Publié le 30 Septembre 2023
Des diplomates, de proches conseillers et des hommes de terrain : le pape François a créé, samedi 30 septembre 2023, vingt et un cardinaux issus de quatre continents, dont la majorité seront appelés à élire un jour son successeur comme le montre LeMonde.fr avec l’AFP. Dans une Église catholique en pleine réflexion sur son avenir, les profils de ces «promus» reflètent les priorités fixées par Jorge Bergoglio, qui a progressivement dessiné un collège des cardinaux moins occidental et davantage tourné vers l’hémisphère Sud.
Neuvième consistoire ordinaire depuis l’élection du jésuite argentin en 2013, cette cérémonie solennelle s’est tenue samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome. Vêtus de leur soutane rouge, les nouveaux cardinaux se sont agenouillés devant le pape pour recevoir deux symboles de leur fonction : la barrette (une toque quadrangulaire pourpre) et un anneau cardinalice. «Courage !», «En avant !», a glissé le pape en souriant pour les encourager, sous les acclamations des milliers de fidèles. Parmi les vingt et un prélats appelés à assister le pape dans le gouvernement de l’Église, dix-huit – ceux qui sont âgés de moins de 80 ans – participeront au conclave appelé à élire le prochain pape Devant des cardinaux «originaires de toutes les parties du monde», le pape François a comparé le collège cardinalice à un «un orchestre symphonique» où «la diversité est indispensable» mais où «chaque musicien doit écouter les autres».
Sensible aux «périphéries» et aux communautés minoritaires, le pape François cherche à promouvoir le clergé de pays en développement aux plus hauts rangs de l’Église. La liste des nouveaux cardinaux issus de quinze nationalités reflète ainsi des régions où l’Église est en expansion, comme l’Amérique latine (trois) et l’Afrique, avec la promotion des archevêques de Juba (Soudan du Sud), du Cap (Afrique du Sud) et de Tabora (Tanzanie). L’Asie, qui a vu sa représentation croître en dix ans, est représentée par l’évêque de Penang (Malaisie) et celui de Hongkong où le Vatican tente d'améliorer la condition des catholiques, Stephen Chow Sau-yan, vu comme pouvant jouer un rôle important pour améliorer les relations difficiles entre l’Église et Pékin. L'évêque a effectué en avril une visite historique à Pékin, en Chine communiste. La Malaisie et le Soudan du Sud ont un cardinal pour la première fois, témoignant de la volonté de l'actuel souverain pontife de mettre en valeur ce qu'il appelle les "périphéries" du monde, souvent en proie à la guerre ou abritant une minorité de catholiques (https://www.france24.com/fr/europe/20230930-vatican-pape-fran%C3%A7ois-ordonne-21-cardinaux-appel%C3%A9s-%C3%A0-peser-%C3%A9lection-successeur-eglise-catholique).
Parmi les nouveaux entrants figurent deux Français, portant à six le nombre d’électeurs de l’Hexagone : l’évêque d’Ajaccio, François Bustillo, 54 ans, un franciscain d’origine espagnole, et Christophe Pierre, 77 ans, nonce apostolique (ambassadeur du Saint-Siège) aux États-Unis. L’archevêque italien Pierbattista Pizzaballa est quant à lui le premier patriarche de Jérusalem en exercice – plus haute autorité catholique d’Orient – créé cardinal, il est aussi administrateur apostolique du pape François en Terre Sainte, où le Vatican s'inquiète des menaces sur les chrétiens (https://www.france24.com/fr/europe/20230930-vatican-pape-fran%C3%A7ois-ordonne-21-cardinaux-appel%C3%A9s-%C3%A0-peser-%C3%A9lection-successeur-eglise-catholique). À noter également, la distinction de trois proches du pape membres de la Curie, le «gouvernement» central du Saint-Siège : l’Italien Claudio Gugerotti, l’Argentin Victor Manuel Fernandez et l’Américain Robert Prevost.
La nomination des cardinaux est scrutée par les observateurs, qui y voient une indication sur la ligne du futur chef spirituel de l’Eglise catholique et de ses 1,3 milliard de fidèles revendiqués. D’autant que le pape François, 86 ans, qui se déplace désormais en fauteuil roulant, a laissé la «porte ouverte» à une renonciation, à l’image de son prédécesseur Benoît XVI, si sa santé déclinante le justifiait. Le pape a désormais choisi 99 cardinaux électeurs sur le total actuel de 137, soit près des trois quarts, tandis que environ 22 % ont été créés par Benoît XVI et 6 % par Jean Paul II. Cette répartition pourrait peser sur la majorité des deux tiers nécessaire pour élire un nouveau souverain pontife en augmentant la probabilité qu’il partage les idées du pape François, même si l’élection d’un pape est toujours imprévisible.
Ce collège des cardinaux est appelé à choisir un successeur à Bergoglio qui reflète, au moins en partie, sa vision de l'Église exprimant leurs préoccupations, comme l'attention accordée aux minorités ou le dialogue interreligieux, prônant une Église pour tous, tout, et vraiment inclusive, où le pastoralisme est au-dessus du dogme et l'éthique surpasse la moralité avec une oreille dans l'Évangile et une autre dans le Saint peuple de Dieu, qui est capable d'aller de l'avant, et aussi derrière le peuple. C'est-à-dire un Jean XXIV ou, au moins, un Paul VII. Et il reste encore beaucoup, parce qu'au moins 20 cardinaux dépasseront 80 dans les deux prochaines années. Plus de place pour l'espoir dans les réformes. Parce que personne ne peut arrêter le printemps, quand il vient dans les ailes de l'Esprit (https://www.religiondigital.org/rumores_de_angeles/Cardenales-Francisco-infulas-principes-servicio_7_2601409840.html).
Merci !