"Je ne regrette pas d'avoir démissionné de la commission anti-abus du Vatican"
Publié le 25 Février 2018
Cameron Doody nous montre dans son article du dimanche 25 février 2018 pour periodistadigital.com que l'ardente défenseuse des victimes d'abus sexuels commis par le clergé, Marie Collins, qui «ne regrette pas d'avoir démissionné de la Commission», reste sceptique quant à la capacité de la Curie romaine pour faire face au scandale de la pédophilie, un an après qu'elle a quitté la Commission du Vatican pour la protection des mineurs.
Elle dit également : «Je n'ai vu aucune initiative concrète concernant la protection des enfants présentée par la Commission cette année depuis mon départ, indiquant que quelque chose a changé.»
Comme elle le signale, «Que le pape ait ignoré la lettre que j'ai transmise de Juan Carlos Cruz est difficile à comprendre, puisqu'il m'a dit combien il comprend la douleur des victimes.» Pour elle, «peut-être que le conseil qu'il reçoit de l'Église au Chili l'a convaincu que tous ces gens ne sont que des agitateurs ou des «calomniateurs», comme il les a appelés, mais si c'est le cas, c'est une triste situation.»
Elle est confiante, cependant, comme elle le soutient dans cette interview accordée à RD, dans l'envoyé du pape au Chili, Mgr Charles Scicluna, et croit qu’il «va mener une enquête approfondie» sur tout ce qui concerne l'«affaire Barros.» «Cela aurait dû être fait beaucoup plus tôt», a-t-elle dit. Et elle pointe que le pape «peut faire des erreurs, mais cela ne l'exempte pas du devoir de rectifier cette erreur dès qu'il est évident.»
Pour les rencontre du pape avec les victimes, Marie Collins donne son avis : «Nous ne savons pas si toutes ou certaines de ces réunions ont eu lieu avec des victimes d'abus commis par le clergé. Rencontrez-vous des victimes d'abus clérical qui vous défient sur la manière dont l'Église a géré les abus et qui peuvent vous aider à comprendre les changements nécessaires ? Autant que cela aide les victimes, si les réunions sont purement pastorales, elles ne valent pas grand chose dans le contexte global de l'Église et des abus, et si vous ignorez aussi des victimes comme Juan Carlos Cruz du Chili.»
Marie Collins est très prudente mais se montre favorable à l’enquête menée par Mgr Charles Scicluna, même si elle aurait espéré qu’on la fasse avant, son souci est avant tout celui des victimes, pas de protéger l’institution.
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