reforme de l'eglise

Publié le 4 Octobre 2023

france24.com nous montre qu’avec un ordre du jour qui prévoit d'aborder les questions les plus taboues au sein de l'institution et un processus ouvert aux laïcs et aux femmes, le synode sur l'avenir de l'Église catholique qui s'ouvre ce mercredi 4 octobre 2023 à huis clos à Rome est inédit à de nombreux égards. Une petite révolution voulue par le pape François mais qui inquiète la frange la plus conservatrice des cardinaux. Avant même ses conclusions, l'événement marque un tournant dans l'histoire du catholicisme. Ce synode, censé imaginer l'avenir de la gouvernance de la plus vieille institution du monde confrontée à une crise des vocations et à une baisse du nombre de fidèles en Occident, ne devrait toutefois ressembler à aucun autre.

 

Sur la forme d'abord : c'est la première fois qu'une telle assemblée est précédée d'une consultation de simples fidèles. Pendant deux ans, 1,3 milliard de catholiques ont été invités à s'exprimer sur leur vision de l'Église et des sujets de société. "Il y a eu une volonté de la part du pape que cette consultation se fasse à partir de la base, c'est-à-dire à partir des paroisses, les plus petites unités dans l'Église. C'est quelque chose de nouveau même s'il y a eu de nombreux filtres avant que tous ces avis ne remontent", précise Christine Pedotti, essayiste et directrice de la revue Témoignage chrétien, classée à gauche.

 

Mais ce synode se distingue surtout par le profil inédit des 464 participants, dont 365 ayant le droit de vote, qui se réuniront chaque jour pendant quatre semaines. Parmi eux, 96 ne sont pas des évêques. Mieux, 54 sont des femmes : une petite révolution au sein de l'Église où le synode est traditionnellement dominé par la figure masculine de l'évêque. "C'est presque une contradiction dans les termes, puisque, du point de vue du droit canonique, le synode, c'est une réunion d'évêques. Et voilà qu'y participent des gens qui ne sont pas clercs et même des femmes", note Christine Pedotti. "C'est quasiment miraculeux et cela bouleverse totalement les usages, puisqu'il y avait a priori un privilège absolu pour que la gouvernance dans l'Église catholique revienne exclusivement à des hommes célibataires et clercs."

 

Cette démarche innovante initiée par le pape François n'a pas tardé à susciter le malaise chez un certain nombre de conservateurs, qui s'inquiètent d'une dilution de leurs prérogatives et d'un affaiblissement de l'institution. "Au sein des évêques, il y a une culture ecclésiastique. Avec les laïcs, elle ne fonctionnera plus : ils ne vont pas se contenter de bonnes paroles, il y aura une exigence sur la procédure, la volonté de changement, l’efficacité", assure un observateur avisé du Saint-Siège auprès de l'AFP. Outre la volonté d'instaurer un fonctionnement moins pyramidal, le pape François a souhaité que le synode aborde une multitude de sujets sensibles voire tabous remontés par les fidèles : les violences sexuelles, les prêtres mariés ou encore la question de l'accueil des personnes divorcées ou homosexuelles. "Dans le synode, il n'y a pas de place pour l'idéologie", avait mis en garde le pape François début septembre alors que le Saint-Siège ne cesse d'insister sur l'importance du dialogue et l'importance du "marcher ensemble".

 

Mais là encore, la frange la plus conservatrice de l'Église fait de la résistance. Cinq cardinaux ont ainsi publiquement demandé lundi au pape François de réaffirmer la doctrine catholique au sujet des couples gays et de l’ordination des femmes. En juillet, ces cardinaux avaient déjà publié une liste de "dubia" ("doutes", en latin, soit une série de questions posées formellement au pape, selon le droit canon), auxquelles le pape avait répondu. N’étant pas satisfaits de cette réponse, les signataires ont publié une lettre ouverte aux catholiques. Ils y expliquent, "devant la gravité de la matière", avoir le "devoir d’informer" les fidèles "afin qu’[ils] ne soient pas sujets à la confusion, à l’erreur et au découragement". Lundi, le Vatican a renvoyé vers la réponse où le pape affirmait que la "révélation divine" est "immuable", tout en affirmant que l’Église a "besoin de grandir dans sa compréhension".

 

"Chez les évêques, il y a une culture ecclésiastique. Chez les laïcs, elle ne fonctionnera plus : ils ne vont pas se contenter de bonnes paroles, il y aura une exigence sur la procédure, la volonté de changement, l'efficacité", relève un observateur avisé du Saint-Siège. "On a mis le doigt dans un engrenage, le prochain synode ne pourra plus reculer", se réjouit-il. "En ce sens, François fait bouger les lignes, c'est pourquoi beaucoup ont peur", explique-t-il à l'AFP (https://www.france24.com/fr/europe/20231004-en-images-le-synode-sur-l-avenir-de-l-%C3%A9glise-s-est-ouvert-au-vatican).

 

Cependant, du côté de ceux qui plaident l'ouverture, la conférence sur l'ordination des femmes s'est tenue ce mardi 3 octobre à Rome. Ses participants espèrent que le synode permettra de mieux intégrer les femmes dans l'Église catholique en abordant notamment la question de leur ordination (https://fr.euronews.com/2023/10/04/un-synode-clivant-pour-leglise). Les participants ont prié ensemble, chanté et entendu quatre témoignages axés sur les luttes uniques des femmes dans l'Église qui ont partagé ce qu'elles ont décrit comme une douleur profonde qu'elles avaient vécue en tant que femmes dans l'Église, avec l'espoir que le synode produira quelque chose pour ceux qui veulent rester, tout en se sentant exclus de la vie de l'Église, le désir de voir si l'Église institutionnelle pourrait changer pour le mieux et devienne un espace sûr pour les femmes et les hommes d'exprimer leur pleine vocation en tant que témoins de Jésus (https://www.ncronline.org/vatican/vatican-news/eve-synod-womens-ordination-advocates-hold-vigil-romes-basilica-st-praxedes).

