Terrorisme : le pape François refuse d'associer islam et violences
Publié le 1 Août 2016
FranceInfo.fr ce lundi 1 août 2016 nous montre que dans l'avion qui le ramenait à Rome dimanche soir, le pape François a expliqué qu'il n'était "pas juste" et "pas vrai" d'associer islam et violences.
"Je pense qu'il n'est pas juste d'identifier l'Islam à la violence. Ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai" a répondu le pape François interrogé sur l'assassinat mardi du père Jacques Hamel, tué par deux extrémistes musulmans. "Je pense que dans presque toutes les religions, il y a toujours un petit groupe fondamentaliste", a-t-il dit. "Il y en a chez nous", a-t-il dit, évoquant le catholicisme. Pour le pape, le responsable c'est plutôt le "dieu argent" : "Je sais qu'il est dangereux de le dire, mais le terrorisme s'épanouit lorsqu'il n'y a pas d'autres options et lorsque l'argent devient dieu et que c'est lui qui est au centre de l'économie du monde et non la personne. C'est la première forme de terrorisme. C'est du terrorisme contre toute l'humanité."
Et il pose la question : "Je me demande pourquoi tant de jeunes Européens ont été privés d'idéaux, ne travaillent pas. Alors, ils se tournent vers la drogue, l'alcool ou s'engagent dans l'EIIL" (Daech).
Ce discours vu comme un message de paix a été peu goûte par la sphère intégriste et d’extrême droite. Comme le montre LePoint.fr, ils ont beau se dire «catholiques» ou encore «chrétiens» dans leur biographie Twitter, rares sont ceux qui délivrent un discours de «paix et d'amour» comme le voudrait leur souverain pontife ou même la Bible. «Ils», ce sont les internautes de la sphère réactionnaire et ultraconservatrice d'extrême droite à tendance xénophobe, connue sous le nom de «fachosphère».
En délivrant un message où il refuse de faire l'amalgame entre violence et islam, rappelant que les chrétiens ont leur lot de fondamentalistes, le pape François s'est attiré les foudres de la fachosphère. Certains ont déclaré ne pas vouloir être «représentés par le pape François» tandis qu'un hashtag #PasMonPape a été lancé. D'autres réclament même sa démission. Ils se sont sans doute reconnus dans les propos du pape.
Radio Vatican met en avant d’autres thèmes d’actualités évoqués par le pape argentin : la crise au Venezuela. «Il y a des contacts», a-t-il confessé (...) «Je crois qu’un membre du gouvernement voudrait que le Saint-Siège fasse partie du groupe de médiation internationale» pour résoudre cette crise, «mais de cela, je n’en suis pas sûr».
Interrogé sur les récentes accusations de pédophilie visant le cardinal australien, George Pell, le pape a exhorté à la prudence. Nous devons laisser la justice suivre son cours, faire son travail, et ne pas céder aux commérages. «Une fois que la justice se sera prononcé, je le ferai aussi», a-t-il assuré.
Le pape François est enfin revenu sur les JMJ, se disant heureux de voir la Pologne «envahie» par les jeunes et leur enthousiasme contagieux. «J’aime parler avec les jeunes, et j’aime les écouter car ils me mettent en difficultés», a affirmé le pape, insistant sur l’importance du dialogue entre générations passées et futures; celles du passées partageant ses expériences, celles du futur les portant en avant, avec le courage qui les caractérise.
Au début de cette conférence de presse, le pape a remercié avec effusion le père Federico Lombardi, dont c'était le dernier voyage en tant que directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, charge qu'il occupa pendant 10 ans, ainsi qu'un membre de l'équipe logistique, sur le point de partir à la retraite après 37 ans de service. Une tarte, préparée spécialement à leur intention, a été partagée par les voyageurs présents sur le vol papal, à l'issue de la conférence de presse.
Le pape joue la prudence sur le cardinal Pell, mais même pour lui ça doit faire beaucoup, et espère qu’au Venezuela la crise puisse finir avec une médiation et espère que les JMJ pourront permettre aux jeunes de donner des expériences nouvelles à l’Église. Voyons ce qu’en donnera le futur.
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