Un synode qui vend du rêve (partie 2)

Publié le 7 Octobre 2014

Hier, la conférence de presse du Vatican comme je le craignais ne dit pas grand chose des débats. On s'interroge chez les pères synodaux entre miséricorde et justice, entre miséricorde et vérité. On nous vend que les appels des fidèles ont été entendus, alors que certains attendent une Église prophétique. Mouais, c'est qu'ils voudraient qu'on y croit. On leur dit gentiment que l'enseignement de l'Église ne va pas changer sur la famille et que le mariage est indissoluble. La communion pour les divorcés remariés sera sous restrictions. Quelle écoute merveilleuse, la miséricorde n'y est pas. Parlons plutôt du témoignage du couple australien, Ron et Mavis Pirola que l'on retrouve sur Vatican Insider faisant part de son expérience. Ils avancent que l'Église a besoin d'autres moyens pour toucher les gens. Ils signalent également la tension constante entre la défense de la vérité et l'expression de la miséricorde. Ils ont fait part d'une réunion de famille à Noël, où leur fils homosexuel voulait ramener son compagnon. Malgré les enseignements de l'Église, leur réponse fut nette : "Il est notre fils." Pour eux, L'Église doit faire connaître l'amour de Dieu. À travers l'exemple d'un ami divorcé remarié, ils disent que juger les autres est un obstacle à l'évangélisation. Espérons qu'ils soient entendus.

Aujourd'hui, un couple, George et Cynthia Campos, mariés depuis 1987 et qui a quatre enfants, travaillant pour l'organisation laïque "Couple for Christ" (Couples pour le Christ) ont fait part de leur expérience. Il ont expliqué comment ils sont surmonté toutes leurs épreuves de santé avec le soutien de l'organisation et signalent comment l'organisme offre de l'aide aux couples situation irrégulière ou divorcées. Avant les présentations des évêques, l'évêque des Cayes (Haïti), le cardinal Chibly Langlois expliqua que le drame le plus grave des familles d'aujourd'hui est le "manque d'amour" et il rappela également que des "familles nombreuses souffrent de la pauvreté, de la violence et de la guerre". Le cardinal Langlois demande à l'Église de dénoncer "les injustices criantes qui sévissent au sein des nations".

Les débats se sont avérés variés et 32 pères synodaux ont pris la parole. Le père Thomas Rosica, directeur de la communication pour la langue anglaise au Vatican, souligne qu'utiliser "des expressions telles qu'"intrinsèquement désordonné"(utilisé pour l'homosexualité) ou "mentalité contraceptive" ne va pas aider à amener les gens au Christ". Au moins un qui se rend compte que les mots qu'utilise l'Église peuvent blesser. On déclare alors dans ces débats que plus de préparation est nécessaire pour le mariage. On veut bien, mais que fait-on quand le problème d'un évêque africain sont les polygames qui veulent se convertir ou quand un autre soutient que la doctrine de l’Église sur le mariage et la famille est un fardeau trop lourd à porter ? La préparation au mariage ne peut y répondre de même que la pastorale familiale. On parle ensuite des méchants médias dont on doit protéger les innocentes oreilles des fidèles, en essayant de rendre l'enseignement de l'Église plus proche des fidèles, avec une pastorale éclairée qui va accompagner les familles en difficultés qui se sentent abandonnées par l'Église. Sans changer de vision de la famille, cela sera difficile. Je suis bête, on nous dit qu'on ne comprend pas l'enseignement de l'Église, pauvres ignorants que nous sommes. La baisse de la pratique religieuse dit le contraire. On l'a très bien compris.

Et bien sûr pour achever le tout, les solutions pour les divorcés remariés, faciliter l'annulation des mariages religieux, qui sont des divorces camouflés. On en revient toujours au même. Mais que dire quand on rappelle aux divorcés remariés que pour l'approche de l'eucharistie, ce sacrement est le sacrement de parfait, mais de seulement pour ceux qui sont sur le chemin. Un évêque a merveilleusement manqué d'humanité puisque pour lui, l’Église, risque de ressembler à une morgue où se multiplieront les autopsies des mariages défunts. Comme le montre Radio Vatican avec cette phrase qui démontre le manque d'écoute de nos chers évêques, la miséricorde est seulement un mot : "La vraie question n’est pas de savoir si nous devons ou pas nous montrer miséricordieux, si nous devons ou pas donner la communion. Le cœur du problème, c’est l’authenticité de la foi chrétienne." Les divorcés remariés vont apprécier ce manque d'humanité.

Deuxième session, toujours rien de nouveau, pas une once de nouveauté et de compréhension, on débat mais pour arriver à quoi à un statu quo ? Les pères synodaux doivent avoir le courage de proposer des mesures courageuses plutôt que de botter en touche.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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