 

Si ce synode représente un effort sans précédent pour imaginer une Église plus ouverte et dotée d'une gouvernance moins verticale, le processus de décision reste en réalité largement aux mains des clercs. Ainsi, la synthèse de la grande consultation des fidèles voulue par le souverain pontife a été rédigée par des évêques. Ces derniers resteront aussi très majoritaires au sein de cette assemblée romaine malgré la présence inédite de femmes et de laïcs. Enfin, les conclusions du synode n'ont aucune valeur contraignante. Au final, c'est bien le pape François qui aura le dernier mot. "Le Synode sur l'Amazonie [en 2019] avait par exemple demandé de façon très explicite qu'on envisage l'ordination d'hommes mariés. Certains ont alors pensé que le pape allait franchir le Rubicon. Finalement, il ne l'a pas fait", rappelle Christine Pedotti.

 

Enfin, cette version moderne et "démocratique" du synode pourra-t-elle survivre au pontificat du pape François ? "On a mis le doigt dans un engrenage, le prochain synode ne pourra plus reculer", juge l'observateur du Saint-Siège cité plus haut. "En ce sens, François fait bouger les lignes, c’est pourquoi beaucoup ont peur." "Le problème, c'est que ces évolutions ne sont pas inscrites dans le marbre", estime de son côté la directrice de Témoignage chrétien. "Or, la société catholique est une société d'origine romaine dans lequel le juridisme prévaut." En attendant, peu d'informations devraient filtrer sur le contenu des discussions qui se dérouleront à huis clos à Rome. Le Vatican a d'ores et déjà annoncé qu'il limiterait la communication jusqu'à la fin de l'événement, prévue le 29 octobre.

 

Face aux "attentes", "espoirs" et aux "quelques craintes" que suscite ce Synode, le pape François a rappelé qu'il ne s'agissait "pas d'un Parlement". "Nous ne sommes pas ici pour mener une réunion parlementaire ou un plan de réforme" mais pour "marcher ensemble", a-t-il affirmé, mettant en garde contre "certaines tentations dangereuses : être une Église rigide, qui s'arme contre le monde et regarde en arrière; être une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde; être une Église fatiguée, repliée sur elle-même" (https://www.france24.com/fr/europe/20231004-en-images-le-synode-sur-l-avenir-de-l-%C3%A9glise-s-est-ouvert-au-vatican).

 

Mais ce n'est pas la première fois qu'un synode des évêques secoue l'Église catholique. Celui de 1971 avait pour objet "le sacerdoce ministériel", c'est-à-dire le statut des prêtres et notamment leur célibat. Les évêques avaient voté contre une réforme de ce dogme. Cette année, les débats porteront entre autres sur une possible bénédiction accordée aux couples homosexuels. Une pratique à laquelle le pape François a ouvert la voie dans un texte publié en début de semaine (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/eglise-catholique-trois-questions-sur-le-synode-en-cours-au-vatican_6101304.html).

 

Enfin, ce mercredi dans le cadre de l’ouverture du synode, le souverain pontife a publié une exhortation apostolique dans laquelle il met en garde contre “l’effondrement de la planète”, conséquence de l’activité humaine, qu’il met en avant avec la phrase “Le monde est en train de s’écrouler”, et il est “contraint de faire ces précisions, qui peuvent sembler des évidences, à cause de certaines opinions méprisantes et irrationnelles que je trouve également à l’intérieur de l’Église catholique”, avec cette une attaque à peine voilée contre ses adversaires internes. Mais pour le pape, tous les pays ne portent pas le même degré de responsabilité dans le dérèglement climatique en cours dénonçant  “ l’ampleur des émissions venant de pays qui ont une culture de forte consommation et a affirmé que les pauvres du monde en payaient le prix”, visant directement les États-Unis, et il a également critiqué les leaders mondiaux dans leur ensemble, notamment pour ne pas avoir su “créer un mécanisme pour contraindre les pays à respecter leurs engagements” (https://www.courrierinternational.com/article/verbatim-le-pape-francois-denonce-l-irresponsabilite-des-pays-riches-face-au-changement-climatique).

 

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Publié le 27 Septembre 2023

katholisch.de nous montre ce mercredi 27 juin 2023 que pour le jésuite et auteur américain James Martin, un changement dans l'Église catholique a déjà commencé. Le Synode mondial initié par le pape François pourrait être «le début d'une merveilleuse croissance dans l'Église», a déclaré Martin dans une interview au «Zeit» dans son supplément «Christ & Welt» (jeudi). Il espère lui-même, par exemple, les changements dans les relations avec les gays, les lesbiennes et d'autres minorités sexuelles.

 

 

Dans le même temps, le jésuite, l'un des plus éminents catholiques de sa patrie, a défendu l'exclusion massive de la presse des délibérations du Synode, qui ont eu lieu de 4 à 29. Octobre à Rome. "Mon sentiment est que le vrai jugement ne peut être développé que si les conversations sont ouvertes. Cela exige naturellement la confidentialité." À son avis, il n'y aura pas pour l'instant la prise de décision d'une réunion de tous les évêques de l'Église universelle, a ajouté Martin. "Je ne pense pas que quiconque pense à un troisième Concile du Vatican. Aucun Synode, aucune assemblée ni aucun pape ne peut relever tous les défis de l'Église. Mais est-il déraisonnable de croire qu'un groupe de catholiques engagés ne peut pas aider à discuter au moins quelques-uns des défis d'une manière profonde?"

