Les attaques ne justifient que ceux qui ont des préjugés à votre encontre

Publié le 11 Février 2014

Les attaques sont un moyen de ne pas voir la réalité en face, comme nous avons pu le voir dans ce blog, pourtant l'Église n'a pas besoin de répéter ou de reformuler les doctrines ou les dogmes existants, mais plutôt de chercher à enseigner le message du Christ à la lumière de l'évolution constante du monde contemporain, elle doit pour cela utiliser les remèdes de la miséricorde plutôt que les armes de la sévérité. Donc nous allons répondre à ces attaques qui veulent nous donner des intentions que nous n'avons pas :

1) Vous n'aimez pas l'Eglise ou vous êtes en colère contre elle ?

C'est une vieille attaque. Sur ce blog, on nous la donne souvent. Comme tous les catholiques, nous avons des responsabilités au sein de notre paroisse et nous acceptons naturellement de lui rendre des services. Nous aimons l'Église et pourtant il faut écouter les craintes des fidèles, le problème c'est que beaucoup on cru que l'élection du pape François allait tout régler. Tout n'est pas réglé. Dans une famille quand on aime, on ne doit pas laisser ses proches continuer à se réfugier dans le passé alors qu'ils peuvent aller de l'avant. Il faut même être dur. Ce que nous voulons c'est que l'Église aille de l'avant pas qu'elle s'enferme dans l'illusion à l'image de Mgr Ouellet :"nous serons moins nombreux mais nous serons plus lumineux". Nous attendons de voir la lumière, car les manifestations dites pour tous renvoient plutôt un message obscurantiste bien éloignée de ce que Jésus a dit à un scribe dans Marc 12, 29-31 sur les plus importants commandements : "Le premier, c'est : Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là." Un texte montrant que la luminosité se fait dans la diversité, car Jésus y fait un des rares compliment à un de ses adversaires, un scribe, probablement pharisien. Ce qui montre qu'à l'époque les débats étaient fraternels du fait d'une tradition juive qui acceptait les remises en question. Peut-être que l'Église devrait s'en inspirer à l'heure actuelle.

2) Vous êtes contre la doctrine ?

Là c'est une image d'Épinal. Progressiste, c'est forcément être contre la doctrine. La doctrine est un ensemble de principes et d'opinions liés à un mouvement religieux. L'histoire a montré que la doctrine évolue et qu'elle n'a pas toujours eu le même sens. C'est comme dire que Jésus, Paul, les épîtres pseudo-pauliniens, celui de Jacques, les apologistes, les Pères de l'Eglise d'Occident et d'Orient, les docteurs de l'Église et les théologiens et exégètes depuis le XVIIIe siècle auraient tous pensé la même chose, ce qui serait anachronique. Donc l'enfermer est dangereux. Souvenons nous que des théologiens comme Congar ou de Lubac furent jugés contraire à la doctrine; pourtant l'Église a avancé grâce à eux pour donner le concile Vatican II. Enfermer la doctrine en oubliant que la Tradition sur laquelle elle repose a toujours été en évolution depuis les épîtres de Paul est un non sens qui malheureusement a pris corps depuis le Syllabus de 1864 du pape Pie IX contre le modernisme. D'ailleurs Paul le dit très bien lui-même dans 2 Corinthiens 3, 6 : "la Lettre tue, mais l'Esprit donne la vie." Ce qui signifie qu'une pratique trop sévère de la loi écrite quitte à même la charger encore avec la loi orale empêche de la vivre pleinement en Esprit en faisant une contrainte. L'Église ne fait-elle pas la même chose à l'heure actuelle en rajoutant toujours plus de contrainte au lieu de se référer aux enseignements de Jésus voire même de Paul qui mettent en avant la charité envers le frère avant la Loi et s'élevaient contre le fait déjà à l'époque d'une certaine volonté à vouloir isoler la religion juive en une religion communautariste avec la volonté de certains pharisiens de vouloir de faire du peuple hébreu, un peuple de prêtres.

3) Comment pouvez vous être comme la Manif pour tous ?

C'est normal, puisque nous retenons cette parole que dit le pape Jean XXIII à propos des prophètes de malheur : "Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés; ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d'autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l'Église. Il nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l'Église, même les événements contraires." Les catholiques ne doivent pas se réunir pour condamner, mais pour présenter un autre visage de l'Église. Il y a de bien meilleur combat que d'être contre le mariage pour tous, contre l'IVG ou de lancer des rumeurs sur les programmes familiaux d'un gouvernement. L'Église doit être au service du monde et des pauvres. On ne peut pas servir le monde quand on veut imposer sa vision et de façon sèche.

4) Vous vous trompez sur les communautés nouvelles et les mouvements ecclésiaux ?

