,3 milliard de catholiques ont été invités à s'exprimer sur leur vision de l'Église et des sujets de société. "Il y a eu une volonté de la part du pape que cette consultation se fasse à partir de la base, c'est-à-dire à partir des paroisses, les plus petites unités dans l'Église. C'est quelque chose de nouveau même s'il y a eu de nombreux filtres avant que tous ces avis ne remontent", précise Christine Pedotti, essayiste et directrice de la revue Témoignage chrétien, classée à gauche.

 

Mais ce synode se distingue surtout par le profil inédit des 464 participants, dont 365 ayant le droit de vote, qui se réuniront chaque jour pendant quatre semaines. Parmi eux, 96 ne sont pas des évêques. Mieux, 54 sont des femmes : une petite révolution au sein de l'Église où le synode est traditionnellement dominé par la figure masculine de l'évêque. "C'est presque une contradiction dans les termes, puisque, du point de vue du droit canonique, le synode, c'est une réunion d'évêques. Et voilà qu'y participent des gens qui ne sont pas clercs et même des femmes", note Christine Pedotti. "C'est quasiment miraculeux et cela bouleverse totalement les usages, puisqu'il y avait a priori un privilège absolu pour que la gouvernance dans l'Église catholique revienne exclusivement à des hommes célibataires et clercs."

 

Cette démarche innovante initiée par le pape François n'a pas tardé à susciter le malaise chez un certain nombre de conservateurs, qui s'inquiètent d'une dilution de leurs prérogatives et d'un affaiblissement de l'institution. "Au sein des évêques, il y a une culture ecclésiastique. Avec les laïcs, elle ne fonctionnera plus : ils ne vont pas se contenter de bonnes paroles, il y aura une exigence sur la procédure, la volonté de changement, l’efficacité", assure un observateur avisé du Saint-Siège auprès de l'AFP. Outre la volonté d'instaurer un fonctionnement moins pyramidal, le pape François a souhaité que le synode aborde une multitude de sujets sensibles voire tabous remontés par les fidèles : les violences sexuelles, les prêtres mariés ou encore la question de l'accueil des personnes divorcées ou homosexuelles. "Dans le synode, il n'y a pas de place pour l'idéologie", avait mis en garde le pape François début septembre alors que le Saint-Siège ne cesse d'insister sur l'importance du dialogue et l'importance du "marcher ensemble".

 

Mais là encore, la frange la plus conservatrice de l'Église fait de la résistance. Cinq cardinaux ont ainsi publiquement demandé lundi au pape François de réaffirmer la doctrine catholique au sujet des couples gays et de l’ordination des femmes. En juillet, ces cardinaux avaient déjà publié une liste de "dubia" ("doutes", en latin, soit une série de questions posées formellement au pape, selon le droit canon), auxquelles le pape avait répondu. N’étant pas satisfaits de cette réponse, les signataires ont publié une lettre ouverte aux catholiques. Ils y expliquent, "devant la gravité de la matière", avoir le "devoir d’informer" les fidèles "afin qu’[ils] ne soient pas sujets à la confusion, à l’erreur et au découragement". Lundi, le Vatican a renvoyé vers la réponse où le pape affirmait que la "révélation divine" est "immuable", tout en affirmant que l’Église a "besoin de grandir dans sa compréhension".

 

"Chez les évêques, il y a une culture ecclésiastique. Chez les laïcs, elle ne fonctionnera plus : ils ne vont pas se contenter de bonnes paroles, il y aura une exigence sur la procédure, la volonté de changement, l'efficacité", relève un observateur avisé du Saint-Siège. "On a mis le doigt dans un engrenage, le prochain synode ne pourra plus reculer", se réjouit-il. "En ce sens, François fait bouger les lignes, c'est pourquoi beaucoup ont peur", explique-t-il à l'AFP (https://www.france24.com/fr/europe/20231004-en-images-le-synode-sur-l-avenir-de-l-%C3%A9glise-s-est-ouvert-au-vatican).

 

Cependant, du côté de ceux qui plaident l'ouverture, la conférence sur l'ordination des femmes s'est tenue ce mardi 3 octobre à Rome. Ses participants espèrent que le synode permettra de mieux intégrer les femmes dans l'Église catholique en abordant notamment la question de leur ordination (https://fr.euronews.com/2023/10/04/un-synode-clivant-pour-leglise). Les participants ont prié ensemble, chanté et entendu quatre témoignages axés sur les luttes uniques des femmes dans l'Église qui ont partagé ce qu'elles ont décrit comme une douleur profonde qu'elles avaient vécue en tant que femmes dans l'Église, avec l'espoir que le synode produira quelque chose pour ceux qui veulent rester, tout en se sentant exclus de la vie de l'Église, le désir de voir si l'Église institutionnelle pourrait changer pour le mieux et devienne un espace sûr pour les femmes et les hommes d'exprimer leur pleine vocation en tant que témoins de Jésus (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/eve-synod-womens-ordination-advocates-hold-vigil-romes-basilica-st-praxedes).