 

Lorsqu'on lui a demandé comment, à son avis, l'Église pouvait retrouver sa crédibilité morale en cas de scandales d'abus et de nombre toujours croissant de retraits, les religieux ont répondu : «En donnant ses crimes et ses péchés. Par l'excuse et l'indemnisation. Et en faisant ce qu'elle devrait faire avant tout : prêcher l'Évangile. Le message le plus important de l'Église n'est pas un livre, un document ou un quelconque texte. Le message le plus important est une personne : Jésus-Christ.»

 

katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/47288-papst-kommission-missbrauchsschutz-als-prioritaet-bei-weltsynode) nous montre aussi que la protection contre les abus sexuels devrait être une priorité au prochain Synode mondial du Vatican. C'est ce que demande la Commission pontificale de protection de l'enfance dans un appel publié ce mercredi. En outre, elle exige des dirigeants de l’Église qu’ils deviennent un engagement accru en faveur de la protection des personnes touchées – également financièrement. À partir de mercredi prochain, les dirigeants religieux internationaux se réunissent au Vatican pendant un mois, y compris une Église plus durable.

 

Chaque jour semble apporter de nouvelles preuves d'abus ainsi que pour la dissimulation et les abus commis par les dirigeants de l'Église à travers le monde, la commission, dirigée par le cardinal de Boston Sean Patrick O'Malley. L'Église, qui n'est pas capable ou même peu disposée à reconnaître la réalité de ses actes, est également responsable des souffrances des personnes touchées. Les crimes et leur impunité seraient également dus à des lacunes dans les procédures d'examen des affaires. Cinq ans après le Sommet sur la protection de l'enfance du Vatican, il y a encore une grande frustration, en particulier ceux qui cherchaient à obtenir justice pour les torts qu'ils ont commis.

 

Le sujet devrait être prioritaire lors de la nomination des nouveaux cardinaux samedi prochain et au Synode mondial. Il explique les discussions sur les modèles de leadership, les rôles de service, les normes de comportement professionnel et la bonne relation les uns avec les autres et à l'ensemble de la création, explique la commission fondée en 2013.

 

Les synodalistes demandent aux membres de consacrer beaucoup de temps et d'espace au témoignage des personnes touchées. La question de la maltraitance, de la prévention et de l'éducation devrait être prise en compte tout au long du processus du Synode. Les initiatives internationales en matière d'abus ont affecté la planification de diverses actions lors des événements majeurs à venir au Vatican. Samedi, à peu près une marche et une veillée auront lieu dans les jardins de l'Engelsburg.

 

Enfin dans la-Croix.com  (https://www.la-croix.com/religion/Abus-sexuels-cardinal-Ricard-interdit-ministere-public-sauf-diocese-2023-09-27-1201284448), Héloïse de Neuville nous apprend que le cardinal Jean-Pierre Ricard a été condamné par la justice de l’Église à l’issue d’un procès canonique initié en novembre 2022 par le dicastère pour la Doctrine de la foi à une interdiction définitive d’exercice public de la prêtrise, sauf dans son diocèse de domicile. La sentence est tombée à la fin du printemps et lui a été communiquée par le cardinal Jean-Marc Aveline. L’enquête préliminaire pour «agression sexuelle aggravée» a, elle, été classée sans suite par le parquet de Marseille en raison de la prescription des faits.

 

Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne, a confirmé à I.MEDIA ces sanctions à l’encontre du cardinal français, qui demeure en résidence dans ce diocèse rural du sud de la France, dans une grande discrétion. «En accord avec le cardinal Aveline et avec le cardinal Ricard lui-même, nous appliquons sur le territoire de mon diocèse ce qui est prévu pour l’Église universelle, c’est-à-dire le retrait de tout ministère public», précise-t-il (https://www.famillechretienne.fr/41326/article/le-cardinal-jean-pierre-ricard-suspendu-de-tout-ministere-public-sauf-dans-son).

 

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Publié le 20 Juin 2023

Jesús Bastante avec Vatican News nous montre sur religiondigital.org ce mardi 20 juin 2023 que le Synode n'est pas un Parlement et les pères (et mères) synodaux ne seront pas gouvernés par la majorité ou ne créeront pas d’«accords» pour unir le vote. «Nous ne sommes pas en retard sur les votes», ont assuré lors d'une conférence de presse les chefs de file de la voie synodale qui atteint désormais sa scène mondiale, sous la forme d'Instrumentum Laboris. Ainsi, les cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich, respectivement secrétaire général et rapporteur général du synode, ont rappelé que le vote est un instrument humain qui va aider, mais le synode «est un discernement, c'est une prière». Le synode n'est pas un parlement, mais un "jeu avec l'Esprit". Quelques mots qui tentaient de freiner l'euphorie déclenchée par les gros titres du monde entier, qui pointaient (comme le fait le document) vers un débat ouvert sur le célibat, le rôle des femmes, des divorcés et des homosexuels au sein de l'Église catholique.

 

Il faut dire que l'Instrumentum Laboris du Synode est un document truffé de questions, dont certaines vraiment révolutionnaires, et qui placent l'Église (le Synode des évêques, qui pour la première fois aura des prêtres, des religieuses et des laïcs avec le droit de vote) devant le défi définitif de faire un pas transmettre ou se réfugier dans de fausses assurances. Il s'agit de l'Instrumentum Laboris du synode sur la synodalité, qui débutera à l'automne dans sa phase universelle, et qui, entre autres questions, s'interroge clairement sur le célibat facultatif, l'accès des femmes au diaconat, l'accueil des personnes divorcées ou encore le collectif LGTBQ+ dans l'Église, des changements profonds dans la structure institutionnelle de l'Église, le rôle de la primauté de Pierre, comment apprendre des autres communautés chrétiennes, et même la création d'un ministère spécifique pour le soin des exclus (https://www.religiondigital.org/vaticano/Vaticano-divorciados-LGTBQ-Iglesia-instrumentum-laboris-sinodo-celibato-diaconado-primado-democracia_0_2570742921.html).