Nous aimerions bien, mais l'expérience nous a montré que ces mouvements n'apporteront pas le renouveau souhaité. Pourtant, nous avons des amis en leur sein. Devons nous être plus naïf que Paul quand il disait : "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien" (Corinthiens 13, 1-2). Si Paul se méfait de telles pratiques, pourquoi devrions nous être aveugles. Comme le disait ce dernier : "Que celui qui reçoit l'enseignement de la Parole fasse une part dans tous ses biens en faveur de celui qui l'instruit. Ne vous faites pas d'illusions : Dieu ne se laisse pas narguer; car ce que l'homme sème, il le récoltera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera ce que produit la chair : la corruption. Celui qui sème pour l'Esprit récoltera ce que produit l'Esprit : la vie éternelle. Faisons le bien sans défaillance ; car, au temps voulu, nous récolterons si nous ne nous relâchons pas. Donc, tant que nous disposons de temps, travaillons pour le bien de tous, surtout celui de nos proches dans la foi (Galates 6, 6-10)." Si nous devons travailler pour le bien de tous, il faut donc ne pas interdire à d'autres des droits. Le problème avec les communautés nouvelles et les mouvements ecclésiaux, c'est qu'on nous parle d'Esprit, mais comment faire si on l'attache à la corde de la doctrine qui au lieu d'être souple est ici dure pour éviter de voir les changements du monde, oubliant ironiquement ce qu'à dit Paul sur la Torah écrite en particulier dans 2 Corinthiens 3, 6, alors qu'ils se réclament de l'Esprit oubliant ce qu'il est vraiment, l'instrument de la Parole de Dieu, de fait comme le montre le baptême de Jésus et le récit de la Pentecôte, c'est lui qui décide Jésus et ses disciples à enseigner le message d'un Dieu qui invite l'homme à le suivre et non à le convertir comme dans le sens moderne , mais plutôt comme on l'entendait dans le sens ancien, à leur faire changer de cœur pour accueillir un Dieu d'amour et non un Dieu de contrainte symbolisé à l'époque par la Loi juive et actuellement par le dogme qui éloigne tous ceux qui ne se retrouvent pas dans ce message à l'époque les pécheurs et le peuple de la terre, aujourd'hui les pauvres et les ouvriers. De plus dans ces communautés, on rencontre également le culte du chef. L'Opus Dei avec Josémaria Escriva de Balaguer et la communauté Saint-Jean avec Marie-Dominique Philippe en sont les plus beaux exemples. Pourtant Jésus n'a-t-il pas dit dans Matthieu 23, 8-10 : «Pour vous, ne vous faites pas appeler «Maître», car vous n'avez qu'un seul Maître et vous êtes tous frères.» «N'appelez personne sur la terre votre «Père», car vous n'en avez qu'un seul, le Père céleste.» «Ne vous faites pas non plus appeler «Docteurs», car vous n'avez qu'un seul Docteur, le Christ.»

5) Nous ne sommes pas républicains ?

Être républicain, c'est soutenir la liberté, l'égalité et la fraternité. Donc limiter les droits pour d'autres personnes, ce n'est pas l'égalité et cela contredit la fraternité. On ne peut pas avoir la liberté sans l'égalité et la fraternité. Nous sommes nés d'immigrants portugais fuyant la dictature salazariste et c'est eux qui nous ont fait aimer la République française, car elle avait tout ce qu'ils n'avaient pas : liberté de s'informer, de débattre, de s'exprimer et de voter. Ces droits élémentaires, ils auraient pu l'attendre de l'Église dans leur pays et bien non, car elle a soutenu ce régime qui bradait les libertés de sa population. Heureusement que maintenant, c'est le contraire. Donc, il est normal que nous nous élevions pour que d'autres aient des droits qu'ils n'ont pas et que nous sommes contre le fait de revenir sur d'autres droits. C'est pour cela que nous ne comprenons pas un mouvement comme la Manif pour tous qui en plus a du mal à comprendre en particulier au niveau du mariage pour tous qu'elle n'a pas son mot à dire, car depuis la loi de 1905, l'Église et l'État sont séparés, de ce fait la première n'a pas son mot à dire au niveau de la législation civile, ce qui est le cas au niveau du mariage et de l'adoption pour les personnes de même sexe.

6) Nous ne débattons pas ?

