Publié le 3 Juin 2023
rtp.pt nous montre ce samedi 3 juin 2023 que les cas d'abus sexuels au sein de l'Église catholique feront l'objet des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Lisbonne, un geste du pape étant attendu à l'égard des victimes portugaises.
Mgr Américo Aguiar, président de la Fondation JMJ Lisbonne 2023, est certain que ce geste aura lieu, bien qu'il ne soit pas encore connu, beaucoup s'attendant à ce que le pape François ait une rencontre personnelle avec certaines des personnes abusées par des membres du clergé au cours des dernières décennies. "Le pape, comme cela s'est produit lors d'autres voyages et dans d'autres contextes, je suis sûr qu'il fera aussi un geste, une décision, une rencontre, quelque chose d'autre en ce qui concerne la question des abus, certainement", a déclaré Américo Aguiar dans une interview avec l'agence Lusa, sans donner plus de détails. Selon l'évêque chargé d'organiser la rencontre mondiale des jeunes avec le pape à Lisbonne, ce geste devrait être connu "d'ici quelques jours", lors de l'agenda du pontife pour les journées où il sera au Portugal du 02 au 06 août. Au terme de l'Assemblée plénière extraordinaire de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) chargée d'analyser le rapport de la Commission indépendante pour l'étude des abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique au Portugal, il a été annoncé qu'«une commémoration aura lieu durant la Journée mondiale de la jeunesse et ensuite perpétué dans un espace extérieur de la Conférence épiscopale portugaise».
Interrogé sur ce processus, Américo Aguiar a évoqué le président du CEP, José Ornelas, qui «en temps voulu», partagera «avec tout le monde» la décision prise. Sur la question des abus, l'évêque auxiliaire de Lisbonne préfère souligner le protocole établi entre la Fondation JMJ Lisbonne 2023 et l'Association portugaise d'aide aux victimes (APAV), "qui travaille (...) sur la préparation et la prévention avec (...) volontaires et travailleurs" du voyage. L’APAV «formera des bénévoles, des chefs d'équipe de bénévoles, sera avec nous pendant le Voyage et travaillera avec nous pendant un certain temps après le Voyage, non pas dans le foyer fermé de la question de la maltraitance des mineurs, mais, malheureusement, dans tous les possibilités de ce que signifie l'existence de victimes dans une rencontre avec tant de personnes», a déclaré Américo Aguiar. Interrogé sur d'éventuelles protestations de secteurs insatisfaits de la réponse de l'Eglise aux cas d'abus sur mineurs, le prélat assure ne pas relativiser la question, mais met l'accent sur les actions menées. "Non, je ne relativise pas. Absolument. Ce que j'ai dit, et je le répète, c'est que l'Église fait ce qu'elle doit faire. On peut réfléchir sur les 'timings', les circonstances et ne pas être visible, toutes ces choses. Maintenant, ce qui a été fait devait être fait et ce qui est fait doit être fait et continuer à être fait», a déclaré l'évêque.
Pour Américo Aguiar, l'Église a pu, "plus ou moins immédiatement, placer les victimes à la place qui leur revient" et reprend la parole du pape pour souligner que, dans ces cas, "la douleur ne se prescrit pas". "Nous devons tous être conscients (...) que la douleur de ceux qui vivent quelque chose comme ça ne se prescrit pas. Et ça me fait très mal qu'aujourd'hui encore, (...) nous allons voir un journal (...) et cela continue à se produire. Cela continue à se produire signifie que nous, l'Église, nous, la société, nous les citoyens, n'avons pas encore pu empêcher que des cas d'abus continuent de se produire". La tolérance zéro et la transparence totale demandées par le pape, "doivent définitivement prendre effet. (...) Je ne suis pas concerné (...) la notoriété, le bruit autour de la journée ou en dehors de la journée ou dans l'église. Ça inquiète (...) ces gens ont vécu ça", a-t-il ajouté.
Sur près d'un an, la Commission indépendante dirigée par le pédopsychiatre Pedro Strecht, a validé 512 des 564 témoignages reçus, pointant, par extrapolation, un nombre minimum de victimes d'environ 4815. La période analysée a été délimitée entre 1950 et 2022. Suite à ces résultats, certains diocèses ont prudemment retiré certains prêtres du ministère. Cependant, après la fin des travaux de cette Commission, le CEP a créé le Groupe VITA, le groupe de surveillance des situations d'abus sexuels d'enfants et d'adultes vulnérables dans le contexte de l'Église catholique au Portugal, dirigé par le psychologue Rute Agulhas. Cet organisme a un horizon de fonctionnement de trois ans, avec «la mission d'accueillir, d'écouter, de surveiller et de prévenir les situations d'abus sexuels d'enfants et d'adultes vulnérables dans le contexte de l'Église au Portugal, en prêtant attention aux victimes et aux agresseurs», selon le CEP.
D’ailleurs, le groupe VITA a déjà commencé à recevoir des demandes d'aide de victimes d'abus sexuels dans le cadre de l'Église catholique. Rute Agulhas, le coordinateur de ce groupe, mais il a révélé que des contacts ont été pris sur Internet car la ligne d'assistance téléphonique ne fonctionne pas encore (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-na-igreja-pedidos-de-ajuda-ja-comecaram-a-chegar-ao-grupo-vita_v1487917). Le problème a été résolu puisque la ligne téléphonique créée pour soutenir les victimes d'abus sexuels dans l'Église catholique a reçu 16 contacts et demandes d'aide en une semaine seulement. Des témoignages viennent de tout le pays (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-na-igreja-comecam-a-chegar-pedidos-de-ajuda-na-linha-de-apoio-as-vitimas_v1489856).
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