 

Malgré tout, la prochaine XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, prévue en octobre 2023, connaîtra quelques modifications et nouveautés, liées à la composition de l'Assemblée et au type de participants. Quels sont-elles ? Tout d'abord, les dix clercs appartenant aux instituts de vie consacrée, élus par les organisations respectives qui représentent les Supérieurs Généraux, ne sont plus présents. Ils sont remplacés par cinq religieuses et cinq religieux appartenant à des instituts de vie consacrée, élus par les organisations représentatives respectives des Supérieurs Généraux et des Supérieures Générales. En tant que membres, ils ont le droit de vote. Deuxièmement, il n'y a plus d'auditeurs, mais 70 autres membres non-évêques sont ajoutés, qui représentent d'autres fidèles du Peuple de Dieu (prêtres, personnes consacrées, diacres, fidèles laïcs) et qui viennent des Églises locales. Ils sont choisis par le pape parmi une liste de 140 personnes indiquées (et non choisies) par les sept Rencontres Internationales des Conférences Episcopales et l'Assemblée des Patriarches des Églises Catholiques Orientales (20 pour chacune de ces réalités ecclésiales). Le mercredi 26 avril, du Synode, ils ont envoyé une lettre aux Conférences épiscopales avec la demande de préparer les listes de noms. Ils ont eu jusqu'à fin mai pour le faire. Il est demandé que 50% de ces membres soient des femmes et que la présence des jeunes soit également valorisée. Elle tient compte non seulement de leurs connaissances générales et de leur prudence, mais aussi de leurs connaissances, tant théoriques que pratiques, et de leur participation à divers titres au processus synodal. Troisièmement, les représentants des dicastères qui participeront sont ceux indiqués par le Saint-Père.

 

En commentant ces modifications, les cardinaux ont précisé que "ce n'est pas une révolution, mais un changement important". Après le colloque, dans des déclarations aux médias du Vatican, le cardinal Hollerich, qui est archevêque de Luxembourg, a précisé sa réticence à utiliser le terme "révolution". Il a commenté que s'il lit des livres sur l'histoire de France, sur la révolution, il y a des voix pour, il y a des voix contre, les révolutions divisent, elles exigent des victimes. Au lieu de cela, "nous ne voulons pas de victimes, nous voulons avancer ensemble". De même, Hollerich a souligné que nous sommes confrontés à un défi mondial : la polarisation, un individualisme croissant, dans lequel le consensus n'existe plus. Ainsi, selon Hollerich, si l'Église trouve une voie synodale pour gérer les divergences de communion et cheminer ensemble, elle rend "un grand service" au monde.

 

Le cardinal Hollerich, qui a été le premier à prendre la parole lors de la réunion, a exprimé sa joie de voir toute l'Église réunie à Rome pour le prochain synode. Plus tard, le cardinal Grech a exprimé sa satisfaction parce que, reprenant l'image de la tente qui est le déclencheur du Document final pour l'étape continentale, il a dit que l'espace qui s'y trouve s'élargit. Les cardinaux ont souligné que la participation de réalités ecclésiales aussi diverses au synode assure le dialogue existant entre la prophétie du Peuple de Dieu et le discernement des Pasteurs. Une circularité qui, selon eux, s'est manifestée tout au long du processus synodal. Tous deux ont prédit que ces développements continueront d'enrichir le Synode, dont la nature n'a pas changé, ont-ils insisté, il continue d'être un Synode des évêques, mais il enrichira également toute l'Église.

 

C’est une bonne nouvelle que de voir ce document de travail du Synode sur la synodalité avec des questions plus que des réponses, et la volonté de réfléchir en profondeur aux modes de fonctionnement et à l’organisation de l’Église faisant émerger bon nombre de sujets délicats, au regard des passions qu’ils suscitent : place des femmes dans la gouvernance et les ministères de l’Église, accueil des personnes LGBTQI +, exercice et partage du pouvoir.

 

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Publié le 7 Juin 2023

katholisch.de nous montre ce mercredi 7 juin 2023 que les femmes font un travail important dans les paroisses de la région amazonienne. Maintenant, ils ont demandé au pape de faire reconnaître leur travail par l'Église. Cependant, leur demande n'est pas associée à un rejet des hommes.

 

Les femmes autochtones ont appelé à la reconnaissance de leur travail diaconal au Vatican. La vice-présidente de la Conférence des Églises de la région amazonienne (CEAMA), Sœur Laura Vicuña Pereira Manso, a souligné que les femmes d'Amérique latine "offrent déjà à l'Église un service diaconal" qui nécessite une reconnaissance de l'Église, comme l'a rapporté le portail "Religion Digital" mardi. Il ne s'agit pas du sacerdoce des femmes, mais d'un ministère diaconal spécifique dans la région amazonienne.

 

Sœur Laura Vicuña Pereira Manso a rendu compte d'une audience avec le pape François, au cours de laquelle le travail environnemental, éducatif et pastoral global des femmes a été un thème. Environ 90% de ces services seraient fournis par des femmes en Amazonie. La reconnaissance par l'Église de ce rôle est nécessaire : "Nous, les femmes, sommes majoritaires, et nous ne voulons pas rejeter les hommes en le faisant, mais nous voulons suivre le chemin que l'Église nous propose, le chemin de la synodalité, en surmonter nos différences ensemble", a déclaré la religieuse.

