Le cardinal André Vingt-Trois poursuit sa fronde contre le mariage gay
Publié le 4 Novembre 2012
Lors de la célébration de la messe ce dimanche 04 novembre à Lourdes, le président des évêques de France a défendu dans son homélie le droit des enfants "à se construire en référence" à un père et une mère. Le projet de loi sur le mariage gay sera présenté en conseil des ministres cette semaine.
Le cardinal André Vingt-Trois persiste et signe. Après avoir fustigé le mariage gay samedi 03 novembre lors de la conférence des évêques de France, il a défendu ce dimanche à Lourdes le droit des enfants à "se construire en référence" à un père et une mère. On en retourne aux années 1950 et 1970, à l'époque où l'Église véhiculait sn discours contre les homosexuels par les curés en chaire ou plus sournoisement dans le confessionnal. Le clergé influença les attitudes envers cette minorité au sein des familles, dans les milieux de travail et dans les médias. Le discours actuel ne montre que le reflet des tabous de notre époque mais ne décrit pas la réalité homosexuelle. Á travers cela règne une telle ignorance sur ce qu'est l'homosexualité. Cette ignorance amènera forcément plusieurs hétérosexuels à être gênés ou même agressifs face à l'homosexualité.
"Quand nous défendons le droit des enfants à se construire en référence à celui et à celle qui leur ont donné la vie, nous ne défendons pas une position particulière. Nous reconnaissons ce qu'expriment les pratiques et les sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps et ce que confirment bien des spécialistes modernes", a expliqué le président de la Conférence des évêques de France. Mais à travers cela, ce sont des images trompeuses qui sont ici véhiculées sur l'homosexualité. Une plus grande tolérance est nécessaire envers les homosexuels, et il faut également briser certains préjugés sur les homosexuels, le mariage entre personnes de même sexes pourra montrer qu'ils sont un couple comme les autres. De plus, des familles homoparentales élèvent des enfants, sans ce que cela les traumatisent. La société a un grand besoin d'être éduquée aux réalités que vivent les gais et les lesbiennes afin de ne plus voir l'homosexuel comme un malade ou un pédophile, ce que ne s'est pas gênée de faire pendant longtemps l'Église, même actuellement. L'éducation doit se faire autant dans la famille qu'à l'école.
"Quand nous rejetons l'idée que quelqu'un soit habilité légalement à disposer de la vie de son semblable, quels que soit son âge et son état de santé, nous ne défendons pas une position particulière. Nous rappelons simplement que la vie en société suppose que l'interdit du meurtre soit un des fondements de la confiance mutuelle", a-t-il poursuivi. Ici, Mgr Vingt-Trois fait preuve de mauvaise foi, car le président de la République a parlé du droit à mourir dans la dignité et non d'euthanasie. Lors de sa campagne, il s’était montré prudent, prêchant pour un encadrement plus que pour une légalisation. Il a également souligné l’importante des soins palliatifs, sa volonté de développer le nombre d’unités, de multiplier les offres dans ce secteur et d’investir dans la recherche et dans la formation des aidants.
Se défendant contre un "conformisme social", le cardinal s'est demandé "comment vivre en société sans reconnaître qu'il y a certaines règles de comportement qui dépassent les désirs individuels et qui s'imposent à tous". Mais en s'opposant au gouvernement, l'Église fait preuve de conformisme social, puisqu'elle ne désire aucun changement.
Mgr Vingt-Trois a prononcé son homélie lors d'une assemblée des évêques de France réunis à Lourdes à quelques jours d'un Conseil des ministres où sera présenté un avant-projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Il y a peu de chance qu'il ait pu convaincre les ministres.
L'Église prend un tournant assez radical, mais je préfère la réponse d'Erwann Binet, rapporteur PS du projet de loi sur le mariage homosexuel, qui souhaite "que les chrétiens, comme tous les Français, ne cherchent pas à imposer leur vision de la famille à la société". "Qu'ils ouvrent les yeux sur les familles d'aujourd'hui qui font cette société, des familles monoparentales, homoparentales, recomposées (...) Je pense donc essentiel que les parlementaires que nous sommes s'assurent que toutes ces formes de familles puissent avoir les mêmes droits", souligne-t-il. De plus, David Assouline, porte-parole du Parti socialiste, a jugé que l'Église "n'est pas vraiment dans son rôle quand Mgr Vingt-Trois appelle à s'opposer à la volonté du législateur, d'autant qu'il s'agit du mariage civil dans la République laïque". Ce qui est tout à fait vrai.
Merci !