C'est bizarre, car nous ne faisons que ça. D'ailleurs nos commentaires en sont une preuve. Nous répondons toujours, même si les réponses ne font pas toujours plaisir. Le problème, c'est que nous voulions faire de ce blog un lieu de débat intelligent, malheureusement nous n'avons pas toujours eu des interlocuteurs prêts à cela. Notre blog existe pour débattre pas pour se faire insulter ou nous faire dire ce que n'avons pas dit. Nous aimons arriver à un consensus, mais comment y arriver quand beaucoup de traditionalistes et de conservateurs viennent constamment vous harceler pour changer ce que vous écrivez. Ont-ils peur que des catholiques puissent voir que dans l'Église la miséricorde existe encore ? Ce blog montre que finalement l'Église doit débattre comme le fait le judaïsme qui en est arrivé à admettre des femmes rabbins car rien ne s'y opposait dans la Tradition. Un débat qui fut demandé sur le mariage pour tous par des groupes ouverts comme David & Jonathan, l'Action Catholique Ouvrière, le Réseau du Parvis, l'association "Femmes et hommes, égalité, droits et libertés dans les Eglises et la société" (FHEDLES), le Carrefour des chrétiens inclusifs, et les protestants d'Évangile et Liberté et du Mouvement du christianisme social. D'ailleurs nous avons tenté de lancer le débat, lors d'une assemblée paroissiale, ce que nous avons regretté c'est que notre prêtre bien que progressiste n'ai pas osé lancé le débat sur l'adoption des enfants par des homosexuels et des lesbiennes bien que le pape François lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires n'y était pas opposé. Ce qui nous inquiète, c'est que lors de cette assemblée, nous avons pu remarquer ce qui est pire que les proposition que nous y avons faite s n'ont soient pas été retenues voire même modifiées, car nous ne nous souvenons pas que les communautés nouvelles aient quelque chose à voir avec les communautés ecclésiales de base d'ailleurs sans ces dernières, le Honduras serait tombé entre les mains des chrétiens évangéliques, ces fous de Dieu desquels ils veulent qu'on se rapproche. Sans oublier notre proposition d'un meilleur accueil des homosexuels au sein de l'Église fut tout simplement effacé. Nous avions également voulu un groupe de réflexion de la Bible, afin de permettre à ceux qui sont éloignés de la religion de découvrir Jésus, proposition transformée en groupe de lecture de la Bible, où ne vont que les convaincus, la plupart du temps des membres des communautés nouvelles. Si dès les paroisses, on freine des initiatives qui pourraient apporter un certain renouveau, il n'est pas étonnant que le message qu'elle porte ne soit écouté par personne sauf les convaincus. Le Christ ne cherchait pas convaincre les convaincus mais à ce que Dieu accueille tout le monde même ceux qui n'étaient pas Juifs dans le Royaume de Dieu qui allait arriver.

Nous savons bien que malgré ces réponses, certaines personnes diront encore que nous ne sommes pas catholiques, mais catholique veut dire aussi "universel". Après tout l'unité se fait dans la diversité. Devons-nous rappeler que l'Église primitive était fortement divisée à ses débuts. En effet, l'histoire a depuis montré que différents groupes existaient, celui autour de la base primitive autour des disciples et des frères de Jésus, celui autour du groupe des Hellénistes, celui autour de Paul, celui des cercles johanniques d'Éphèse, celui d'Apollos et peut-être celui autour de Thomas, si l'Évangile qui porte son nom constitué d'abord sans apport gnostique, peut-être un groupe samaritain autour de Simon le Mage qui n'a rien à voir avec le gnostique Simon de Gitton. Dans les faits, c'est l'auteur de l'Acte des apôtres entre 80 et 90 qui a construit une unité qui n'a jamais existé essayant de démontrer que ce qu'avait dit Paul dans le premier épître au Corinthiens que les chrétiens devaient être unis derrière le Christ malgré leur division et donc l'auteur la crée par le biais de l'épisode de la conversion de Corneille et du concile de Jérusalem de 48, mais il ne parvient pas à cacher les division qui ont lieu au sein de la communauté primitive. Il suffit de lire le dernier voyage de Paul à Jérusalem trop révélateur du sujet et de ce fait même démontre ce qu'aurait voulu l'auteur à son époque, une vraie unité au sein de la communauté chrétienne trop divisée pour cela.

Comme nous le disons dans notre blog, nous voulons une Église qui serve mais ne condamne pas. Un travail encore long, car les derniers événements ont démontré que la miséricorde n'est pas encore entrée dans les mœurs. L'Église devrait être comme la Soul Music et parler à l'âme, comment faire si on met des freins à celle-ci.

tai_gong_wang et freyr1978

Les attaques ne justifient que ceux qui ont des préjugés à votre encontre

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Pensées de paroissiens-progressistes

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R
bravo ! continuez comme ça, moi j'aime vous lire :-)
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P
Rosalie,<br /> <br /> Nous avons utilisé notre droit de réponses, car nous avons vu que l'Eglise galvaude les propositions qui lui sont faites et la consultation pour le synode pour la famille augmente nos inquiétudes. Je suis heureux que notre blog te plaise.<br /> <br /> Merci !