 

Elle est arrivée à Rome avec la deuxième vice-présidente du CEAMA, Patricia Gualinga, et la vice-présidente du REPAM, Yesica Patiachi, après que les trois femmes ont écrit une lettre au pape François en mars pour discuter de la reconnaissance du travail des femmes parlantes en Amazonie. La réponse du pape n'a mis que cinq jours à venir. La secrétaire du Dicastère pour le développement humain intégral, la religieuse Alessandra Smerilli, a souligné l'importance de porter la voix des peuples autochtones au Vatican et a remercié les femmes latino-américaines pour leur témoignage, selon le rapport.

 

La présence des femmes dans la forêt amazonienne est extrêmement importante, car il y a très peu de prêtres, les distances géographiques sont immenses, et beaucoup se déplacent sans cesse. Les femmes sont en revanche une présence constante et aident à développer des projets. Deux tiers des communautés indigènes sans prêtres sont guidées par des femmes. Pour mettre en valeur leur travail, il faut des choses concrètes comme le diaconat des femmes alors qu’elles peuvent déjà occuper tous les ministères non ordonnés (https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1342333/eglise-catholique-amazonie-femmes-pretrise-diaconat).

 

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Publié le 25 Mai 2023

domradio.de nous montre ce jeudi 25 mai 2023 que la tentation est grande de laisser la pastorale à quelques "acteurs qualifiés" et de voir le reste des fidèles comme de simples destinataires de leurs actions, a déclaré jeudi le pape devant l'assemblée plénière de la Conférence épiscopale italienne au Vatican. Il s'est en outre opposé à une "attitude craintive" des lamentations de l'Église sur "un monde qui ne nous comprend plus et la nécessité de souligner et d'affirmer sa propre importance".

 

Le pape a commenté l'avenir de l'Église catholique en Italie en vue du format "Chemin synodal". Il porte le même nom que le processus de réforme en Allemagne, mais n'a pas d'assemblées plénières qui décident des projets de résolution pour la réforme de l'Église. Le contenu des consultations à différents niveaux que la Conférence épiscopale italienne a entamées en 2021 devrait se répercuter sur le Synode mondial, qui se réunira en octobre 2023 et 2024 au Vatican.

 

Le pape François a également appelé l'Église italienne à être ouverte. "Nous devons nous demander quelle place nous accordons réellement dans nos communautés aux voix des jeunes, des femmes, des pauvres, des désespérés et des blessés, et combien nous les écoutons", a déclaré le pape.

 

Lors d'une messe précédant la rencontre avec le pape, le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Matteo Zuppi, a prêché. Le chemin commun dans le dialogue avec le monde est la tâche et "l'effort béni" de l'Église en Italie, a déclaré l'archevêque de Bologne. Il a mis en garde contre le fait de se laisser guider sur le chemin synodal par des intérêts à petite échelle, des fiertés et des programmes qui feignent la sécurité mais conduisent loin du peuple.

 

Enfin, selon un théologien asiatique de premier plan, le père Vimal Tirimanna qui est l'un des conseillers théologiques du synode et un professeur de théologie morale qui enseigne au Sri Lanka et à Rome, affirme que la décision du pape François d'inclure des femmes et des hommes non ordonnés comme membres votants de l'assemblée du synode d'octobre est un "pas de géant" qui changera de manière irréversible les processus décisionnels de l'Église. Les changements du pape, a-t-il dit, sont une tentative de «suivre les babines» de Vatican II. Mais le père Tirimanna a déclaré qu'il y avait encore beaucoup de résistance au synode parmi les évêques, et de la part de ceux qui pensent à tort que le pape essaie d'amener l'Église catholique dans une direction «protestante» (https://www.thetablet.co.uk/news/17128/pope-s-synod-reforms-irreversible-says-theologian).

 

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Publié le 16 Mai 2023

Christa Pongratz-Lippitt nous montre dans The Tablet ce mardi 16 mai 2016 que deux diocèses allemands vont de l'avant avec la participation des laïcs à la gouvernance de l'Église, malgré les avertissements du Vatican, mettant en pratique les réformes proposées par l'initiative de la voie synodale allemande.

 

Dans le diocèse d'Osnabrück, vacant depuis que le pape a accepté la démission de Mgr Franz-Josef Bode en mars, des pourparlers ont commencé entre les neuf prêtres membres du chapitre cathédral et neuf laïcs catholiques. Le diocèse d'Osnabrück a ainsi adopté un modèle développé par l'archidiocèse voisin de Paderborn. Le Conseil catholique diocésain, ou "Katholikenrat", qui représente les laïcs catholiques du diocèse, a sélectionné neuf membres laïcs en respectant strictement une méthode équitable entre les générations et les sexes. Ce groupe de 18 membres va maintenant discuter du profil du futur évêque et échanger des avis sur d'éventuelles personnes nommées. Ces pourparlers se poursuivront jusqu'aux vacances d'été et sont strictement confidentiels. Sur la base des entretiens, le chapitre cathédral établira ensuite une liste de noms que le chapitre cathédral enverra ensuite au Vatican par l'intermédiaire du nonce apostolique à Berlin, l'archevêque Nikola Eterovic. Le Vatican choisira alors trois noms – les soi-disant terna – de la liste et le chapitre d'Osnabrück seul et non les neuf membres laïcs, choisira l'un d'eux comme futur évêque. Selon le concordat entre la Basse-Saxe, l'État dans lequel se trouve le diocèse d'Osnabrück, et le Saint-Siège, seul le chapitre peut choisir le nom d'un futur évêque.

