Pédophilie : la congrégation des Légionnaires du Christ se réunit à Rome

Publié le 8 Janvier 2014

Libération.fr dans son article du mercredi 8 janvier 2013 nous montre que les Légionnaires du Christ, puissante congrégation éclaboussée par les crimes pédophiles de son fondateur, se réunit à partir de ce mercredi à Rome pour entamer une refonte qui permette de rompre avec les terribles dérives du passé.

Pendant plusieurs semaines, 61 responsables de la Légion et de son mouvement laïc, Regnum Christi, venus principalement des Amériques, vont plancher pour relancer cette congrégation conservatrice, présentée par Jean Paul II comme parangon de vertu pour sa capacité à recruter des prêtres et son obéissance. Un tiers des délégués proviennent du Mexique, pays du père Marcial Maciel, sulfureux fondateur de ce mouvement présent dans 22 pays, regroupé en 109 maisons, fort de 953 prêtres, 932 religieux et novices, 945 séminaristes et quelque 70.000 laïcs. Le Vatican est accusé par d’anciennes victimes de ne pas avoir réagi aux accusations récurrentes contre Maciel, mort en 2008 à l’âge de 88 ans, semblant longtemps vouloir le protéger.

Le couvercle avait sauté sous Benoît XVI. Après avoir mis à la retraite d’office et dénoncé en 2006 «le faux prophète» Maciel, il avait demandé en 2010 au cardinal italien Velasio De Paolis de piloter une profonde réforme. Les actes pédophiles, la corruption et les enfants naturels du père Maciel avait profondément ébranlé la Légion, mettant en lumière d’autres aspects sombres: affairisme, culte de la personnalité, secret, méthodes peu évangéliques de recrutement dans les milieux pauvres.

Le vicaire général par intérim nommé en 2012, l’Allemand Sylvester Heereman, a chiffré à 35 les prêtres de la Légion ayant été accusés d’avoir abusé de mineurs. Selon lui, 14 ont été acquittés en raison d'«accusations infondées» ou parce que leur comportement a été reconnu «imprudent» mais non criminel. Neuf ont été reconnus coupables et dix sont encore sous enquête. Mais pour les associations anti-pédophilie, une partie de la réalité est encore cachée, et la mentalité n’a pas changé. Selon elles, en trois ans de mise sous tutelle, le changement en profondeur n’a pas eu lieu, parce qu’une partie des dirigeants de l’ère Maciel - complices des abus ou non - sont restés.

«Une large variété de sensibilités» coexiste, a reconnu Heereman dans une interview à la revue National Catholic Register. S’il enregistre des démissions, le mouvement continue d’ailleurs de recruter, notamment au Mexique. En 2013, quelque 30 prêtres ont été ordonnés, contre une centaine de religieux en formation qui ont quitté la Légion, selon des statistiques internes.

Face à ceux qui aimeraient que le mouvement soit carrément dissous ou refondé sous un autre nom, beaucoup - conformément à la ligne du Vatican - souhaitent qu’il continue mais accélère son processus de transparence et définisse de nouvelles méthodes. Mais il y a aussi des nostalgiques de l’ère Maciel : «parfois nous recevons des messages de Légionnaires qui veulent revenir au passé et sont très blessés que le rôle du fondateur soit relativisé», a confié le père Heereman.

Les séismes secondaires se poursuivent. Encore en 2013, William Izquierdo, un ancien frère américain a été accusé d’avoir abusé d’un novice. Le père brésilien Deomar De Guedes, conseiller général, possible candidat à la direction de la Congrégation, s’est retiré spectaculairement, constatant qu'«il n’y a pas d’espoir de changement», alors que 70% des responsables en poste avant le scandale sont encore là.

En décembre, le pape François a annoncé la nomination d’une commission d’experts pour la protection de l’enfant dans l’Eglise. En juin, il avait indiqué que le «chapitre» - nom donné à la réunion qui s’ouvre mercredi- aurait «pour principales missions l’élection d’un nouveau gouvernement et l’approbation des nouvelles constitutions», «étapes incontournables pour le chemin d’un authentique et profond renouveau». Il avait aussi adressé «une parole d’encouragement» aux Légionnaires.

Le pape argentin a par ailleurs nommé en septembre un évêque espagnol des Légionnaires, Mgr Fernando Vergez Alzaga, au poste clé du secrétariat général du gouvernorat du Vatican. Comme l'avait dit le pape François, il l'avait nommé évêque pour qu'il puisse coordonner la pastorale des employés de la cité-État, qui comprennent également ceux qui travaillent au bureau de poste du Vatican et dans les Musées du Vatican.

Espérons que le pape François ne fasse pas que ce léger toilettage, car nous voyons que la Légion du Christ ne change pas vraiment. La réforme va être longue.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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