Jean Paul II soupçonné d’avoir couvert des prêtres pédocriminels quand il était encore cardinal

Publié le 7 Mars 2023

Libération.fr  et l’AFP nous montrent dans leur article du lundi 6 mars 2023 que jusqu’ici, personne n’avait réussi à apporter une réponse claire à cette question lancinante : Jean Paul II, pape polonais décédé en 2005, canonisé en 2014, a-t-il au cours de sa vie protégé des religieux accusés de violences sexuelles sur mineurs ? Avant de devenir souverain pontife le 16 octobre 1978, le cardinal Karol Wojtyla avait connaissance de faits pédocriminels au sein de l’Église polonaise. C’est en tout cas ce que révèle une enquête journalistique diffusée dimanche par la télévision privée polonaise TVN, témoignages à l’appui.

 

Ainsi, alors qu’il était cardinal et évêque de Cracovie, Karol Wojtyla était au courant de cas d’actes de violences sexuelles sur mineurs commis par des prêtres de son diocèse. Pour éviter le scandale, l’homme d’Église transférait les religieux concernés d’une paroisse à l’autre, selon le journaliste auteur de l’enquête Michal Gutowski. Un des prêtres mis en cause aurait notamment été envoyé par le futur pape en Autriche. Dans ce cas précis, Le cardinal Wojtyla a écrit une lettre de recommandation au cardinal de Vienne Franz König, passant sous silence les accusations pesant contre ce prêtre.

 

Michal Gutowski a rencontré pour cette enquête des victimes de prêtres pédocriminels, leurs proches, ainsi que d’anciens employés du diocèse. Il cite aussi des documents de l’ancienne police secrète communiste SB et de rares documents de l’Eglise auxquels il a pu accéder, malgré les efforts du diocèse de Cracovie pour lui en interdire l’accès. Ce n’est pas la première fois que l’Église polonaise fait obstruction à une enquête. Il lui est déjà arrivé de refuser de fournir des documents à la justice ou à une commission publique d’enquête sur les cas de pédocriminalité.

 

Souhaitant garder l’anonymat, un témoin a confirmé avoir personnellement rapporté au cardinal Wojtyla les actes pédocriminels d’un prêtre en 1973. «Wojtyla voulait d’abord s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un bluff. Il a demandé de ne le rapporter nulle part, il a dit qu’il s’en occuperait», a déclaré cet homme ajoutant que le cardinal lui avait explicitement demandé si l’affaire pouvait rester étouffée.

 

«Ce que vous avez découvert est révolutionnaire car cela montre ce que beaucoup de gens soupçonnaient depuis des années, que Jean Paul II savait que ce problème existait avant même qu’il ne devienne pape», a déclaré dans le reportage Thomas Doyle, ancien prêtre catholique américain, spécialiste du droit canonique et auteur d’un des premiers rapports sur les abus du clergé catholique aux États-Unis. «Il devait savoir mais il n’y avait pas de preuves. Et là, on a une preuve», a-t-il relevé. Un livre comportant de semblables accusations contre Karol Wojtyla doit paraître mercredi en Pologne. Résultat d’une enquête du journaliste néerlandais Ekke Overbeek, il est intitulé Maxima Culpa : Jean Paul II savait.

 

katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/43939-vorwuerfe-gegen-johannes-paul-ii-institut-prueft-alte-missbrauchsfaelle) nous montre aussi que le porte-parole diocésain viennois Michael Prüller a confirmé à l'agence de presse Kathpress qu'il n'y avait eu aucune information de Cracovie sur les abus dont aurait été victime l'ecclésiastique en question. "Nous avons enquêté là-dessus lorsque nous avons reçu une demande de renseignements de la Pologne au début du mois de janvier de cette année. Dans nos dossiers, il n'y a aucune preuve de crimes possibles pendant le séjour en Autriche." Selon Prüller, la Commission indépendante pour la protection des victimes n'a pas non plus connaissance d'allégations à son encontre. Une équipe de télévision polonaise qui s'est récemment rendue dans l'archidiocèse de Vienne pour faire des recherches n'avait apparemment rien entendu de négatif sur l'homme de la part de la population.

 

Dans un sondage réalisé fin décembre, près des deux tiers des Polonais se sont prononcés en faveur d'une enquête sur la manière dont Jean-Paul II a traité les cas d'abus. Wojtyla a été archevêque de Cracovie dans le sud de la Pologne de 1964 jusqu'à son élection comme pape en 1978. Il y était auparavant évêque auxiliaire depuis 1958. L'ancien avocat ("postulateur") dans le procès de canonisation de Jean-Paul II et actuel évêque de Gliwice (Gleiwitz), Slawomir Oder, a récemment de nouveau qualifié d'absurde d'accuser Jean-Paul II d'avoir balayé la maltraitance des enfants sous le tapis. «À l'époque, personne dans l'Église ne condamnait les crimes sexuels plus clairement que le pape polonais», a-t-il déclaré à l'agence de presse catholique polonaise KAI.

 

Slawomir Oder aurait mieux fait de se taire, on ne peut pas excuser l’inexcusable, le pape Jean-Paul II comme toute la hiérarchie a préféré protéger les prêtres abuseurs que leurs victimes. Un acte qui fera à jamais tache dans l’Église et qui disqualifie ces hommes d’être des références pour le Peuple de Dieu.

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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