 

Le diocèse voisin de Paderborn a demandé une augmentation du nombre de personnes autorisées à sélectionner un évêque afin que les membres laïcs soient inclus, mais le souhait a été rejeté par le nonce à Berlin. L'évêque de Rottenburg-Stuttgart, Gebhard Fürst, a quant à lui annoncé que son diocèse s'en tiendrait au «modèle de Rottenburg» qui prévoit la participation des laïcs dans tous les organes diocésains. «Notre 'Modèle de Rottenburg' n'est pas sujet à discussion. Une forte participation des laïcs dans tous les organes diocésains est un grand avantage pour les diocèses locaux et une conséquence claire du Concile Vatican II», a-t-il déclaré. C'est pourquoi les interdictions du Vatican l'avaient tellement surpris, ainsi que nombre de ses collègues évêques en Allemagne, a-t-il déclaré. La direction conjointe d'un diocèse par des prêtres et des laïcs catholiques était "parfaitement conforme au droit canonique", a-t-il souligné. L'initiative allemande du chemin synodal pour la réforme de l'Église a favorisé la direction conjointe et a donc été la «bonne réponse aux grands défis auxquels l'Église est confrontée aujourd'hui».

 

L'évêque de Würzburg, Franz Jung, ne veut pas se risquer à prévoir si tous les évêques allemands participeront au comité synodal prévu. Si certains restent à l'écart, "ce serait un affaiblissement massif", a déclaré Jung lundi soir à Würzburg. Il y a encore un besoin de discussion au sein de la Conférence épiscopale allemande (DBK). Beaucoup dépendra également de la position du Comité central des catholiques allemands (ZdK). Jung a également préconisé d'évaluer le chemin synodal. Il ne devrait pas s'agir uniquement de la mise en œuvre de résolutions, a déclaré l'évêque de Würzburg. Les évêques et les laïcs doivent se demander à quoi peuvent ressembler de bonnes relations les uns avec les autres. Il reste encore assez de temps pour cela. La question d'un statut pour le futur organe commun jouera également un rôle dans les pourparlers, a ajouté l'évêque. Jung a recommandé de "ne pas retourner directement à la confrontation" après la récente intervention romaine. L'évêque a exprimé sa conviction : "Maintenant, une fenêtre est ouverte pour parler à Rome". L'évêque de Würzburg a souligné qu'une position commune de la Conférence épiscopale allemande était très importante pour lui. "Mais je ne sais pas si nous pouvons le faire." Sur la question du pouvoir, qui a été soulevée à plusieurs reprises, Jung a déclaré qu'en tant qu'évêque, il était prêt à abandonner le pouvoir et avec lui la responsabilité (https://www.katholisch.de/artikel/45070-jung-unsicher-ob-alle-bischoefe-beim-synodalen-ausschuss-mitmachen).

 

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Publié le 25 Avril 2023

katholisch.de nous montre dans son article du mardi 25 avril 2022 qu’un mois et demi après la conclusion du chemin synodal, la représentation des laïcs dans le diocèse d'Aix-la-Chapelle insiste sur les conséquences. Dans une décision publiée mardi, le Conseil diocésain des catholiques appelle Mgr Helmut Der à mettre en œuvre des réformes. "Les évêques doivent montrer qu'ils sont sérieux par rapport à ce qui a été discuté et décidé dans le chemin synodal. Cela s'applique également au diocèse d'Aix-la-Chapelle", a expliqué le comité.

 

Entre autres choses, le conseil diocésain demande la création d'un organe synodal consultatif et décisionnel pour le diocèse. Les croyants devraient être inclus dans les élections des évêques à l'avenir. Il devrait également y avoir des célébrations de bénédiction pour les couples homosexuels et les divorcés remariés. Le conseil diocésain l'appelle également à œuvrer au Vatican pour l'abolition du célibat obligatoire pour les prêtres et pour l'admission des femmes à tous les offices ordonnés dans l'Église.

 

Le chemin synodal s'est terminé début mars à Francfort avec une cinquième assemblée générale. Les évêques et les autres membres de l'Église avaient discuté de l'avenir de l'Église catholique en Allemagne pendant trois bonnes années. La mise en œuvre des résolutions relève désormais en partie de la responsabilité des évêques locaux. Le Vatican avait déjà rejeté la création d'organes consultatifs synodaux en janvier.

 

Cela n’est en rien étonnant puisque les diocèses allemands poursuivent la participation des laïcs à la direction de l'Église, comme le propose l'initiative de la voie synodale allemande pour la réforme de l'Église. Le diocèse d'Osnabrück, vacant depuis janvier, lorsque le pape François a accepté la démission de Mgr Franz-Josef Bode, a nommé neuf membres laïcs du conseil diocésain qui, avec les neuf prêtres membres du chapitre cathédral, entameront des consultations sur les candidats éventuels à la charge d'évêque. Entre-temps, le représentant autorisé du vicaire général du diocèse de Mayence a exhorté les diocèses allemands à partager la direction de l'Église entre les personnes ordonnées et non ordonnées (https://www.thetablet.co.uk/news/16986/german-dioceses-press-ahead-with-lay-participation-in-leadership).

 

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Publié le 15 Avril 2023

katholisch.de nous montre ce samedi 15 avril 2023 qu’après la conclusion des délibérations continentales du synode mondial sur la synodalité, les résumés des sept réunions continentales sont disponibles depuis samedi. Le document final européen est daté de la fin de la rencontre continentale de Prague (11 février 2023) et est disponible en italien et en anglais sur le site Internet de la Conférence épiscopale allemande. Le document rassemble des contributions très différentes de plus de 40 pays européens. Les tensions entre les tendances «conservatrices» et «progressistes» sont nommées comme telles, et les blessures résultant du scandale des abus sont discutées. Le document européen souligne l'importance de maintenir "l'unité dans la diversité" et éviter "la tentation de l'uniformité". Il promeut également "l'accueil des autres [dans l'Église]".

