Le pape dit que les mouvements populaires sont un "antidote" au populisme

Publié le 20 Août 2019

Elise Harris nous montre dans cruxnow.com ce mardi 20 août 2019 que dans un nouvel ouvrage consacré aux «mouvements populaires» en Amérique du Sud, des organisations non gouvernementales, qui représentent des commerçants «humbles» tels que les vendeurs de rue, les pêcheurs, les agriculteurs et les «cartonneurs», c'est-à-dire les personnes qui trient les ordures à la recherche de produits recyclables, le pape François a déclaré que ces groupes constituaient une alternative à la vague de populisme qui se propageait dans une grande partie de la société mondiale.

 

Critique vocale de la politique populiste, le pape François a déclaré que "l'antidote au populisme et à la politique spectacle est le rôle principal des citoyens organisés, en particulier de ceux qui créent - comme c'est le cas de tant d'expériences présentes dans les mouvements - dans leur vie quotidienne, des fragments d’autres mondes possibles qui luttent pour survivre dans les ténèbres de l’exclusion." Plutôt qu'un stratagème politique, les mouvements populaires ont pour objectif de construire les principes de solidarité et de bien commun, a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils démontraient la «force du nous» et servaient de remède à la «culture du soi» qui est là seulement pour satisfaire ses propres intérêts.

 

Les mouvements populaires, a déclaré le pape, contredisent la "culture du jetable" moderne en défendant des personnes de tous âges et en œuvrant à la création d'une "économie artisanale et populaire" fondée sur la solidarité. Il a fait valoir que leur plaidoyer politique peut aider à «vaincre la politique des faux prophètes», qui exploitent la peur et le désespoir. Le pape François a conclu en affirmant que tout ce qu'il a dit aux mouvements populaires «est en parfaite harmonie avec la doctrine sociale de l'Église et avec le magistère de mes prédécesseurs», et a exprimé l'espoir que le livre continuerait à renforcer le travail des mouvements populaires. Les rêves et les luttes de ceux qui appartiennent aux mouvements, a-t-il déclaré, soulignent "l'urgence d'un nouvel humanisme" et la nécessité de "mettre fin à l'analphabétisme et à l'éclipse progressive de la culture et à la notion de bien commun".

 

Les mots du pape François sont venus un avant pour un nouveau livre publié par la maison d'édition du Vatican L’irruption des mouvements populaires : "Rerum Novarum" de notre temps. Disponible en espagnol, le nouveau livre porte sur deux thèmes centraux : les paroles du pape François et les mouvements populaires dans différents pays et continents. Il contient des articles provenant d'érudits, d'experts, de journalistes et d'ecclésiastiques, dont le cardinal Peter Turkson, chef du dicastère pour le développement humain intégral au Vatican, et le père jésuite Michael Czerny, l'un des deux sous-secrétaires de la section Migrants et réfugiés du dicastère. D'autres articles ont été écrits par Juan Grabois, fondateur de la Rencontre mondiale des mouvements populaires; Gustavo Carrara, évêque auxiliaire de Buenos Aires; et Silvina Perez, responsable de l'édition hebdomadaire espagnole du journal du Vatican, L'Osservatore Romano.

 

Et cette inquiétude envers le populisme de la part du pape est plus que réelle puisque dans un discours solennel au Sénat, le président du Conseil italien Giuseppe Conte a annoncé qu'il allait remettre sa démission au président Sergio Mattarella. Il a accusé son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini d'avoir été «irresponsable» en déclenchant la crise gouvernementale qui secoue le pays depuis le début du mois d'août. Le Premier ministre reproche notamment à son ministre de l'Intérieur d'empêcher l'adoption du budget italien pour l'année 2020. Mais il va plus loin : «Matteo Salvini a agi par intérêt personnel et politique compromettant l’intérêt général. Quand une force politique fait ses choix uniquement par intérêt électoral, elle ne compromet pas que la noblesse de la politique, mais aussi les intérêts nationaux du pays entier. Sa décision pose un risque grave pour ce pays.» Il évoque notamment le danger d'une spirale économique négative. Il a aussi déclaré que l'Italie se retrouvait affaiblie dans ses négociations avec l'Union européenne suite à cette crise (http://www.rfi.fr/europe/20190820-giuseppe-conte-italie-gouvernement-demission).

 

Mais il semble que la question des élections n’est pas encore à l’ordre du jour puisqu’on pourrait avoir la formation d'une nouvelle alliance que l'ex-Premier ministre Matteo Renzi a proposée au Mouvement 5 étoiles, ou un gouvernement dit «technique».

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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