 

Si ce synode représente un effort sans précédent pour imaginer une Église plus ouverte et dotée d'une gouvernance moins verticale, le processus de décision reste en réalité largement aux mains des clercs. Ainsi, la synthèse de la grande consultation des fidèles voulue par le souverain pontife a été rédigée par des évêques. Ces derniers resteront aussi très majoritaires au sein de cette assemblée romaine malgré la présence inédite de femmes et de laïcs. Enfin, les conclusions du synode n'ont aucune valeur contraignante. Au final, c'est bien le pape François qui aura le dernier mot. "Le Synode sur l'Amazonie [en 2019] avait par exemple demandé de façon très explicite qu'on envisage l'ordination d'hommes mariés. Certains ont alors pensé que le pape allait franchir le Rubicon. Finalement, il ne l'a pas fait", rappelle Christine Pedotti.

 

Enfin, cette version moderne et "démocratique" du synode pourra-t-elle survivre au pontificat du pape François ? "On a mis le doigt dans un engrenage, le prochain synode ne pourra plus reculer", juge l'observateur du Saint-Siège cité plus haut. "En ce sens, François fait bouger les lignes, c’est pourquoi beaucoup ont peur." "Le problème, c'est que ces évolutions ne sont pas inscrites dans le marbre", estime de son côté la directrice de Témoignage chrétien. "Or, la société catholique est une société d'origine romaine dans lequel le juridisme prévaut." En attendant, peu d'informations devraient filtrer sur le contenu des discussions qui se dérouleront à huis clos à Rome. Le Vatican a d'ores et déjà annoncé qu'il limiterait la communication jusqu'à la fin de l'événement, prévue le 29 octobre.

 

Face aux "attentes", "espoirs" et aux "quelques craintes" que suscite ce Synode, le pape François a rappelé qu'il ne s'agissait "pas d'un Parlement". "Nous ne sommes pas ici pour mener une réunion parlementaire ou un plan de réforme" mais pour "marcher ensemble", a-t-il affirmé, mettant en garde contre "certaines tentations dangereuses : être une Église rigide, qui s'arme contre le monde et regarde en arrière; être une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde; être une Église fatiguée, repliée sur elle-même" (https://www.france24.com/fr/europe/20231004-en-images-le-synode-sur-l-avenir-de-l-%C3%A9glise-s-est-ouvert-au-vatican).

 

Mais ce n'est pas la première fois qu'un synode des évêques secoue l'Église catholique. Celui de 1971 avait pour objet "le sacerdoce ministériel", c'est-à-dire le statut des prêtres et notamment leur célibat. Les évêques avaient voté contre une réforme de ce dogme. Cette année, les débats porteront entre autres sur une possible bénédiction accordée aux couples homosexuels. Une pratique à laquelle le pape François a ouvert la voie dans un texte publié en début de semaine (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/eglise-catholique-trois-questions-sur-le-synode-en-cours-au-vatican_6101304.html).

 

Enfin, ce mercredi dans le cadre de l’ouverture du synode, le souverain pontife a publié une exhortation apostolique dans laquelle il met en garde contre “l’effondrement de la planète”, conséquence de l’activité humaine, qu’il met en avant avec la phrase “Le monde est en train de s’écrouler”, et il est “contraint de faire ces précisions, qui peuvent sembler des évidences, à cause de certaines opinions méprisantes et irrationnelles que je trouve également à l’intérieur de l’Église catholique”, avec cette une attaque à peine voilée contre ses adversaires internes. Mais pour le pape, tous les pays ne portent pas le même degré de responsabilité dans le dérèglement climatique en cours dénonçant  “ l’ampleur des émissions venant de pays qui ont une culture de forte consommation et a affirmé que les pauvres du monde en payaient le prix”, visant directement les États-Unis, et il a également critiqué les leaders mondiaux dans leur ensemble, notamment pour ne pas avoir su “créer un mécanisme pour contraindre les pays à respecter leurs engagements” (https://www.courrierinternational.com/article/verbatim-le-pape-francois-denonce-l-irresponsabilite-des-pays-riches-face-au-changement-climatique).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Réforme de l'Église

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