 

Le document européen final formule la nécessité «de prendre des décisions concrètes et courageuses sur le rôle des femmes dans l'Église et sur leur plus grande participation à tous les niveaux, y compris dans la prise de décision et les processus décisionnels». Le document final de l'Assemblée continentale nord-américaine le formule de manière similaire. Le document final de l'Assemblée continentale asiatique, par exemple, contient un catalogue détaillé des sujets avec la demande d'examen lors des assemblées épiscopales d'automne 2023 et 2024.

 

Les résultats des sept assemblées continentales sont discutés à Rome depuis mercredi. Les connaissances ainsi acquises seront ensuite intégrées dans le document de travail (en latin : Instrumentum laboris), qui constitue la base des consultations décisives au niveau mondial. Celles-ci auront lieu en octobre 2023 et octobre 2024 à Rome.

 

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Publié le 6 Février 2023

katholisch.de nous montre que les deux présidents de la voie synodale allemande ont fait campagne à Prague pour les idées de réforme de l'Église d'Allemagne à l'étape européenne du synode mondial. Le président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), Mgr Georg Bätzing, a déclaré ce lundi 6 février 2023 à Prague que sa délégation souhaitait intégrer les expériences de l'Allemagne dans le processus mondial. Le point de départ est la prise de conscience qu'il y avait des causes systémiques d'abus de pouvoir dans les abus sexuels de mineurs par le clergé. L'Église catholique en Allemagne est "déterminée à tirer des conclusions : spirituelles et structurelles".

 

Bätzing a poursuivi : «Les situations dans lesquelles nous vivons en Europe sont différentes. Nous avons besoin de réponses convaincantes quant à la manière dont nous pouvons redécouvrir et proclamer l'évangile dans ces situations. Mais nous ne devons pas suivre notre propre chemin». Bätzing a expliqué que l'enquête dans d'autres pays a montré que c'est une préoccupation de toute l'église de permettre aux femmes de participer et de contribuer davantage. Les résultats comprenaient également de nouvelles formes de vie sacerdotale et une ouverture de l'Église aux personnes homosexuelles. Bätzing a souligné : "Nous entendons et comprenons ces préoccupations. Je les partage personnellement. Je considère que ma tâche en tant que président de la Conférence épiscopale allemande est de les intégrer dans le processus global qui vise à renouveler l'Église".

 

La présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK), Irme Stetter -Karp, a déclaré que les catholiques en Allemagne cherchaient une "réponse qui combine le réalisme avec la foi, l'espérance et l'amour". L'Église ne devrait pas réprimer les abus systémiques, elle le doit à ceux qui sont touchés. Pour l'avenir de l'Église, elle a expliqué : «Nous pouvons réfléchir sur les charismes, les dons, les ministères et les énergies de l'Esprit que tous les croyants apportent à l'Église. Nous devons clarifier ce que nous entendons par synodalité : en voyant, en jugement et dans l'action. Le sacerdoce commun de tous n'est pas en conflit avec le sacerdoce de service.»

 

Bätzing et Stetter-Karp ont prononcé leurs discours lors de la séance d'ouverture de la scène européenne du Synode mondial à Prague. Au total, 13 des 39 délégations se sont exprimées de manière similaire lors de cette session, par ordre alphabétique. Il n'y a pas eu de débat. Deux Françaises ont pris la parole devant les Allemands. Elles aussi avaient choisi le scandale des abus sexuels comme point de départ de leurs réflexions sur un renouveau de l'Église, avec la place des pauvres, la liturgie, et l’importance des prêtres, car "Le processus synodal est marqué par l'espérance... S'il importe de veiller à l'unité... Il est tout autant nécessaire d'avancer". Les délibérations de la scène européenne du Synode mondial ont commencé lundi avec des appels à un échange ouvert entre eux. Dans le même temps, différentes visions de la forme future de l'Église sont devenues claires. Le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich a déclaré dans son homélie de lundi matin que Jésus guérissait tous ceux qui touchaient sa robe. De même, l'Église doit être ouverte à tous et ne doit ériger aucune barrière au salut.

 

Dans son discours d'ouverture, le théologien tchèque Tomas Halik a plaidé pour une Église qui ne se considère pas comme le juge de la fin des temps, mais comme une Église en chemin, qui peut accompagner les gens et les inspirer. Littéralement, Halik a dit : «Nous ne sommes pas les propriétaires de la vérité, nous sommes des amis de la vérité. Et cette vérité, c'est Jésus.» D'autre part, l'archevêque de Prague, Jan Graubner, qui a accueilli l'événement, a souligné dans son allocution de bienvenue que l'Église ne pouvait pas seulement être une tente ouverte, mais devait également être une maison sûre pour ceux qui cherchent soutien et orientation. L'archevêque de Vilnius, Gintaras Grusas, a exprimé un avis similaire. Il a mis en garde : "Si nous voulons être une église qui s'adresse à tous, nous devons d'abord nous assurer de notre message." Il a en outre expliqué : "Être une église inclusive ne signifie pas ignorer la liberté de ceux qui choisissent de leur plein gré contre Dieu et ses commandements".

