Les fidèles ne savent pas répondre à un questionnaire ?
Publié le 2 Décembre 2013
En regardant le blog cathoreve de Philippe Clanché, j'ai pu faire une découverte sur le manque de sérieux de la Conférence des évêques en France au niveau de la participation des fidèles pour la consultation du synode sur la famille en 2014. Il est bon de voir la mauvaise foi de la hiérarchie à ce niveau là.
Comme le dit la-Croix.com du mardi 5 novembre 2013 : Présent à Lourdes avec l’ensemble des évêques français à l’occasion de leur assemblée plénière, Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, a justement l’intention de «procéder à une large diffusion» de ce texte, auprès des paroisses. «Notre devoir est de le rendre accessible à tous», martèle-t-il, en insistant sur la nécessité pédagogique de «choisir quatre à cinq points de réflexion» parmi les 39 sous-questions. En gros, on va limiter le nombre de questions, car les fidèles sont incapables de comprendre le sens que l'Église donne à la famille. Ils vont apprécier.
L’ampleur du questionnaire inquiète certains évêques qui jugent indispensable un travail préalable avant la diffusion auprès d’un large auditoire. «J’ai demandé au responsable de la pastorale familiale du diocèse d’élaborer un document de synthèse à l’intention des laïcs qui n’ont pas forcément la formation nécessaire pour se saisir de ce texte», explique Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne. D’ores et déjà, il a envoyé le questionnaire à tous les doyens du diocèse en leur demandant que chaque équipe pastorale se réunisse à ce sujet. Nous avons pu lire les questions et je ne vois pas les difficultés pour y répondre. D'ailleurs beaucoup de ces questions pourraient montrer que les fidèles n'ont pas la même conception que l'Église du mariage et qu'elles ne partagent aucun des encycliques ni la loi naturelle à propos de la famille. Une bonne façon de chapeauté un questionnaire avant de l'envoyer au synode.
La méthode romaine satisfait les évêques français, à l’image de Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, qui y voit «à travers les questions posées, la volonté d’une consultation large sur les réalités familiales et les difficultés rencontrées». Une réponse claire qui montre que le souci de cet évêque d'entendre les réalités actuelles des fidèles à propos de la famille, pourtant on va leur montrer qu'on ne veut pas les entendre. Certaines questions sont sensibles mais il est grand temps de les poser.
Mgr Pierre D’Ornellas, archevêque de Rennes, se réjouit, lui aussi, que «le texte circule». «Je l’ai envoyé à tous mes curés et responsables de services diocésains en leur demandant de trouver des chrétiens pour travailler l’une ou l’autre question. Une consultation n’est efficace que lorsqu’on a préparé en amont sa réalisation. Or il est difficile de créer des espaces d’écoute mutuelle, qui empêchent les dialogues de sourds.» Cet évêque nous montre le grand problème de l'Église en France, la peur du débat. Préparer la réalisation d'une consultation signifie en gros ne pas vouloir entendre les fidèles.
À ce sujet, Mgr Giraud apprécie que la démarche préparatoire au Synode sur la famille favorise «une réelle approche du dialogue démocratique dans l’Église» tout en appelant les catholiques français à ne pas «trop attendre» de cette consultation à laquelle vont prendre part 3500 diocèses dans le monde. Une réelle approche démocratique dont il ne faut rien attendre, ce n'est pas une approche démocratique.
La Conférence des évêques de France réfléchit actuellement aux modalités d’une synthèse nationale, voulue par Mgr Georges Pontier, son président pour l’aider à participer pleinement au Synode. Une synthèse nationale signifie rendre le questionnaire moins sensible surtout pour un mouvement qui l'a bien soutenu la Manif pour tous contre le mariage gay et les études de genre. Un peu d'honnêteté serait préférable.
Il est déjà trop tard, les fidèles ont goûté à la démocratie participative voulue par le pape François et les évêques devront bon gré mal gré s'y faire s'ils ne veulent pas chasser les derniers paroissiens qu'il leur reste.
Merci !