Le pape n’accordera pas d’exception au célibat des prêtres en Amazonie, selon des évêques américains

Publié le 11 Février 2020

Ouest-France avec l’AFP nous montre ce mardi 11 février 2020 que le pape François n’accordera pas une exception au célibat des prêtres pour les régions reculées d’Amazonie, affirment des évêques américains reçus, lundi 10 février, par le souverain pontife au Vatican.

 

Après un «synode» régional en octobre, des évêques d’Amazonie avaient demandé au pape d’ouvrir la prêtrise aux hommes mariés et d’envisager que des femmes soient diacres – deux sujets tabous pour une grande partie de l’Église catholique romaine. Selon des évêques américains interrogés par l’agence de presse américaine «Catholic news service», le pape François devrait refuser ces suggestions dans sa réponse d’une quarantaine de pages attendue mercredi sous le titre «Querida Amazonia» (Chère Amazonie).

 

«Il n’a pas dit beaucoup sur les questions pressantes que sont l’ordination de femmes diacres et les prêtres mariés. Je crois qu’il a laissé cela un peu ouvert, sans aucune décision spécifique. Donc c’est ouvert à la discussion», rapporte Oscar Solis, évêque de Salt Lake City (Utah, États-Unis). Le pape s’est dit conscient que les médias se concentreront sur ces sujets controversés, ajoutant qu’il voulait pour sa part aborder «les défis sociaux, écologiques, culturels et pastoraux de l’Amazonie», résume Catholic news service.

 

«Le pape, avec beaucoup de douceur et de calme, a dit ‘ Vous savez, ce point n’était vraiment pas un point majeur du synode’», a indiqué l’archevêque John Wester, de Santa Fe (Nouveau Mexique, États-Unis), sans préciser s’il parlait des prêtres mariés ou des femmes diacres. Le pape a réitéré son attachement à la règle générale du célibat des prêtres, dans un livre-entretien paru précisément ce mardi en Italie, consacré au pape polonais Jean-Paul II («Saint Jean-Paul le grand»).

 

«Je suis convaincu que le célibat est un don», y souligne-t-il. «Cheminant dans le sillon de Paul VI, puis celui de Jean-Paul II et Benoît XVI, je ressens avec force le devoir de penser au célibat comme une grâce décisive qui caractérise l’Église catholique latine. Je le répète : c’est une grâce, pas une limite».

 

En janvier 2019, il avait déjà précisé n’être «pas d’accord pour permettre que le célibat soit optionnel», tout en envisageant «quelques possibilités pour des endroits très reculés» comme les îles du Pacifique ou l’Amazonie, en manque criant de prêtres. Le célibat des prêtres, qui ne figure pas dans la doctrine de l’Église catholique romaine, est une règle disciplinaire devenue obligatoire au XIe siècle.

 

Sans céder à ceux qui voudraient dogmatiser un célibat qui a toujours connu des exceptions, et quitte à en décevoir certains, il devrait surtout essayer de ne pas ouvrir une polémique risquant de mettre au second plan les véritables enjeux du texte, et de faire ainsi le jeu des adversaires du Synode qui, en octobre, avaient tenté d’en amoindrir la portée des débats en multipliant les incidents. De fait, le véritable cœur de Querida Amazonia devrait porter sur les enjeux écologiques, sociaux et pastoraux, toujours indissociablement liés dans l’esprit du pape François. À cet égard, la question du «péché écologique», souvent revenue dans les débats synodaux, devrait ressurgir (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Querida-Amazonia-fruit-dune-longue-reflexion-pape-Francois-2020-02-11-1201077671).

 

Dommage tout de même, car la question du célibat sacerdotal et de la place des femmes devra se poser un moment ou un autre, puisque les Églises se vident et le nombre de prêtres diminue. Il serait grand temps de sortir de cet aveuglement durable.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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