 

Le cardinal Mario Grech, qui est le secrétaire du Vatican pour l'ensemble du synode mondial, s'est une fois de plus opposé à voir le synode comme un débat sur toutes les questions qui ont été évoquées par les catholiques dans une enquête réalisé à l'avance. Le thème du Synode mondial est la synodalité. Il s'agit de trouver une voie catholique particulière de synodalité. Cela comprend la réalisation de la participation commune du peuple de Dieu, du collège des évêques et du pape dans le développement et la gouvernance de l'Église. Cela les distingue de la synodalité dans les églises orthodoxes et protestantes.

 

Enfin,  katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/43454-us-kardinal-debatte-ueber-lehraenderungen-durch-weltsynode-fehlgeleitet) nous montre que le cardinal américain Robert McElroy avait récemment plaidé pour un certain nombre de changements doctrinaux en rapport avec le Synode mondial. En vue des demandes correspondantes dans le cadre du processus synodal mondial, McElroy s'était prononcée en faveur de "prendre la position selon laquelle nous devrions autoriser, inviter et impliquer activement les femmes dans tous les éléments de la vie de l'Église qui ne sont pas doctrinalement exclus". L'Église est appelée à examiner attentivement les obstacles juridiques au leadership des femmes dans la vie de l'église. McElroy a également appelé à "l'inclusion radicale".

 

Son collègue Joseph Tobin, en revanche, met en garde contre une telle attente du processus : quelque chose d'autre est décisif. Pour lui, le processus devrait aller au-delà du deuxième synode des évêques à l'automne 2024 : «La synodalité est une manière d'être une Église et j'espère qu'elle ne sera jamais achevée. Elle nous apprendra comment nous pouvons travailler ensemble à l'avenir.» Selon Tobin, il espère que le processus réalignera la foi au-delà des positions politiques de l'Église à une époque de division. Il souhaite "que nous interprétions les positions politiques que nous voulons prendre à la lumière de nos convictions et non nos convictions à la lumière de nos positions politiques, et peut-être une plus grande acceptation et une plus grande attention aux voix qui n'articulent pas immédiatement ma propre position".

 

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Publié le 31 Décembre 2022

José Manuel Vidal sur religiondigital.org nous monte ce vendredi 30 octobre 2022 l'un des «grands» (par prestige et par travail) de la philosophie et de la théologie en Espagne. Juan Antonio Estrada (Né à Madrid en 1945) est professeur émérite à l'Université de Grenade qui vient de publier 'Jesús y la Iglesia' (Desclée), où il indique que «Le pape François a indiqué qu'il s'inspire du concept de peuple de Dieu de Vatican II et que l'Église synodale est un instrument et un but pour y parvenir. En plus de l'approbation papale, c'est une exigence largement partagée par les chrétiens.», et dans lequel il dénoue des questions fondamentales, comme celle-ci : «Quel est le lien entre le projet messianique de Jésus et celui de l'Église actuelle ?»

 

Selon Juan Antonio Estrada : «L'Église est née après la mort de Jésus, fait partie de la communauté des disciples de Jésus et incorpore d'autres personnes et dimensions sous l'inspiration du Saint-Esprit.», puis «Cela s'est perdu dans le cours historique du christianisme et a facilité une hiérarchie exorbitante de l'Église.», et «Jésus s'attendait à une arrivée proche du royaume de Dieu dans son intégralité et avec lui sa venue triomphale après la résurrection. La conscience que l'eschatologie n'était pas proche a conduit à voir le temps d'attente comme celui de la mission et la communauté des fidèles est devenue une Église avec des positions et des institutions. La créativité de l'Église et sa capacité à créer les deux suscitent l'admiration. Il faudrait le récupérer maintenant pour sa réforme et sa mise à jour.»

 

Mais il aborde également les problèmes actuels. Pour lui : ««L'Église a toujours besoin de réformes» affirmait Vatican II. Alors que la société change dans l'histoire, il est nécessaire de traduire la mission d'une manière différente pour l'appliquer aux nouveaux objectifs et défis qui se présentent. Il y a des gens dépassés par la préservation de la tradition qui ne comprennent pas qu'elle change et que le Nouveau Testament continue d'être une source d'inspiration.», la responsabilité de ceci s’est passé dans la dernière décennie de Paul VI, où «les traditionalistes l'ont emporté sur les rénovateurs du Concile. Le souci de préserver l'identité dans un monde en mutation a conduit à une lecture restrictive de Vatican II. Le plus grand exemple est celui du théologien Ratzinger, qui était un théologien franc pendant le Concile et qui est devenu plus tard un traditionaliste, combattant les idées qu'il avait épousées auparavant.»

 

Il souligne qu'«il est urgent» d'aller vers le célibat facultatif, «en commençant par les Églises non européennes», il estime que «l'avenir de l'Église dépend des laïcs et des femmes» et d'une institution «au service de la justice et des pauvres», avec le fait qu’«une morale contre-culturelle est nécessaire, qui réponde au message de l'évangile», car «La cohérence entre ce qui est prêché et ce qui est fait est essentielle pour la crédibilité de l'Église. L'État du Vatican n'a pas signé de nombreuses conventions des Nations Unies parce qu'elles se heurtent au régime de gouvernement de l'État du Vatican et à la discrimination à l'égard des femmes qui bloque l'égalitarisme requis par les accords internationaux.»

 

Et il conclue que «Nous ne savons pas si les réformes souhaitées par le pape actuel se poursuivront à l'avenir. Le pape était défini à l'époque de Benoît XVI comme «agneau parmi les loups» par le journal officiel du Vatican. Le rejet du pape a augmenté aujourd'hui, tout comme ceux au sein de l'Église qui le boycottent. Probablement seul un Concile pourra surmonter les obstacles qui se dressent aujourd'hui pour une transformation de l'Église.»

 

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