L'évêque de Reims, engagé contre la pédophilie, élu président de la Conférence des évêques

Publié le 4 Avril 2019

Ouest-France.fr nous montre qu’Eric de Moulins-Beaufort, l’évêque de Reims a été élu ce jeudi 4 avril, président de la Conférence des évêques de France. Le religieux est connu pour son engagement contre les agressions sexuelles et la pédophilie au sein de l’Église.

Arrivé à Reims à l’automne dernier, après avoir été dix ans évêque auxiliaire et vicaire général de l’archidiocèse de Paris, Eric de Moulins-Beaufort, 57 ans, succède à Mgr Georges Pontier, 75 ans, qui était à la tête de la CEF depuis 2013. L’élection a eu lieu à Lourdes, où 118 évêques de France sont réunis à huis clos pour leur session de printemps jusqu’à vendredi. Le président de la CEF n’est pas le chef de l’Église catholique en France, chaque évêque étant maître dans son diocèse sous l’autorité du pape. Mais il incarne la première confession de France auprès des autorités et de la population et prépare avec le conseil permanent de la CEF les décisions prises collégialement par les évêques.

 

Né en 1962 à Landau (Allemagne), Eric de Moulins-Beaufort est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris; il a suivi le séminaire français de Rome (1990-1992), a été ordonné diacre en 1990 puis prêtre l’année suivante. Directeur au séminaire de Paris, enseignant (notamment à la Faculté de théologie Notre-Dame), il est, de 2000 à 2005, curé de la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, avant de devenir, en 2005 et pour trois ans, secrétaire particulier de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris. L'archevêque de Reims confiait à nos confrères à La Croix en août 2018 "avoir beaucoup appris auprès de Mgr Vingt-Trois, et d’abord à ne pas se soucier de l’image que l’on peut produire" (https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/ce-qu-il-faut-savoir-eric-moulins-beaufort-nouveau-president-conference-eveques-france-1649774.html).

 

À Paris, Eric de Moulins Beaufort a notamment été à l’initiative de la création, en 2016, d’une commission pour prévenir les agressions sexuelles, puis a coordonné la lutte contre la pédophilie au sein du diocèse. Il a mené des auditions de personnes accusant d’abus sexuels le prêtre et «psychanalyste» Tony Anatrella. C’est dans ses fonctions d’évêque auxiliaire qu’il a «reçu en pleine figure» la question des violences sexuelles dans l’Église, à laquelle il a été directement confronté. «Découvrir que des prêtres que nous connaissons, que nous estimons, sont abîmés intérieurement au point de faire du mal… Depuis 2016, ça a été extrêmement douloureux à vivre», avait-il déclaré à la chaîne KTO, lors de sa nomination comme archevêque de Reims, en août 2018. «Rien ne m’avait laissé même pressentir que j’aurai à constater tant de faits graves et inadmissibles commis par des prêtres à l’encontre de ceux et de celles qui leur étaient confiés ; rien ne me permettait d’imaginer que les autorités de l’Église pouvaient s’être montrées si peu attentives, si peu responsables, si peu soucieuses de tout tirer au clair face à de tels faits», a-t-il écrit aux catholiques de son diocèse de Reims, en février (https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/04/eric-de-moulins-beaufort-sera-le-prochain-president-de-la-conference-episcopale_5445731_3224.html).

 

C’est en se chargeant des dossiers parisiens qu’il plonge dans les histoires particulières, rencontrant victimes et prêtres accusés. Cela lui permet de constater que les archives diocésaines sont souvent « très parcellaires ». «J’aspire à ce qu’un jour nous puissions faire un vrai rapport complet, en se faisant aider pour cela par des personnes extérieures, pour (…) avoir une sorte d’étude épidémiologique», indiquait-il au Monde en septembre 2018. Quelques jours avant cette assemblée des évêques, des victimes d’abus, reçues il y a six mois par les évêques, se sont indignées que rien n’ait bougé depuis le mois de novembre (https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/04/eric-de-moulins-beaufort-sera-le-prochain-president-de-la-conference-episcopale_5445731_3224.html).

 

Son élection survient dans un contexte de désarroi des catholiques lié aux affaires de pédophilie dans l’Église. Ces dernières semaines, des fidèles ont exprimé doute et incompréhension après l’accumulation de révélations d’affaires de pédocriminalité à travers le monde mais aussi après le refus par le pape François d’accepter la démission du cardinal Philippe Barbarin, condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation des abus sexuels d’un prêtre.

 

Il a mis aussi en avant le dialogue interreligieux, en allant inaugurer le 14 mars 2018 la mosquée de Reims, ce qui lui a valu certaines critiques. Et un soutien affirmé de la communauté musulmane. Lors de cette inauguration, il avait adressé un message de rassemblement. Face aux critiques sur sa présence dans cette mosquée à Reims, Eric de Moulins-Beaufort a répondu sans détour dans un post : "J’aimerais que les hommes catholiques inquiets de la présence de l’Islam dans notre pays soient aussi assidus à la messe ou à l’adoration eucharistique que les hommes que j’ai vus à la mosquée un jeudi soir à l’heure de la prière" (https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/ce-qu-il-faut-savoir-eric-moulins-beaufort-nouveau-president-conference-eveques-france-1649774.html).

 

Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort-Montbéliard, avant cela, il a été vicaire général d’Angers et curé d’une paroisse du Maine-et-Loire, il était auparavant président du Conseil pour les associations et mouvements de fidèles (https://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2019/04/04/mgr-blanchet-eveque-de-belfort-montbeliard-elu-vice-president-de-la-conference-des-eveques-de-france), et Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens, avant cela il était prêtre puis vicaire général du diocèse de Versailles et titulaire d'une licence canonique de théologie morale, et aussi le conseiller ecclésiastique de la Confédération nationale des associations familiales catholiques, ont été élus vice-présidents de la CEF.

 

Et comme le montre Libération.fr (https://www.liberation.fr/france/2019/04/04/eric-de-moulins-beaufort-signe-de-renouvellement-dans-l-eglise-catholique_1719331), sous le coup des scandales sexuels à répétition, les évêques viennent de renouveler leurs instances dirigeantes, avec une volonté marquée de changement, pressés de tourner la page des scandales d’abus sexuels et de l’affaire Barbarin.

La jeunesse et la lutte contez la pédophilie cléricale sont mises en avant, ensuite il faudra voir si dans les faits tout se passe comme le souhaite les victimes de prêtres pédophiles et les évêques qui semblent souhaiter un changement.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église, #Actualités

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G
Champagne pour tous !!
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P
gaëtan ribault,<br /> <br /> Ils ont déjà fêté son élection, allez savoir pour le champagne.<br /> <br /> Merci !